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Chute enclenchée pour le duo des cow-boys

Chaque matin depuis quelques semaines, à cause du décalage horaire, lorsque mon radio-réveil très matinal diffuse les premières informations, une déclaration de Trump tombe. Avec le décalage horaire elle ne sont perçues en Europe qu’au tout début de la matinée du lendemain. Chacune d’elle ajoute une touche d’inquiétude sur la marche du monde qu’il ne voit que gouverné par la loi du marché et la règle du profit. Des phrases chocs, des menaces démesurées, des répétitions de projets en marge de toutes les conventions internationales : il ne se renouvelle guère sur le fond ! N’empêche que désormais ses « ukases » ou ses « soumissions » paraissent de moins en moins crédible. S’il continue à délirer, son entourage commence à s’inquiéter.

Coincé par un Poutine conscient que le temps joue en sa faveur, le « Trump-la-morgue » avance à tâtons et même parfois à reculons, pris à son propre piège. Par exemple sur l’Ukraine on est loin des premières déclarations. L’abandon des livraisons d’armes à Kiev ont été oubliées et même si le « robinet » ne coule plus abondamment, il a repris un débit « normal ». La couverture de l’Europe par une défense US qui semblait irrémédiablement perdue n’est plus aussi certaine ou au moins discutable. Il est certain que parmi les « techniciens » moins lèche-culs que les membres de sa secte tente d’influer par petites touches sur des annonces dévastatrices.

Le premier effet boomerang concerne l’économie américaine sur laquelle il n’a aucun pouvoir réel car elle s’est affranchie depuis longtemps du pouvoir politique. La récession se profile à cause de ces taxations qui ont brutalement plongé les industries dans l’incertitude. L’inflation risque d’approcher les + 3 % fin 2025. Le chômage repart à la hausse. La banque centrale américaine lui résiste en formulant des perspectives moroses et en refusant d’abaisser les taux d’intérêt. La « trouille » a envahi Wall Street qui est restée dans le rouge pour cette dernière séance de la semaine.

La place américaine a été pénalisée par les derniers résultats décevants de Nike et FedEx. Des comptes qui alimentent les inquiétudes quant à la dégradation des perspectives économiques mondiales, notamment à l’approche de la date butoir du 2 avril fixée par le président Donald Trump pour l’imposition d’une série de droits de douane réciproques de grande ampleur. Il est certain que l’annonce d’un contrat pour Boeing au sujet d’un nouvel avion de guerre F-47 est en rapport avec cette chute de la Bourse. Il fallait donner un signe d’engagement de l’État en faveur d’un avionneur en grande difficulté.

Les tergiversations sur l’Ukraine et l’engagement américain envers l’Europe ont lancé le vieux continent sur le chemin du réarmement. Le piège c’est qu’à force de vouloir jouer avec les taxes d’importation, il a contraint l’UE a se replier sur ses propres productions militaires. Les pays semblent ne plus vouloir se tourner vers les USA (et notamment l’Allemagne) pour leurs achats alors que c’était le cas à plus de 60 % jusqu’à maintenant. S’ils tiennent bon et se décident à favoriser la fabrication et les productions européennes, la note serait salée pour les usines US. Son « avion » miraculeux tente de colmater la brèche en toute urgence. En attendant es marchés ont salué l’annonce : peu après sa déclaration, l’action Boeing s’envolait de +4,78 % à 181,09 dollars. De quoi satisfaire les copains ! 

Tesla s’effondre et la fortune colossale de son bouffon toxique est sérieusement écornée avec probablement des effets durables. L’homme le plus riche du monde voit l’action de son entreprise chuter en bourse, tout comme sa cote de popularité : 54% des Américains jugent défavorablement ses actions.  Il aurait perdu près de 200 milliards ! Tesla a essayé de faire pression sur le gouvernement US pour qu’il adopte une « approche progressive » en matière de droits de douane et considère que les véhicules de Musk contiennent « certaines pièces et certains composants » qui « sont difficiles ou impossibles à approvisionner aux États-Unis », ce qui entraîne une rupture par rapport aux délais et aux objectifs tarifaires de « Trump-la-frime », qui changent de plus en plus souvent.

A part la chasse aux fonctionnaires fédéraux, aux chercheurs, aux organismes réputés wokistes, aux juges qui le dérangent et la traque symbolique de quelques centaines de migrants l’idole de notre « extrème-droite » a manqué ses débuts de mandat. Un récent sondage indique que 61 % des Américains ont davantage de sympathies envers l’Ukraine, contre seulement… 2 % envers la Russie et le camarade Poutine. Le bilan des cent jours risque bien d’être moins glorieux qu’annoncé ! Son seul espoir réside dans les divisions, les indécisions et les ambiguïtés du camp démocrate. C’est désormais l’enjeu des prochains mois… En attendant chaque matin il faut s’attendre à des annonces toujours plus inquiétantes. 

 

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Cette publication a un commentaire

  1. J.J.

    Démocrates ou républicains ? Blanc bonnet et bonnet blanc. Si les républicains sont moins tapageurs ils sont tout aussi nuisibles.
    À croire qu’il n’y a qu’il n’y a pas d’alternatives possibles, ni de militants politiques ayant des idées saines aux USA.
    Mais au fait, y en a t-il quelque part dans le monde ?
    Une bonne nouvelle cependant : « l’annonce d’un contrat pour Boeing au sujet d’un nouvel avion de guerre F-47  » : si celui -ci est aussi performant que les dernières productions de Boeing, on doit pouvoir être tranquille pour un moment…

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