Les amateurs de spectacle sportif de haut niveau ont eu en moins d’une semaine l’opportunité de regarder deux clubs français évoluer en demi-finale des clubs champions de leur spécialité. Le Stade Toulousain pour le rugby et le Paris Saint-Germain pour le football. Le contraste dans la mentalité et plus encore le comportement des deux équipes et de leurs « vedettes » ont été on ne put plus différents. Le résultat aussi d’ailleurs. Le plaisir pris par le téléspectateur ne souffre aucune comparaison tellement la suffisance manifeste, la mollesse méprisante, la maladresse calamiteuse des footballeurs a souffert face à la modestie agissante, à l’enthousiasme ravageur ou à la vista rafraîchissante des rugbymen. Sauf à être un fanatique décérébré du PSG le match face aux Allemands du Borussia a été une sinécure caricaturale de ce que le monde du pétrodollars produit quand il déverse inconsidérément ses fonds dans le football.
Sous la houlette de Luis Henrique les champions de France ont pêché comme souvent par orgueil. Emberlificotés dans des considérations tactiques changeantes ils ont simplement manqué de cette envie de gagner qui a transpiré tout au long de la rencontre dans la cité rose. Toute la première mi-temps un Mbappé transparent et d’un niveau de joueur candidat au ballon de plomb tellement il a paru à court de condition physique. Aucune explosivité, aucune réelle motivation, un regard hagard après chaque ratage. Quel contraste avec un Dupont tonitruant, tranchant, habile, décisif et surtout omniprésent pour conduire ses troupes à la victoire !
Ce face à face décalé dans le temps entre deux sportifs illustrant les deux premiers sports collectifs français sert de révélateur sur la valeur morale des deux protagonistes. Depuis des mois, Mbappé traîne sa richesse comme un boulet. Il n’a jamais justifié ses saisons antérieures et il est évident qu’i a la tête ailleurs. Si hier soir il a regardé l’autre demi-finale de la Ligue des Champions et s’il prend la direction de Madrid il a bien du souci à se faire car Vinicius a crevé l’écran par son dynamisme et sa motivation. Il n’y a pas photo sur le niveau des deux prétendants au flanc gauche de la Maison Blanche.
Toulouse n’a jamais relâché ses efforts, a redressé la tête après chaque coup du sort ou chaque réaction du camp anglais, a joué pour gagner avec un enthousiasme collectif qui prend aux tripes. Pratiquant un football imprécis et stérile les Parisiens psychologiquement persuadés qu’il leur suffirait de jouer pour gagner tellement leur talent était établi. Une belle leçon de réalisme les attendait à l’arrivée. Pas un joueur du Parc où il n’y a des Princes que pour ceux qui ont les yeux de Chimène (Vitinha et Marquinhos peut-être), n’a affiché le niveau d’un finaliste d’une compétition européenne. Ils ont dix minutes à leur actif et encore. Autour d’un Dupont étincelant, d’un Cros omniprésent, d’un Mauvaka époustouflant les Stadistes poussés par un public au cœur aussi gros que ses favoris, ont donné une leçon de confiance, de fierté et de ténacité.
Les troupes qataries ont témoigné d’une véritable flemme olympique et ont été logiquement allumés par tout ce que la France et l’Europe comptent comme critiques spécialisés ou « ordinaires ». Il est vrai que lorsque l’on a le privilège de s’offrir la victoire du Real, vingt-quatre heures plus tard, on se demande quel titulaire du PSG aurait le privilège d’intégrer la formation des finalistes. Les milliards venus du Golfe ne parviendront jamais à donner une âme à une équipe de mercenaires n’intégrant pas l’esprit club. Ancelotti verra sa sixième finale. Trois Français la disputeront pour la première fois. Leur capitaine en Bleu attendra encore.
Les Toulousains ne partiront pas favoris face au Leinster. C’est probablement leur chance. Au rugby la stratégie repose seulement sur l’ardeur au combat. Luis Henrique touché par un « melonite » aiguë n’a pas grand-chose de commun avec ce principe essentiel dans le sport. Dans le fond, c’est mieux ainsi. Il reste pour lui l’Arabie saoudite avec quelques-uns des vedettes qui ainsi rêveront du « ballon de sable » qui est réservé aux briseurs de rêve. Mais je deviens un adepte de la « Real poltique » et je ne ne vois plus que la « vie en rose ».
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Quelle jolie conclusion, Jean-Marie, que je vais m’empresser de glisser dans mon ana (sans r à la fin) personnel. Foot et rugby ne sont pas la tasse de thé de tes plus fidèles « followers », mais ce n’est pas grave puisque vient de sonner l’heure de l’apéro… Anisé, pour saluer à notre façon l’arrivée de la flamme olympique sur la Canebière.
Amitiés sportives.