Allez je vais encore me faire des ennemis mais dans le fond c’est la loi de la vraie vie sociale actuelle dans laquelle toute critique est immédiatement prise pour un crime de lèse majesté ou pour une attaque personnelle. On ne tolère plus la différence, le débat, les confrontations d’idées puisque normalement nous sommes dans un monde où, pour être efficace il est indispensable d’être consensuel sur soit-disant l’essentiel. Je vais certainement provoquer l’ire des autruches qui se mettent la tête dans le sable chaud des idées toutes faites mais j’affirme que depuis maintenant deux ans il n’y a plus de gouvernement politique de la France ! Lentement mais inexorablement une technostructure inexpérimentée, déconnectée de la proximité et surtout vidée de toute référence à des valeurs a pris le pouvoir dans la majorité des ministères. Elle accumule les bourdes, défend l’indéfendable au nom d’un pragmatisme désolant et pousse les élus sur des positions incompréhensibles par les électeurs et électrices de gauche (enfin celles et ceux qui restent) surtout quand elles sont retranscrites par des médias peu amènes. Si l’on ajoute la fossilisation d’une haute administration ayant obtenu ses prébendes sous Sarkozy mais toujours incrustée dans les organigrammes on a une idée exacte d’un phénomène dramatique.
Les ministres ont devenus des « porte-parole » d’un staff qui ne leur laisse aucune marge de manœuvre. Les conseillers en communication déterminent les « éléments de langage », les conseillers techniques proches insufflent des idées sur des sujets dont ils ignorent la réalité, les contrôleurs financiers, émissaires de Bercy, prônent l’austérité… et l’austérité et encore l’austérité d langage et de crédits. Impossible d’échapper à cette toile d’araignée qui règle les discours, les apparitions médiatiques et surtout le contenu des réformes. Aucune expérience de la gestion de proximité, jamais aucun souci pour répondre à une situation concrète, aucune once d’humanisme. Les conseilleurs n’étant pas les payeurs ils présentent la note de l’impopularité à celles et ceux qui trop souvent, beaucoup trop souvent se laissent enfermer par des femmes et des hommes qui font barrage, filtrent, décident et se décrètent en « presque calife à la place du calife ».
Il est ainsi impossible de croire que la décision du Président de la République de communiquer personnellement sur le cas de Léonarda soit le fruit de sa réflexion personnelle. Il y a derrière cette malheureuse décision d’un président voulant se « montrer » et donc un montage de Claude Sérillon dont on dit de plus en plus qu’il a la vision politique d’une huître. Bien des membres du gouvernement se sont entourés de conseillers en communication du même type n’ayant véritablement aucune expérience fiable des contenus politiques à délivrer et surtout de leurs conséquences. Avides de paraître les ministres partent donc dans tous les sens, vont partout se faire piéger dans des entretiens désolants, restent superficiels et se font laminer dans une course à la notoriété des marques de lessive. Certains (une demi-douzaine) tiennent la route : celles et ceux qui ont constitué autour d’eux des équipes solides, expérimentées, rodées aux exigences du pouvoir. Comme le cabinet du Président a reçu la consigne de ne pas interférer et de laisser les membres du gouvernement assumer leurs décisions on assiste à une cacophonie historique face à l’adversité et à une non gestion pédagogique de sujets essentiels.
Le Président a fait un brillant discours sur la commémoration du centenaire de la déclaration de la guerre 14-18 devant son gouvernement. Il a lancé à son égard son propre « ordre de mobilisation » générale pour « réformer, réunir, réussir ». C’est une vraie mission pour le pouvoir actuel mais pourquoi ne pas l’imposer le mercredi au Ministres ? « Pour cela, la France doit avoir confiance en elle-même, en son Histoire, en ses forces, en ses capacités, en ses atouts, en son destin », a déclaré le chef de l’Etat dont la parole était très attendue par une France qui, de son propre aveu, « s’interroge sur elle-même, sur sa place, sur son avenir ». Tiens donc il en a conscience ? Les 150 hauts fonctionnaires et les conseilleurs aussi ? C’était un vrai discours de politique générale : « Réformer, réunir, réussir: voilà l’ordre mobilisation que nous pouvons délivrer », a clamé François Hollande qui ne se comporte vraiment pas en chef de guerre face à un Verdun social !
« Commémorer, c’est porter un message de confiance dans notre pays », a-t-il insisté, appelant « à faire bloc » pour « gagner les batailles économiques » et « préserver la dignité humaine ». Et à ceux « qui ne veulent pas regarder l’histoire », il a rappelé les leçons de l’Histoire, « la force d’une Nation quand elle est rassemblée (…) au-delà des intérêts particuliers, des sensibilités, au-delà même des différences » mais aussi la « solidarité » (il s’en va temps !) et « l’intransigeance (…) face aux haines, au racisme, aux atteintes aux valeurs qui nous constituent ».Taubira a dû apprécier elle qui n’a pas eu l’heur de bénéficier du sort médiatique réservé à Léonarda !
La politique n’est pas pour moi un métier! C’est une engagement, une volonté, un parcours éphémère sous contrôle du peuple : pour l’avoir oublié les éminences du socialisme sont désormais considérées pour une grande majorité comme des fonctionnaires trop payés au service des souhaits des consommateurs de la vie sociale. Plus de différence entre un directeur de cabinet et un ministre : tous deux font de la gestion !
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effectivement tes propos ne vont pas faire plaisir à tout le monde !
Remarque, si la gauche était au pouvoir, ça se saurait …
Ce ne sont plus que des gestionnaires, sans pédagogie, sans management car trop écartés de la réalité. Ils accouchent dès lors d’une gestion stérile et incomprise, source de mécontentement qui fait naître ou grandir, chez les français, des besoins de sanction électorale. A cela s’ajoute une politique incantatoire qui parfois nous fait penser que l’on regarde « Les Chemins de la foi » sur france 2…
C est le jm que j aime. Libre dans l expression,passionne, intelligent; cela repond en plus a un vrai besoin!!
du
merci de dire la vérité mais proximité et cabinet ministériel sont ils vraiment compatibles et la catastrophe sur la communication ne peut elle pas être reroutee etreexpliqueepar les elus du peuple?
Ne nous étonnons pas de cette situation :
1 un ENARQUE a été formaté, au nom de la République, pour diriger l’administration
2 si nos élus cumulaient un peu moins ils auraient sans doute moins la tentation de déléguer … ou se faire confisquer leur pouvoir
3 le gouvernement est essentiellement composé de ce petit monde
Qui peut donc s’étonner du résultat ?
On a jamais fini d’être surpris… Tout est donc encore possible