Le rugby occupe de plus en plus les discussions de comptoir pour brèves, de tables familiales ou de salons feutrés. Il entre dans le quotidien et supplante le football français en perdition qui ne mobilise même plus l’intérêt des sportifs de canapé. Les deux grands sports hexagonaux s’éloignent lentement mais inexorablement. Les déboires de Jalibert ou la mise au coin de celui qui est Penaud ont alimenté les conversations. Les stades bondés exultent. Canal + n’a plus rien à faire des rencontres de Ligue 1 tellement le Top 14 a conquis ses abonné(e)s. Italie-France a mobilisé : 5,90 millions (45,2%) . La leçon de rugby offerte par Antoine Dupont et ses coéquipiers (73-24) fait cependant moins bien que samedi 8 février dernier, où le « Crunch » face aux Anglais avait réuni en moyenne 8,07 millions (49,3% de part d’audience) mais c’est largement satisfaisant. Les valeurs portées par les rugbymen colle parfaitement à l’état d’esprit des Français.

Ils aiment la compétition, la performance, le dynamisme, le respect, l’engagement et la solidarité. Ces six valeurs incarnent ce que le monde de l’ovalie cherche à promouvoir : une performance sportive alliée à un engagement sociétal. L’intérêt croissant pour le rugby se reflète également chez les partenaires, avec 72  % des Français estimant que le rugby permet d’accroître la notoriété d’une marque. Ces constats confirment et valident le projet porté par la FFR pour un rugby plus proche des territoires. Selon une récente étude, 26,3 millions de Français s’intéressent désormais à ce sport, faisant de celui-ci le deuxième sport le plus populaire du pays. De plus, 80% des Français ont une image positive.

Porté par la médaille d’or aux Jeux Olympiques, le rugby à 7 connaît une croissance exceptionnelle. Désormais, 19,5 millions de Français s’y intéressent, soit une augmentation de 56  %. De plus, 77  % des Français ont une bonne image de cette discipline, en hausse de 9 points par rapport à 2023.  Le rugby féminin suscite également un intérêt croissant, une tendance encourageante à l’approche de la Coupe du Monde 2025 pour le XV féminin. Selon l’étude, 40  % des personnes qui s’intéressent au rugby suivent l’équipe féminine, et 74  % ont une image positive du XV féminin. Bref tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes du ballon ovale si ce n’est uns catastrophe qui se profile.

Elle résulte d’une gestion pour le moins approximative et dispendieuse de la fédération dans le passé. Le premier volet est lié à l’organisation de la Coupe du Monde. La dépense totale pour l’organisation a atteint &?8 milliard et tout le monde y a trouvé son compte en terme de retombées. La Fédération internationale  qui a enregistré le meilleur résultat financier de son histoire. Dans un rapport de la Cour des comptes on trouve cependant l’appréciation suivante : .  « des dysfonctionnements ont  conduit à des choix stratégiques majeurs, contestables et risqués, qui ont entraîné des pertes substantielles pour le comité d’organisation, et donc de moindres ressources laissées en héritage pour le développement du rugby . » En clair ça veut dire que le résultat final se traduit par un trou de 37,5 millions d’euros dont 19,6 millions à la charge de la FFR, actionnaire à 55 % du Groupement d’Intérêt économique (GIE). Le Groupement d’intérêt Public dans lequel la fédération est associée à 62 %, et dans lequel se trouve l’État détient le solde. L’ardoise est déjà lourde.

Elle a pris davantage d’ampleur avec presque  21 millions d’€ de redressement fiscal réclamés depuis le 23 décembre au Groupement d’intérêt économique en raison d’une mauvaise application de la TVA sur des packages « billet + voyage ou billet + hospitalités. » Le GIE a considéré que la TVA devait être de 5,5 %, le taux d’un billet de match, tandis que l’administration estime que le taux qui devait s’appliquer est le taux de base, 20 % celui des autres prestations. La contestation est en cours mais il sera difficile pour la FFR de s’en sortir. Rappelons que la fédération a un rôle différent de la Ligue Nationale de Rugby. Elle a en charge le rugby amateur et peu de ressources.

Le Président Grill a vite additionné les deux sommes à régler : pas loin de 57 millions ! Or la fédé est déjà dans une situation délicate. « Si on devait régler cette somme, on serait en cessation de paiement » explique celui qui a dénoncé bien avant ce constat les fautes de gestion de son prédécesseur. Le football professionnel va droit vers la faillite ! Là on aurait le rugby amateur en carafe alors que c’est lui qui enracine ce sport sur le territoire. Le budget de la FFR est de 130 millions ce qui rend impossible la prise en compte d’une facture de 44 % de ses ressources. Le plaquage sévère provoque une commotion… fatale qui n’alimentera pas les discussions au bar des sports !

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