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La soupape de la cocotte minute siffle dangereusement

Le choix de la période pour augmenter le nombre de trimestres pour percevoir sa pension et pour fixer l’âge à partir duquel il sera possible de se retirer du monde du travail dénote la méconnaissance totale du pouvoir des réalités du pays. L’erreur risque de se payer cash dans quelques semaines. L’annonce de ce texte a, pour beaucoup de Françaises et de Français des allures de provocation. La volonté de débattre qui doit être celle des ministres, des députés de la majorité minoritaire ne parviendra pas à sauver du rejet la réforme.

D’abord depuis l’élection présidentielle à laquelle les tenants de l’extension de la durée du travail font référence, le pays a été secoué par des évolutions imprévues. Toutes concourent à peser sur le moral de la très grande majorité des classes moyennes. La morosité a largement progressé. Elle avait été mise en veilleuse le temps des fêtes de fin d’année qui, cahin-caha s’était pas trop mal passé.

Désormais la réalité du quotidien revient avec une inflation qui ne cesse de grandir. Tous les efforts pour en masquer les effets qui ont accentué fin 2022 la dégradation financière des comptes publics. La valse des étiquettes entre chaque jour davantage dans les esprits.

Quand l’avenir immédiat se bouche et que les perspectives annoncées ne permettent pas d’espérer une amélioration à long terme, plus aucun argument n’est perçu. Or comme le gouvernement a bâti toute sa stratégie de redressement sur une croissance reposant sur la consommation rien ne s’améliorera dans les prochains mois. L’essentiel des ressources prévues repose sur la TVA et les taxes en tous genres qui constituent des impôts indirects particulièrement injustes. La part prélevée par l’État va progresser sauf si le faiblesse du moral limite les investissements de ceux qui peuvent les faire.

Si le recours aux énergies diverses baisse, ce n’est pas par conviction écologique mais simplement pour anticiper des factures qui rongeront le pouvoir d’achat. Tous les commerçants avouent que les achats diminuent et que l’on se procure l’essentiel avec la recherche des prix bas pour un nombre accru d’acheteuses. Le bio en paie les pots cassés. La viande, le fromage, les fruits, les pâtisseries et plus encore le poisson rencontrent de moins en moins de clients. Le fameux panier moyen diminue en volume mais pas en prix en raison de l’inflation.

Si l’on est observateur en allant faire ses courses dans une grande surface on constaté que l’on trouve de plus en plus de produits « accessoires » mis dans le chariot et abandonné aux hasard des rayons en approchant de la caisse. Ayant été conditionnés pour se laisser aller à des achats impulsifs les consommateurs avancent derrière le chariot avec une liste en mains. Cette inquiétude de ne pas pouvoir par le fruit de son travail accéder à ce que l’on pense indispensable rend inaudible des exigences d’efforts supplémentaires. 

La crainte du très court terme, la vie incertaine au jour le jour, la menace de la pandémie, les aléas de la mobilité ne cesse d’aggraver une défiance rendant les promesses mêmes les plus sincères absolument sans effets. Ce blocage sur le curseur « tempête froide » a été mésestimé par le pouvoir. Il suffit d’écouter pour en être conscient. Les manifestations massives (surtout en « province » dans des départements macronistes ou dans toutes les villes) ressemblent à la soupape d’une cocotte minute. Pourtant elles n’ont pas encore accueilli les mécontents silencieux. Ils existent et ce sont eux les plus « dangereux » ! 

Corsetés dans des conditions de travail exigeantes, sans cesse contraints de s’adapter, déçus par l’insécurité sociale induite par le système des primes la très grande majorité des salariés s’était tournée vers les conditions de vie hors boulot. Elles se détériorent et ne correspondent plus aux espérances. On est parti par exemple loin des métropoles pour jouir de la nature et on se retrouve confronté au surcoût énorme du trajet pendulaire domicile-travail. Pour peu que les emprunts aient été réalisée taux variables et que le chauffage soit électrique et la lassitude s’installe. La réforme des droits à pension devient alors « la goutte qui fait déborder le vase aux larmes » ou qui plonge dans la résignation.

Les syndicats ont démontré qu’ils avaient réussi à récupérer un mécontentement latent. Ils savent que leur ennemi sera le pourrissement du combat et l’enlisement dans une « guerre des tranchées » qui les affaiblirait. Ils mettent le siège autour d’un Parlement déjà sur la défensive. Leur démonstration va rendre quelques députés LR ou même de la majorité minoritaire moins sûrs d’eux. Le premier trimestre de 2023 s’annonce mouvementé mais quel que soit l’issue le pouvoir actuel en sortira très, très mal en point.

Cet article a 18 commentaires

  1. J.J.

    Notre condottiere au petit pied, parti faire le matamore chez les Ibères oublie qu’il a été élu, dans un scrutin hasardeux, par une minorité qui a voté, non pour lui pour la plupart des participants, mais contre autre chose, un vote par défaut, élection légale, certes mais aucune légitimité, à l’Assemblée nationale non plus.
    Et on fait « comme si », 49/3 en tête, mais la colère est mauvaise conseillère et ce petit jeu pourrait devenir dangereux. Le petit bonhomme en a-t-il conscience ?

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon ami (qui le restera malgré ce texte  » pour rester soft, sur les Ibères…  »
      Quand on ignore pourquoi on vote, il ne faut pas s’étonner que… le boomerang vous  » pète à la gueule »…!

      1. J.J.

        Pourquoi s’offusquer à propos d’Ibères ? C’est loin d’être péjoratif.
        Je revendique bien mon origine celte, et de gaulois réfractaire (très lointaine…) et même mes racines Arvernes.
        En fait, à part mes ancêtres charentais, périgourdins et auvergnats, je ne sais pas grand chose, sinon que les autres venaient probablement d’Afrique, vagues parents de Lucy (in the sky, with diamonds ….)

  2. Baillet Gilles

    Cette réforme nous interdit l’accès à la retraite. Elle aggrave les précédentes qui déjà nous amenaient à travailler autour de 68 ans pour avoir une retraite à taux pleins. Quand on a fait des études longues jusqu’à 25-27 ans, avec la réforme Macron, on doit travailler jusqu’à 70 ans dans des conditions qui ne cessent de se dégrader sous l’effet d’autres réformes du marché du travail, de l’éducation etc… Quand on en aura plein le cul de travailler et de souffrir au travail, on démissionnera. C’est pour cela que bon nombre de salariés aujourd’hui calculent un plan b pour mettre de l’argent de côté ou se dégager un revenu en refaisant des appartements. Ce qui garantit des loyers et donc des revenus pour la retraite. Chacun pour soi et sauve qui peut… Le contraire du système solidaire mis en place en France en 1945…

    1. Lecomte Pascal

      Bonjour
      je ne suis pas tout à fait d’accord avec votre argument « on doit travailler jusqu’à 70 ans ». C’est sûrement très vrai pour ceux qui font des études longues et qui ensuite n’atteignent pas des salaires élevés. Mais pour d’autres qui accèdent, grâce à leurs études, à des revenus élevés voire très supérieurs à la moyenne, ils ont des moyens multiples (dont l’immobilier, comme vous le précisez) de prévoir un niveau de retraite suffisant pour partir avant 70 ans. C’est bien pour ceux qui ne peuvent pas envisager un plan B qu’il faut se battre, mais attention à ne pas mettre tout le monde dans le même panier…bonne journée

      1. J.J.

        Mais pour d’autres qui accèdent, grâce à leurs études, à des revenus élevés voire très supérieurs à la moyenne, ils ont des moyens multiples (dont l’immobilier,…
        « C’est bien vrai » , comme disait la mère Denis, mais ça ne concerne qu’une infime partie de la population qui a pu se faire payer des études longues, des « bourgeois » (sic) déjà nantis.

      2. baillet Gilles

        Non il n’y a pas que des « bourgeois » qui achètent des appartements pourris pour les retaper et les louer.

    2. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon ami Gilles…
      Une petite nuance…
      « Quand on en aura plein le cul de travailler et de souffrir au travail, on…  »
      sera mort !

  3. christian grené

    Bonjour Jean-Marie. Comme si la neige n’y avait pas suffi, c’est avec la pelle de détresse que je t’écris pour te dire que je suis en panne des sens. Plus une goutte d’encre dans le réservoir de mon Lenovo-Ideapad 330. Heureusement, j’ai une « Roue Libre » à bord qui me permet d’attendre. Je me suis régalé à la lecture des derniers épisodes et j’attends avec impatience le compte-rendu de ce match qui s’est déroulé la nuit dernière devant une maigre assistance opposant Olivier Faure à Nicolas Mayer-Rossignol. On connait tous le perdant…

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon ami christian…
      Message codé transmis à un autre… « les Français parlent aux Français… »
      Malgré ma « Roue Libre » qui, à moi aussi me permet d’attendre, je t’annonce qu’il convient que tu réserves tes forces de lecture… pour bientôt !

    2. facon jf

      @Christian
      Je note que Nicolas Mayer-Rossignol maire de Rouen et Président de la Métropole Rouen Normandie dirige les 2 entités avec les égologistes.
      Le maire bobo de Rouen à mis en place une ZFE que l’on peut traduire par Zone de Favoritisme et d’Exclusion en septembre dernier. Il en résulte que les travailleurs pauvres qui ne peuvent pas acquérir un véhicule récent classé jusqu’à vignette 3 sont exclus de la ZFE. Pour quelqu’un qui souhaite diriger le parti Faux-cialiste on pourrait rêver meilleure image…
      L’ironie du sort s’est glissé dans l’actualité, en effet à Rouen on ne peut pas accéder en ville avec un diesel de plus de 15 ans. En revanche un entrepôt de 24 000 m2 contenant des batteries au lithium et des pneus peut brûler sans générer AUCUNE POLLUTION !!
      Vous n’y pensez pas, déclarer que les batteries au lithium puissent être dangereuses voila qui pourrait traumatiser les bobos écolos qui le soutiennent. Je me marre ( Coluche )

  4. Alain.e

    Je n’ aime pas piétiner , je n’ aime pas la pluie , je n’ aime pas les slogans de manif,
    je n’ aime pas la foule et le panurgisme , et pourtant hier j’ ai défilé contre cette réforme des retraites .
    c’ est dire si ça va mal …
    Alors ,moi , jeune retraité d’ un régime particulier avec une pension très correcte , j’ étais dans la rue par altruisme , une qualité qui se perd chez beaucoup malheureusement .
    J’ y retournerai le 31 janvier .
    Cordialement.

    1. Laure Garralaga Lataste

      @ à mon ami Alain…
      Combien fut dure la longue… marche, car vous étiez heureusement nombreux ! Mon absence s’explique par mon âge… dont l’adage reste : « qui veut voyager loin, ménage sa monture ! « 

  5. facon jf

    Bonjour,
    le mot du jour est sans doute « incertitude », incertitude entre l’immédiat de la faim du mois et la fin du moi extrêmité du bout de la vie concluant une possible retraite.
    Incertitude devant une inflation qui ronge goulûment le pouvoir d’achat principalement des économiquement faibles, c’est la faim du mois qui s’avance de plus en plus tôt.
    Incertitude sur la transition énergétique et écologique bigrement inflationniste puisque tout ce que nous faisons va coûter toujours plus cher pour être mieux isolés, plus écologique, plus respectueux, plus soutenable.
    Incertitude sur l’étendue du conflit Ukrainien qui nous entraîne dans une spirale vers un conflit généralisé remettant TOUT en cause.
    Incertitude sur l’avenir de la période succédant à la période  » active » que l’on nomme retraite.
    Incertitude sur l’avenir économique de la France avec son endettement de 3 000 milliards d’€ dans un contexte d’augmentation des taux.
    MAIS alors pourquoi allumer la mèche ? La réponse se trouve en page 11 du PLF 2023 ( Projet de Loi de Finances) je cite:  » Les administrations de sécurité sociale participeront à la maîtrise de l’évolution des dépenses, permise notamment par la réforme des retraites, la réforme de l’assurance chômage favorisant le plein emploi et la maîtrise des dépenses de santé . Les collectivités locales seront également associées à cette maîtrise des dépenses, : avec un objectif de réduction de −0,5 % en volume chaque année leurs dépenses de fonctionnement. »
    Donc c’est pour réduire la dette ?? Et bien non !! le PLF précise:  » Cette maîtrise de la dépense permettra, sans remettre en cause l’objectif de normalisation des comptes publics, de poursuivre la stratégie de baisses des prélèvements obligatoires engagée sous le mandat précédent afin de soutenir le pouvoir d’achat des Français et la compétitivité des entreprises… Notamment avec la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) sur deux ans, portée par le projet de loi de finances pour 2023. »
    La seule certitude qui se dégage c’est que les grands mamamouchis qui nous dirigent veulent faire porter les allégements fiscaux du budget national sur le budget social.
    Ce qui se traduira par une baisse des pensions ( réforme des retraites); une réduction des droits au chômage ( réforme de l’assurance chômage); une réduction des remboursements maladie ( ONDAM Objectif National des Dépenses d’Assurance Maladie); un appauvrissement des collectivités territoriales.
    Résultat attendu par les penseurs de Mac qui ne sait rien (mais sans le dire au peuple), rejoindre le taux de 16% de retraités pauvres des 27 pays de l’UE alors que la France bénéficie d’un taux de pauvreté des personnes âgées de plus de 65 ans parmi les plus faibles d’Europe : environ 8 % dans notre pays.
    Par quel mécanisme on y parvient? Facile, on retarde le départ à la retraite, on réduit le temps rémunéré au chômage ce qui conduit les travailleurs âgés rejeté par le système à pointer au RSA ce qui aura pour effet de réduire encore les trimestres cotisés. Reste plus qu’à faire travailler gratuitement les  » assistés » au RSA; mais en fait c’est déjà dans le tuyau !!

    Heureusement le PLF 2023 compte 254 pages, pas facile de trouver la bonne page pour le Français lambda. Et puis si il trouve on aura un plan de communication avec éléments de langage pour embrouiller tout ça. Pas question de laisser penser que les banquiers de l’UE poussent Mac-ronds dans le dos pour faire payer le « quoi qu’il en coûte » aux Français les plus pauvres. Il faut faire croire que la réforme est JUSTE, la communication est là pour masquer le hold-up sur le budget social.

    L’incertitude peut changer de camp, si et seulement si la mobilisation ne faiblit pas.

    Bonne journée

  6. facon jf

    Quelques sources de mon propos ci-dessus PLF2023 ici https://www.budget.gouv.fr/documentation/documents-budgetaires/exercice-2023/le-projet-de-loi-de-finances-et-les-documents-annexes-pour-2023
    L’excellent dossier d’ elucid ici https://elucid.media/societe/reforme-des-retraites-un-scandale-democratique/?mc_ts=crises
    en vidéo Blast : Les gros mensonges de macron pour imposer sa réforme ?
    https://youtu.be/x07Enk8z6C0
    Blast : MCKINSEY AU CANADA : LES RÉVÉLATIONS DU JOURNALISTE À L’ORIGINE DE L’AFFAIRE

    https://youtu.be/u5KuPCizV-8

  7. Laure Garralaga Lataste

    @ à mon ami facon.jf…
    C’est un joli nom … « Incertitude » !
    Mais je lui préfère… « Victoire » !

  8. François

    Bonjour !
    Tout à fait hors sujet ( je vous prie de m’excuser!) mais dans l’Actualité locale et du Vivre Ensemble … National, j’invite TOUS les lecteurs et lectrices de ce blog ainsi que leurs Ami(e)s notamment les usagers du SEMOCTOM de St Léon (33) à faire un Replay de l’émission « Envoyé spécial » du 19/01/2022 (hier soir) particulièrement le reportage « Ordures ménagères : un service public à la poubelle? » : vous avez « grandeur nature » ce qui vous attend …dans un court délai.
    Je me dois de vous avouer qu’en retraité disponible, « sur invitation de St Léon », j’ai répondu présent pour participer avec un panel de 50 purs usagers, non élus, à une réflexion en 10 séances sur l’avenir de nos déchets sauf que, sentant le piège tendu devant des candidats …candides, je me suis avalé deux heures de flash-formation sur le sujet par un référent … amateur de panachés !
    Avec mon ancienneté dans le milieu social communal et fort de mes nouvelles leçons-poubelles, je me suis retrouvé dans une assemblée où, très rapidement, un 1/3 de l’assistance a compris que des couleuvres étaient au menu. Le reste de cette assemblée étant composé de bobos écolos béni-ouioui, nous avons bataillé dur face à un conférencier-commercial nous vantant les mérites de son schéma « qui est une réussite en Charente et …en Dordogne ». Vous en avez la preuve dans le reportage !
    Le hic de l’histoire, c’est que nous arrivons devant l’application de ce projet … sur le territoire du SEMOCTOM, mitonné par les énarques de St Léon et leurs comparses (toujours au sens 2 de Larousse). Bien sur, ils vont vous dire que le panel est d’accord sauf qu’aux dernières réunions (recyclerie) à peine 15% était présent. Personnellement, je n’ai jamais apprécié la fourberie du montage.
    Aussi, confortés par le reportage que je vous réinvite à bien visionner et que l’on peut amplifier par la création assurée de dépôts sauvages dans notre verte campagne ouverte aux randonneurs (de beaux fonds d’écran pour vos photos souvenirs ! ! !), vous comprendrez que le problème des poubelles ne se solutionne pas à la fin de la chaîne mais au début … par la non-création de ces déchets. En effet, même s’ils sont une source de revenus pour certains ( créateurs [emballeurs| et collecteurs), la réflexion sur la réduction de ces matières doit se porter sur le début de la chaîne, le résidu devenant alors aisément transportable et réductible.
    Cordialement.

  9. LAVIGNE Maria

    Malgré le poids des années, la pluie, le froid, nous étions hier dans la rue en solidarité avec ceux qui ne le pouvaient pas. Nous y serons aussi lors de prochaines manifestations. Alors que députés, sénateurs, ministres et que dire de Jupiter, n’auront aucun souci pour la retraite, ce sont les plus démunis, ceux pour qui la vie n’a pas fait de cadeaux qui vont payer le prix fort. Aux armes citoyens, la solidarité ne doit pas être un vain mot.

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