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La VI° République est plus que jamais nécessaire

Aussi flamboyant soit-il le panage blanc du Béarnais gaffeur n’attire pas une troupe très élevée de députés derrière lui car, dans la situation actuelle il finira comme son prédécesseur contre le mur de « l’ingouvernabilité » de la France. Ce n’est qu’une question de semaines ou de mois si l’on est optimiste. En fait le fonctionnement des institutions codifié par la Constitution a atteint ses limites. Le garant de leur application a conduit le pays dans une nasse sans issue et qui interdit tout espoir de solution. La V° République est devenue obsolète et il est certain que plus rien ne fonctionne vraiment car le contexte social, politique a évolué. Le vrai problème c’est que tous les postulants au trône républicains souhaitent simplement se glisser dans le système présent. Combien de déclarations a-t-on entendues de gens hostiles au mode de fonctionnement actuel et qui s’y adapte quand il le maîtrise ?

Alors que la France traverse une période de forte instabilité politique que tout le monde constate avec plus ou moins d’indifférence. Ils ne croient plus du tout dans la démocratie représentative. Ils témoignent d’ailleurs sondage après sondage de leur rejet de ce qu’il perçoive des personnalités en charge de l’action publique. Ils attendent l’homme providentiel puisque aucun de ceux qui se sont succédés sont parvenus à être à la hauteur des enjeux. En plus de cette demandes de changement, ce baromètre politique montre une lassitude envers les personnes situées à la tête de l’État. Pour 74 % des sondés, Emmanuel Macron n’est pas un bon président. Il est ainsi la deuxième personnalité politique la plus “détestée” dans l’Hexagone, derrière… Jean-Luc Mélenchon. François III de Mtaignon est déjà, alors qu’il n’a rien fait, le plus impopulaire de tous les Premiers serviteurs d’un Président d’une République fatiguée.

Le moment est venu de dépasser la haine du politique pour envisager une profonde réforme des institutions. Un sondage Odoxa-Mascaret pour public Sénat met en évidence une volonté majoritaire (il en existe) de transformer la Constitution. Le mécontentement gagne du terrain et la participation aux prochains scrutins sera révélatrice de cette dichotomie entre les textes et leur perception qu’en ont les électrices et les électeurs. Ainsi 85 % des sondés se prononcent en faveur d’une transformation des institutions politiques. Ils sont même 56 % à vouloir mettre fin à la Ve République. C’est sept points de plus que le pointage mené en… février 2023. Un vaste débat public devrait donc être lancé pour définir les modalités d’une nouvelle donne constitutionnelle.

La dissolution hasardeuse relevant du fait du Prince plus que de la logique politique a mis en évidence les pouvoirs démesurés d’un Président. Ce qui est le plus inquiétant c’est que nul ne sait qui aura ce privilège surdimensionné en 2027 et quel usage il en fera. Dans le « Coup d’État permanent » François Mitterrand vitupéré contre l’usage qui était fait par de Gaulle de la Constitution. « Il existe dans notre pays une solide permanence du bonapartisme, où se rencontrent la vocation de la grandeur nationale, tradition monarchique, et la passion de l’unité nationale, tradition jacobine. » a-t-il écrit. Nous y sommes jusqu’au cou. Ce que l’on n’ose plus désigner comme le Peuple le perçoit.

Ainsi, 74 % des personnes interrogées se disent en faveur du passage au scrutin proportionnel avec bonus accordé au parti arrivé en tête lors des élections législatives, comme le demande de plus en plus de responsables de parti. En outre, un Français sur deux (52 %) plaide pour la mise en place d’un scrutin présidentiel unique, avec lequel un chef de l’État ne pourrait se représenter à l’issue d’un premier mandat. Deux exemples des modification qui pourraient être reprises dans un référendum ce qui provoquerait un vrai débat. Il y en aurait bien d’autres sur la durée du mandat présidentiel ramené à six ans mais ne pouvant être renouvelé. La limitation dans la durée des mandats nationaux (2 mandats) ou une véritable décentralisation de toutes les compétences non régaliennes de l’État sont aussi à envisager.

Réalisé la veille de la nomination de François Bayrou à Matignon, le sondage montre également le peu d’enthousiasme provoqué par son profil, y compris auprès des sympathisants du bloc central constitué de Renaissance, du MoDem, de l’UDI et des LR. Seulement 48 % se disaient être en “adhésion” avec lui, le 12 décembre. Loin derrière les 67 % d’opinions favorables de Michel Barnier au même moment… Or on sait ce qui est arrivé à se dernier. L’histoire n’est qu’un éternel recommencement. La VI° République sera ou le chaos s’installera.

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Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    En 1958 alors que la Troisième République, devenue reine des « renversement de cabinets » et qui tirait une langue longue de Dunkerque à Tamanrasset, il a fallu voter pour une nouvelle constitution. Les choses étant ce qu’elles étaient, cette « cinquième  » s’imposait. Mais il n’aurait pas fallu qu’elle durât; ce qui fut hélas le cas. Complétement dépassée depuis longtemps, il faudrait mettre fin à la « professionnalisation » des représentants du Peuple, qui ne représentent souvent qu’eux même, ou les petites copines et copains, avec toutes les dérives que cela implique.
    La Roche Tarpéienne est trop loin du Capitole.

  2. Alain.e

    Il faut en finir avec la V république , cette espèce de monarchie déguisée , avec un Jupiter qui se prend pour le roi soleil , alors que finalement c’ est pas une foudre ce garçon .
    Arnaud Montebourg avait donc raison avant les autres , pour une VI république et contre les désindustrialisations ….
    Voila ma modeste opinion , elle compte pour du beurre évidemment , mais vu le prix du beurre , ça compte un peu.
    Cordialement.

  3. Philippe Labansat

    Ah, nous abordons enfin le nœud du problème : nos institutions !
    Quand va-t-on cesser de faire semblant de pratiquer la démocratie ?
    Perso, j’ai renoncé à participer à cette pantomime, jusqu’à ce que le pays se décide à tenter, vraiment, la démocratie.
    Chaque chose en son temps, mais il faudra réfléchir aussi aux pantomimes qui, par effet miroir, sont jouées au niveau local…

  4. faconjf

    Bonsoir,
    la spirale infernale de la Mac-ronnie et l’accélération des changements de premier sinistre. Ed Philippe 3 ans, J. Castex 2 ans, E. Borne 18 mois, Choupinet (f)Attal 7 mois, M. Bar-niais 3 mois et le dernier nommé combien ??
    La IV ème est enfoncée, la durée de vie aux manettes se réduit à vue d’œil, la solution serait une nouvelle constitution ? Élaborer une nouvelle constitution prendra des mois voir des années, est-ce la solution est-ce le bon moyen ? Nous sommes sur le point de faire naufrage et la solution serait de modifier les consignes de navigation?
    bonne soirée

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