You are currently viewing Une volte-face qui ne dit pas son som se prépare

Une volte-face qui ne dit pas son som se prépare

Selon le Ministre de Bercy, des dettes et des déficits de la France, « partout en Europe », mais « surtout en France », « l’État-providence a fini par devenir une machine à empiler de nouvelles dépenses publiques, sans examen de leur pertinence ni de leur efficacité, sans remise en cause non plus des dépenses précédentes. Nous devons reprendre la maîtrise de ce système devenu incontrôlable. » Le modèle actuel a selon lui comme « but ultime la gratuité de tout, pour tous, tout le temps : c’est intenable ! ». Il estime que « le temps des choix est venu », pour sortir du « mirage de la gratuité universelle ». Une déclaration en forme de programme électorale pour les présidentielles.

Bien entendu il ressort la fameuse accusation de « L’État Providence » qu’il a lui-même entretenu avec la mise en œuvre du fameux « quoi qu’il en coûte » présidentiel durant la crise sanitaire. La logique du libéralisme tel qu’il le défend l’autorise à prétendre dans son entretien accordé au Journal du Dimanche que quand le modèle d’Etat-providence a été fondé en 1945, il avait « peu de prestations et beaucoup de cotisants. Près de quatre-vingts ans plus tard, il a beaucoup de prestations et moins de cotisants. Comment cela peut-il tenir ? Les salariés ne peuvent  plus être les seuls financeurs du modèle social. La charge est trop lourde. Il faut trouver des voies nouvelles plus justes et moins pénalisantes pour le travail et la production ». Un langage maintes fois entendu et qui justifie toutes les régressions dans le secteur de la solidarité humaine. Retraités préparez vos chéquiers ! 

La démagogie de tels propos n’est bien évidemment pas dénoncée médiatiquement puisque le sujets de fond n’intéressent plus grand monde. Ce seraitt faire de la politique que de lui rappeler que tous les gouvernements depuis plus de deux décennies se sont efforcées sans arrêt d’expliquer que le seul objectif de ses décisions allaient vers… la baisse des impôts, c’est à dire laisser accroire que l’action commune pouvait être… gratuite. Le Maire ressemble au pompier pyromane. Toute la stratégie électorale des majorités successives a été bâtie sur l’abandon du lien entre la participation aux services dont on bénéficie.

Pour la énième fois il faut répéter que par exemple plus aucun citoyen quel que soit sa situation paye le moindre euro pour recevoir tous les soutiens humains que dispensent la Conseil départemental. Doit-on expliquer une fois encore que dans une commune l’exonération de la taxe d’habitation a créé le sentiment que tout ce que réalisent, animent ou gèrent les élus locaux est gratuit ? Il n’est pas inutile de rappeler qu’il en est de même pour toutes les compétences des régions. Bien entendu il se tournera dans quelques semaines vers les collectivités territoriales pour les ponctionner au titre de la solidarité qu’elles doivent à sa gestion catastrophiques des finances publiques.

Encore une fois il annonce d »deux milliards de réduction des impôts sur le revenu des classes moyennes » alors que de l’autre coté il explique que… nous ne pouvons plus continuer à garantir l’accès à la santé, à l’école et prévoir la tsunami qui s’annonce sur la dépendance des personnes âgées. Inciter le plus grand nombre à se tourner vers tous les systèmes privés de protection sociale ou sociétale devient une priorité et dépecer le système de solidarité par répartition constituent ses deux priorités qui se cachent derrière des mots.

Il appelle la France à «reprendre la maîtrise de ce système devenu incontrôlable.» «La gratuité de tout, pour tous, tout le temps : c’est intenable! Il y a toujours quelqu’un qui paie la gratuité» De quelle gratuité parle-t-il ? Celle des dépassements d’honoraires pratiqués partout tant dans le « public-privé » et surtout dans le « privé » ? Celle des établissements scolaires dans lesquels les « uniformes » arrivent gratuitement car payés justement par les propriétaires qui via la taxe sur le foncier bâti alimentent les caisses communales ? Celle des études universitaires qui nécessitent désormais des emprunts bancaires pour régler les frais d’études ? Celle des alarmes ou dispositifs de sécurité que la situation impose puisque l’État ne peut plus assurer la tranquillité des gens ? Et il y aurait tant d’autres exemples où l’État n’exerce pas ses responsabilités régaliennes.

Jamais, pas un seul instant le ministre des mécomptes publics évoque le volet de l’amélioration des recettes par davantage d’équité fiscale, par une juste participation de chacun à la vie collective, par une maîtrise réelle des dépenses découlant de multiples avantages électoralistes accordés à des catégories sociales privilégiées. Dès que les élections européennes seront passées il sortira non pas un livre mais des mesures concrètes : augmentation de la CSG ou de la TVA au choix… et accélération des privatisations. Derrière le dogme libéral de la fausse stabilité fiscale, des contributions limitées ou ponctuelles sont à l’étude. Ils appellent ça des « brèches »…

Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    « Les salariés ne peuvent plus être les seuls financeurs du modèle social. »
    « Ça c’est bien vrai », comme disait la mère Denis.
    Une suggestion ? Si on rétablissait l »ISF et autres avantages indus, le cas échéant en augmentant les taux ?
    Les nantis n’en souffriraient guère et ça ne diminuerait même pas leur ration de caviar quotidienne.

    1. François

      Bonjour @J.J. !
      Certes ! ! ! Mais il y a un retour d’ascenseur …en panne: c’est que J-M ne pourrait plus admirer les paquebots de luxe ( HLM reconditionnés de trois à six milles locataires !) qui viennent à Bordeaux déverser leur cargaison d’actionnaires ou de membres de fonds de pension avec, soi-disant, mission de distribuer tout plein d’espèces sonnantes !
      Alors, bonne ou mauvaise pioche ? ? ☺☺
      Amicalement

  2. facon jf

    Bonjour,
    le grand mamamouchi à la perruque argentée vient d’être réveillé brutalement de sa profonde hibernation. Les alertes de la cour des comptes n’ayant obtenu aucun effet.
    Les chiffres de défaillances d’entreprises viennent de tomber, pour Bruno LeMaire « tout va bien » ! Mais sur 1 an :
    – 41,4% pour l’immobilier
    – 19,5% pour l’industrie
    – 36,9% pour la construction
    – 34,4% pour les hôtels restaurants
    – 30,9% pour le transport
    – 35,1% pour le conseil…
    Et voici que le défilé des chômeurs voit arriver des renforts copieux. Après Habitat ei les distributeurs de textile , c’est Maisons du Monde qui va fermer ses (immenses) magasins:
    – Maison du Monde entre 40 et 50 magasins vont être fermes dont la moitie en France) soit un licenciement de 500 salaries environ
    – Ikks France va fermer 77 boutiques !
    – Superdy France, vetements, ferme ses boutiques de Rennes, Brest, La Roche-sur-Yon, Langueux, Lorient, Saint-Malo, Le Havre après Laval et Angers, environ 50 salaries licencies
    – ID-KIDS (Okaidi) France, vêtements enfants ferme des boutiques et ce sont 300 salaries qui seront licencies
    – The Body Shop France (suite) risque de fermer toutes ses boutiques en France et licencier 260 salaries
    – Milee France, distribution de publicités dans les boites aux lettres va licencier 3.500 salaries.
    Les emm..des ça vole en escadrille et voila que la perruque argentée ne suffit plus. « La Banque de France a fait état vendredi d’une perte de 12,4 milliards d’euros pour 2023 qu’elle a intégralement recouverte en puisant dans son fonds pour risques généraux ».
    Explications embarrassées: « Le relèvement des taux directeurs depuis l’été 2022 a conduit à une forte diminution des revenus de politique monétaire qui pèse sur les grandes banques centrales »
    Mais le plus drôle est que les pertes de la Banque de France SONT SUPÉRIEURES à toutes celles de la Banque Centrale Européenne qui a affiché un -8 milliards !
    La BdF bat la BCE de 4,4 milliards d’euros !!! youpiii !!! nous voici en tête.
    En bref, l’état Français est parti à la dérive et le pilote du vaisseau a décidé de jeter pardessus bord tous les passagers incapables d’écoper les voies d’eau qui menacent. Seuls les passagers de première classe pourront avec les officiers sauter dans les canots de sauvetage tout en se délectant des arpèges de l’orchestre jusqu’à l’évacuation.
    Le grand mamamouchis qui nous avait promis de mettre la Russie en faillite n’a réussi qu’une seule chose en réalité: détruire l’économie française. Vladimir Poutine doit bien s’amuser !
    Une bande de baltringues qui pour cacher son immense incompétence nous pousse sur le chemin hasardeux de la guerre.
    bonne journée

  3. christian grené

    J’ai dû abréger ma lecture quotidienne en raison de la photo du JDD: Une vraie dette de con.

Laisser un commentaire