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Un scénario probable après la censure…

Dans les prochains jours le groupe socialiste de l’Assemblée nationale aura un rôle essentiel dans la crise politique qui couve sous la cendre postérieure au brasier de la dissolution. Dans l’hypothèse de plus en plus probable où, soit le groupe global du Nouveau Front Populaire, soit la France Insoumise seule, dépose une motion de censure après l’application du 49-3 par le gouvernement ses voix favoriseront le succès ou l’échec de la démarche. Le PS a suffisamment de voix pour jouer le rôle de la minorité d’appoint ou de retrait. Il s’agira seulement d’un jeu de sémantique.

Si le texte est déposé par le RN (ce serait improbable) les socialistes « ajoureraient leurs voix » aux lepénistes ce qui ne serait pas très bon pour leur image. En revanche si le bloc NFP agit en premier et que le RN le rejoint la situation est plus excusable. La nuance a son importance dans le contexte actuel. Il semble que le pouvoir en place n’envisage pas une séparation au sein du NFP même si quelques fissures apparaissent plus ou moins régulièrement sur des sujets de politique extérieure ou des stratégies électorales. Il n’y aura pas de rupture conventionnelle avant le printemps. 

En fait les prises de position sur le sujet de la censure dépendent encore et toujours de la perspective des présidentielles. Les partis ayant des candidats déclarés et affirmés ont tout intérêt à plonger le pays dans une crise institutionnelle. Remettre « le maître des « Swatch » dans la panade qu’il a créée après son caprice de la dissolution redonne des arguments pour redire que le problème c’est lui. Une manière de pointer du doigt sa responsabilité (au minimum) ou sa culpabilité (au maximum) dans la situation du pays. Pour l’instant c’est le « ramoneur du pouvoir d’achat » savoyard qui est en première ligne et celui qui ne souhaite que son échec regarde le monde en ébullition le laissant se débattre dans le marécage budgétaire.

Des voix s’élèvent à droite (Copé) à l’extrême droite (nombreuses) à gauche (LFI et quelques autres) de manière ouverte pour envisager sa démission. Ils ne la réclament pas encore mais si la chienlit s’installait ce sera vite le cas. Le Premier des invisibles ministres lui sert de fusible ou de bouclier. Il faut que son agonie soit la p^lus longue possible pour que l’on oublie le rôle joué par le Rouletabille de la scène internationale. Refaire un gouvernement ne constitue pas une tache insurmontable. Comme il y a quelques mois : le Président chargera les « sortis » d’expédier les affaires courantes durant les fêtes. Il dramatisera la situation (ce sera facile car elle le sera) lors des vœux du nouvel an et il nommera un nouvel occupant de Matignon début janvier.

La consigne a donc été donnée à certains membres actuels du gouvernement de faire profil bas pour éviter qu’ils se « grillent » inutilement. Plus ils seront discrets et plus ils auront une chance pour certaines et certains d’entre eux de revenir au pouvoir pour à nouveau quelques mois. La crise doit « tuer » Barnier et le moins possible de ses « collaborateurs ». Ainsi dans un contexte de guerre mondiale latente la nomination de Sébastien Lecornu ex-chef des armées serait une excellente idée car elle accentuerait le sentiment de la gravité exceptionnelle de la période. L’idée que l’armée arriverait via son ex-patron aux affaires ne déplairait pas forcément à une part de l’opinion publique.

Le positionnement de Lecornu qui n’a jamais mis les mains dans le cambouis car sa fonction le place au-dessus des turpitudes parlementaires. Il connaît les collectivités territoriales puisqu’il a effectué de brefs séjours dans les diverses fonctions de la strate. Il n’aura pas trempé dans le tohu-bohu du Palais Bourbon où il est rarement interrogé ou présent. Un gouvernement resserré cette fois pour démontrer le besoin de cohésion démonterait une volonté de changement. Il lui faut garder des figures de proue comme le sinistre de l’intérieur, l’austère de la justice, le serviteur des affaires étrangères et placer Darmanin à sa place. Le reste n’a que peu d’intérêt. Il n’aura pas plus de majorité que son prédécesseur mais selon le contenu du budget adopté aux forceps le député de l’Eure se contenterait de caboter d’un texte plus ou moins consensuel à l’autre.

Le grand méchant mou savoyard sera le cocu de l’affaire ou la victime expiatoire qu’il fallait offrir à ceux qui prônent la démission du vrai responsable du fiasco politique actuel. On attendra avec plus ou moins de patience le 31 mars et le verdict pour la Marine peut continuer à voguer vers les Présidentielles ou si elle doit rester au port. La campagne commencera alors. Lecornu n’en sera pas. Ce qui facilitera sa survie. Les beaux jours approcheront et il sera temps de penser à la nouvelle dissolution.

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Cet article a 2 commentaires

  1. P c

    En gros c’est le b….l , heureusement il fait beau…

  2. JJM

    Je ne sais pas si Rouletabille s’inspirera du blog de JM qui me semble correspondre au futur proche.
    Mais que » Rouletabille chez le Tsar « en bout de table au Kremlin me semblait tout petit petit!

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