Alléluia ! Alléluia ! Le Clergé en tenue bigarrée a repris le contrôle de Notre-Dame de Paris. Désormais la pression médiatique sur cette résurrection pourrait baisser. Les festivités prévues ce sont parfaitement déroulées et ont offert quelques moment culturels d’excellente facture. La présence de Donald le Magnifique entre le coupe présidentiel français avait un coté surréaliste. Selon les révélations il avait exigé cette place avant même de se décider à se déplacer à Paris. Le casse-tête protocolaire provoqué par cette demande a mobilisé l’énergie des services officiels jusqu’au dernier moment. Heureusement il n’avait pas demandé que son pote Elon Musk soit proche de lui…car la situation se serait singulièrement compliquée.
Il aura fallu beaucoup d’indulgence de la part des religieux pour accepter que tous ses dirigeants ayant à titre personnel ou dans le cadre de leurs fonctions pas mal de raisons d’aller à confesse se retrouvent dans ce lieu d’une immaculée splendeur. En fait en tant qu’affectataire du lieu il a dû accepter que la remise du « bâti » ait lieu pour exercer la plénitude de ses droits. Désormais La cathédrale échappe dans son « utilisation » au pouvoir politique. La loi de 1905 séparant l’église et l’État trouve ici sa pleine application. Le Président, comme tous ses prédécesseurs flirtent toujours avec l’interprétation du contenu de ce texte fondateur de la République laïque. Or il devient de plus en plus évident que cette séparation institutionnalisée constitue une exception française tant les ingérences religieuses dans la gouvernance de la très grande majorité des pays ne cessent de croître.
Il devient de plus en plus difficile pour la France de défendre sa conception de la laïcité tant elle a du mal à la concrétiser. Bien qu’elle ne mentionne pas explicitement le terme, la loi de séparation des Églises et de l’État adoptée en 1905 est considérée comme le texte fondateur de la laïcité en France. Il en résulte en effet le respect de toutes les croyances ; l’égalité de tous les citoyens devant la loi, sans distinction de religion ; la garantie du libre exercice des cultes ; l’absence de culte officiel et de salariat du clergé. Elle acte la neutralité de l’État vis-à-vis de l’ensemble des religions. La puissance publique a pour mission de veiller à ce que les pratiques religieuses ne contreviennent pas à l’ordre public. Seule une application stricte de ces principes constitue un barrage contre les extrémismes. Tous les croyants devraient en avoir conscience car il en va de leur avenir. De manière plus ou moins avouée le système craque de partout sous la poussée sporadique mais organisée des tenants de la « théocratie ». Les moindres faiblesses ou les plus petits signes de renoncement sont en effet très vite exploités.
Présentée malheureusement comme la valeur refuge d’un anti-cléricalisme viscéral, la laïcité est la garantie de la liberté du croyant mais aussi et c’est souvent oubliée de l’agnostique ou l’athée. Que des enseignants aient payé de leur vie cette vision de la liberté individuelle a interpelé la sphère sociale. Le procès des instigateurs présumés de la campagne dirigée comme Samuel Paty illustre le fait que cette valeur au moins aussi essentielle que celle de la fraternité ou de l’égalité n’est vraiment pas admise ou au minimum comprise par une part de la population pratiquant l’islam. La peur, là comme ailleurs, paralyse les initiatives et l’auto-censure augmente. Cette situation a de quoi inquiéter l’opinion publique.
Il sera difficile pour la très grande majorité des citoyens ayant suivi la journée de renouveau de la cathédrale de faire le distinguo entre le volet religieux et le volet non-religieux de la cérémonie tellement l’unité de lieu et de temps prêtait samedi soir à confusion. La cérémonie bouleversée par la tempête potentielle avait donné lieu à des négociations compliquées. Les deux pouvoirs temporels et spirituels, voulaient être au cœur de la cérémonie et ne voulaient rien céder.
Un temps, le « Sauveur suprême » a rêvé d’être le premier chef d’État français à s’exprimer dans la cathédrale en tant que tel. L’archevêque de Paris a tout fait pour qu’il n’en soit pas ainsi mais la météo a été contre lui.. Un temps, le chef de l’État a rêvé d’accueillir le Pape mais il n’a eu que Trump a mettre à ses côtés. Dans le fond ce sont les religieux qui ont été les plus sourcilleux sur l’application de la loi de 1905. Et c’est peut-être le plus inquiétant… en ce 9 décembre journée nationale de la laïcité.
Notre-Dame a été au cœur de l’Histoire depuis des siècles. Elle a été érigée en symbole. Sa réouverture sous les yeux du monde entier en a été un. Le Président a résumé ainsi l’opération : « Nous l’avons fait parce qu’il y a eu un cap clair, une volonté (…) C’est la preuve que nous savons faire de grandes choses, que nous savons faire l’impossible. Eh bien, c’est la même chose qu’il nous faut faire pour la Nation« . Chiche ! Il s’y attaque aujourd’hui les fastes passés : trouver une issue à l’incendie destructeur qu’il a allumé il y a six mois ! Et il n’a pas cinq ans pour le faire.
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C’est la preuve que nous savons faire de grandes choses, que nous savons faire l’impossible…
Pourquoi alors (mon vieux dada) y a-t-il eu dans cette nuit suivant la liesse de l’inauguration de ce monument, des êtres humains, dont des enfants, qui ont été contraints de coucher dehors, malgré la pluie et le froid ?
Cet cérémonie a été une grave entorse au principe de laïcité : en plus d’être un monument historique, la cathédrale de Paris, comme la plupart des cathédrales de France est propriété de l’État, donc de citoyens. On le fait bien remarquer lorsqu’il faut engager des frais d’entretien ou de restauration : par l’intermédiaire de nos impôts, croyants ou mécréants sont mis à contribution (directe ou indirecte).
Il eut été convenable que ce soit un représentant de l’État laïc, et non un religieux qui en fasse ouvrir solennellement les portes, puis remette les clés aux locataires.
D’autre part il est inadmissible également que les hommages à ceux qui ont œuvré au sauvetage et à la remise en état de l’édifice aient eu lieu au cours d’une cérémonie religieuse : tous les sapeurs pompiers, artisans, travailleurs, scientifiques qui ont participé à cette œuvre n’étaient forcément des croyants catholiques. Un « détail » de mauvais goût et de violation du principe de laïcité également : la présence du couple présidentiel au premier rang lors de la messe inaugurale.
Bref, il a fallu se farcir tout ce barnum pour suivre l’actualité marquée par des événements d’une autre importance.
Bonjour,
je soutien à 1000% la position de JMD sur le respect total de la loi de 1905.
A la lumière crue des derniers évènements en Syrie je m’interroge sur les menaces qui pèsent sur notre avenir commun.
« Je suis sûr que des bouchons de champagne sont en train de sauter au siège de la CIA à McLean, en Virginie, et au siège du MI-6 à Londres. Je pense que cette opération a même dépassé leurs attentes. Mais si l’on se fie aux événements qui se sont déroulés en Irak en 2003 et en Libye en 2011, les réjouissances devraient être tempérées par l’inquiétude. Pourquoi ? Parce que Hay’at Tahrir al-Sham est désormais au pouvoir. Au lieu d’apporter la paix et la réconciliation, HTS imposera une loi stricte de la charia et punira les coupables d’hérésie – ce qui signifie que de larges pans de la société syrienne risquent d’être purgés. HTS deviendra lui-même une cible du terrorisme. Le sort le plus probable de la Syrie – au moins pour la prochaine décennie – est le chaos et la pagaille…
Qui ou qu’est-ce que HTS ? Selon l’annexe des informations statistiques du département d’État américain, Rapports nationaux sur le terrorisme 2018 :
*Hay’at Tahrir al-Sham (HTS) a été formé en janvier 2017 à la suite de la fusion de Jabhat Fateh al-Sham (anciennement Front al-Nusra), du Front Ansar al-Din, de Jaysh al-Sunna, de Liwa al-Haqq et du Mouvement Nour al-Din al-Zenki… » (traduction approximative du site US Sonar21)
Mon inquiétude vient de l’année 2012 où le ministre des affaires étrangères déclarait « En revanche, la décision des Etats-Unis de placer Jabhat Al-Nosra, un groupe djihadiste combattant aux côtés des rebelles, sur leur liste des organisations terroristes, a été vivement critiquée par des soutiens de l’opposition. M. Fabius a ainsi estimé, mercredi, que “tous les Arabes étaient vent debout” contre la position américaine, “parce que, sur le terrain, ils font un bon boulot”. “C’était très net, et le président de la coalition était aussi sur cette ligne”, a ajouté le ministre. » Le monde 13/12/2012
Mais oui, c’est bien l’actuel président du conseil constitutionnel Fabius Laurent qui portait ainsi la parole diplomatique de la France. Il aura fallut l’ensemble des traumatismes de 2015 pour que la décision d’ intensifier les bombardements des positions de l’État islamique constitue « une rupture avec la ligne ardemment défendue » par Laurent Fabius dans le conflit syrien. La montée en puissance de la Turquie pourrait bien, après l’arrivée de Trump, voir le massacre des kurdes reprendre à grande échelle… Tout le monde sait que ce sont les USA aidés par leur proxy Britannique qui ont armé et entraîné les rebelles sous le regard complice de la Turquie. Mot compte triple pour les yankees attaquer indirectement le tsar et ses bases en Syrie, frapper l’Iran et couper la route des armes de Téhéran vers le Liban. Pas grave si les terroristes barbus massacrent les minorités syriennes, pas grave si les armes données aux barbus servent à des attentats en Europe, c’est le prix à payer pour ce cadeau préparé de longue date. Pas grave ce ne sont pas les citoyens américains qui en paieront le prix.
Pour le moment, nos merdias se réjouissent de la chute du boucher de Damas ( moi aussi au fond) de la même manière qu’ils se réjouissaient de la chute de Saddam Hussein et de Kadhafi. La suite de ces deux précédents fut beaucoup moins joyeuse dans ces malheureux pays. Mémoire courte et sélective des merdias qui se base sur la souvenance de poisson rouge des français.
La loi de 1905 qui s’en souvient ? Quelques athées fanatiques empêcheurs de divertir pour mieux vendre la publicité des milliardaires qui nous dirigent.
bonne journée