La succession des événements internationaux occultent actuellement la situation en Nouvelle Calédonie. Oubliées les émeutes de la mi-mai et aucune information ne filtre sur la suite qui leur sera donnée. Plus aucune ouverture des journaux télévisés sur le sujet. L’algarade dans les couloirs de l’Assemblée Nationale est devenue le fait politique le plus important de ces derniers jours. Une histoire cochonne qui donne une idée du niveau du débat en France. En fait la catastrophe inévitable des élections européennes est éclipsée par une actualité décousue et mortifère pour la démocratie. Mais le plus terrible des dangers demeure : celui de l’état apocalyptique des finances publiques. Les autruches sont de sortie…
La stratégie gouvernementale a quelque chose de dramatique tellement elle va accentuer la parcellisation du pays. « Hormis une dérive des dépenses initialement prévues qui est du fait des collectivités territoriales, il n’y a pas de dérapage de la dépense de l’État » . Les collectivités locales sont donc, pour le locataire de l’Élysée, seules responsables du dérapage budgétaire de 2023. Comment peut-on profiter avec autant de cynisme de l’inculture citoyenne de son propre pays ? Une affirmation qui se développera au cours de 2014. Et le pire c’est que l’opinion dominante s’en fout totalement. Plus le mensonge est gros plus il a des chances de passer.
Aussitôt un communiqué conjoint des associations des régions, des départements et des maires a dénoncé une « affirmation déloyale« , « provocatrice » ou encore une « atteinte à la confiance entre l’exécutif et les élus locaux« . Les collectivités territoriales ripostent en expliquant que, certes, leurs dépenses ont augmenté cette année, mais pas de leur fait. Elles ciblent l’inflation, qui pèse sur les prix de l’énergie, sans oublier le transfert de charges de l’État vers les collectivités, comme la revalorisation des allocations sociales ou des salaires des fonctionnaires territoriaux.
C’est d’un cynisme et d’une malhonnêteté sans pareil. Pas une semaine sans ajustement financier accordé par le gouvernement dans tous les secteurs sous la pression de l’inflation, ajustement qui sera assuré par les régions, les départements ou les communes dont les ressources ont été bloquées avec le détournement calculée le leur « liberté » constitutionnelle de gestion.
Demain l’agence Standard & Poor’s (S & P), considérée comme l’agence la plus influente de toutes, livrera, quant à elle, son verdict sur la situation du pays et notamment sur sa dette. Le Maire de Bercy connaît déjà le verdict et il se prépare à adopter les vertus de la méthode Coué. En effet il n’a pas d’autre solutions et vers la mi-juin si la situation s’aggrave le gouvernement sautera après les cérémonies des quatre-vingts ans du débarquement et avant le début des grandes manœuvres olympiques. De toutes les manières il ne passera pas l’année ! Les dépenses de l’État sont sous la menace des taux d’intérêts. Le coût des emprunts effectués par le gouvernement générera en effet un volume de crédits supérieurs à ceux accordés pour l’éducation, la défense ou la santé !
Depuis le début de son premier quinquennat, le chef de l’État aura gratifié la France de 821 milliards d’euros de dette supplémentaire. Selon les prévisions il pourrait atteindre les… 1000 milliards en 2025 et 2026 et donc si les taux d’intérêt ne baissent pas (ce serait étonnant!) la charge de ces derniers augmentera de manière exponentielle. Et le Président argumentera c’est que les collectivités locales dont la dette n’a pas globalement augmenté au cours des trente dernières années. Elle a même très légèrement diminué passant de 9 % du PIB en 1995 à 8,3 % en 2023… alors que celle de l’État « exemplaire » a évolué sur la même durée de 40,1 % à 89,7 % !
Les collectivités n’ayant pas droit au déficit et devant réaliser un excédent couvrant l’annuité de leur dette, il faut rappeler que le déficit créé sous la présidence actuelle a été en 2023. Par ailleurs elles ne peuvent pas emprunter pour financer leur fonctionnement ce que fait allégrement l’État. En 2024 il devra récupéré sur les marchés financiers un record de 285 milliards ! Dommage qu’il n’y ait aucune déclaration présidentielle sur ce sujet. Il prépare simplement une mise en coupe réglée des dotations qui représentent désormais l’essentiel des ressources des collectivités.
Personnellement je n’ai cessé de dénoncer ces réformes de la fiscalité locale dans toutes mes interventions au Conseil départemental, dans tous mes écrits sur Roue Libre, dans toutes mes interventions publiques. Nous arrivons au bout de la logique du garrot que Bercy a mis en œuvre depuis plus de 12 ans sous tous les gouvernements. Il est trop tard : l’étranglement progressif aura son effet ! Les collectivités auront beau se débattre elles n’en sortiront pas indemnes.
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
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« Les collectivités auront beau se débattre elles n’en sortiront pas indemnes. »
L’état non plus, malgré toutes les carabistouilles répandues dans les médias aux ordres, qui ne cachent pas l’impéritie d’irresponsables responsables.
Banqueroute, banqueroute, banqueroute…
Bonjour,
« L’État dépense trop, il faut baisser la dépense publique ! ». Voilà un des slogans les plus fréquents des néolibéraux. Pourtant, jusqu’à l’avènement du Mac-Ronisme, les dépenses de l’État n’ont guère augmenté, ce sont au contraire les recettes qui se sont effondrées. Les dépenses au bénéfice des entreprises et des plus riches ont en revanche fortement augmenté, avec pour conséquence la chute des dépenses de fonctionnement des services publics. Au final, cette mauvaise gestion de l’État a entraîné une multiplication des déficits, et donc de l’endettement. Et la situation s’est nettement aggravée depuis l’arrivée au pouvoir du Méprisant.
La chasse aux pauvres se poursuit donc de plus belle avec pour objectif de réduire la part de dettes constituée par les 8.5% des dettes dues par la sécurité sociale.
« 12 milliards d’euros. C’est le montant des dépenses engagées par le régime général de la Sécurité sociale pour indemniser les arrêts de travail pour maladie des salariés du privé en 2022. Un niveau « inédit », 56 % supérieur à celui de 2017 (7,7 milliards d’euros), souligne la Cour des comptes dans son rapport sur l’application des lois de financement de la Sécurité sociale, publié ce mercredi 29 mai. Toujours en 2022, 8,9 millions d’arrêts maladie indemnisés ont été dénombrés. Et « les indemnisations d’une durée supérieure à six mois ont représenté 6 % des arrêts maladie mais 45 % de la dépense », relève l’institution de la rue Cambon. En creux on peut en déduire que 55% de la dépense ce sont des arrêts de moins de 6 mois, c’est donc sur ce levier que l’ON va agir pour réduire les dépenses. Cette explosion des dépenses s’explique notamment par la crise sanitaire, pendant laquelle « la charge financière des indemnités versées a fortement augmenté en raison des mesures dérogatoires décidées pour faire face à la pandémie (suppression du délai de carence pour inciter les Français positifs au Covid-19 ou cas contact à se faire arrêter, NDLR) », rappellent les Sages. Et même après 2020, les dépenses sont restées « très élevées », notamment en raison d’un absentéisme record lié à des troubles psychologiques mais aussi de l’évolution des salaires – et surtout des nombreuses revalorisations automatiques du Smic -, l’indemnité versée pendant un arrêt de travail étant calculée en fonction du niveau de rémunération. »
Si j’ai bien compris le raisonnement de la Cour des comptes, il faut envoyer au boulot les malades dans un premier temps et réduire les salaires dans un deuxième temps.
L’institution remet notamment sur la table une piste récemment avancée par le gouvernement : allonger le délai de carence, qui correspond au nombre de jours après lequel un salarié en arrêt de travail est indemnisé par l’Assurance maladie (3 jours actuellement). La première solution envisagée consisterait à ne plus indemniser les arrêts de moins de 8 jours. « Cette mesure permettrait à l’Assurance maladie d’économiser 470 millions d’euros (sur la base des dépenses en 2022) », signalent les auteurs du rapport. Seconde possibilité : porter le délai de carence de 3 jours aujourd’hui à 7 pour l’ensemble des salariés du privé, quelle que soit la durée de l’arrêt. Avec une telle mesure, ils ne seraient donc plus indemnisés qu’à partir du huitième jour d’arrêt par l’Assurance maladie (contre le quatrième actuellement). De quoi permettre une économie de 945 millions d’euros pour les pouvoirs publics, d’après la Cour des comptes. »
L’incontournable MEDEF se tient à l’affût, prêt à bondir sur une proie facile, l’occasion est trop belle!
« Plutôt que d’allonger le délai au bout duquel les salariés en arrêt sont indemnisés par l’Assurance maladie, le Medef a exprimé en juin 2023 sa préférence pour une autre option : instaurer dans la loi un ou plusieurs jours de carence d’ordre public. Autrement dit, ni la Sécurité sociale, ni les employeurs ne verseraient d’indemnités aux salariés arrêtés pendant un certain temps.
Si sur le plan financier, l’introduction d’un jour de carence d’ordre public ne permettrait pas de réduire les dépenses de l’Assurance maladie – trois jours de carence étant déjà appliqués aujourd’hui -, elle « se traduirait par une économie pour les entreprises d’environ d’ 1 milliard d’euros », chiffrent les Sages de la rue Cambon. Revers de la médaille : la mesure entraînerait une perte de revenus pour les salariés d’environ 600 millions d’euros, toujours selon leurs estimations.
S’cusez moi messieurs les experts, ch’ui pas sûr d’avoir bien compris, on est parti de la dette pour justifier un cadeau de 1milliard au patronat payé par les salariés…
Y a quelque chose qui cloche là-dedans
J’y retourne immédiatement ( b. Vian)
Les pauvres sont dans le collimateur des escronomistes qui tiennent la main de Choupinet Fatal, les décrets vont tomber sur la tête des salariés, la campagne merdiatique est commencée pour l’acceptation de la douleur.
Tous ceux qui dépendent de la dépenses publiques vont devoir subir la disette des finances publiques. Accrochez-vous ça va secouer sévère !! Les services publics et la sécu vont renflouer les caisses de l’État. C’est normal dans l’esprit des libéraux de demander aux pauvres de sauver l’État, les pauvres ne peuvent pas s’expatrier, les riches eux le peuvent.
En fait un raisonnement spécieux qui va conduire les pauvres à réduire leur consommation encore plus avec comme conséquence une baisse des recettes fiscales déséquilibrant le budget de l’État qui empruntera pour boucher le trou.
Le sapeur Camembert est de retour . https://fr.liberpedia.org/Une_m%C3%A9prise_du_sapeur
Bonne journée