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Le pari estival de parler proximité et sincérité

Désormais Roue Libre passe à l’heure d’été pour un mois. Chaque année le pari d’une approche plus détendue et plus légère de la vise sociale s’avère difficile puisque l’actualité avec ses absurdités, ses exagérations, ses violences, ses démesures prend toujours le pas sur la simplicité, la sincérité et la proximité. Il y a eu les « rencontres de terrasses », les « instantanés de la piste cyclable », les fêtes locales », les feuilletons et pour 2024 je vous proposerai une approche qui me tient à cœur.

Depuis des années je suis en effet persuadé que quand chacune et chacun d’entre nous en se penchant sur son passé dénichera un jour décisif pour la suite de sa vie. La série s’intitulera « Le jour où … » et concernera toutes les catégories de personnes que j’ai rencontrées ou que je pourrais rencontrer durant un mois. Ce que nous appelons le destin repose en effet sur des événements totalement imprévisible.

Ainsi l’attentat manqué contre Trump changera c’est certain l’avenir du monde. Une balle qui frôle à un ou deux millimètres le crane du candidat américain et la date du 13 juillet 2024 entrera dans l’Histoire planétaire. Dans chaque parcours, à une échelle plus modeste il y a ce que j’appelle un phénomène déclencheur qui fait basculer le cours de nos vies. Parfois c’est dans l’enfance ou l’adolescence avec des blessures douloureuses ou des moments chanceux incroyables. Le plus dur c’est de l’identifier et de le hiérarchiser par rapport à beaucoup d’autres . Souvent une rencontre bouleverse aussi les repères et les références.

Ce qui m’a toujours frappé c’est que nous avons bien du mal à prendre conscience de ce rendez-vous et de le formuler. Certaines personnes le gardent secret et d’autres au bout d’une réflexion rapide vous racontent une part plus ou moins longue de ce qui a représenté un basculement essentiel. Très rarement dans les discussions on apprend rien car ces épisodes relèvent de l’intime. Il faut savoir ne pas insister. Le long fleuve tranquille n’existe pourtant pas. Je tenterai au hasard des rencontres de trouver une entrée dans le cours des existences quitte à changer les prénoms.

L’ordinaire n’intéresse plus grand monde. Ce mépris pour ce qui constitue une histoire se retrouve dans les médias qui ont pris leurs distances avec tout ce quI relève du local ou de l’individuel. La proximité regorge pourtant d’initiatives inspirantes et de femmes et d’hommes hors du commun. La presse quotidienne régionale a par exemple tiré un trait sur cette médiatisation de la réussite, du bonheur, de l’ordinaire bienfaisant grâce à des valeurs basiques désormais réputées ringardes.

On ne se connaît plus, on ne s’apprécie plus, on ne se comprend plus et le rôle médiatique essentiel du lien social a disparu. La valorisation du « local » a été supprimée. Nous sommes entrés dans le « micro-trottoir », « la caméra dissimulée », « les visages floutés », les « voix déformées » et la rabâchage d’événements lointains anxiogènes ou réputés exemplaires. La civilisation de la baleine à bosse a remplacé celle du ropuge-gorge. Une grande partie de la population se sent sans intérêt. J’ai maintenant cinquante ans de « journalisme » direct ou indirect derrière moi et je peux attester de cette triste réalité. 

Si l’on prend l’exemple du football en 1964 alors que je débutais au sein de l’équipe fanion du CA Créonnais il y avait un article même succint sur chaque match et des informations sur le club chaque semaine dans le quotidien Sud-Ouest. Soixante ans plus tard vous ne trouverez rien sur le même niveau que celui du CAC d’antan. J’ai des centaines et des centaines d’articles sur cette richesse du football amateur.  Plus aucune attention, aucun petit focus sur leurs difficultés, leurs réussites et leurs efforts pour que vivent le foot des villages. Cette situation est identique dans tous les domaines, que ce soit culturel, social ou simplement humain.

Plus que jamais il faudrait pourtant être attentif aux autres. Les accepter tel qu’ils sont. Les aider à partager, à se rencontrer, à s’exprimer, à appartenir à une collectivité, à se détacher du matraquage télévisuel qui constituent des priorités. Une tâche ingrate et désespérante car l’exceptionnel ressemble à la lampe des nuits d’été qui attirent inexorablement les phalènes ou les autres insectes. Pour ma part je vais tenter de vous persuader encore entre le 15 juillet et le 16 août que le bonheur se trouve dans ce qui paraît « ordinaire » et qui ne l’est surtout pas.

Si vous voulez me confier votre « jour où » les espaces de Roue Libre vous son ouverts. Peu importe la longueur du texte. Je m’engage à le publier avec ou sans identification selon votre souhait. Envoyez le sur jmdarmian@club-internet.fr… ou contactez-moi je l’écrirai en votre nom… Allez chiche.

RTL sous la houlette de Laurent Marsick diffuse cet été une série intitulée le jour où avec des moments privilégiés de personnalités entre 7 h et 8 h.

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En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian

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Cet article a 3 commentaires

  1. François

    Bonjour J-M !
    Ben dion ! Comme vacances … politiques, nous entrons dans un séminaire …psychanalytique !  Quel saut vers l’inconnu …connu ! ! !
    Iras-tu jusqu’à rebaptiser « Roue libre » par « Le Divan » … de J-MD  ? ? ?
    Alors, Mesdames Messieurs, étendons nous sur notre clavier ( !!) et confions nous à notre écrivain-toubib !
    J’attire votre attention sur le fait que la consultation est gratuite ( j’espère ! ! ), donc oubliez votre C.B. et votre carte vitale : il n’a pas obtenu de sabot mais … peut-être … une médaille d’or ? … ! Lestanguet a du rab.
    En souriant,
    Amicalement.

  2. lauré Garralaga Lataste

    Laurita
    Ma vie est un roman…
    La preuve… ?
    Le 15 12 1938, mes parents quittent Barcelone et partent à pied vers la frontière où ils arrivent le 22 janvier 1939; après avoir
    survécus aux bombardement et mitraillages des routes par les aviations allemande et italienne ! Ma première chance ? Avoir survécu à ces mitraillages ! Le 07 février 1939, je viens au monde  » saine et sauve » !

    à suivre…

  3. Alain.e

    Pou moi , ce sera le Paris estival , monté à la capitale , je n’ envisage pas de baignade dans la seine , pas de mise en scène , je laisse cela à Amélie et Anne .
    Pour les moments déclencheurs qui changent et modifient le cours de sa vie , pour ces moments clés , j’ en ai un trousseau , comme beaucoup de personnes évidemment .
    C’ est par deux courriers de la poste que ma mère m’ annonçaient être reçu à deux concours le même jour , et que ma vie allait prendre un autre tour….. de France .
    J ‘allais quitter ma commune et ses environs .
    Cordialement.

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