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Les menaces de toutes sortes atteignent leur max !

La menace devient l’arme essentielle dans une vie sociale mettant chaque jour davantage en péril le vivre ensemble. A tout bout de champ et pour n’importe quelle raison plus ou moins effective, les propos ou le passage à l’acte tournent à l’aigre. Au point que la loi du silence s’impose à celles et ceux qui sont en position de prendre une position ou de devenir témoin. La peur des conséquences sur un sujet légalement ou moralement condamnable envahit le quotidien. Signaler par exemple à un automobiliste qui emprunte un sens interdit ou stationne manifestement sur un emplacement réservé aux handicapés, tenter de raisonner une personne qui profère des mensonges, tenter de juguler le comportement d’un gamin irrespectueux constituent des défis qu’il n’est plus très bon de relever.

Hier par exemple alors que j’ai signalé à de multiples reprises la négligence dont font preuve les entreprises travaillant sur le chantier qui jouxte mon domicile, j’ai constaté que cinq personnes s’étaient introduites dans les lieux. Ils repéraient le matériel, les aménagement intérieurs réalisés, la pièce de vie aménagée par les ouvriers ce qui constituaient un dimanche après-midi un comportement pour le moins inquiétant. Dès qu’ils ont vu que je les avais repéré ils m’ont défié du regard, menacé de loin de gestes sans équivoque et ont recouvert leur tête des capuches de leur sweat-shirts. Que faire ? Que dire ? Que penser ? Les menaces je les connais et j’en ai payé les conséquences maintes fois. Alors j’ai renoncé et j’ai tourné les talons. Ils ont poursuivi tranquillement leurs exploration des lieux.

Je renonce comme bien d’autres. Chaque fois que je tente d’expliquer que telle ou telle attitude est dangereuse, ne correspond pas aux règles en vigueur ou que j’alerte sur les dangers d’une certain laisser-aller les réponses ne varient pas : « occupez vous de vos affaires ! » ou parmi les responsables « ce n’est pas moi c’est… à (l’autre) d’agir ». Le sport de la patate chaude que l’on refile au dernier couillon qui se présente est un sport de plus en plus répandu. Les menaces verbales, violentes, outrancières, relevant de la psychiatrie ou de la forfanterie pour les moins dangereuses deviennent le lot commun.

Les élus locaux, les enseignants, les fonctionnaires, les personnels de santé appartiennent aux catégories soumises à cette pression morale en progression. D’ailleurs dans de multiples lieux publics des affiches rappellent les sanctions encourues sans véritablement modifier des attitudes. Croire que ces pancartes évitent l’agression verbale, l’insulte, la menace relève de la méthode Coué. Croire aussi que les incidents ont une perspective d’être pris en charge par les institutions policières ou judiciaires constitue une illusion. Les menaces sont efficaces car elles incitent au silence, à l’indifférence et donc à l’impunité.

Par exemple le Maire de Roquevaire (13) raconte qu’il a d’abord été victime d’incitation au meurtre par voie d’affichage. Un conseiller d’opposition a ensuite menacé de lui râper le visage sur le goudron. Ensuite une habitante, sur les réseaux sociaux, de l’assassiner « comme J.F. Kennedy à Dallas« . Le maire raconte : « Elle était mécontente de ne pas trouver de place de parking« . Ensuite alors qu’il marchait tranquillement dans les rues de Roquevaire, le maire affirme avoir été à nouveau agressé, pris à partie par un habitant mécontent d’un récent avis favorable rendu à une demande de permis de construire. L’homme, déjà débouté en justice, l’aurait insulté, puis menacé physiquement : « Quand tu ne seras plus maire, je vais t’éclater« . Combien d’ autres élus alimenteraient un cahier national des menaces de ce genre pour des raison encore plus futiles.

Magistrats et personnels de justice sont inquiets face à des menaces de plus en plus fréquente et si les agressions de juges sont encore rares, syndicats et professionnels constatent une montée des intimidations, souvent liées à la criminalité organisée. Le ministère, qui admet « 150 cas », a mis en place, depuis quelques mois, une cellule spécialisée. Il y a quelques jours à Avignon les enseignants d’une l’école primaire publique ont reçu sur la boîte mail générale de l’établissement des mails anonymes, où pullulent des menaces d’agressions physiques et de mort. En tout, trois courriels, émanant d’émetteurs différents et inconnus des enseignants. Dans l’un d’eux, intitulé «Favoritisme scandaleux», les phrases à l’orthographe approximative, rivalisant de violence, s’enchaînent : «Tu veu Samuel Pati tu l’ora.» (sic). Des exemples parmi de centaines au quotidien.

La menace est plus redoutable que l’action car elle paralyse cette dernière. Elle n’est pas souvent prise au sérieux sauf si celle ou celui qui la subit dispose d’une certaine notoriété. Insidieuse, mensongère, exagérée elle règne sur le monde à tous les niveaux. Les mots n’ont plus aucun sens tellement l’exagération et la violence les transforment en armes psychologiques. Et ça marche.

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Cet article a 2 commentaires

  1. J.J.

    Une dérive de violence plus qu’inquiétante : dernier lamentable et tragique exemple : ce pompier volontaire agressé sauvagement et grièvement blessé alors qu’il tentait de faire cesser un rodéo. Ce genre de manifestation, avec les « Rave » apparaît comme un phénomène très inquiétant. Il semblerait bénéficier à priori d’une coupable et apparente indulgence, ou flagrante insouciance mollassonne de la part des forces de l’ordre (est ce voulu ?).
    Les moyens de répression engagés ne semblent pas être à la hauteur de l’importance des atteintes à l’ordre public.
    Pourtant l’apparition d’ individus vêtus d’un gilet jaune ou brandissant une bannière syndicale provoque rapidement une démonstration de force et de violence répressive inversement proportionnelle à la gravité des faits.

  2. facon jf

    Bonsoir,
    la menace est partout à commencer par la violence d’État qui s’est déchaînée depuis quelques années, tout a commencé avec les charges de police très violentes dès le 1er mai 2018 sous la férule du méprisant, la même année les GJ occupent les ronds points. La répression est sauvage. Lors des rassemblements, le plus souvent non déclarés, plusieurs milliers de personnes sont blessées, aussi bien du côté des manifestants que des effectifs de police. Des institutions telles que l’ONU et le Conseil de l’Europe, ainsi que des associations comme Amnesty International, critiquent une conduite inadaptée du maintien de l’ordre et s’interrogent sur l’usage d’armes telles que les LBD et les grenades de désencerclement.Le 16 mars 2019, une manifestation particulièrement violente déclenche un inexorable essoufflement du mouvement et les confinements liés à la pandémie de Covid 19 en 2020 et 2021 le mettent à l’arrêt. Ce mouvement reste néanmoins actif : il participe au mouvement contre le projet de réforme des retraites de 2019-2020, au mouvement d’opposition aux mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19 et au mouvement contre la réforme des retraites de 2023. L’épisode de la Covid est l’illustration parfaite du chantage et des menaces proférées par l’État.
    En utilisant des moyens disproportionnés l’État a fait la démonstration de sa capacité a être fort avec les faibles et faible avec les forts. Tout cela a fini par discréditer totalement la parole des gouvernements successifs appliquant scrupuleusement la surenchère face aux administrés isolés ou aux corps intermédiaires.
    Notre société se délite totalement, tant et si bien que tout se qui porte un uniforme ne bénéficie plus du respect. De nombreux citoyens ne se reconnaissant plus dans l’autorité de la république. Les incivilités et les refus d’obtempérer se multiplient, les pompiers et les services de secours ne peuvent plus intervenir sans essuyer insultes et crachats. De plus en plus de personnes portent sur eux des couteaux et ne s’embarrassent d’aucun scrupule pour les utiliser. Plus grave encore, notre pays se transforme en narco-Etat ou les narco-mafias tirent à la Kalach dans les rues se moquant comme d’une guigne des balles pas perdues pour tout le monde.
    Plus personne n’interpelle les contrevenants, comme cela se pratiquait jadis… On regarde ailleurs en filant notre chemin. Il y a peu de temps j’ai protesté à l’égard d’un trottinetiste qui roulait sur le trottoir mettant en danger les piétons. L’altercation a été chaude, j’ai cru un moment que nous allions en arriver aux mains et tout cela pour rien, l’individu a continué son chemin … sur le trottoir.
    Et pendant ce temps, les pays continuent à ne pas respecter le droit international en bombardant les civils détruisant les infrastructures sanitaires et en affamant les populations. Les grands mamamouchis qui croient nous gouverner font comme le citoyen lambda ils regardent ailleurs et filent leur chemin…
    Ainsi va le monde, il a perdu ses repères, l’ONU peut protester, la CPI peut prononcer ses sentences tout le monde s’en moque.
    Bonne soirée

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