En 2009, Jean-Luc Mélenchon prend ses distances avec le Parti Socialiste et a fondé le 1° février le Parti de Gauche qui constituera la base de son ascension politique. Il se lancera sous cette étiquette un premier défi lors des élections européennes qui se dérouleront quelques mois plus tard le 7 juin dans le secteur du Sud-Ouest. Ce sera la première fois où l’on trouvera sur les tables du bureau de vote un bulletin portant le nom de celui qui se trouve au cœur d’une livre qui fait la une de l’actualité. Il est en effet tête de liste dans le secteur Sud-Ouest puisque l’élection est fragmentée sur le territoire national. Bien qu’il ait réalisé l’essentiel de sa carrière politique dans l’Essonne, la répartition des candidatures au sein du l’amène à conduire cette liste présentée par la nouvelle alliance Front Populaire. Il lui faut donc trouver quelques repères et quelques soutiens sur la gironde, département clé lors dans la région concernée.
Un coup de fil d’un Girondin qui l’a accompagné lors de son passage dans le gouvernement Jospin comme ministre délégué à l’Enseignement professionnel auprès du ministre de l’Éducation nationale me propose que lui soit organisée une journée sur le terrain à… Créon (1) ! Ce choix découle de la spécificité de la gestion communale basée sur l’autogestion associative citoyenne développée au plan communal et même intercommunal. Encore une fois, C’est l’assurance de me marginaliser avec l’appareil PS départemental. Pas grave : c’est une vieille habitude créonnaise.
Le choix se porte sur l’association Solidarité en Créonnais qui gère la première mouture de ce qui deviendra plus tard « La Cabane à Projets » et la création bien avant que ce soit officiel de la première « maison des services publics » patiemment montée avec la CAF, l’ANPE et le maximum d’intervenants. Une illustration des choix effectués pour offrir dans la proximité la réponse aux besoins des habitants. Un sujet susceptible d’intéresser celui qui avait défendu une motion « Pour la république Sociale » au sein du PS avant de le quitter. Pour l’après-midi une rencontre avec les élus locaux du canton sera organisée à Lignan de Bordeaux. Il reprendra le TGV en Libourne en fin d’après-midi. Une visite éclair qui lui permet de rencontrer la presse et de se positionner territorialement.
Pierre Gachet alors Président présente le projet de Solidarité en Créonnais qui associe le maximum de citoyennes et de citoyens à son fonctionnement et son développement en présence de Martine Faure Députée de la circonscription et Philippe Madrelle Président du Conseil départementale et son ex-collègue au Sénat. Notre compensation de la disparition des services publics des territoires périurbains qui commencent à se ressentir, n’a pas vraiment l’heur de plaire à notre hôte. Lorsque nous évoquons le statut associatif de la structure il émet de vives critiques car pour lui il faut lutter contre les manques de l’État et pas les pallier. Ses critiques surprennent mais sont admises…
La discussion se prolongera certainement au cours du repas pris à mon domicile. Mon épouse a prévu un menu « Sud-Ouest » avec des mets de tradition pour habituer le futur candidat aux agapes de la région qui l(attendent. Quelle ne fut pas la surprise des convives lorsque Jean-Luc Mélenchon annonça qu’il ne mangerait que des coquillettes sans beurre et sans fromage car il suivait un régime Dukan pour maigrir. Un nouveau coup de froid ! Il nous regarda manger ce qui parut surréaliste mais qui ne gâcha pas l’ambiance détendue avec des multiples anecdotes ou conseils dispensés depuis le bout de la table où il était installé.
Les maires et les élus locaux venus à mon invitation pour évoquer la situation des communes en une période où s’étaient récemment constituées les intercommunalités fut au centre des débats. Le département aussi. Deux sujets qui ne le passionnaient guère. Il me fit quelques recommandations sur mon engagement politique mais ne trouva pas un auditoire à la hauteur de ses espérances. En fait le meilleur moment de cette journée fut celui où je le ramenais en gare de Libourne. L’échange fut d’une autre nature, plus personnel, plus amical et surtout dépourvu de cette méfiance qui avait semblé peser tout au long de la journée.
Je lui offris « la sauterelle bleue » et il me laissa son numéro personnel pour que nous continuions à échanger. Dès son arrivée à Paris il m’adressa un «SMS pour me féliciter pour ce livre qui lui avait plu et qu’il avait parcouru durant les trajet de retour. Quelques années plus tard il me fit appeler pour débattre avec moi sur « sa télé de l’abaissement de l’âge de vote à seize ans puisqu’il avait vu que contrairement à lui j’y étais hostile. Je refusais. Il en fut mécontent. Difficile de tenir car on ne boxe pas dans la même catégorie. Depuis nous avons échangé sur le livre « Le Partage du pouvoir local » que je lui ai fait parvenir et qui a attiré cette simple remarque « crois-tu que j’ai le temps de lire un tel bouquin ? »… les temps ont changé et mon utilité aussi !
(1) voir le livre « Le Jour Où… » aux éditions le Bord de l’Eau pour en apprendre davantage.
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bonjour,
Merci pour ton article qui conforte mes convictions, M Mélanchon est une girouette et il n’aura jamais ma voix.
Dommage que personne ne soit capable d’organiser une VRAIE gauche, combattive, résolue à faire admettre des réformes majeures et populaires, vraiment sociales, bref révolutionnaires au sans noble.
Il est vrai qu’avec des personnages comme Gluglu ou la girouette catalane par exemple, qui se prétendent de gauche, difficile de prendre au sérieux quiconque se déclare socialiste ou socialisant.
Il est vrai également que dans les autres partis dont les représentants se font remarquer, soit par leur remarquable impéritie, soit par leurs démêlés avec la justice (parfois les deux) pas facile de dégoter un « Leader Maximo » comme disent les inventeurs de ce titre sorti de leur féconde imagination propagandiste, qui n’a jamais existé officiellement.
Bonjour,
la chasse au Merluchon est ouverte, n’étant pas le dernier à déboulonner les statues je laisse les héritiers putatifs se disputer les dépouilles du « leader maximo ». Le livre des deux « enquêteurs » qui à pour titre « la meute » est écrit par Charlotte Belaïch (L’abération) et Olivier Pérou (L’imMonde) un ouvrage que l’ont peut qualifier d’œuvre de commande. Pas besoin d’avoir fait science Po ou l’ENA pour comprendre que tout est bon pour discréditer un parti qui attaque frontalement l’État Israélien. Faire de la place à la gôche caviar qui sombre dans la bourgeoisie bien pensante, tout en laissant de coté l’essentiel de la dépossession des acquis sociaux. Cette gôche bien propre sur elle incarne une critique partielle et autorisé du système capitaliste et de ses institutions, tout en étant profondément intégrés aux réseaux du pouvoir culturel et économique. La Méluche et ses « amis » n’échappent pas à la règle, hormis la dénonciation du génocide perpétré par Israël à Gaza avec la complicité de Tromp.
Tout concourt à la promotion du prince consort de la diva Salamé. Ainsi en faisant taire les voix discordantes Gaza pourra enfin être purgée de ces gueux sans avenir… En attendant les prochaines campagnes de tsahal sur la Syrie puis la Jordanie et enfin l’Iran.
Pendant que les merdias martèlent » célérusses, célérusses », personne ne fait d’enquête sur l’argent de l’oligarchie qui inonde les merdias aux ordres.
Pour revenir à Merluchon, je pense que passé 70 ans ont devrait passer la main et c’est valable pour tous les partis. Si le commandeur de LFI s’efface je ne porterais pas le deuil, j’ai trop de griefs contre lui pour avoir du chagrin.
Reste que l’abandon des défavorisés par la gôche ne peut que favoriser le R haine, mais ça on s’en fout il restera toujours suffisamment de castors pour sauver les meubles.
Bonne journée