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L’ouverture des établissements et une profonde réforme des rythmes

La date officielle du départ en vacances approche. Dans la réalité, collégiens et lycéens ont plié bagages depuis plusieurs semaines en raison de la tenue des conseils de classe, de la disparition des professeurs appelés sur les centre d’examens et de la tendance à fixer individuellement sa date de fin des cours. Aucune obligation n’est faite car il n’y a pas assez d’encadrants et on ne va pas transmettre à la CAF une entorse à la fréquentation scolaire.

Le Président de la République a décidé de se pencher sur la longueur des vacances d’été mais ça ne changera rien. Le système global du temps scolaire est à revoir. La seule vraie progression sur le sujet a été celle de Peillon sur les rythmes scolaires qu’enseignants et parents se sont évertués à faire capoter.

Comme pour toutes les améliorations qui nécessitent engagement conjoint et solidaire de la communauté éducative autour de l’enfant, la révolte est venue de toutes parts. Les communes clamaient au surcoût financier alors que l’implication du milieu associatif de proximité et ont vite considéré que l’effort était disproportionné en rapport avec l’investissement. Une solution de facilité et un renoncement à soutenir les élèves les plus en difficulté ! Le bel ordonnancement des emplois du temps du corps enseignant (quatre jours pleins au lien de 4 et demi) étant bouleversé, la mort de la réforme a été souhaité avec le secours des parents préférant la facilité à la réflexion.

Or dans les événements actuels le constat unanime sur la faiblesse de l’autorité parentale auraient dû amener le politique à se poser la question : comment intéresser les enfants ou les jeunes et leur éviter la déshérence de la rue ou l’aggravation de l’impact des réseaux sociaux. Je soutiens donc la proposition présidentielle de l’allongement du créneau horaire de présence possible dans les collèges si le temps dégagé repose sur une approche pédagogique nouvelle. Redonner l’envie de d=fréquenter certains lieux constitue la priorité des priorités.

Par exemple quand Créon a lancé, une année scolaire avant la réforme officielle des rythmes son programme d’aménagement, il y avait des visites et des ateliers tournants dans les structures destinées aux jeunes. Certains les ont découvert car il est vain de penser qu’un enfant ira spontanément à la bibliothèque, à la ludothèque, dans les associations de loisirs ou sportives différentes de celles des disciplines médiatisées. En fin d’année scolaire les animatrices ou animateurs voyaient arriver quelques nouveaux adhérents ayant découvert le plaisir du jeun, de la lecture ou des apprentissages sportifs.

Dans les zones difficiles cette modification des habitudes deviennent essentielles. Nommer des animateurs socio-culturels à l’intérieur des établissements pour créer et coordonner sur le temps périscolaire des activités devient une priorité.

Ouvrir les écoles, les collèges, les lycées sur le monde en invitant des associations extérieures à l’établissement à venir y présenter leurs actions bénévoles constituerait un second axe. Le troisième résiderait dans la réhabilitation et surtout la libération des activités des foyers. La coopération bien conduite m’a toujours parue plus constructive pour la citoyenneté que les conseil divers qui ne concernent qu’un nombre restreint de membres.

Durant près de huit semaines des installations, des salles, des moyens matériels payés par la puissance publique dorment. Un gâchis énorme…Les adolescents ou les pré-ados auraient un autre regard sur leurs établissements si ceux-ci étaient ouverts pour leur apporter un plus non-scolaire permettant un réussite. Je sais je rêve. Pourtant bien des écoles fonctionnement à plein régime durant les vacances scolaires pour accueillir des Centres de Loisirs sans hébergement.

Il ne s’agit pas d’externaliser sans cesse les offres motivantes mais de les proposer au maximum dans un cadre collectif souvent détesté et contesté. La liberté de choix sur un catalogue d’activités davantage axées sur des stages ou des séjours constitue un préalable à la réussite de cette proposition.

Ce rôle qui était tenu par les patronages laïques ou les amicales toutes aussi laïques a été laminé par la non-implication des enseignants. Alors que j’enseignais en classes dites de transition de l’un des quartiers les plus difficiles socialement de Bordeaux, je proposais le samedi matin, hors temps scolaire des visites chez des professionnels ou des bénévoles ayant une action originale sous le couvert du « patro ». Des moments constructifs et valorisants sans autre obligation que celle de « raconter » aux autres.

Pour le moment la situation est insoluble. Il y a eu en 2022 ? 9202 sorties imprévues, il y a déjà 952 départs à la retraite qui n’avaient pas été anticipés. Les enseignants sont tentés de partir coûte que coûte plutôt que s’accrocher à leur poste. Surtout,  » le nombre de démissions a également été largement supérieur à celui constaté en exécution 2021 (+3 337 démissions)« . On comptait 30 959 démissions en 2020. Ce nombre est passé à 35 933 en 2021 et finalement à 39 270 en 2022, soit 9% de plus en un an. C’est cette croissance des démissions qui est de plus en plus significative. Elle dépasse largement les départs en retraite.

 

Cet article a 5 commentaires

  1. Charruau

    Bravo Jean Marie. Belle leçon de vie et pas que scolaires

  2. J.J.

    Premier paragraphe : l’absentéisme pour cause d’examens a toujours existé, mais au lycée il était organisé pour ceux qui voulaient bien venir en classe, avec les profs restants et des occupations « ludiques ». Quant à la transmission à la CAF de dossier constatant un absentéisme, je n’en ai jamais vu aboutir.
    Par contre un truc qui était efficace en campagne, c’état la visite amicale des gendarmes (il avaient le temps à cette époque) qui venaint vérifier le registre d’appel. Si un élève avait pris la mauvaise habitude de sécher la casse sans raison, les parents avaient droit à une semonce et généralement tout rentrait dans l’ordre sans problème.

    Il en est de ce projet de réforme, ou plutôt aménagement, comme du projet Borlo, et l’on voit le résultat.
    Lorsque l’on sortait de l’École Normale (où l’on avait reçu une début de formation ad hoc) on considérait comme un devoir et une chance de participer aux colos, aux camps éclaireurs, aux centres aérés.
    Lorsque j’ai pris ma retraite, avec d’autres collègues du même âge nous avons animé jusqu’à la limite de d’âge, ou pour certains jusqu’à ce que mort s’en suive, des ateliers de sécurité dans les établissements scolaires. Ça nous était tout naturel.
    L’association, dont il fallait aussi assurer la gestion comptable et matérielle existe toujours, mais y a-t-il beaucoup de bénévoles ? Je n’en entends jamais parler alors que le compte rendu de nos actions paraissait dans la presse (parfois il fallait insister).

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon ami J.J.…
      Une proposition : pourquoi, dans cette zone « plus propice à la détente » ne pas organiser des activités ludiques, sportives, scientifiques, linguistiques, musicales…

  3. patrickG

    Alors qu’adulte, je pratiquai régulièrement un sport dit martial, j’étais toujours estomaqué par l’arrêt de cette activité durant les vacances scolaires. Bien que complètement extérieur au monde de l’éducation, je me demandai si les « encadrants » œuvraient pour le bien de leur public (qui les faisaient vivre…) ou pour leur propre confort. La réponse me semblait évidente ! L’action de la municipalité de Créteil que je trouvai être vraiment intéressante avait pour nom : Antirouille. Cela consistait précisément à redoubler d’activités durant ces périodes d’inactivité

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon ami patrickG…
      Bravo et merci pour l’… »Antirouille »…
      Aujourd’hui, il nous en faudrait des tonnes… !

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