« L’humanité devra mettre un terme à la guerre, ou la guerre mettra un terme à l’humanité». Cette prédiction de Kennedy prend toute sa dimension depuis quelques mois et devient prophétique depuis quelques jours. Les déclarations du Chef des armées françaises attestent que le conflit en cours depuis un peu plus de deux ans entre la Russie et l’Ukraine, démontrent que les mots constituent des armes redoutables quand ils sont lancés sciemment sur un champ de bataille. Regardez combien le « merde » que n’aurait pas prononcé Cambronne, a concouru à le rendre célèbre à son corps défendant.
Là, en diverses occasions, le représentant de la nation a été jusqu’à envisager la présence de soldats français un jour sur le sol ukrainien pour prêter main-forte à Kiev ayant été abandonné à une pénurie en munitions par ceux qui prétendaient lui accorder tout ce qu’il était nécessaire pour vaincre. En ajoutant «On ne peut pas se permettre de se fixer des limites face à un ennemi qui ne s’en fixe aucune» il a enclenché une étape inquiétante vers un conflit élargi. Deux raisons me paraissent plausibles pour expliquer ces propos de va-t-en guerre.
La première c’est qu’il faut absolument réveiller une Europe tétanisée par la montée des populismes, angoissée par un éventuel crack financier de la zone euro et menacée par l’élection potentielle de l’agité du bocal Outre-Atlantique. Les ex-nations de l’Est renâclent à agacer l’Ours soviétique qui sommeille dans Poutine. Elles espèrent pour certaines qu’une attitude moins belliqueuse les protégera dans l’avenir contre d’éventuels soubresauts succédant à l’effondrement de l’Ukraine. Les autres sont engluées dans des opinions publiques méfiantes et démoralisées.
La situation sur le front ne paraît pas rassurante. Les soldats de Kiev tiennent grâce à leur courage face à la chair à canon lancée contre eux par le maître cynique du Kremlin. La loi du nombre qui semble être celle qui règne sur le champ de bataille ressemble étrangement à l’épisode de 1917 autour de Verdun. L’issue d’un tel affrontement paraît de plus en plus incertain d’autant que les approvisionnements venant des alliés ayant juré leur attachement à l’Ukraine se réréfient. Les populations européennes de plus en plus nationalistes et recroquevillées sur leurs problèmes économiques et financiers n’ont plus la même motivation en faveur du conflit Russo-ukrainien.
Le Président aurait d’ailleurs fournit aux responsables politiques qu’il avait invités un état des lieux inquiétant avec une armée face aux Russes en grande difficulté car elle manque de moyens et ne peut pas en espérer à court terme en raison de la campagne présidentielle américaine bloquant toute aide. La contre-offensive n’a pas produit les effets escomptés et le seul espoir d’éviter une percée des troupes de Poutine viendrait d’un sursaut d’une Europe qui va elle-aussi s’endormir pour ses élections. Les déclarations présidentielles seraient alors celles d’un lanceur d’alerte ! Rien de plus…
Tout le monde connaît l’histoire de celui qui crie au loup et que l’on ne croît plus quand le danger est réellement là. La peur s’installe et donc la stature de celui qui serait capable de tenir tête à l’animal dangereux prend de l’épaisseur. Le seul vrai problème c’est que personne parmi les autres responsables de ce combat ne semble prêt à sortir d’une prudente réserve active mais moins tonitruante. Moscou a vite réagi en profitant de cet isolement qui n’a rien de splendide en estimant que le Chef de l’État « continue d’augmenter le niveau d’implication directe de la France » et qu’il n’y pas de limites effectivement avec cette dernière.
Le rêve d’une unité nationale illustrée, après le vote du Congrès sur la constitutionnalisation de l’Ivg est obsessionnel chez l’occupant de l’Élysée. En ayant d’abord dressé un tableau très pessimiste de l’avenir il espère que lors du débat dans les Palais Bourbon et du Luxembourg, le poids de la responsabilité de ne pas soutenir l’Ukraine face à l’Histoire forcera des députés et des Sénateurs à voter un texte moins belliciste que ses déclarations. Peut-on prendre le risque à l’extrême-droite et à l’extrême-gauche d’apparaître comme soutenant le… loup russe ! Ce sera difficile.
Oubliée donc durant la semaine prochaine, la situation catastrophique des finances publiques victimes d’erreurs fatales en matière de gestion impliquant depuis des années celui qui fut conseiller présidentiel, ministre, chef de l’État. Et pourtant elle devrait préoccuper beaucoup plus les responsables de la majorité minoritaire. De partout les déclarations se multiplient pour s’inquiéter d’un tableau terrible des déficits actuels et futurs nous incitant à une grande modestie. Une valeur inconnue à la tête de notre pays.
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Bien joli de hurler avec les loups en prenant à partie le point de vue russe.
Il faudrait être un peu plus objectif (sans pour autant prendre parti pour qui que ce soit, sinon du Parti de la Paix).
Qui a ourdi depuis des décennies des « révolutions de couleur », terminée en Ukraine par le coup d’état de Maïdan ?
Qui n’a pas respecté les promesses de 1991 à propos de l’Otan ?
Qui a délibérément signé les accords de Minsk avec la ferme intention de ne les respecter point ? etc.
Les européens ont peut être compris qu’il valait peut être mieux rester en dehors de cette affaire qui risque de coûter très cher, à tout point de vue, et je les comprends.
Dans uns situation économique désastreuse, on a des milliards à dépenser en munitions et matériel mortifère diverse, mais plus un sou pour la Sécu ? Sans compter les dégâts humains inévitables.
Le bricoleur des réveils matin (qui n’a pas accompli son service miliaire grâce, parait il, à quelque influente intervention) ne mesure pas la gravité et le danger mortel que représentent ses propos.
S’il pense ainsi, se posant en chef de guerre, se refaire une aura et faire oublier le désastre des finances et toutes les mesures impopulaires décrétées, je crains qu’il ne se trumpe grossièrement.
Comme le petit garçon qui tend le poing au pied du monument aux morts de Gentioux, je crie : « Maudite soit la guerre ».
Bonjour,
OUI maudite soit la guerre ! Le Mozart de l’ambiguïté stratégique est en train de nous faire marcher comme des somnambules vers l’abîme de la guerre avec la Russie. Ma génération n’a pas connu la guerre, la vraie celle qui génère l’occupation, les restrictions, la faim, le froid, la misère, la peur, l’angoisse, la mort.
Bientôt les deux chambres auront a se prononcer, ce sera à chaque élu(e) de se prononcer en son âme et conscience sur la question de NOTRE engagement belliciste dans ce conflit que NOS politiques ont tout fait pour envenimer.
J’aimerais tant que NOS représentants fasse preuve du même courage que les quatre-vingts parlementaires qui ont voté contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain. A l’image de François Labrousse médecin, expert en psychiatrie près la cour d’appel de Paris, élu sénateur de la Corrèze en 1921. Orateur brillant, il siège dans les rangs de la Gauche démocratique et intervient sur les grandes questions débattues au Palais du Luxembourg : le droit de vote des femmes, la ratification des accords de Locarno, le pacte de renonciation à la guerre (plus connu sous le nom de pacte Briand-Kellog), le développement régional, l’enseignement, la liberté de la presse…
A Vichy en juillet 1940, il rallie, dans leur vaine tentative d’opposition, le groupe des sénateurs anciens combattants qui présente un contre projet de révision des lois constitutionnelles.
Le 10 juillet, il vote contre les pleins pouvoirs au maréchal Pétain, ce qui lui vaut d’être mis sous surveillance par le gouvernement de Vichy. Fidèle à ses convictions, François Labrousse rejoint alors les rangs de la Résistance. Après l’invasion de la zone libre par les troupes allemandes, la Gestapo le recherche, le contraignant à prendre le maquis il avait alors 64 ans.
Membre de l’Assemblée consultative provisoire dont il est un temps vice-président, il retrouve le Palais du Luxembourg en 1948.
Peintre et caricaturiste de talent, il est également élu à l’Académie des Beaux-Arts en 1944.
Tout comme hier il faudra du courage pour voter sans s’abriter derrière les consignes du parti. Le courage de refuser les pleins pouvoirs à une personne immature n’agissant que pour ses propres intérêts se moquant du sang versé par les Français dans une guerre qui n’est pas la leur.
Voter pour la guerre c’est s’engager sur une pente glissante où tout peut arriver, s’est s’engager dans ce conflit 2. zéro. Une guerre pour laquelle nous ne sommes pas préparés, nous sommes tributaires des chinois pour approvisionner le coton spécifique à la « moderne » poudre à canon. Incapables de faire tourner notre seule usine à munitions de Tarbes.Une guerre où les drones ont supplantés la guerre conventionnelle de mouvement nous renvoyant à la guerre de tranchées.
Regardez cette vidéo si vous avez le cœur bien accroché https://twitter.com/i/status/1763998204528361511
C’est cela la réalité, ce ne sont pas des envolées lyriques à la tribune devant une foule de supporters béats d’admiration.
La chanson sera différente lorsque les corps de nos concitoyens reviendrons dans des housses mortuaires où lorsque les missiles conventionnels (au début) s’abattront sur nos villes.
Revenons à la raison !
bonne journée
Problème dans la fabrication des obus
https://www.rfi.fr/en/international-news/20240302-europe-battles-powder-shortage-to-supply-shells-for-ukraine
C’est en Anglais Europe oblige …
traduction partielle : » Le commissaire européen au marché intérieur, Thierry Breton, a déclaré vendredi à la presse à Paris que l’Union européenne était également confrontée à des difficultés pour trouver les matières premières nécessaires à la fabrication de la poudre à canon.
« Pour fabriquer de la poudre, il faut un type spécifique de coton, qui vient principalement de Chine », a-t-il expliqué. La nitrocellulose, également connue sous le nom de guncotton, est un ingrédient clé dans la fabrication de la poudre à canon.
« Le saviez-vous, les livraisons de ce coton en provenance de Chine se sont arrêtées comme par hasard il y a quelques mois », a ajouté Breton.
La Chine et la Russie ont intensifié ces dernières années leur coopération économique et leurs contacts diplomatiques, et leur partenariat stratégique s’est resserré depuis l’invasion de l’Ukraine.
En Russie cette semaine, le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Sun Weidong, a déclaré que les relations étaient « à leur meilleure période de l’histoire ». »
L’efficacité de nos moyens militaires mise à mal par le fiasco Africain.
C’est une des interventions militaires françaises les plus longues et coûteuses en vies humaines depuis un demi-siècle qui s’est achevée lundi soir ( 08/2022) au Mali. Si Paris a rempli sa mission, qui était d’empêcher en 2013 les djihadistes de créer un califat terroriste au Mali, l’amertume est de rigueur au vu des relations acrimonieuses entre Paris et Bamako, qui se tourne vers Moscou.
Au commencement de l’opération Barkhane, les effectifs engagés sont les suivants : 3 000 militaires, 200 véhicules logistiques, 200 blindés, 4 drones, 6 avions de combat, une dizaine d’avions de transport et une vingtaine d’hélicoptères. Le nombre des effectifs augmente par la suite : début 2018, 4 500 sont mobilisés dans l’opération Barkhane. En février 2020, les effectifs passent de 4 500 à 5 100 hommes, Face à ses moyens considérables les djihadistes armés de moyens rudimentaires se déplaçant en motos et 4×4 bricolés ont infligé des pertes humaines et matérielles importantes.
Fin décembre 2023 Paris a achevé son retrait militaire du Niger et a fermé son ambassade à Niamey
Le retrait des troupes s’est terminé, vendredi matin, conformément aux injonctions de la junte nigérienne, qui s’est rapprochée de Moscou. La France a aussi décidé de fermer sa représentation à Niamey, une mesure rarissime.
Ordre donné pour que le clairon joue un morceau spécifique pour signifier la fin d’une célébration.
Fermez le ban !