Les analystes ont tout scruté de l’entrevue entre l’agité du bocal US et le fanfaron français. Ils y ont vu des prodiges de ce dernier qui aurait réussi à clouer le bec au distributeur de fausses nouvelles. Or Trump se moque pas mal des considérations philosophiques, éthiques ou morales et d’ailleurs il n’en formule aucune puisque sa seule ligne de conduite c’est la loi du plus fort. Pas nécessairement le plus fort dans le domaine des idées mais dans celui du compte en banque. Il ne connaît que le pouvoir du profit tant personnellement que pour ceux qui lui l’ont soutenu dans son arrivée à la Maison-Blanche. Pas une seule de ses annonces ou de ses décisions ne repose pas sur un motif financier. Quand en France le rapport avec le fric pourtant omniprésent dans le système politique se dissimule ou se contourne, Trump en fait ouvertement la base de son mandat.
Sa devise pourrait être « tout s’achète ou se vend » avec une application concrète conduisant à mettre à genoux toutes celles et tous ceux qui la contestent. Au début bon nombre d’observateurs ont pensé qu’il n’irait pas jusqu’au bout de sa logique implacable du « pognon-roi » et que sa liste d’achats territoriaux (Groenland, Canal de Panama et excusez du peu le Canada) ou ses menaces de relèvements des droits de douane relevaient de caprices déraisonnables. Il n’en est rien. Il continue comme si de rien n’était.
Rien ne dit qu’il ait écouté un seul instant les propos de celui qui prétendait le raisonner. D’ailleurs il poursuit son lâchage de l’Ukraine aux conditions qui sont les siennes. Sa stratégie est claire : affaiblir au maximum Zelenski pour qu’il ne soit en aucune manière capable de participer aux négociations qu’il mènera sans lui avec Poutine. Après l’avoir dénigré et méprisé, il le contraint à se rendre à Washington pour signer un acte de pré-capitulation attribuant aux USA ce que les Russes ambitionnaient de prendre : les ressources naturelles qui se trouvent dans le sous-sol ukrainien. Il laissera aux envahisseurs ce qu’ils ont déjà récupéré et il exploitera tout ce qu’il reste. L’Ukraine possède en effet 21 des 30 substances que l’Union européenne (UE) définit comme des « matières premières critiques », ce qui représente environ 5 % des réserves mondiales. La plupart des zones contenant ces éléments sont situées dans le sud du bouclier cristallin ukrainien, principalement sous la mer d’Azov.
La plupart de ces territoires sont actuellement occupés par la Russie. Toutefois, il existe encore des projets prometteurs dans le Moyen-Bouzh, ainsi que dans les régions de Kiev, Vinnytsia et Zhytomyr. Selon les experts, si plusieurs centaines de sites prometteurs ont été identifiés, seuls quelques-uns d’entre eux pourraient devenir des gisements si leur exploitation était jugée économiquement viable. En attendant ils seront gelés selon un système complexe de fonds commun de reconstruction. Trump réclamait 475 milliards de dollars qui n’ont jamais été injectés dans le budget de Kiev.
En effet les USA ont attribué essentiellement des aides en « vieux » matériels militaires que l’État a acheté et attribué aux armées ukrainiennes. Ces sommes astronomiques sont donc restées sur le territoire des États-Unis et ont donc profité à l’industrie américaine. Trump exige un remboursement qui ressemble à une facture surestimée et injustifiée. En échange il ne garantit même pas la sécurité du pays qu’il se prépare à « piller » puisqu’il en délègue la responsabilité aux Européens. Ces derniers ont eux réellement financé l’État ukrainien à 60 % mais Trump s’en fout totalement. Il vassalise tout le monde par la force « économique »
Notre influenceur missionnaire avait à peine le dos tourné que son hôte ayant joué la comédie a décrété une taxe de 25 % sur les importations européennes dont on ignore la liste exacte. Une manière de se venger des commentaires de sa propre presse sur le toupet macroniste ayant contesté les fausses affirmations de celui qui se prend déjà pour un dieu. Il s’agit encore d’une menace dont le calendrier est incertain mais plus dangereuse qu’avant puisque désormais on connaît le taux des droits de douane. L’UE réagira « fermement et immédiatement » à de nouveaux droits de douane, a répondu la Commission européenne dès hier soir ce dont Trump se moque éperdument. Il sait fort bien que l’Europe est malade du nationalisme et qu’elle sera incapable de se mettre en ordre de marche de manière efficace.
Là encore l’occupant de la Maison-Blanche multiplie les mensonges, les approximations ou les arguments débiles. Il ressasse un calcul absurde du déficit commercial américain vis-à-vis de l’Europe qu’il estime à 300 milliards de dollars. Des données que la Commission européenne conteste affichant seulement 157 milliards de dollars sur les biens uniquement, mais seulement 50 milliards une fois pris en compte l’excédent commercial américain dans les services. « L’Union européenne a été conçue pour emmerder les Etats-Unis » une phrase qui résume les arguments politiques de Trump !
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Il aurait pas une araignée dans le plafond le Trumpinou?
« Les imbéciles ça ose tout et c’est même à ça qu’on les reconnaît » dixit Audiard
Quand on pense qu’à quelques centimètres prés, comme le nez de Cléopâtre…
Mais ça n’aurait peut être pas été nécessairement mieux.