Les vertus de la pratique sportive ne sont plus à vanter. Toute une société s’est construite sur une vision tolérante, solidaire, volontariste et humaniste des activités proposant le jeu comme base de pratiques adaptés aux goûts de chacun. Il a été admis depuis des siècles la puissance de l’exemplarité du dépassement de soi dans le respect de règles définies collectivement. Il devient désormais de manière beaucoup plus pressante que c’est le cas actuellement, se poser la question sur les évènements réguliers qui altèrent le coté positif des spectacles sportifs. Tant sur les terrains ou les lieux dévolus aux évolutions des professionnels ou parmi celles et ceux qui les fréquentent des comportements se révèlent néfastes à une société prônant la fraternité.
Pas un week-end sans que des excès violents ou contraires à toutes les bases morales essentielles. Il n’y a plus que de rares exemples de comportements dignes de servir d’exemples aux plus jeunes. Intolérance, non maîtrise, poids de l’argent, tricheries, coups ou fanatisme démesuré ou mépris pour le respect émaillent de plus en plus toutes les disciplines. Le pire c’est que ces manquements sont souvent diffusés largement dans l’opinion via des retransmissions télévisés qui virent la promotion du pire.
Chants homophobes, banderoles incitant à la haine, cris racistes, violences en tous genres : le monde du ballon rond accepte pour des raisons financières visant à ne pas mécontenter ses supporters payeurs tous les abus. La fermeture de tribunes, les sanctions financières constituent des cautères sur des jambes de bois. Ils ne règlent rien et les récidives fleurissent. Le phénomène s’amplifie. La haine n’est jamais très loin. Elle perce dans des attitudes de groupes fanatisés aux orientations idéologiques extrémistes sous-jacentes. Le sport devient alors l’exutoire le moins dangereux pour se défouler. Parmi des milliers d’individus il est possible de dissimuler aisément des propos ou des comportements qui ailleurs vaudraient des ennuis judiciaires.
Hier sur la route de « Compiègne-Roubaix » un spectateur a commis un acte terrible dans le secteur pavé de Templeuve, à environ 33 kilomètres de l’arrivée à Roubaix. En lançant un bidon à la figure de Van der Poel il a franchi une limite dans la connerie. Un geste démesuré qui a mis en péril la vie d’un sportif ayant comme seul tort d’être en tête de l’épreuve à laquelle il participait. Les commentateurs révoltés ont réagi en direct. N’empêche que l’événement a quelque chose de terriblement inquiétant. Demain alors que le cyclisme est un sport en milieu ouvert donc incontrôlable, une escalade dans la violence de ce type mettrait en péril l’existence des courses.
« C’est inacceptable. C’était un bidon plein, il pesait un demi-kilo et je roulais à 40 km/h. C’est comme recevoir une pierre dans la figure. Ça m’a fait très mal. J’espère que nous pourrons identifier le spectateur et engager des poursuites », a déclaré le champion néerlandais. Dans les stades les jets d’objets divers (les fanatiques ne manquent pas d’imagination) génèrent des sanctions collectives ou individuelles grâce aux caméras de surveillance. Le long d’une route se sera plus difficile mais « l’exemple » risque bel et bien de donner des idées à d’autres déséquilibrés.
Que dire aussi de Mbappé idolâtré par des centaines de milliers de gamins. Il a dégoupillé contre Alavès, ce dimanche, en commettant une énorme faute, pieds décollés, sur la cheville d’Antonio Blanco, sorti sur blessure des suites de ce qui est un acte d’une violence non maîtrisée.. Le Français a été sanctionné d’un carton rouge laissant les siens en infériorité numérique dès la 38e minute. On s’est aussitôt affolé : combien de matches allait-il manquer ? C’est ainsi dans le milieu et dans la société en général : on oublie l’acte lui-même pour ne s’intéresser qu’à la sanction qui sera démesurée pour les uns et indulgente pour les autres. Indigne. Lamentable. Catastrophique.
Ces deux « événements » malsains seront oubliés comme tant d’autres dans quelques jours. Le minable lanceur de bidons et le richissime « tacleur » frustré regretteront forcément leur tentative de mise en danger de l’intégrité physique d’un sportif qui devait payer leur rage. Le premier est un anonyme. Le second est capitaine d’une équipe qui représente la France. Une différence de statut effacée par la violence délibérée de leur acte.
Des centaines de faits similaires se produisent dans la vie sociale sans avoir le même retentissement. La démesure des faits augmente. Elle n’a plus de limite réelle. Elle se répand dans le sport sans que les sanctions puissent l’enrayer. Il faudra bien qu’à un moment où à un autre que l’on admette qu’elle n’est pas naturelle et incurable.
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la violence , le non respect des règles de base commencent à l école !
et personne ne veut changer cela
d ou la suite
Je m’avance peut être, mais l’exemple semble venir de haut : les Jeux Olympiques, furent institués à l’origine dans la Grèce Antique pour permettre un instant de paix entre des populations ou sociétés agressives, qui faisaient de la guerre leur quotidien.
On a ressuscité en 1896 cette archaïque tradition dans un louable but, outre la compétition sportive : la préservation de la Paix. Mais ce vœux pieux n’a pas résisté plus loin que 1914…ne parlons pas de 1936.
Et aujourd’hui encore, on exclut tel pays pour telle raison plus ou moins légitime, en contradiction avec l’esprit olympique, alors que d’autres, malgré un comportement foncièrement délictueux ont droit aux honneurs : un encouragement à la violence.
L’exemple vient de haut, avec les scandales financiers et les divers actes de violence en tout genre,
encouragé « en bas » par une négation des valeurs morales dont on se demande si les enseignants ont encore la possibilité de tenter de les inculquer. .
À partir de là, tous les coups sont permis. Faut il s’en étonner ?
L’exemple vient d’en haut ,il n’est qu’à voir l’agression verbale de Rachida Dati envers une fonctionnaire.
https://www.youtube.com/watch?v=HnYEulLhatM
Bonjour,
Une des causes et ce n’est pas la seule se cache dans le « quart d’heure warholien » (« 15 minutes of fame » en anglais) est une expression qui a été popularisée par l’artiste américain Andy Warhol. L’expression désigne la célébrité fugace de ceux qui sont l’objet de l’attention des médias de masse, attention qui passe à un autre sujet dès que l’intérêt du public s’affaiblit. L’expression est souvent employée dans l’industrie du spectacle et d’autres champs de la culture populaire.
Demain je passe à la télé, motivation première de frustrés poussés souvent à l’acte par les provocateurs de comptoir » Vas-y dis-y toi qu’a pas peur!! » amateurs de pugilats. Forts de l’imperméable anonymat,de la pseudo cape d »invisibilité des RS ( réseaux (a)Sociaux) ou de la veulerie des compagnons du bar se réjouissant secrètement du spectacle de violence promis, celle-ci se répand. La violence vient du latin « vis », qui se réfère principalement à l’usage de la force. Aujourd’hui, la violence englobe l’emploi de la force, du chantage ou de la menace exercés contre une personne pour la contraindre à se conformer à nos volontés. Ainsi on peut faire la différence entre la violence individuelle condamnée et la violence du système économique acceptée ou encore la violence d’État justifiée par ce qu’il est convenu d’appeler « la raison d’État ».
La violence est presque systématiquement connotée négativement car elle se réfère à l’idée de mal. Elle est en quelque sorte intrinsèque à l’homme. En effet, seul l’homme est à même de commettre un acte violent car il est doté d’une conscience morale. La conscience morale ce n’est pas cette vertu que la famille devrait enseigner et que la société devrait encourager.
La conscience morale! c’est bien elle qui disparaît progressivement du champ sociétal aussi bien dans la sphère familiale qu’au niveau national. Le député Wauquiez fait-il preuve de conscience morale lorsqu’il préconise de « déporter » les OQTF à St Pierre et Miquelon? Non il cache la violence de sa proposition derrière la « raison d’ État ». Les héritiers d’ Albert Londres qui avait dénoncé le bagne il y a presque 100 ans, pointent aux abonnés absents qui s’en étonne?
“C’est la télé qui définit le jeu : les sujets dont il faut parler ou pas ; les personnes importantes ou pas. Or la télévision, aliénante pour le reste du journalisme, est elle-même aliénée, puisqu’elle se trouve soumise à la contrainte directe du marché.” Déclarait P. Bourdieu il y a déjà 30 ans dans l’ interview parue dans le Télérama du 15 février 1995. Que les plus curieux pourront lire ici: https://www.telerama.fr/debats-reportages/quand-pierre-bourdieu-dezinguait-les-medias-dans-telerama-un-entretien-toujours-d-actu-7008247.php
Incidemment, la citation de Bourdieu vient en réponse à une question au sujet des réfugiés algériens, ( guerre civile Algérienne avec les Islamistes du FIS) et l’incidence sur nos valeurs républicaines.
« La politique policière du gouvernement français menace la démocratie, jusqu’ici protégée par le civisme républicain, et instaure des mœurs racistes à l’égard de tous ceux qui n’ont pas une tête, ou un patronyme, ou des ancêtres bien français. Les mesures prises à l’égard des étrangers menacent les traditions universalistes et internationalistes de la France. Elles réveillent, dans certaines catégories sociales, les dispositions latentes au racisme. Ce n’est même pas la peine de dire aux policiers « Contrôlez les gens en fonction du faciès » : il suffit de ne rien leur dire pour qu’ils le fassent. »
Trente ans déjà … et nos politiciens et nos journalopes où sont-ils ?
Dénoncer les abrutis qui polluent par leur violence gratuite les vertus du sport, ça coco ont peut ! ça fait monter l’audience qui fait monter les recettes.
Dénoncer la violence de l’état ou du système, ça on peut pas! ça fait baisser l’audience en plus c’est compliqué à expliquer, ça décourage les annonceurs et ça fait baisser les recettes.
Oui, oui je sais complotiste un jour, complotiste toujours.
bonne journée
Les médias et les commentateurs doivent aussi prendre leurs parts de responsabilité.
« NATIONALE (25e JOURNÉE) Face au leader, Langon tombe les armes à la main » Il s’agit de rugby. Sud-Ouest 13/04/2025
« RUGBY / NATIONALE 2 (QUART DE FINALE) Vienne élimine des Sallois étouffés et sans solution » Sud-Ouest 14/04/2025
Combien de fois a-t-on lu des titres sportifs ou entendu des commentateurs faire référence à la guerre, à la violence…
On livre bataille, on écrase son adversaire, etc. etc.
Et tous les jours, les salarié-es subissent des violences psychologiques, verbales ou physiques par leurs employeurs ou petits chefs, et tous les jours, les médias (moins deux chaînes d’info à ce jour) déversent des flots de violences internationales via les « informations » ou via des téléfilms. Sans compter les zérossociaux.
Et avec Jinping Erdoğan Trumpoutine Modi, et quelques autres, la boîte de Pandore est ouverte à jamais !
Je ne changerai pas une virgule à tout ce qui vient d’être écrit sur un sujet (le sport) qui fait aujourd’hui mon désespoir. Le sport école de la vie? De qui se moque-t-on?