C’est probablement le gouvernement le plus faible des cinquante dernières années à l’image du pays qu’il devrait diriger. Il n’est d’aucune utilité dans un contexte qui n’a jamais été politiquement, socialement, écologiquement aussi dangereux. Chaque jour qui passe il démontre ses carences collectives pour faire face à des enjeux essentiels à court terme. Et comme son avenir ne dépasse pas quelques mois et que l’essentiel des occupations des ministres se situent hors de leurs compétences et surtout pas beaucoup des nécessités du moment.

La moindre mesure provoque en effet à la fois des réactions hostiles de l’opinion dominante (si elle ne renforce pas la propension croissante de celle-ci à se préoccuper de ce qui lui permet de se dédouaner de l’essentiel) et celles de la minorité qui devrait la soutenir. On compte en effet une bonne demi-douzaine de candidats à l’élection présidentielles pour remplacer qui vous savez. Tous critiquent, devancent, amendent, condamnent, surenchérissent pour exister médiatiquement, les yeux rivés sur la ligne des sondages de notoriété. Le Béarnais qui n’a rien vu, rien entendu, rien su espérait pour sa part qu’en devenant enfin chef à plumes il serait vite le mieux placé dans l’ordre des prétendants. C’est un échec total ! 

Depuis son arrivée il cafouille, bafouille, barbouille, magouille mais n’affiche absolument aucune autorité sur quiconque. Le centrisme mou, type pâte à modeler qu’il pratique a été vite écrasé par un duo rivalisant de propositions destinées à renforcer son image autoritaire et populiste. En quelques jours alors que le maire en manque de pot se noyait dans les « remous » de l’eau bénite de Bétharam il a été écrasé par la charge. Il n’a jamais imposé sa présence à Matignon. La course d’orientation à droite pratiqué avec comme boussole la côte 2027  même dévoilé leur mépris pour lui.

La séquence de la publication, après le nouveau statut que lui a conféré son élection partisane, par le Ministre de l4intérieur, du rapport méthodiquement pré-vendu alors qu’il n’apporte pas grande nouveauté a éclipsé tous les autres ministres a été terrible pour Matignon et même le « château’. Les médias réactionnaires ont prestement emboîté le pas mettant la tête sous l’eau au Béarnais. Le Chouan jubile. Il entretient le feu, souffle sur les braises, brasse de l’air et se voit déjà en haut de l’affiche. Son triomphe lui tourne la tête.

Son rival le justicier masqué a aussitôt dégainé l’idée géniale devant éclipser le rapport sur les Frères musulmans : un bagne modernisé en Guyane !  Un investissement au milieu de la forêt équatoriale qui ne provoquerait pas de réactions hostiles des voisins et recevrait l’approbation d’une nation terrorisée par des récits apocalyptiques amplifiés et déformés dans l’intérêt de la seule cause qui vaille, celle de l’arrivée au pouvoir des réactionnaires à la mode Trump. Le « Nordiste » n’a pas atteint son objectif et il est fort probable que le projet sera retardé puis oublié. Surtout qu’il avait concocté ça tout seul et en secret. 

Ce qui est stupéfiant c’est le silence de celui qui se prend même plus pour le chef du gouvernement. Dans le deux cas il a fallu que ce soit Suoer Chef qui ne l’a nommé que sous la pression  intervienne et rétablisse un tant soit peu d’ordre dans ce bastringue gouvernemental. Convoquant tout le monde à l’Élysée pour un « « conseil de défense » rendu inutile par les annonces vendéennes il a tenté de ramener « Ventrachoux » dans le chemin de la contrition. Il a même durci le ton (paraît il) et renvoyé tout le monde en exigeant des mesures concrètes présentés dans un mois.  Une manière de signifier que le saint patron c’était  encore lui et pas l’homme à la gifle de Matignon. Stratégiquement c’était le bon moment tant le Palois était pâlot ! Las une phrase vraiment maladroite a ridiculisé le coup de menton présidentiel !

La porte-parole (LR : c’est un détail qui compte !) du gouvernement actuel, rédigeait lors d’un entretien l’acte de décès anticipé du macronisme, deux jours après le triomphe du « Puy du Fou » sur « Le Puy en Velay » dans l’Intervilles des vacheries au sein d’un parti revigoré par l’air venu de tribord toute. Une preuve s’il en fallait une que tout le monde s’est placé sous le statut « auto-entrepreneur » et que désormais il n’y a plus aucune cohérence politique gouvernementale. Illico la zizanie a gagné les rangs du conglomérat où chacune et chacun œuvre pour sa paroisse. Il y aurait eu tempête lors des réunions dans le temple du macronisme avec coups de semonce à l’égard du Ministre de la justice et celui de l’Intérieur qui s’en moque comme de leur premier bulletin d’adhésion aux LR.

Mais où est donc passé le Premier des Ministres ? Retiré à Bétharam pour méditer ? Résigné à ne gérer que la loi sur sa fin de vie politique ? Préparant ses caisses d’archives pour un futur bouquin ? Cherchant une lanterne à la main une armée potentielle au Parlement ? Doublé sur sa droite, il n’a plus aucune dynamique et aucune possibilité de se relancer. Quelle idée avancer ? Pris en étau par un duo d’enfer il n’a plus qu’à attendre paisiblement son retour à Pau pour préparer des municipales qui risquent aussi d’être délicates. Dans l’ombre d’autres attendent sa chute et d’autres se planquent pour ne pas entamer leur maigre crédibilité. Le navire fantôme se déplace lentement vers les écueils… et il n’y a plus personne à la barre. Le naufrage approche.

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