Les spécialistes n’y ont vu que du Bleu pur et engageant… alors que le groupe de l’équipe de France était à l’image d’un puzzle de personnalités se détestant. Les victoires gomment toujours provisoirement les aspérités de caractère mais les défaites les font apparaître au moment où on cherche des responsables et même parfois des coupables. Cette formation idyllique sur le papier ressemblait en effet à un billard vert avec des boules qui ne faisaient que se pousser sous l’influence du maître queue entraîneur, vers la sortie.
Tous les responsables qui ont eu à gérer un groupe dans quelque secteur que ce soit, savent fort bien que le plus ardu de leur têche réside dans la mise cohérence des ego. Une équipe ne sera pas efficace si elles ne comportent que des personnalités revendiquant le privilège d’être considérées comme indispensables. En football comme dans tous les autres secteurs de la vie sociale les têtes qui enflent rendent la vie collective quasiment impossible. « Dédé » a été trahi par ceux qui considéraient qu’ils avaient le sort de l’équipe au bout de leurs godasses de millionnaires blasés.
Son fameux trio « magique » n’était en fait que celui d’un mauvais vaudeville avec un cocu, victime de la réunion complice des deux autres. Il n’y a rien de plus alarmant que quand à chaque contact avec les médias, il faut sans cesse rappeler que « tout va pour le mieux » et que « le groupe va bien ». Tout habitué du milieu du ballon rond sait fort bien que ce n’était que de la poudre aux yeux pour rassurer le bon peuple des supporteurs. Rien n’allait comme prévu depuis le début de campagne d’Euro.
D’abord le Président de la FFF avait ravalé sa salive et son honneur lorsque « Dédé la science » avait rappelé l’exilé de Madrid. Ce camouflet dicté par l’envie du sélectionneur de pourvoir aligner une attaque de feu ne pouvait être admis que si l’heureux bénéficiaire se montrait discret et faisait profil bas. Or il a débarqué en conquistador susceptible de transformer des « Bleus de travail » en nobles porteurs de « sang bleu » et rapidement il a ravi le devant de la scène à ceux qui l’occupaient depuis quelques saisons. Le Graet a rongé sa déception.
Un coup de « Grizou » s’est ensuite abattu sur ceux qui allaient gaîment à la « Clairefontaine ». Le lutin du Barça se sentit floué comme un bleu et prit ombrage de la constitution entre le revant Karim et Killian le prodige, d’un nouveau couple décidé à faire des étincelles. Un premier « twist » se noua avec Olivier le sauveur qui avait bien senti qu’il lui faudrait laisser sa place au Madrilène aux pieds agiles. Trop vieux, trop peu flamboyant, trop discret, trop décalé il ne fit que dénoncer ce que tout le monde avait perçu. Il avait raison mais ses affirmations causèrent des bleus à l’âme de l’équipe et renforça le couple des stars.
« Dédé » le garant du jeu à la « Française » eut beau se démener et se gratter les méninges son pouvoir sur ce duo avait autant de chances qu’un adepte de la loterie a décrocher le gros lot. La zizanie invisible rongeait la bande de l’Euro et finit pas éclater lors du match face aux Suisses. Durant deux minutes les apparences furent sauves. Mais les altercations entre Pavard et Varane, entre Rabiot et Pogba, entre Deschamps et Coman ne furent que les révélateurs de maux bleus manquant singulièrement de poésie. On eut même droit à des échanges peu amènes entre les clans des joueurs dans les tribunes du stade.
Il n’y a donc pas eu véritablement d’équipe mais seulement une juxtaposition de joueurs tous plus indispensables les uns que les autres. Les blessures des uns et des autres n’arrangèrent guère cette situation que le roi Deschamps ne sut jamais maîtriser malgré son savoir faire reconnu de cordon bleu pour confectionner des menus mondiaux ou européens. Il ne prépara que de la tamboulle tactique et humaine en oubliant les valeurs qui lui avaient procuré ses étoiles.
Son mariage à trois très avant-gardiste présenté comme somptueux par les commentateurs, a tourné au fiasco. Si techniquement il était de la meilleure facture, humainement il a perverti le climat au sein des Bleus. Il faudra probablement se poser la seule question qui compte : le contrat n’était pas clair ! « Dédé » a été pris à son propre piège car c’est lui qui l’avait « arrangé » et « mis en œuvre » et donc il doit maintenant en assumer l’échec. Nul doute qu’il le fera mais il doit avoir un sacré sentiment de trahison de la part de ces enfants trop gâtés de la balle
Quand on considère, comme eux, que l’on a plus rien à prouver on finit par n’avoir plus rien à gagner. Je crains que les supporteurs n’y aient vu que du bleu et rien d’autre. La notion de solidarité tellement mise à mal dans la nation qu’ils étaient censés représenter n’existe pas dans cette formation constituée par des intérêts particuliers rassemblés pour la notion d’intérêt général qu’ils ne connaissent pas. « Dédé » a été invité par Le Graët à venir s’expliquer… et à donner des garanties pour l’avenir. Ce sera difficile pour lui car sa carte bleue paraît épuisée !
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Qu’à vu le spectateur ignare que je suis ?
Le roi fainéant Pogba, le fou du roi Mbappé qui fait des nœuds avec ses jambes, et la tour Benzema qui mange les pions adverses à chaque occasion.
Suffisance et médiocrité se marient toujours.
Jean-Marie et tou(te)s) les autres, je dois d’abord vous dire que je ne vous ai pas oublié(e)s mais j’ai connu des problèmes de transmission depuis l’île d’Oléron où je me trouve. Aujourd’hui, j’espère que ça va marcher pour dire à mon ami des terrains de jeu qu’il nous adresse là une passe millimétrée. Ouais! Rien n’a marché parce qu’en football, comme en politique, les ambitions personnelles nuisent à la réussite de la collectivité. Je n’en dirai pas plus. Je préfère – une fois de plus – m’abstenir. Ou voter blanc, que le rouge monte aux joues des joueurs et que le bleu pose sa couleur à l’âme des supporters.
@ à Christian
Voilà ce qui arrive à ceux qui s’exilent sur une île ! Attention au syndrome Napoléon…
Par principe, dans une rencontre sportive, il doit y avoir un gagnant et un perdant.
Chacun son tour, « Væ victis » et à la prochaine !
En fait tout est de la faute de l’équipe de Suisse qui était trop forte, c’est pas de jeu !
Bien sûr, il n’est pas prudent de clamer bien fort, comme Paul Reynaud en 1939 : « Nous vaincrons parce que nous sommes les plus fort. »
Et comme le personnage ne manquait ni d’audace ni de mauvaise foi, , il déclara plus tard, en 1945, que cette phrase ne s’appliquait pas à la guerre franco anglo germanique de 1939, mais à la deuxième guerre mondiale .
@ à J.J
Merci pour cet ubuesque rappel de Paul Reynaud : » Nous vaincrons parce que nous sommes les plus fort. » !
Et avec un S (les plus forts) cela aurait été peut-être plus rapide… !
Cette remarque ne vise pas J.J mais la citation… Hi ! Hi! Hi!
Bernie @ Bien sûr que ça n’a rien à voir avec la guerre de 1939, mais il y a une similitude dans le cocorico qui s’étrangle .
Et puis j’aime bien les citations …
@ à Bernie et à J.J
À y regarder de plus prêt… pas sûr que… » ‘ça n’a rien à voir… »
Mêmes glorioles avant… Et maintenant, après, attendons les analyses des causes de la défaite…