Il existe une astuce à l’Assemblée nationale pour faire adopter une mesure en la raccrochant à un texte n’ayant que peu de rapport avec elle au moment où on possède une majorité. Tous les Députés savaient donc que le RN, les Ciottistes, la Droite populiste tenteraient de « tuer » Les Zones à Faible Emission-mobilité en l’insérant dans le texte relatif aux « simplification » souhaitée par le gouvernement. Et pourtant, malgré la menace il n’y avait que 149 parlementaires en séance au moment où est arrivé l’article en cause. On appelle ça un « cavalier » dans le jargon du Palais Bourbon.
Introduite donc en commission à l’initiative de LR et du RN, la suppression des ZFE a en effet été adoptée par 98 voix contre 51, avec celles de l’alliance RN-UDR, de la droite, de LFI et quelques macronistes. Les écologistes et socialistes ont largement voté contre, comme certains députés MoDem et Horizons mais ils n’étaient pas assez sur le…pont. Le gouvernement était opposé à la suppression, proposant sans succès un compromis permettant de démonter les ZFE déjà en fonctionnement à Paris et Lyon.
Ce « cavalier législatif » apparu dans la nuit a de fortes chances d’être retoqué par le Conseil constitutionnel si un groupe conteste la méthode. Il n’en reste pas moins que plus de 200 députés ont manqué le rendez-vous et se sont défilés ou désintéressés d’une décision éminemment politique. En effet comme sur beaucoup de sujets d’actualité on s’intéressera à la forme alors qu’il s’agit d’un débat de fond. La « bagnole » restant le mode de locomotion le plus utilisé elle est en effet au cœur des mesures à envisager pour favoriser réellement la transition indispensable vers des moyens de déplacement moins polluants.
Depuis maintenant quelques années, le pouvoir central a décidé de forcer tout le monde à basculer vers l’utilisation de véhicules électriques en dopant les achats par des aides publiques non conditionnées aux revenus des acheteurs. A grand renfort de pub, de culpabilisation massive la société a basculé vers un avenir non planifié, non préparé et forcément condamné à être rapidement mis en cause. Le courant ne passe pas. La fameuse loi de l’offre si chère à l’idéologie libérale devait suffire à convaincre le peuple de l’utilité des mutations proposées. C’est l’échec et un virage vers l’hybride est en cours. Il ne s’agit pas de contester la nécessité de mettre en œuvre des mesures de préservation de la planète mais simplement de savoir prendre en compte toutes les conséquences qu’elles génèrent. Et ça on ne sait pas le faire en France.
Quelle que soit l’utilité d’une mesure, il est par ailleurs indispensable d’en persuader le plus grand nombre. Il n’y pas de solutions qui puissent fonctionner si elles ne reposent pas sur des arguments solides et partagés. Les ZFE ne sont que les conséquences d’une accumulation d’erreurs d’urbanisation, d’aménagement du territoire, de faiblesse des analyses de la mobilité, de destruction des équilibres essentiels à la vie sociale. Qui a concentré les emplois, les services, les grands équipements structurants dans des métropoles captatrices des populations et des richesses ? Qui é développé à outrance l’automobile ? Qui a fermé les axes de transport collectIf de proximité ?
L’étalement de l’habitat et la concentration des opportunités de travail, d’éducation, de soins, des commerces ont forcément eu un impact sur les déplacements. Si les zones situées à proximité des grands axes de circulation étouffent est-ce la faute à celles et ceux qui n’ont que leur automobile pour survivre au quotidien ? Est-ce la faute de cellEs et ceux qui n’ont que des grands ensembles pour se loger ?. Le passage de l’utilisation des énergies fossiles 0 celles de sources plus propres est indispensable et irrémédiable mais pas forcément par l’empilage de réglementations, de sectorisations et de discriminations.
La ZFE dans une ville ne pénalise pas celles et ceux qui y habitent. D’abord parce qu’ils disposent de nombreuses moyens de déplacement alternatifs (tram, métro, lignes de bus, vélo, marche à pied dans la proximité) pour accéder à tous les services. La richesse (droits de stationnement, taxes perçus pour le transport, retombées fiscales des entreprises…) leur est ensuite garantie par justement les arrivants quotidiens de l’extérieur qui sont contraints de se rendre sur le territoire des ZFE. Enfin les métropoles continuent à centraliser, à concentrer, à vampiriser le pouvoir, creusant le sentiment d’abandon des périphéries.
Des mesures complémentaires des ZFE doivent être prises. Certaines ne s’attaqueront pas aux classes populaires mais à celles qui se moquent pas mal des surconsommations de pétrole, qui portent des abus commis par des véhicules monstrueux. Pour eux le changement ne pose aucun problème : ils le refusent ! Augmenter les transports collectifs de proximité, taxer le transport de transit par camions longue distance pour certaines marchandises, favoriser l’émergence de la filière hydrogène, accepter des mesures transitoires sur des carburants alternatifs, redonner du sens à la proximité localement et relancer le couple logement-emploi, accepter la densification des entités humaines existantes, soutenir les initiatives locales alternatives à l’auto … Ces mesures ne sont pas utilisables politiquement par les extrêmes qui surfent systématiquement sur un ras-le-bol de ce que les gens pense être une entrave à leur liberté. Regardez bien ce qu’ a voté votre Député sur ce droit à mourir des particules fines.
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Une honte! Ce vote est la création du droit à tuer!
Démagogique, populiste et ces gens prétendent qu’ils protègent les plus faibles alors qu’ils les condamnent.
La création de ces ZEF est tout simplement inconstitutionnelle et antisociale en créant de fait une discrimination entre les citoyens, en interdisant l’accès à certains domaines de l’espace public à certaines classes de la société, des sortes de ghettos « positifs », au supposé bénéfice d’autres, comme par hasard déjà privilégiés.
Ces quartiers rappellent l’apartheid dans certains pays.
Quant à la production des fines particules, il faudrait peut être regarder un peu plus largement. Prétendre qu’elles proviennent, seulement de la circulation, c’est se cacher derrière son doigt.
« Des mesures complémentaires des ZFE doivent être prises. Certaines ne s’attaqueront pas aux classes populaires mais à celles qui se moquent pas mal des surconsommations, des abus commis par des véhicules monstrueux. »
À l’heure où la mise en place d’un tva soit disant sociale est à l’ordre du jour, c’est de l’angélisme que de penser que de telles mesures seront mises en œuvre.
« Regardez bien qui a voté pour ce droit à mourir des particules fines. »
Évidemment ce ne sont pas certains écologistes doctrinaires ni les socialistes en peau de lapin.
Et alors ? Il n’y a qu’une catégorie d’élus qui a le droit de « bien voter » pour une fois ?
tout à fait d accord avec JJ
il n est pas acceptable de punir les plus défavorisés
Il faut reconnaître que le département de la Gironde à développé considérablement le transport par bus et ainsi facilité l’accès à la métropole, je l’utilise fréquemment. Ensuite j’ai connu le transport collectif assuré par mon entreprise pour accéder au pôle aéronautique de Merignac, les entreprises avaient à ce titre une subvention de la CUB.Les bus partaient du Blayais,du Libournais, de Langon etc.. Qu’est il arrivé ensuite, dans les années 80, 90?
Le développement des horaires atypiques,horaires variables, travail en décalé lié aux 35H00, de moins en moins d’utilisateurs, le coût en devenait trop élevé.La CUB qui comptabilisait aléatoirement les utilisateurs ne pouvait que le constater.
C’est ainsi que la « liberté » consentie à conduit a l’individualisation du transport, au mieux au covoiturage.
Il n’y a pas de discrimination. La belle voiture reste au garage et le rognon sert la semaine tout le monde le sait. Regardez autour de vous!
@PC pourriez vous je vous prie mettre de la lumière sur vos propos ténébreux. Merci
Je trouve ton analyse très juste et précieuse.
Aujourd’hui, nous nous heurtons au monde qui s’est progressivement construit (beaucoup en dehors de nous, les citoyens lambda ; par exemple, souvenons-nous du redécoupage en grandes régions par Hollande).
La métropolisation à laquelle nous avons abouti, est la déclinaison régionale de notre monde globalisé.
Les capitales régionales centralisent et aspirent l’essentiel des pouvoirs, des activités.
Toute l’organisation induite du monde du travail, des services, des commerces, de l’habitat, …des transports renforce cette tendance (avec un impensé : comment nourrir cette population qui n’a que deux jours de provisions en réserve en cas de coup dur).
Il est peut-être encore temps de bifurquer, de prendre des virages indispensables pour avoir un avenir.
Mais, nous sommes encore à quelques mètres du mur sur lequel notre monde va se broyer et beaucoup pensent encore qu’une solution miracle viendra opportunément nous sauver…
Bonjour,
Un rapport mondial de 2021 présente un aperçu de l’état de la qualité de l’air dans le monde en 2021.
et voici les 10 pays dont l’air est le plus pollué
1. Le Bangladesh (76,9 µg/m³)
2. Le Tchad (75,9 µg/m³)
3. Le Pakistan (66,8 µg/m³)
4. Le Tadjikistan (59,4 µg/m³)
5. L’Inde (58,1 µg/m³)
6. Le sultanat d’Oman (53,9 µg/m³)
7. Le Kirghizstan (50,8 µg/m³)
8. Le Bahreïn (49,8 µg/m³)
9. L’Iraq (49,7 µg/m³)
10. Le Népal (46 µg/m³).
Donc à l’exception des états pétroliers ce sont les pauvres du tiers monde qui ont les villes à l’air le plus pollué.
C’est donc naturellement que les Zones de Favoritisme et d’exclusion cherchent à écarter les pauvres « pollueurs » du sanctuaire boboland! Lol!
Le rapport nous indique aussi que nos villes de France sont au 84èmè rang avec 11.4µg/m³. Le moins pollué c’est la Nouvelle Calédonie avec 3.8 µg/m³.
La pollution de l’air est désormais considérée comme la plus grande menace pour la santé environnementale au monde, responsable de sept millions de décès chaque année.
La pollution de l’air provoque et aggrave de nombreuses maladies, allant de l’asthme au cancer, en passant par les maladies pulmonaires et les maladies cardiaques. Son coût économique quotidien est estimé à huit milliards de dollars, soit 3 à 4 % du produit mondial brut.Le rapport estime qu’en 2021, la pollution de l’air par les PM2,5 (particules fines) a causé le décès de 40.000 enfants de moins de cinq ans.
Les particules sont caractérisées selon leur taille, principalement en raison des différents effets sur la santé associés à des particules de différents diamètres. Le terme « particules » désigne un mélange de particules solides et de gouttelettes liquides en suspension dans l’air. Il comprend les aérosols, la fumée, les vapeurs, la poussière, les cendres et le pollen.Les particules fines sont des particules de 2,5 microns de diamètre ou moins. On les appelle aussi PM 2,5 ou particules respirables, car elles pénètrent plus profondément dans le système respiratoire que les particules plus grosses.Les matières PM 2,5 se forment principalement à partir de réactions chimiques dans l’atmosphère et de la combustion de carburants. Les principales sources de PM 2,5 sont les véhicules automobiles, les fonderies, les centrales électriques, les installations industrielles, les foyers résidentiels et les poêles à bois, les brûlages agricoles et les feux de forêt. Des quantités importantes de PM 2,5 sont transportées en France en provenance de l’Allemagne. Compte tenu de la disparition des industries en France et du poids du lobby agricole il était logique de s’en prendre à la bagnole. La pollution de l’air causée par les transports fait référence à la libération de polluants nocifs dans l’atmosphère en raison de l’utilisation de véhicules et de systèmes de transport. Ces polluants proviennent principalement de la combustion des combustibles fossiles, tels que l’essence et le diesel, utilisés pour alimenter les voitures, les camions, les bateaux, les trains et les avions. En outre, des sources non liées à la combustion, comme l’usure des pneus et des freins, contribuent également à la pollution de l’air, en particulier dans les zones urbaines à forte densité de trafic.
Ma question sur la justification des ZFE est donc, puisque la pollution se dissipe dans l’air sans limite ni frontière pourquoi et comment peut on justifier de réduire la pollution sur des zones déterminées?
Je rappelle que le système de transport obéit à la conjugaison de deux forces antagonistes caractérisant les villes. La force centripète qui attire le flux vers les centres villes en raison de la concentration des services et la force centrifuge qui fait naturellement fuir les populations vers la périphérie en raison des coûts et des pollutions. Une analyse très ancienne décrite dans le « macroscope » ( De Rosnay 1976). Les grands mamamouchis qui nous dirigent depuis 50 ans auraient été bien informés d’en tenir compte en déconcentrant les services dont ils avaient la charge. Comme toujours dans notre pays les lobbys de la bagnole et des pétroliers ont tout mis en œuvre pour nous conduire … dans le mur.
Leur communication étant toujours basée sur des technologies complexes ayant la vertu d’avoir réponse à tout demain ou un autre demain, épargnant ainsi les solutions nuisibles à leurs affaires. Il en est ainsi pour le « miraculeux » hydrogène ou la « délirante » bagnole électrique dont les pollutions sont concentrées ailleurs. Cet ailleurs lui aussi miraculeux qui concentre la pollution chez les pauvres en oubliant que les pollutions n’ont pas de frontières.
Les pauvres en fait on s’en fout et pis d’abord si ils sont vraiment pauvres y-z-ont pas de bagnole… alors c’est pas eux qui vont augmenter le PIB. Mettre en décharge des millions de véhicules bons pour le service pour les remplacer par des bagnoles électriques ça c’est éscrolo et en plus ça augmente le PIB.
Pour le bilan planétaire global on verra demain ou un autre demain!
bonne journée
Je présente donc mes plus sincères condoléances aux ZFE , et m’ interroge sur ce qu’ il va advenir de ses six enfants ,
la famille crit air .
Encore un gaspillage , une gabegie d’ argent public , comme la France sait si bien faire .
Comme si la pollution s’ arrêtait aux frontières, feux de forêts , guerre , énormes bateaux de croisière , centrales à charbons ,etc…
heureusement , les petits colibris font leur part et sont contents , moi, je suis pas content .
C’ est pas Zorro émission , c’ est zéro émission normalement et Bernardo reste muet devant l’ ampleur du problème .
Cordialement.
Bonjour @ Alain.e !
» la famille crit air avec ses six enfants »: Paix à leurs ames mais ne les enterrons pas trop vite; laissons-les dans …la boite à gants ! Nos dirigeants sont tellement tenaces et tétus …bref c..s ( voir Paris et Mme Hidalgo !) qu’ils vont les recuisiner et les »gueux » des centres zones paieront TOUJOURS la sauce d’accompagnement.
» gaspillage , une gabegie d’ argent public »: encore une fois ( je ne suis pas belge ! ! ); c’est ainsi que l’on participe, comme le colibri, aux 3300 milliardsd’€ de dettes (pour les boomers: 2 164 470 000 000 000 de francs 1960 ! ! ). N’oublions pas que certaines villes trés top écolo-bobo ( Bx-métropole !, Paris, Lyon [expérimental] ) ont déjà planté les panneaux ! ! !
Au fait, ce soir, avez-vous regardé Ph. De Villiers sur CNews ? Particulièrement, comme aurait dit Monsieur Raymond Souplex, les cinq dernières minutes ? Non ? Alors, demain, « replay/CNews/face à Ph. De Villiers: un best-seller ! Oui … c’est une autre Roue Libre ! ! !☺☺
Amicalement