J’ai perdu puisque dans une chronique datée du 29 novembre dernier évoquant le scénario d’après censure je misais sur le nomination de Sébastien Lecornu à Matignon. Mon intuition reposait sur un seul critère : l’entêtement du « diacre de Notre-Dame » ayant la terrible maladie de celui qui a raison contre tous. Si j’en crois les révélations de la presse je suis passé très près du succès puisque il a fallu une « engueulade chantage » avec un Béarnais entêté pour que le choix initial soit changé. Le vendredi 13 n’a pas porté chance au ministre des Armées. Il faudra qu’il patiente encore quelques semaines probablement au même poste, pour décrocher le gros lot du loto ministériel… Seulement pour un peu plus de quatre mois d’attente, ce qui devrait tout de même à son chef de dépasser la longévité du gouvernement du Savoyard dépité. Cette évaluation repose sur la date du verdict dans le procès des assistants des parlementaires européens fixée au dernier jour de mars. Après le censure tombera !
Il ne faut pas oublier que la Marine nationaliste et le Père François sont tous les deux sous la menace d’une condamnation comportant une dose plus ou moins mortelle d’inéligibilité. Exonéré ayant de peine en première instance « au bénéfice du doute » le patron du parti « ni de gauche… ni de gauche ! » devra affronter la Cour d’appel ce qui risque d’être moins confortable pour lui et ses pairs puisque c’est le Parquet qui a sollicité le réexamen du verdict initial. C’est la situation dont rêve la candidate aux Présidentielles (l’appel) puisque pour elle la sanction serait immédiatement applicable. Le duo est en situation instable.
En attendant le nouvel occupant de Matignon (le sixième depuis le début du premier mandat présidentiel) aura la rude tâche de dénicher les volontaires pour un contrat à durée très déterminée. Reprendre les principaux sortis par la censure génère le risque du changement dans la continuité donnant prise aux critiques de la gauche. D’où le dilemme sur le cas du Vendéen de l’intérieur. Quid du rival qu’il a évincé à la suite d’un passage en force démontrant la faiblesse incroyable de celui qui ne maîtrise plus que les horaires de ses déplacements à l’étranger ? Que faire de Dati, de Vautrin, de Migaud ou de ses amis Barrot et Darrieussecq ? En fait proposer un remaniement de l’équipe de Barnier serait une aubaine pour les opposants et il lui sera donc difficile de bâtir du neuf sur les ruines de l’édifice précédent. Et le Président vexé ne lui facilitera probablement pas la tâche !
Le Maire de Pau a obtenu par un coup de force son bâton de Maréchal. Il aura le mérite d’avoir fait plier le présomptueux élyséen ce qui constitue déjà une victoire. Il n’a pas mentionné de remerciements dans son discours de passation de pouvoir, comme le veut la tradition républicaine. Une façon comme une autre de signifier qu’il s’était nommé… lui-même. Cette outrecuidance risque de lui coûter cher à la moindre difficulté d’autant que les bruits de couloir prétendaient que l’épouse du Chef d’un État en lambeaux soutenait vigoureusement Lecornu.
L’autre danger qui menace le porteur du panache blanc du gouvernement réside dans la haine que lui voue un certain Sarkozy depuis l’élection présidentielle de 2012. En effet au second tour il a annoncé le 3 mai qu’il voterait « personnellement » pour François Hollande ce qui lui permet d’espérer une certaine indulgence de l’ex-Président et de ses amis. Sera-ce suffisant pour éviter les chausse-trappes que ne manqueront pas de disposer sur son chemin budgétaire les Sarkozystes pur sucre ravis de l’aubaine et avides de prendre leur revanche. Les Ravaillac pullulent chez les LR !
“Il ne vous a pas échappé que nous fêtons aujourd’hui la naissance d’Henri IV, c’est mon plus vieil ami, je lui ai consacré plusieurs livres. C’est un homme qui a œuvré pour la réconciliation de son pays, j’essaierai, à mon niveau, de suivre ses pas.” a balancé dans son discours le spécialiste du vert Galant. Une référence royale pas très glorieuse puisqu’il avait fallu une trahison d’Henri de Navarre abjurant la réforme en se rendant à la messe afin d’arriver sur le trône. Une stratégie que Bayrou a longuement décrite dans ses ouvrages et qui pourrait l’avoir inspiré. Il ne se sauvera que s’il est en mesure de proposer un nouvel édit de rassemblement autour de la guerre indispensable à l’endettement du Royaume macronien. Et rien ne sera plus délicat. Les poignards sont affûtés.
Les guerres ont ruiné la France. Le règne d’Henri IV est aussi marqué par le soulèvement des paysans dans le centre du pays et le roi doit intervenir à la tête de son armée pour mâter les révoltes. Sully règle le problème de la dette en déclarant la France en faillite vis-à-vis de certains créanciers et en négociant les remboursements à la baisse vis-à-vis des autres. Par exemple, en 1602, la France doit 36 millions de livres tournois aux cantons suisses mais, après négociation, elle n’en doit plus que 16 millions en 1607. Incontestablement le Béarnais de Matignon a de quoi s’inspirer de son illustre prédécesseur. Surtout pour la dette…
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Ce qui est remarquable, c’est que contrairement aux « brevets d’honnêteté » que l’on demande à tout citoyen pour remplir certains emplois, nous avons dan ce « panel » de candidats à de hauts fonctions une quasi majorité d’individus des deux sexes, plus ou moins en délicatesse avec la justice.
La leçon de morale a-t-elle toujours cours à l’école ? Si oui, il sera difficile de trouver à quelques rares exception des exemples dans le monde politique.
Bonjour,
la question que l’on peut poser au gifleur d’un enfant qu’il accuse de lui « faire les poches » ( quelle belle image pour un politique !! ) c’est: Étiez-vous monsieur le premier ministre au courant que votre propre secrétaire était payée par le détournement de fonds européens ?
JMD nous dit plus haut » Il ne faut pas oublier que la Marie nationaliste et le Père François sont tous les deux sous la menace d’une condamnation comportant une dose plus ou moins mortelle d’inéligibilité. Exonéré ayant de peine en première instance « au bénéfice du doute » le patron du parti « ni de gauche… ni de gauche ! » devra affronter la Cour d’appel ce qui risque d’être moins confortable pour lui et ses pairs puisque c’est le Parquet qui a sollicité le réexamen du verdict initial. »
Mis en examen pour complicité de détournement de fonds publics, le jugement rendu le 5 février dernier a relaxé François Bayrou, et condamné huit des dix autres prévenus jugés. Mais le parquet, qui avait requis 70.000 euros d’amende, trente mois de prison avec sursis et trois d’inéligibilité avec sursis contre le nouveau Premier ministre, avait immédiatement fait appel de cette décision. La date de ce procès en appel n’est pas encore connue et son nouveau statut le protège de tout procès par un tribunal correctionnel. En effet, la loi prévoit que seule la Cour de justice de la République est compétente pour juger les ministres en exercice.
Le Béarniais a-t-il forcé la main du méprisant pour, comme lui, bénéficier du totem d’immunité ? Trois ans d’inéligibilité pour un homme de 73ans c’est la peine de mort politique! Un nouveau premier ministre qui doit sa nomination à un chantage, there is something rotten in the kingdom of denmark ( William Shakespeare en son célèbre Hamlet).
Le choix du Béarniais comme premier ministre relève de la grande imposture qui consiste à faire croire que cet homme de la France du vingtième siècle parviendra à nous faire entrer dans le vingt-et-unième. Bayrou ramant à contre-courant avec les néo-cons mondialistes de type Bolloré qui rêvent d’un retour au monde ancien géré par les cathos et les sénateurs notaires, triste spectacle!! Nous savons tous que le refus du monde actuel est éliminatoire pour faire gagner notre pays. Et c’est pourtant l’homme du refus d’obstacle qui accède au Gouvernement de la France, comme si Mac-ronds , pétri de haine contre son pays, avait décidé de nous faire plonger tout en feignant de le faire contrait et forcé.
Il faudra de la patience pour attendre que tous les vieux chevaux de retour de la France rance et vermoulue disparaissent de notre horizon définitivement. Et raisonnablement, on ne peut rien espérer de la justice pour faire la salutaire lessive…
« Ils ne faut pas compter sur ceux qui ont créé les problèmes pour les résoudre. » Albert Einstein
Bonne journée