Un mille-feuilles qui sera difficile à digérer
Il est certain que dans les questions que l’utilisateur de mouchoir jetable proposera ce soir aux Françaises et aux français qui l’écouteront bien calés dans leur canapé, figurera la suppression…
Il est certain que dans les questions que l’utilisateur de mouchoir jetable proposera ce soir aux Françaises et aux français qui l’écouteront bien calés dans leur canapé, figurera la suppression…
La stratégie gouvernementale a quelque chose de dramatique tellement elle va accentuer la parcellisation du pays. « Hormis une dérive des dépenses initialement prévues qui est du fait des collectivités territoriales, il n'y a pas de dérapage de la dépense de l'État » . Les collectivités locales sont donc, pour le locataire de l'Élysée, seules responsables du dérapage budgétaire de 2023. Comment peut-on profiter avec autant de cynisme de l’inculture citoyenne de son propre pays ?
Durant la quinzaine qui s’ouvre la presse quotidienne régionale (quand elle rend compte des conseils de tous niveaux) va titrer triomphalement « pas d’augmentation des impôts » dans 80 % des cas.
Les départements dans leur grande majorité, sont à bout de souffle et bien des maires se creusent la tête pour terminer l’année budgétaire en cours sur des bases convenables. Les augmentations des charges de fonctionnement malgré toutes les affirmations « officielles » plombent les prévisions. Les situations sont extrêmement différentes d’une collectivité à l’autre.
La stratégie prévue repose sur la théorie de l’asphyxie de l’opinion dominante par une nouvelle proposition polémique. En ouvrant une piste de confrontation avec les élus locaux le Président changera de registre mais maintiendra la pression sur les partis d’opposition. Il choisira des modifications du paysage des collectivités territoriales lui permettant une fois encore de rallier les parlementaires LR qui finiront par se fondre dans le courant présidentiels malgré ses crises d’urticaire électoral.
Depuis les lois de décentralisation de 1983, tous les gouvernements qui se sont succédés, sous l'influence des structures étatiques qui les encadrent, ont cherché à revenir sur les principes d'un pouvoir de gestion délégué aux collectivités territoriales. Sous prétexte de "rationalisation" ou de "simplification" diverses lois ont lentement érodé les responsabilités confiées aux élus locaux.
Il y a maintenant 6 ans la loi NOtre portée par un guvernement socialiste prétendait régler les difficultés d'un "mille feuilles" des collectivités territoriales alors qu'elle a provoqué des fractures qui s'aggravent.
Tous les médias annonceront que les élections régionales se dérouleront en juin prochain soit seulement trois mois après la date normale. Tout le monde passera sous silence que le même jour les électrices et les électeurs les plus courageux devront aussi voter pour élire leurs conseiller.ères départemental.es.
A l’Élysée on veut passer la vitesse supérieure et proposer une vraie phase supplémentaire de décentralisation. Cette volonté n'aura de sens que si le Président avec un nouveau gouvernement ramène Bercy où il est politiquement né à la raison. Ça paraît difficile car tout a été fait (réforme fiscale, pacte de Cahors) pour reprendre une tutelle sur le pouvoir local et l'enfermer dans une logique de gestion de dotations fixées au gré des lois des finances. Cette semaine les associations d'élus sont donc reçues à tour de rôle par le Président.