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Les « guerres » ont désormais un autre visage

La leçon de 2024 en géopolitique c’est que des certitudes que le monde croyait établies peuvent s’effondrer en quelques semaines. Les sphères d’influence des « grandes » puissances n’existent plus véritablement tant les peuples en proie aux effets des crises économiques se rétrécissent comme peau de chagrin. Cette nouvelle donne bouscule les équilibres antérieurs et accentuent l’insécurité globale. Si la dislocation de l’URSS et la fin des tutelles sur les « républiques démocratique » amies a permis à l’Occident de bomber du torse et donc de se considérer sous le « parapluie » des Etats-Unis comme certain de son avenir. Une erreur fatale car les pays concernés sont tombés dans la facilité. Ils n’avaient pas prévu que la Russie entamerait une reconquête de ses frontières soviétiques.

Tous les conflits ne sont que dictés par des considérations stratégiques mais par la nécessité de récupérer des garanties dans le domaine de l’énergie, des ressources naturelles et des produits agricoles. Toutes les autres considérations ne sont que des alibis ou des arguments dérisoires. Longtemps la puissance du capitalisme a permis durant très longtemps grâce au colonialisme direct ou indirect, enrichit les pouvoirs libéraux. Au nom du faux argument de l’amélioration du sort de peuples misérables leur patrimoine a été pillé et injecté dans ce que les économistes du profit appelle la croissance. Les guerres du pétrole, du gaz, du fer, de l’uranium, du nickel, du cuivre ou maintenant des minerais rares ont été volontairement allumées et entretenues.

Une mutation est en cours. Si les recherches minières se poursuivent et pour certaines s’intensifient (or notamment) la recherche de réserves alimentaires préoccupent la Chine, la Russie, les pays de l’Extrême-Orient et à terme l’Inde. Le réchauffement climatique non maîtrisé accentue les perspective de luttes féroces pour éviter des famines dans quelques pays en surpopulation. Le terrain de cet affrontement a été déporté en Afrique continent dont tout le potentiel n’a pas été encore épuisé. La France n’a pas vu venir cet appétit. Les chinois ont infiltré les régimes politiques et possèdent déjà de vastes espaces dans la zone équatoriales (forêts et plantations) et ils laissent aux Russes le soin de faire la police.

Des batailles pour l’eau potable s’annoncent. Des confrontations pour les céréales (Ukraine) sont en cours. Les conflits autour du Mercosur ne sont pas dénués d’arrière-pensées de sécurisation (en quantité) de l’alimentation en Europe. Les rivalités sur les espaces de pêche avec l’épuisement de la ressource sous-tendent le maintien de pays de tutelle sur des bouts de territoire au milieu des océans. La Chine à cet égard lorgne vers le Vietnam. Les manœuvres ne sont pas que militaires. Un ami me racontait que son pays africain souhaitait mettre en place une filière d’élevage de poulets pour ne pas être tributaire des importations brésiliennes. Dans quelques années l’indépendance réelle sera alimentaire et pas seulement politique.

Dans ce contexte bien des régimes seront abandonnés par leurs protecteurs ou ces derniers ne convenant plus seront expulsés. En quelques mois la France a essuyé camouflets sur camouflets en Afrique sahélienne et en Nouvelle-Calédonie. Les Russes et les Iraniens ont décidé d’abandonner le tyran sanguinaire syrien car dans le fond en dehors de la fabrication de drogue artificielle le régime de Damas n’avait plus aucun intérêt. L’arriveé de Trump laisse planer un doute sur le soutien réel militaire mais pas économique (taxations à venir) à ses « alliés » européens. Les Anglais mal en point n’assurent plus aucun appui aux membres du fameux Commonwealth. Les Chinois recentrent leurs aides économiques en sauvant des entreprises capitalistes à la dérive.

Partout le nationalisme et son corollaire le protectionnisme sous toutes ses formes s’installent au sommet des États. Les problèmes planétaires essentiels ne provoquent donc pas les réactions solidaires nécessaires. Les organismes de régulation (ONU, OMS, UNESCO…) privés de moyens n’ont plus aucune efficacité réelle. La faim dans le monde progresse à cause de mauvaises récoltes liées aux crises climatiques et à l’inflation pénalisant les plus pauvres. 733 millions de personnes ont été confrontées à la faim en 2023, soit 1 personne sur 11 dans le monde et 1 personne sur 5 en Afrique, selon le dernier rapport sur l’État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI) publié aujourd’hui par cinq agences des Nations Unies.

Heureusement la France aura ce soir un Premier Ministre en Contrat de Travail à durée très faible alors que nous devrions nous tourner vers 2050… et se préparer à s’adapter à un monde différent. Retenons notre souffle et entonnons il est né le « divin de Matignon ». En attendant le « mort » a laissé un testament auprès de celui qui ne voit que lui, n’entend que lui et ne parla qu’à lui  au sujet des « fractures sociales, territoriales, rurales » et « le sentiment d’abandon qui touche beaucoup de Français : justice, éducation, sécurité, santé, agriculture ». Et lui a fait part de sa « préoccupation » envers « la dette financière ». Une « réalité », a souligné M. Barnier « qui s’imposera à tout gouvernement, quel qu’il soit. » . pas mieux !

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Cet article a 2 commentaires

  1. faconjf

    bonjour,
    l’état du monde révélé sous l’aspect dune carte du monde est à la fois parlante et muette, parlante sur la concentration de la faim dans certains pays et muette sur la faim statistiquement faible mais bien présente dans les autres.
    Le monde semble être divisé en zones recoupant en gros le PIB par habitant, regroupé par appellation simplificatrice occidentaux, Brics et les exclus. En fait la nourriture est suffisante pour tous les terriens, sauf que d’un coté on gaspille et de l’autre on a rien ou pas grand chose. nous sommes TOUS conscients de cette injustice qui profite à une minorité dont certains pourraient vivre des milliers d’années sans voir le fond de leur coffre-fort.
    Face à cela que faisons nous? nous trions les bouchons en plastique pour sauver la planète!
    Voila la solution que nous proposons à ceux qui vivent au jour le jour en cherchant leur subsistance dans les immondices en la disputant aux rats. Nous qui sommes des privilégiés nous leur imposons la restriction de nourriture et AUSSI d’énergie. Salauds de pauvres qui brulent du charbon et des bouses de vache séchées et le CO2 alors!!!
    Voila le modèle que nous vendent les merdias, la lutte contre le réchauffement climatique alors que des fortunes s’amoncellent en menant des guerres suicidaires générant des crimes contre l’humanité et des montagnes de pollutions.
    Montagnes de pollutions en CO2, gaz mortels, gaspillage de matières premières et destructions irrécupérables tout cela à notre vue et ne produisant aucune prise de conscience chez les prophètes sacré du réchauffement climatique. Pfffff! « Le machin qu’on appelle ONU. » (Le 10 septembre 1960, à Nantes, le général de Gaulle assène cette formule assassine, désormais inscrite dans les livres d’histoire), l’ONU se démène en prenant des résolutions jamais suivies d’effet.
    Dans le monde, comme chez nous, les riches puissants investissent dans les merdias pour nous imposer comment bien penser si l’on sait lire. Pour ceux qui ne savent pas lire ou n’ont pas accès au merdias aucune importance ils ne représentent rien en terme de marché. Par contre si on peut piller leurs ressources y compris par la force ou même la guerre faut pas se priver, on vendra par merdias interposé une justification spécieuse pour NOUS donner bonne conscience.
    Oh nan arrêtez, là ! Ils viennent mourir dans l’poste maintenant !
    Nan ! Y’a des mecs qui meurent de la famine pendant qu’on est à table ! Arrêtez, là !
    Les mecs qui meurent de la famine on leur passe pas des images de mecs qui sont en train d’bouffer !
    Mais c’est marrant, moi j’m’en fous complètement hein.
    JE ME FOUS DE TOUT !
    …Heureusement qu’tout l’monde fait pas comme moi.
    Ça s’rait un de ces bordels le monde !!!
    D’ailleurs, c’est un beau bordel, hein.
    Je m’demande si tout l’monde fait pas comme moi…Coluche « la misère »
    Que ça vous coupe pas l’appétit pour les fêtes, il y a des promos sur le foie gras 150€ le kilo faut pas laisser passer ça!
    Bonne journée

    1. J.J.

      Il faut bien reconnaître en effet que tous les CO2 ne sont pas identiques : il y a les vilains CO2 polluants, produits par les vieilles bagnoles que certains utilisent encore pour se rendre au travail, faute d’avoir les moyens de s’en procurer une neuve.
      Et il y a un exemple parmi beaucoup d’autres, le bon CO2 des grosses cylindrés que les teutons vont échanger dans le cadre du Mercosur contre de la nourriture produite à grands renforts de produits plus ou moins polluants, suite à une déforestation forcenée, étant entendu que, contrairement aux vilains bovins européens, ceux d’Amérique du sud, quand ils pétent et rotent, ne produisent ni CO2 ni méthane. Ah mais !

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