Nous entrons dans une période étonnante, celle des vierges effarouchées ou celle des faux-culs qui découvrent les réalités du monde avec l(étonnement de Candide. Chaque jour, les femmes et les hommes qui éclairent les routes où cheminent en respectant le triptyque « auto-boulot-dodo » et se ressourcent avec « maison-gazon-télévision » s’aperçoivent qu’il s n’ont rien vu venir des maux qui envahissent la planète. « Si gouverner c’est prévoir, et, ne rien prévoir c’est courir à sa perte » comme le prétendait Émile Girardin nous sommes bien mal gouvernés depuis belle lurette. Par exemple aucun dirigeant en place en Europe n’avait envisagé un seul instant les prises de décisions à l’emporte-pièce de Trump. Ils ignoraient que Poutine ait des volontés expansionnistes. Ils regardaient ailleurs et plus précisément sur leur nombril alors que le scénario actuel se dessinait à l’horizon géopolitique.

Le premier nommé avait pourtant multiplié les déclarations en tous points similaires à celles qu’il a multipliées depuis son installation du bureau ovale. Aucun réaction . Aucune anticipation. Normal puisque bon nombre des responsables politiques, contrairement à Trump ont comme spécialité de ne pas mettre en œuvre ce qu’ils prônent durant la campagne électorale. Ils ont cru que l’agité de la Maison Blanche abandonnerait l’Ukraine, pactiserait avec la Russie et mettrait en place des taxes douanières. Certes en un peu plus d’un mois il a effectué quelques tête-à-queue spectaculaires mais son imprévisibilité qui commence tout de même à s’atténuer reste menaçante.

Poutine de son côté avait récupéré par la force la Crimée mais les réactions avaient été mitigées car il fallait absolument maintenir le robinet du gaz ouvert et ne pas trop réduire celui du pétrole. Les accords de Minsk non respectés n’avaient pas soulevé beaucoup de protestations. La politique du fait accompli a toujours profité à celui qui a l’audace de la pratiquer. Ouvrant des fronts au Moyen-Orient ou en Afrique les Russes ont vite mis en position de faiblesse les pays européens. Bloqués par des opinions dominantes de plus en plus tournées vers le « populisme nationaliste » qui ont conquis scrutin après scrutin les pays démocratiques endettés et soumis, les Européens ont oublié leurs valeurs en cours de route. Poutine les tient et ne les lâchera plus.

La plupart des membres de l’UE focalisés sur la survie de leurs économies se trouvent désormais pris entre le marteau… et la faucille. Ils ont peur que cette dernière viennent piquer leur « blé » en récupérant le grenier ukrainien et on l’a appris grâce au cynisme de Trump les ressources minières potentielles que son sol Recèle. Il serait étonnant que Poutine ne le sache pas ! Et avec un brin de ! réflexion et sans aucun mauvais esprit complotiste ne peut-on pas imaginer qu’il souhaite empêcher la signature du fameux accord entre les exploiteurs US et Zelenski dos au mur… Si les Européens l’ont pas compris, les américains l’ont pigé en haussant le ton. Le Trumpivore n’ayant pas la possibilité de brandir le menace des armes il a sorti la énième volée de sanctions financières ! Il sait fort bien que Poutine s’en fout comme de sa première chapka mais il rassure ses partisans qui commencent à le trouver bizarrement compréhensif avec Moscou.

En France le réveil est brutal à l’Élysée. Tant que le groupe Bolloré tapait sur les idées progressistes et les valeurs républicaines, il n’y avait que quelques gauchos qui s’inquiétaient du pouvoir du groupe médiatique qu’il avait constitué. Désormais alors que la machine tourne à plein régime pour discréditer les annonces présidentielles c’est l’affolement parait-il au château. « L’aurore Bolloréale » regroupant dans un joyeux cocktail les thèses trumpistes et poutinesques dézingue tout ce qui bouge du coté des opposants. Haro sur Apatie qui n’a rien révélé d’autre que la réalité historique ! Les accusations à peine voilée sur une logique de la guerre souhaitée par Macron ! Le relais des positions du duo des nouveaux copains… qui détruisent les prises de position martiales de L’Élysée. La France découvre que d’une certaine manière l’extrême-droite a elle-aussi son Musk ! La vengeance après la fermeture de la chaîne C8 se paiera cher !

Tout le système gouvernemental rame pour expliquer que « l’effort de guerre » ne sera pas financé par… l’impôt ce que personne ne croît. Sauf que pour une fois l’anticipation est de mise car la seconde lame de l’austérité passera avec l’allongement de la durée hebdomadaire du travail, l’augmentation de la CSG sur les retraites, la baisse des crédits de solidarité, la mise en place d’une épargne « patriotique » déshabillant les livrets actuels par un plafonnement des dépôts et un ajustement de quelques taxes indirectes (la TVA peut-être ? ). C’est prévu et donc digne de vrais gouvernants !

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