Les petits frais supplémentaires de 2024

Les ballons d’essai montent dans la ciel médiatique. L’un d’entre eux parti de Matignon pèse lourd car il emporte avec lui des années de promesses présidentielles de toutes les couleurs. Depuis des années, il n’y pas un gouvernement qui n’a pas annoncé une « baisse des impôts » avec en corollaire des hausse plus ou moins déguisée des contribution sociales et des taxes sur la consommation. Or désormais vu la situation angoissante des finances publiques Matignon envisage de récupérer quelques recettes supplémentaires sur la « France d’en bas »

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 » C’est Versailles pour eux ici ! »

La grande spécialité du Président français réside dans une capacité constante d’énumérer les milliards. Il serait intéressant de reprendre ses discours, ses entretiens, ses déclarations pour totaliser les annonces, les décisions, les propositions venues du maître de l’Elysée probablement fasciné par ces sommes qu’il a appris à manier. Hier dans un élan de bonté à l’égard du peuple des chômeurs ont été étalés sur la table des agapes versaillaises la bagatelle de 15 milliards apportés par des « investisseurs » croyant dans l’avenir de notre pays.

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Les effets d’annonce ne résistent pas longtemps à la réalité

Durant la quinzaine qui s’ouvre la presse quotidienne régionale (quand elle rend compte des conseils de tous niveaux) va titrer triomphalement «  pas d’augmentation des impôts » dans 80 % des cas.

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Sur le toboggan de la rigueur pour les plus fragiles

Les arguments s’entrechoquent les un, les autres. Ils relèvent de tout et son contraire. Comment justifier que les responsables des comptes publics découvrent un déficit de plusieurs dizaines de milliards d’euros qui se creuse depuis des mois? Tous les jours Bercy a sur ses ordinateurs les rentrées fiscales et il est aisé de les suivre. Le premier citoyen venu aurait effectué le constat. 

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Une volte-face qui ne dit pas son som se prépare

Jamais, pas un seul instant le ministre des mécomptes publics évoque le volet de l’amélioration des recettes par davantage d’équité fiscale, par une juste participation de chacun à la vie collective, par une maîtrise réelle des dépenses découlant de multiples avantages électoralistes accordés à des catégories sociales privilégiées. Dès que les élections européennes seront passées il sortira non pas un livre mais des mesures concrètes : augmentation de la CSG ou de la TVA au choix…

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Les paradis pour multinationales sont pavés de mauvaises intentions

Selon le rapport de l’Observatoire européen de la fiscalité les sommes de leurs bénéfices transférés par les plus grandes entreprises installées en Europe en 2022 vers les paradis fiscaux se situerait 1 000 milliards de dollars.

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Mes meilleurs voeux pour l’année prochaine

C’est le moment idéal. La semaine prochaine les adeptes de la communication officielle vont pratiquer la technique rituelle des ballons sonde avant la rentrée. Cette stratégie consiste à laisser « filtrer » (c’est le verbe idoine) des informations peu agréables destinées à préparer l’opinion dominante à des changements de cap. L’observation du niveau des réactions permet ensuite de mesurer le niveau de rejet ou d’adhésion des projets. Chaque ministère a donc préparé ses messages qu’il doit expédier. Le plus en pointe qui a pris les devants reste celui des comptes publics. L’avenir s’annonce très sombre. Les vacanciers de retour au boulot ou en instance d’y retourner ressemblent aux passereaux se fracassant sur les grandes baies vitrées d’une maison. Étourdis par le choc de l’inflation et pas encore remis de cette période où ils n’ont pas forcément trouvé les opportunités de se reposer ou de ses distraire, ils ont besoin de se ressaisir. Même situation pour toutes celles et tous ceux qui ont été contraints de se détendre sur le canapé du salon en regardant des rediffusions de Magellan ou de Capitaine Marlot : la reprise suppose une belle dose de fatalité. De partout les désillusions progressent et traversent les générations. Le ministre le plus mal en point sera celui des comptes publics. Tous les autres n’ont aucune obligation à mettre en œuvre des réformes alors que lui doit trouver les solutions pour soit rester fidèles à l’axiome de la baisse des impôts et la réalité d’un déficit faramineux qui se profile. Je connais la difficulté de la position pour y avoir été confronté durant une bonne décennie. La seule différence c’est que je n’ai jamais proposé à grand renfort de communication que le « quoi qu’il en coûte » se réaliserait sen diminuant les recettes. Or voici le gouvernement la tête dans le sac. La démagogie dogmatique de la suppression de la taxe d’habitation, de celle de la télévision, du refus de rétablir une certain équité fiscale, d’exonérations de charges sociales va se payer au prix fort. L’augmentation constante des frais financiers liés à la dette abyssale qui a été augmenté durant la crise sanitaire à l’époque bénie des taux zéro va plomber les prévisions 2024. D’où comme ce fut le cas au début de la fronde des gilets jaunes la recherche effrénée de mesures symboliques pour persuader que les contribuables bernés qu’ils seront épargnés. Maintes fois j’ai écrit ici que la communication de Bercy était portée par l’ambiguïté d’un mot : « impôts ». Tout a été fait depuis cinq ans pour transférer les produits des contributions directes vers des taxes à la consommation. Et là la même recette est appliquée avec une taxe sur le poids des véhicules, sur les plus âgés d’entre eux qui pollueraient, sur les autoroutes, sur les extensions d’aéroports, sur les billets d’avion, la fin progressive de certaines niches fiscales, des avantages fiscaux liés au gazole non routier pour le BTP et l'agriculture, les seuils déclencheurs des malus automobiles seraient revus à la baisse, et la fiscalité des véhicules d'entreprise serait renforcée. La liste va s’allonger. Toutes ces annonces négatives seront bien entendu mis sur le compte des nécessités de la mise œuvre de la transition écologique et accessoirement sur celles et ceux qui portent un discours écologique. C’est du gagnant-gagnant pour le gouvernement. Il suffira dans les prochaines semaines avant le marathon budgétaire d’agiter le chiffon de la peur de l’immigration en provoquant un débat totalement dépassé avec les récents événements en Afrique. Il y aura bien entendu bien d’autres contre-feux idéologiques mettant en scène les extrêmes. Sauf que lentement l’opinion dominante dérive et prend conscience que ses problèmes sont ailleurs. Plus rien n’a de prise sur un climat anxiogène et délétère installé comme un dôme caniculaire au-dessus du pays. Il se dit que les dépressions finiront tôt ou tard par pénétrer sur cette zone de surchauffe. La géopolitique ajoute aux incertitudes et aux interférences. La Chine s’enfonce dans une crise économique inquiétante. La planche à dollars et à euros fonctionne à plein régime pour financer la résistance ukrainienne. La consommation des ménages se tasse et l’épargne bat tous les records. Le pétrole repart à la hausse. Il ne manquerait plus qu’un hiver rigoureux pour que le système explose. Heureusement il va y avoir une fenêtre de tir intéressante pour annoncer le pire : la Coupe du Monde de Rugby. Sans le savoir les Bleus portent une grande part de la stratégie budgétaire en cours de préparation. S’ils se viandent la catastrophe menace. D’autant qu’en 2024 année de tous les dangers il faudra la faillite sportive du PSG et le fiasco qui s’annonce sur les résultats de Jeux Olymiques. Mais moi ce que j’écris… n’a aucune importance !

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