Probablement jamais le fameux proverbe chinois voulant que « quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt… » n’a jamais été aussi utile en politique française. Ce détournement de l’attention citoyenne pour des sujets subalternes vire à la stratégie permanente grâce à la complicité médiatique de grands supports spécialisés dans l’exploitation du moindre brin d’information dont se repaît l’opinion dominante. Il faut absolument dénicher un événement n’ayant aucun lien avec les vrais problèmes du pays, le monter en épingle et ainsi éviter que l’électorat s’intéresse aux vrais difficultés actuelles ou à venir. Comme le principal vecteur de cette stratégie reste l’audiovisuel maîtrisé par des comparses fortunés, la lune paraît s’éloigner chaque jour un peu plus.
Les faits divers qui ont toujours existé constituent un réservoir inépuisable pour conduire le « grand » public à se forger des convictions conformes à ce que l’on souhaite lui inculquer. Bien évidemment ce n’est pas de la « propagande », du moins pas encore, mais de la répétition d’imprégnation. Malheur aux rédactions qui tentent d’expliquer, de disséquer, de révéler, de hiérarchiser véritablement l’information, elles sont condamnées à perdre des lecteurs, des auditeurs ou des téléspectateurs ou à stagner dans le meilleur des cas. La « papier » n’a qu’un avenir économique limité puisqu’il nécessite un effort pour en découvrir le contenu. Un « truc » qui n’est plus à la mode.
Le second filon de cette tendance au « rideau de fumée » informationnel se niche dans la création de polémiques sans intérêt mais destinées à mobiliser l’attention en exacerbant le comportement de supporter. Il fut une époque où les combats de catch télévisés occupaient les soirées des Français. Il y avait toujours un bon (l’Ange blanc par exemple) et un mauvais (le bourreau de Béthune) et les commentateurs savaient que le premier qui portait les espoirs de la France populaire, finirait par l’emporter. La vogue des Westerns films tout aussi binaires compléta durant des décennies ce besoin de faux combats dont le seul intérêt réside dans la fin… heureuse. Nous sommes dans le catch politicien.
Quand les fameux « clashs » ou les phrases « assassines » ne sont pas suffisantes pour dissimuler l’essentiel il est de bon ton de les créer. Depuis une semaine le Président surfe par exemple sur l’ambiguïté de sa phrase relative à l’envoi de soldats porteurs d’une écusson tricolore en Ukraine. Personne ne lui pose la moindre question, pas plus qu’au Premier de ses ministres, sur la situation réelle du pays avec ses gouffres financiers et ses montagnes de dettes… La situation se dégrade certes lentement pour le moment mais de manière inexorable dans tous les secteurs.
Il y a eu le vote inutile sur l’accord bilatéral déjà signé avec l’Ukraine qui a meublé une semaine, la polémique raciste autour de Aya Nakamura, bien évidemment le résultat des élections en Russie précédé d’une éclaircie bénéfique fournie par la victoire des Bleus sur les Anglais. On m’a appris que quand l’on doit annoncer une mauvaise nouvelle il est habile de le faire durant un week-end du tournoi de rugby ou un grand match… Elle passe quasiment inaperçue. C’est exactement ce qu’a tenté et réussi Le Maire de Bercy ! Il y aura demain la présence de Mbappé aux jeux olympiques (dont désormais le gouvernement se charge) et une belle controverse religieuse et politicienne autour de la fin de vie… Pour le reste on le découvrira à la rentrée qui risque d’être la pire de ce nouveau siècle !
Jusqu’aux élections européennes les cellules de communication des lieux de pouvoir inventeront des sujets superficiels ou sociétaux. Si elles manquent d’imagination les « nègres » des plateaux télévisés le feront pour elles. Bien rémunérés ils se taillent une notoriété et améliorent leur quotidien ou leur retraite en multipliant avis sentencieux, provocations, querelles et victimisations salvatrices moralement. Ces pratiques s’accélèrent malheureusement aussi à tous les étages de la vie sociale. Comment donc intéresser à la vie démocratique reposant sur le débat argumenté, la confrontation d’idées, la proposition plutôt qu’à la critique absurde ? Une gageure que plus perssonne ne tente.
Bien entendu les réseaux sociaux accentuent ce phénomène du superficiel, de l’éphémère, du dérisoire. Le chef d’état-major des armées, le général Thierry Burkhard, a soutenu devant les Parlementaires que « l’environnement stratégique global » était « caractérisé par un mouvement de désalignement, balisé par quatre marqueurs principaux ». Parmi ceux-ci, il a parlé de sujets essentiels comme en premier le dérèglement climatique (sic), dont les effets auront une importance croissante dans les années à venir, ainsi qu’une « manœuvre de désoccidentalisation », qui vise à contester les « acquis de l’ordre actuel » et donc à créer un « ordre alternatif ».
Les deux autres marqueurs soulevés par le général Burkhard sont la « dynamique de la force » et la « puissance de l’information », lesquelles peuvent être complementaires, dans la mesure où la guerre se développe aussi dans les champs immatériels, comme le cyber. D’ailleurs, le Chef opérationnel des Armées a parlé « d’arme informationnelle » à ce sujet. Il renvoie au concept de « guerre cognitive » qui viserait à manipuler des groupes d’individus afin d’obtenir un effet tactique, voire stratégique quand l’objectif est de déstabiliser un pays sur le long terme. Respect mon général… il faudrait que vous alliez l’expliquer à TF1 à 20 heures ou sur CNews toute la jouréne !
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« Bien évidemment ce n’est pas de la « propagande »
Oh que si !
Depuis quelque temps je m’amusais (sic) en regardant et écoutant les infos sur les étranges lucarnes : la 6, puis la Une, et Arte(enregistré) lequel des « Principe élémentaire de propagande » , était utilisé& par la bavarde ou le bavard de service (Principes Élémentaires de Propagande de Guerre utilisables en cas de guerre froide, chaude ou tiède. Annie Morelli éditions Aden édition réactualisée en 2023.)
Je me suis lassé d l’exercice, et ne regarde que le résumé de la 6, les autres chaînes se contentant de gloser sur les mêmes sujets sans rien ajouter d’intéressant..
« une belle controverse religieuse et politicienne autour de la fin de vie… »
Si par malheur, notre stratège en barboteuse met ses projets picrocholiens à exécution, il est à craindre que la controverse au sujet de la fin de vie de l’Humanité soit réglé de façon drastique et définitive.
« le général Thierry Burkhard, » un général sans particule, ça ne fait pas sérieux ! Ça ne serait pas plutôt le général Hubert Bonisseur de la Bath(célèbre personnage d’OSS 117) qui s’écoute parler ? Ce discours me rappelle furieusement cet apophtegme(ou cet aphorisme, au choix) irrévérencieux de Pierre Dac :
« Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir. «
Bonjour,
nous nous trouvons à la croisée des chemins, le vieux monde occidental après cinq siècles de suprématie se collapse comme une bulle de vapeur sous la pression. La population occidentale est estimée à 950 millions d’individus dans sa définition la plus restreinte (Europe catholique et protestante, Amérique septentrionale et Australasie) fait face à 7 milliards de personnes qui prennent conscience des abus – le mot est faible- des occidentaux. La « magnifique » civilisation que l’on baptise abusivement de « judéo-chrétienne » est responsable du pillage des ressources de la planète au prétexte que de toute manière les pays exploités n’en faisait rien. L’orgie de consommation de l’occident a véritablement débuté à la fin du XIX ème siècle en s’appuyant sur le sabre et le goupillon puis par les relais de l’éducation et de la culture des élites locales soigneusement sélectionnées pour leur obéissance et leur corruption.
Il aura fallu moins d’un siècle pour dévisser les statues du colonialisme, les deux guerres mondiales voulues par l’occident ont mobilisé les ressources humaines des colonisés (et des citoyens « ordinaires » occidentaux) pour servir de chair à canon. Le retour des héros avec leurs récits des atrocités vécues sans aucune reconnaissance des occidentaux ont cristallisé les injustices nourrissant les révoltes dans les colonies .
Le sabre et le goupillon ont échoué et la décolonisation s’est installée dans le paysage du monde.
Aujourd’hui, pour zoommer sur la France en particulier, le « vrai » pouvoir ne peut plus s’appuyer sur les églises désertées il lui faut donc obtenir le consentement des masses par les merdias et la contrainte politico-judiciaire. Les merdias, aux mains de l’oligarchie, sont conscients de l’abus de confiance permanent qu’ils exercent , mettent en place une vérité officielle que les politiques renforcent par un arsenal judiciaire.
Il faut à tout prix que le système financier continue de fonctionner pour alimenter les ogres de la finance mondiale. Le refus de vendre les ressources naturelles à vil prix conduit à l’inflation que nous connaissons, les remèdes d’autrefois (saignare purgare clysterium donare) sont appliqués au peuple en épargnant les nantis. Le mécontentement gronde et le précieux pouvoir merdiatique ne suffit plus, il faut avoir recours à la contrainte policière et judiciaire. Après le sabre et le goupillon vient maintenant la matraque et les lois d’exception. Si la méthode devient insuffisante il faudra monter d’un nouveau palier. Ce palier consiste à fédérer le peuple pour lui faire payer avec son sang la facture laissée par les oligarques, il ne reste que l’arme ultime du grand Satan désigné auquel il faut faire la guerre.
Nous tous portons l’immense responsabilité du laisser dire et laisser faire qui nous conduira vers des drames insondables.
« Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire. » Albert Einstein
Nous devons, pour sauver l’avenir de nos descendants, nous mobiliser pour dire NON.
Bonne journée
Une petite vidéo en incise sur les sujets du jour https://invidious.fdn.fr/watch?v=-4BVFeJgwzc
Thomas Porcher économiste analyse la politique du Méprisant « PARLER DE L’UKRAINE POUR FAIRE OUBLIER TOUT LE RESTE ».
Porcher a semble-t-il pris ses distances avec la détestable tête de liste Parti socialiste et de Place publique Raphaël Glucksmann.
Député européen, chef de la délégation française du groupe S&D (centre-gauche)
Glucksmann, le prince consort de la star Merdiatique Salamé, est porté aux nues par les merdias. C’est oublier un peu vite sa contribution de père Joseph auprès du dictateur Mikheil Saakachvili, président de la Géorgie, de 2009 à 2012. C’est oublier aussi qu’il a épousé en 2012 Eka Zgouladze, vice-ministre de l’Intérieur de Géorgie (2005-2012), puis vice-ministre de l’Intérieur de l’Ukraine (2014-2016). Ce n’est un secret pour personne que Saakachvili et Zgouladze ont été exfiltrés de Géorgie par la CIA pour les parachuter en Ukraine. C’est le président Petro Porochenko qui leur a déroulé le tapis bleu et Jaune.
Tous ces faits sont vérifiables sur la toile… Complotiste sort de ce corps!!!!
Quand je lis l’éditorial du jour dans « Roue Libre » et les commentaires éclairés de J.J. et facon jf, je me dis que tout a été dit. Le voilà notre triumvirat de l’an 2024 ap. J.-C. 1, 2, 3, partez! Je m’adresse là aux chaînes télé connus de tout un chacun, ne préférant pas m’étendre sur les numéros qui suivent.
Un sacré triumvirat que l’on identifierait à César, Crassus et Pompée (60 ans av. J.-C.) des temps modernes même si Antoine, Lépide et Octavien se sont glissés dans l’intervalle!
Ave les gars!
@ Christian
loin de la colonne de Pompée à Alexandrie où j’étais en janvier, quelques infos sur ce que l’on reproche au tandem Saakashvilii Glucksmann et accessoirement sous les encouragements de BHL
https://www.les-crises.fr/mikhail-saakachvili-le-despote-georgien-devenu-apatride/
Pour revenir aux Romains où votre humour nous a expédié comme la machine à remonter le temps. Lors de la mort de Crassus en 53 av. J.-C., Pompée et César entrent en conflit ce qui conduit à la guerre civile qui éclate en 49, et en dépit de l’opposition de Caton, inquiet de son influence grandissante dans les affaires de l’État, la majorité des sénateurs se range derrière lui et déclare César ennemi public. Après une campagne difficile en Grèce en 48 contre les forces de César, qui se termine par sa défaite lors de la bataille de Pharsale, Pompée se réfugie en Égypte, où il est assassiné sur l’ordre de Ptolémée XIII, sur la plage de Péluse le 28 septembre 48. Lors de la mort de Crassus en 53 av. J.-C., Pompée et César entrent en conflit ce qui conduit à la guerre civile qui éclate en 49, et en dépit de l’opposition de Caton, inquiet de son influence grandissante dans les affaires de l’État, la majorité des sénateurs se range derrière lui et déclare César ennemi public. Après une campagne difficile en Grèce en 48 contre les forces de César, qui se termine par sa défaite lors de la bataille de Pharsale, Pompée se réfugie en Égypte, où il est assassiné sur l’ordre de Ptolémée XIII, sur la plage de Péluse le 28 septembre 48. Pompée, dont la carrière fut si brillante, ne méritait pas une fin aussi ignominieuse. Son cadavre ruisselant de sang chaud fut jeté sur le rivage. Achillas lui trancha la tête. L’Égyptien Ptolémée XIII pensait tenir entre ses mains un précieux trophée : le crâne d’un des plus grands tacticiens que Rome avait enfantés. Les assassins se prenaient pour de plus grands stratèges que leur victime. Ils pensaient gagner ainsi les faveurs de César. Loin de produire l’effet escompté, le trépas de Pompée engendra une guerre dont César sorti vainqueur. Ptolémée XIII prend la fuite mais se noie, semble-t-il accidentellement, le 15 janvier -47 près du village d’Alqam. Ptolémée XIV, époux et associé de Cléopâtre, lui succède.
On savait s’amuser en ce temps là !
nota: Une inscription grecque sur la base de la colonne dite de Pompée montre qu’elle fut érigée non pas en l’honneur de Pompée, mais de l’empereur Dioclétien, vainqueur d’Achillée tyran d’Égypte en 296.
L’ensemble, en granit rouge poli, mesure 30 m de haut. Deux sphinx retrouvés à proximité l’encadrent. Les fouilles ont montré que cette colonne appartenait à un Sérapeum (sanctuaire dédié à Sérapis) où l’on a localisé une annexe de la grande bibliothèque partiellement brûlée en 48 avant J.-C. lors du siège de César.
A facon jf.
Merci m’sieur. J’raconterai ça à mon instit’, M. Darmian. J’suis en train de lire son dernier livre. Rien qu’le titre est sympa.