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La balance qui penche du mauvais coté

La mondialisation des échanges a toujours été présentée par les tenants de l’ultra-libéralisme comme étant une chance puisqu’elle offrait une chance aux pays industrialisés de trouver des marchés susceptibles de renforcer leur fameuse croissance. Un leurre puisque si l’UE a par excès de doctrine, développé le concept de concurrence libre et non faussée elle a oublié que sur la planète elle n’était pas la règle commune. La sur-consommation comme facteur de bonheur universel conduit en fait les populations à la misère et conforte de principe oublié de l’exploitation de l’Homme par l’homme.

Les évolutions géopolitiques actuelles rendent encore plus prégnant ce constat puisque désormais la dépendance des sociétés les plus consommatrices d’énergie pose problème. Les guerres qui se multiplient rendent l’approvisionnement extrêmement précaire et coûteux. Rien n’est encore stabilisé. Déjà que l’inflation toujours proche de 5 points malmène toutes les prévisions l’annonce d’une tempête énergétique provoquée par un hiver rigoureux affole les ménages au bout du bout de leurs ressources.

La situation réelle de la France (intérêts d’une dette monstrueuse croissants, promesses intenables, risque de conflits sociaux, montée du populisme) ne permet plus d’espérer des mesures compensatoires autres que le baratin des négociations avec les grands distributeurs. Tous les signaux passent au rouge mais le gouvernement joue au bonneteau en tentant de dissimuler les conséquences de choix politiques décalés de la réalité. Ainsi la balance commerciale qui mesure l’écart entre les volumes financiers générés par les importations et les exportations ne cesse de se creuser. En 2022 cet indicateur de la capacité de la France à s’inclure dans la mondialisation qu’elle défend et a défendue était négatif.

Le déficit a en effet atteint un niveau record, générant une perte de souveraineté financière et de revenu national potentiel de 164 milliards, un record historique depuis 1949 et la mesure de ce paramètre. On n’en a pas beaucoup causé sur les chaînes des télés «  je sais-tout et si je ne sais rien j’en parle quand même ».

Le contexte angoissant provoqué par des événements tragiques a permis de dissimuler une aggravation de la situation lors du premier semestre 2023. En effet si en 2022 il y avait des paramètres permettant d’expliquer ce gouffre ( hausse des prix des hydrocarbures, difficultés de production d’électricité en France qui en était devenue importatrice nette, difficultés des chaînes d’approvisionnement dans l’industrie, et en particulier dans l’automobile et l’aéronautique, dont la production avait été ralentie) il n’en est pas de même cette année. Le clairon présidentiel a sonné : nous réindustrialisons et vous allez voir ce que vous allez voir !

D’après le magazine l’Automobile l’année 2023 risque d’être encore plus difficile dans le domaine des équilibres des échanges. La fameuse balance commerciale continuerait de pencher sérieusement dans le rouge en France, et la principale cause des pertes ne serait autre que l’automobile. La voiture électrique y joue un rôle particulier. En effet le déficit commercial de l’auto tricolore bat tous les records. Il a encore plongé de près de 30% au premier semestre. Le solde est obstinément négatif depuis 2010. La filière auto génère 42% du déficit total des produits manufacturés français….

La voiture électrique joue un rôle très particulier dans cette situation puisque les exportations françaises ne pèsent pas bien lourd face aux importations d Tesla, Dacia, MG4 et même Peugeot e-2008 toutes fabriquées à l’étranger. Les Renault Mégane E-Tech et Zoe ne peuvent pas faire grand-chose pour faire pencher la balance dans l’autre sens.

Les économies de consommation de produits pétroliers ne sont guère perceptibles. La balance commerciale penchent toujours de la même manière. Et ce qu’il se passe en Norvège devrait alerter puisqu’avec 25 % de véhicules électriques (nous sommes à 21 % de véhicules électriquement rechargeables en Juillet) il n’y a pas eu de réduction de la consommation de gazole et de carburants routiers.

Mieux on commence dans les sphères nationales à envisager de limiter la puissance électrique de 200 000 foyers via leur compteur Linky cet hiver. Un rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) suggère une pénurie de gazole durant la même saison en France et en Europe. Il reste peut-être là des pistes par le rationnement énergétique de redressement de la facture !

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

     » l’UE a par excès de doctrine, développé le concept de concurrence libre et non faussée » …et à géométrie variable …

  2. Jean-Marie Darmian

    Commentaire de notre ami jf Facon qu’il ne parvient pas à mettre en ligne
    Bonjour,
    notre pays se fissure de partout et notre super-super Président-Premier ministre s’efforce depuis le début de son premier mandat de masquer les fissures au plâtre et à l’enduit.
    Petit à petit l’effondrement de ce qui fait notre société devient plus présent. De plus en plus prégnant dans notre quotidien, l’inflation en étant un symptôme ainsi que l’état du système de santé, sans parler de l’éducation.
    Pour justifier la réforme du RSA, une partie de ses défenseurs relance l’ancien débat autour de « l’assistanat » : les chômeurs percevraient un revenu aux frais de la collectivité sans chercher à trouver un nouveau travail. Il n’est bien sûr jamais fait mention d’une autre forme d’assistance, subventionnée par l’État, et d’une ampleur massive : celle qui bénéficie aux grandes entreprises depuis des années. Cet « assistanat pour ultra-riches » est pourtant autrement plus significatif. Saviez-vous que cela représente 157 milliards d’euros, soit 6,4 % du PIB. Les montants en jeu sont astronomiques, et augmentent d’année en année. En janvier 2007, un rapport public les évaluait à 65 milliards d’euros par an, dont 90 % financées par l’État et le reste par les collectivités locales et d’autres acteurs publics, pour un montant global équivalent à 3,5 % du PIB. 157 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises du CAC40, c’est : plus de 30 % du budget de l’État,
    presque 10 milliards d’euros de plus que l’ensemble des aides sociales (allocations familiales, pauvreté, chômage et aides au logement), pourtant régulièrement pointées du doigt et accusées de coûter « un pognon de dingue » à la collectivité.
    Janus Henderson gestionnaire d’actifs US estime à 49,5 milliards de dollars (environ 46 milliards d’euros) le montant des dividendes reversés aux actionnaires par les grands groupes du CAC 40: un record pour la France. On assiste donc à un transfert d’une grande partie de l’aide aux entreprises vers les actionnaires + de 31% de l’enveloppe globale pour toutes les entreprises Françaises.
    Combien de dividendes va générer le plan 2030 pour la conversion de l’automobile ?
    L’édifice France risque bien de s’écrouler si l’entente Irano-saoudienne aidée par la Chine et la Russie mettent le pétrole sous embargo pour contrer le massacre attendu à Gaza. Ce ne sera pas seulement le gazole qui va manquer ! Le baril pourrait alors franchir le seuil de 300 $ !
    Mais soyez sans craintes, grâce au compteur linky vous aurez toujours un pipi d’électricité suffisant pour écouter le super-super premier ministre président et son armée de DRH ministres vous diffuser la bonne parole. Soyez forts avec linky nous allons sauver la planète.

    bonne journée quand même…

  3. christian grené

    Ouh là là! comme ils disent à Rio Bravo de Janeiro, et nous heureusement qu’on a J.J. et FJF qui en connaissent un rayon sur la Roue Libre du jour.

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