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La grand basculement vers la défiance se poursuit

Le grand basculement s’avance. Il arrivera probablement en novembre prochain. Ce ne sera pas de celui que les exploiteurs des peurs ancestrales sur les étrangers présentent comme inéluctable pour la culture occidentale. Il s’agira d’un profond changement du regard que posent des millions de Français sur leur avenir personnel et collectif. Ils passent inexorablement de la société de la confiance à celle de la défiance dans tous les domaines. Cette situation risque de plonger le pays dans une situation complexe et prérévolutionnaire que certain souhaitent mais qui risque de générer, elle une crise réelle de civilisation. 

Les Français plongent chaque jour un peu plus dans ce marécage nauséabond de la peur généralisée et surtout d’une appréciation catastrophique de tous les secteurs de la vie sociale dont la politique. Des milliers de signes avant-coureurs ressassés par un système médiatique prospérant sur le terreau de la généralisation, conduit des pans entiers de la population à ne plus avoir confiance. Rien n’est pire qu’ État qui n’inspire plus pour des raisons diverses ni respect, ni empathie, ni estime . Les failles dans le système démocratique s’ouvrent davantage sous les coups de boutoir de « politiques » outranciers et d’un mensonge institutionnalisé.

La France est au bord de la faillite générale et de la perte de son indépendance. Elle entrera bientôt dans la catégorie des nations sous tutelle du FMI. Le sillon est tracé. L’échéance approche car les milieux financiers n’ont plus du tout envie d’alimenter le puits sans fond de la dette des grands pays dont le nôtre. Les taux d’intérêt sont donc en hausse augmentant le déficit du fonctionnement de l’Etat quand nos emprunts sont indispensables pour rembourser ceux qui ont été faits dix dernières années à des niveaux plus bas. La situation actuelle était prévisible depuis une décennie mais elle a été soigneusement cachée et plus personne n’accorde sa confiance aux libéraux de Bercy car ils portent la responsabilité de cet enchaînement à l’issue inexorable.

Plus confiance non plus dans le gouvernement et pire dans une Assemblée nationale au niveau général très faible, éloignée de la réalité de la gestion du quotidien, offrant des « spectacles » médiocres, paralysée par des intérêts politiciens. Le comportement des « leaders » de bas niveau, sans scrupule et égocentriques est sans rapport avec les exigences de la situation actuelle. Absence de vision de l’avenir, pas de « direction » reposant sur des valeurs fondatrices, aucun débat réel : plus grand monde d’électrices et d’électeurs n’a absolument plus confiance dans la démocratie représentative détournée de sa fonction essentielle : se préoccuper des urgences sociales, climatiques et économiques !

Plus confiance non plus dans la justice, malmenée au nom d’une « répression » qu’elle ne cesse d’accroître alors qu’elle ne reflète que l’incapacité de la société à réguler la violence, la corruption, l’escroquerie de haut niveau. Même le ministre tire à vue contre les juges dont il a la tutelle, les discréditant collectivement pour exister avec le soutien de son collègue en charge de la sûreté individuelle et collective. La défiance pou les eux piliers du pouvoir que sont la justice et la « police » pour des raisons diverses atteint des sommets dans l’opinion dominante. Les déclarations ne reposant que sur des partis prix, des poncifs éculés, des apriori simplistes, des contre-vérités évidentes finiront par détruire le respect dans des institutions essentielles pour l’égalité de traitement des citoyens grâce à un Etat de Droit détricoté.

Plus de confiance dans l’éducation avec des scandales désormais jugulés dans une part de l’enseignement qui se réclamait de l’ordre moral et de la culture dominante ! Toute « l’école » républicaine déconnectée du monde réel, basant son fonctionnement sur l’échec comme mode de tri, impuissante face au délitement du monde qui l’entoure n’a plus aucun intérêt pour un trop grand nombre d’enfants. De plus en plus de parents dépassés par les écrans, la facilité de confier à d’autres le soin de « former » leur progéniture, le poids du mercantilisme ambiant subissent de plus en plus les effets néfastes de ce système. Les ruptures familiales, les abandons purs et simples, le poids des sectes aux aspects bien différents détruisent la confiance dans l’institution scolaire.

La défiance augmente dans la santé, dans l’agriculture, dans l’industrie, dans les options économiques, dans les services du quotidien froids et éloignés : partout ça craque et sa se délite. Perte de confiance aussi dans la grande avancée technologique du numérique. Tous les appareils, tous les systèmes, tous les modes de fonctionnement génèrent une inégalité flagrante, une perte du lien social, une anonymisation des rapports sociétaux, une manière d’éliminer les plus fragiles. Comment avoir vraiment un espoir d’amélioration quand on entend et que l’on voit le niveau des insultes Musk-Trump, les menaces échangés par ces deux fous et que l’on sait qu’à tout moment, le monde est tributaire de la folie des possesseurs de ces outils de manipulation de masse ?

Les anticipations fondatrices de nos prédispositions à investir ou non, à consommer ou non, à épargner plus ou moins croulent sous le poids de ces défiances cumulées. Notre rapport à l’argent signe notre perception du futur, il souligne l’état de notre moral, il dit tout autant de nos appréhensions que de nos attentes. Toutes les études confirment un diagnostic « dépressif » profond. Si on questionne les parents sur l’avenir de leurs enfants : une majorité des premiers jugent que les seconds auront une existence plus difficile que la leur. C’est la défiance dans tout et tout le temps.

Cette perte d’espoir est un indicateur profond de ce grand basculement qui se prépare. Dans un peuple porté par un tel ressentiment cumulé le constat dit tout de la crise morale de notre modèle républicain. L’ascenseur social  est non seulement en panne, mais pire encore le risque de déclassement devient dominant. Le glissement de l’opinion conduira à des affrontements inévitables : ceux de la peur de tout !

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Cet article a 7 commentaires

  1. J.J.

    Et sur ce terreau décomposé croissent des organismes toxiques, scélérats et menaçants, dangereux et nuisibles sous marins, pilotés à grands coups de propos démagogiques désirant rétablir un pseudo ordre rétrograde et honni.

  2. martine puyo

    Bonjour,
    UNE QUESTION : A QUI LA FAUTE ?
    Je pense que les gouvernements qui se sont succédés depuis des décennies n’y sont pas étrangers.
    sinon je prends toutes les explications possibles pouvant m’éclairer.

    1. J.J.

      C’est pas faux…Ces gouvernements ont dans l’ensemble développé une démagogie et institué des privilèges favorisant les classes déjà favorisées, au détriment des autres, et oublié la justice sociale. 1789 reviens !

  3. faconjf

    Bonjour,
    des décennies de trahisons politiques ont fini de tuer toutes les illusions d’un monde futur meilleur. De mensonges en renonciations les repères se sont perdus en route. « Transformer le monde, a dit Marx. Changer la vie, a dit Rimbaud. Ces deux mots d’ordre pour nous n’en font qu’un. » André BRETON (1896-1966), Position politique du surréalisme, Discours au Congrès des écrivains (1935). Tout cela a disparu avec le  » changer la vie » ces trois mots qui réapparaissent en tête du premier des quatre chapitres du Programme commun de gouvernement signé au mois de juin 1972 par le Parti socialiste et le Parti communiste, puis par le Mouvement des radicaux de gauche. La grande désillusion du virage de la rigueur a tué dans l’œuf les espoirs des « enfants de la gauche ». Vingt ans plus tard l’élection de Chirac le 5 mai 2002. Jacques Chirac est réélu président de la République française avec 82,21% des suffrages il avait fait moins de 20% au premier tour. Le roi fainéant déclarait le soir même à ses intimes  » y a plus de raisons de se gêner  » et ceci malgré les + de 20% d’abstentions. La génération des castors était née.
    Il y a vingt ans le 29 mai 2005. La question posée aux électeurs est « Approuvez-vous le projet de loi qui autorise la ratification du traité établissant une constitution pour l’Europe ? ».Il s’agit du troisième référendum sur un traité européen, après ceux de 1972 et de 1992, mais c’est le premier à être rejeté : en effet, le « non » recueille 54,68 % des suffrages exprimés, soit 2 641 238 voix de plus que le « oui ». Vous connaissez la suite.
    Piétiner ses propres engagements est depuis ce jour la constante de la classe politique. Cette manière de faire a fini par infuser dans la société entière, ainsi c’est le cas pour les retraites le COR qui est le Conseil d’orientation des retraites veut porter l’âge de la retraite à 66.5 ans… autant dire 67 ans qui est l’âge moyen de départ à la retraite en Europe. Mais ce ne sera toujours pas assez. L’objectif final, c’est 70 ans avec une clause prenant en compte l’espérance de vie.
    Alors que des millions de nos concitoyens en âge de travailler ne travaillent pas et certains ne travailleront sans doute jamais, en France on a la fâcheuse habitude de taper sur les clous droits. Les clous tordus ? Pour eux, c’est l’impunité systématique.
    Mais puisque l’on vous dit qu’il suffit de traverser la route, venant de la part d’un méprisant qui ne saurait même pas conduire une brouette de béton! Les politiques sont des donneurs de leçons qui pour la plus grande part ne connaît rien au « vrai » monde, cajolés par la république ils sont prêts à tout pour ne rien faire et surtout ne rien changer à leur propre vie de privilégié.
    bonne journée

  4. Pierre PANCRACE

    Comment cesser de nous effacer et de disparaître quand nous sommes dépossédés de tout par des individus qui ont confisqué notre souveraineté et décident à la place des peuples contre leur volonté ?
    L’Europe est en train de mourir sous les applaudissements de ceux qui la veulent toujours plus intégrée, plus souveraine, sans frontières et fédéraliste.
    La liquidation des vieux Etats nations d’Europe et de notre civilisation européenne s’accélère avec tous les risques associés. Ce n’est plus qu’une affaire de court terme.
    Ce n’est pas le fait du hasard mais bien le produit d’une volonté idéologique, progressiste et multiculturaliste.
    Pendant des siècles, l’Europe dominante et innovante a éclairé et entraîné le monde. Elle a bâti des cathédrales. Elle a inventé l’université, les droits de l’homme, des technologies. Elle a donné au monde Bach, Mozart, Hugo, Notre Dame, Chartres, Homère, Pascal, Rome, Athènes, Paris, Berlin, Madrid, Barcelone, la Croix, la démocratie et la Raison.
    Et pourtant… aujourd’hui, elle s’efface. Elle oublie ce qu’elle a été. Elle importe des masses venues d’ailleurs, sans discernement et sans contrôle.
    Elle doute de son droit d’exister encore telle qu’elle a été. Elle s’excuse sur son passé. Elle ne transmet plus, n’innove plus, ne construit plus, n’offre plus d’autres espérances que celles d’une submersion migratoire, du grand remplacement, de l’ensauvagement, du déclassement, de l’instauration de la charia, d’une conversion à l’islam, des risques d’une guerre civile à l’intérieur et d’une guerre mondiale à l’extérieur.
    Des enfants de France ignorent désormais leurs racines. Ils ne savent plus s’ils proviennent d’un peuple, d’un territoire, d’une langue et d’une mémoire. Dans les écoles, dans les médias, dans la politique, on déconstruit sans reconstruire. On enseigne la honte de soi, on célèbre l’autre, on censure ce qui dérange, mais on n’évoque plus jamais l’honneur et la fierté d’avoir reçu l’héritage de nos anciens.
    Dans les pays de cette Europe, des élites progressistes vantent le vivre-ensemble et dénoncent « le grand rabougrissement », mais nous interdisent d’être nous mêmes et de croire dans nos valeurs de jadis, en particulier pour accompagner jusqu’au bout de la vie de tout ceux qui souffrent.
    Il y a une urgence immédiate, culturelle, anthropologique, et identitaire, sur notre civilisation menacée de l’intérieur et à l’extérieur.
    Car des individus ayant le pouvoir provisoire de choisir et de décider à notre place, dans un système politique qui prétend encore être républicain, traitent notre histoire de façon coupable, notre foi chrétienne comme une croyance honteuse et dépassée et notre culture comme le néant à oublier.
    Les mêmes progressistes tolèrent l’inadmissible, se soumettent à toutes sortes d’idéologies, capitulent sur l’essentiel et contribuent au sabotage de la France avec une vaste opération suicidaire de dépossession de ce que nous avions et de ce que nous incarnions.
    Nous sommes à la veille d’une autre étrange défaite. Pas de celle de Marc Bloch, si bien décrite, en quasi direct, en mai 1940. Une nouvelle défaite, encore plus grave, aux causes plus complexes et aux conséquences potentiellement irréversibles.
    Alors J.J. à qui la faute d’avoir fabriqué ce « terreau décomposé » ? Le peuple a besoin d’un phare, d’une boussole pour sortir de ce marasme. Il veut vivre. Et il va se jeter dans les bras de ceux que vous décriez… Ainsi soit-il !

    1. François

      Bonsoir @ Pierre PANCRACE !
      Même si je ne suis qu’un cul terreux à la retraite perdu au milieu des grands cerveaux, permettez-moi de vous adresser mes sincères félicitations pour ce cri du cœur d’un FRANÇAIS de souche ou bien intégré ( ce sont les mêmes !). Cela va déplaire à un célèbre créonnais qui est en train de bouffer son chapeau en voyant l’état du pays qui a accueilli à bras ouverts, ses grands parents, état désastreux qui penche vers le dangereux et auquel il a participé par ses croyances délirantes.
      Tout part du « on-a-ga-gné ! on-a-ga-gné » du 10 mai 1981. Comme aimait le rappeler feu Patrick G:  » Le 10/05/81, j’ai bu le champagne à gogo; depuis, je n’en finis pas de ch…r les bulles ! » Il était instituteur !
      Comme dans toute tempête, il y a eu quelques hauts de vagues « veloutées » mais surtout une multitude de creux catastrophiques qui parviennent à engloutir les paquebots. Depuis plus de huit ans (et certainement encore deux !), nous sommes dans une méga-tempête du laisser-aller, du mensonge (Covid), du culte de la peur, qui dépasse force 10 pour bientôt atteindre force 12 genre 1939 !
      Malgré les voix de commisération qui s’égrènent à l’éclosion mortuaire des faits divers qui deviennent des faits de société ou de dé-civilisation ( ne nous trompons pas de vocabulaire!), je ne peux que conclure par le magnifique « Indignez-vous » de Stéphane Hessel … que l’on peut compléter par
      « Lâchez vos écrans soporifiques et
      RÉVEILLEZ- VOUS ! »
      Cordialement

  5. JJM

    « Perte de confiance aussi dans la grande avancée technologique du numérique » as tu écris!
    J’en ai fait la triste expérience en empruntant une autoroute sans barrière du monde technologique du numérique.Ces sociétés gestionnaires sont incapables de te communiquer le montant dû,sinon par courrier!Que se passe-t-il si tu es absent de ton domicile 15 jours et que tu reçois 10 jours après, pendant ton séjour, un SMS te demandant d’acquitter 6.80 Euros sous 2 jours alors que le dû est de 0.20 centimes.Eh bien tu réponds au SMS parce que tu es un crétin honnête et ainsi le montant du SMIC t’est subtilisé.Que répond la BNP,vous avez commis une erreur tant pis pour vous.Les bourgeois (je n’en suis pas un) c’est comme les cochons……vous connaissez la suite.!!

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