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Les Départementales s’annoncent comme un galop d’essai général pour 2022

Il est quasiment certain que le Rassemblement national sortira vainqueur des scrutins des 20 et 27 juin prochains, non pas par une adhésion d’un nombre d’électrices et d’électeurs croissant mais par l’application de la loi électorale. Il faut convenir que parmi les votant.e.s potentiel.le.s peu nombreux sont celles et ceux qui savent que dans le contexte actuel les contraintes de ce règlement va provoquer des dégâts considérables. La principale raison en sera l’abstention dont on annonce qu’elle pourrait atteindre… entre 65 et 75 % !

En effet les élections départementales sont organisées selon un scrutin binominal mixte majoritaire à deux tours. Chaque canton élit un binôme composé d’une femme et d’un homme. Leurs suppléants doivent également constituer un binôme de sexe différent. Une fois élus, les deux membres du binôme exercent leur mandat indépendamment l’un de l’autre ce qui est ignoré par bien des candidat.e.s. Il n’y a donc aucune garantie de solidarité vis à vis du territoire électif concerné.

Il faut pourtant, sur la canton de Créon par exemple, à ce duo au minimum 11 600 voix pour être élu dès le premier tour ce qui est totalement impossible si la participation plafonne entre 12 et 15 000 suffrages exprimés… Pour être élu au premier tour de scrutin, un binôme doit en effet recueillir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de suffrages au moins égal au quart des électeurs inscrits. L’abstention prévue et quasiment certaine rend l’hypothèse impossible. Dans la très grande majorité voire la totalité des circonscriptions électorales il y aura donc un second tour !

Paradoxalement tout se jouera pourtant dès le 20 juin puisque que pour qu’un duo puisse se présenter au second tour, il devra avoir obtenu un nombre de voix au moins égal à 12,5% du nombre des électeurs inscrits dans le canton soit plus de 5 700 voix ! Un score élevé surtout dans l’hypothèse de la présence de 5 bulletins de vote se confirme sur le Créonnais.

Si un seul binôme de candidats remplit cette condition, le binôme ayant obtenu le plus grand nombre de suffrages après lui peut se maintenir au second tour. Si aucun binôme ne remplit cette condition, seuls les deux binômes arrivés en tête peuvent se maintenir au second tour. Et c’est sur cette disposition que compte le Rassemblement national pour rester en course.

Obtenir 12,5 % des inscrits sur le canton de Créon et ailleurs sur les secteurs ruraux de Gironde constitue pour le RN un atteignable dans la mesure où son électorat sera le plus mobilisé à un an des présidentielles et dans le contexte de la montée des opposants de toute nature à tout ! Il ne resterait alors plus qu’une seule place… à se partager partout (ou presque!) entre 3 ou 4 autres binômes. Celui qui sera en tête de ce peloton des disqualifiés devra alors compter sur ce qui jusqu’à maintenant a été le Front Républicain pour s’en sortir le 27. Les candidatures multiples émanant des partis traditionnels n’ayant pas conscience de cette situation critique ou les querelles de nombrils, contribuent à cet état de fait. Les alliances masquées à droite et les désunions dérisoires à gauche conduisent au même résultat. Tout le monde teste ses forces et sacrifie le résultat ! 

Une photo de la « Marine Nationale » accompagnant quelques mots sur l’immigration, la sécurité, la préférence nationale, les frontières et la gestion de la crise sanitaire (autant de sujets sans rapport avec le scrutin départemental) suffiront à donner des ailes au vote RN. Comme il n’y aura qu’une campagne embryonnaire ou marginale, une fois encore les enjeux nationaux prennent sournoisement le pas sur le bilan des sortants et la proximité pourtant essentielle en ce qui concerne le niveau départemental disparait déjà. Les slogans caricaturaux pleuvent, les raccourcis se voulant assassins se multiplient, les mots sentencieux volent alors que les vrais critères de choix sont passés sous silence car bien entendu ils considérés comme sans intérêt.

Personnellement je ne désespérerai jamais de la citoyenneté et de la capacité de convaincre autour de valeurs (1). C’est en y renonçant que l’on ouvre la porte aux échecs les plus retentissants (cf 2002) et je vais donc tenter, dans les prochaines semaines via ces chroniques et par tous les moyens dont je dispose, de me battre afin d’éviter que cette élection ne devienne qu’un avant-goût amer de l’échéance de 2022 ! Le combat est inégal mais selon Voltaire : « souvent le désespoir a gagné des batailles ».

(1) premier rendez-vous le 7 mai à 19 h 15 en facebook live sur mon profil

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Cet article a 14 commentaires

  1. Maria LAVIGNE

    Les batailles perdues sont celles que l’on ne mène pas et vous avez raison.
    J’avoue avoir du mal à comprendre cette histoire de binômes. Qui donc a eu cette idée « aussi saute que grenue » ? un énarque sans doute, un fort en maths . Le peuple a besoin de comprendre et un règlement clair ne nuirait pas, ensuite il faut un programme clair aussi, des valeurs fortes et là nous assistons médusés à des arrangements pour obtenir le pouvoir, rien de plus.
    Tout cela est affligeant, les électeurs le savent et les incitent à rester chez eux ou à profiter du soleil.
    Ne baissons pas les bras, mettons nos forces à convaincre les plus réticents à aller voter mais pas à se défouler.

    1. Laure Garralaga Lataste

      Convaincre et bien plus difficile qu’endoctriner… Je suis bien placée pour le savoir pour avoir, dans ma jeunesse, milité à CONVAINCRE !

  2. Bernie

    Dans le passé les lois de finance sous les divers présidents de la république ont le nombre de casernes en Gironde. Le Sénat américain a voté une guerre à l’ensemble de la planète. Je sais bien que c’est une programmation militaire.
    Pourquoi les militaires n’ont-ils pas le droit de se présenter aux divers scrutins ?

    1. Laure Garralaga Lataste

      Parce que la République cantonne les militaires à la défense de la patrie…
      Quand les militaires se sont mêlés de politique, nous avons obtenu : Hitler, Mussolini, Salazar et Franco.

  3. Bernie

    @ il fallait lire « supprimé » un certain nombre de casernes en Gironde.

  4. Laure Garralaga Lataste

    … Et comme la République est Grande Dame, en leur qualité de citoyen, elle leur a donné « le droit de vote ».

  5. GARCIA Joel

    Bonjour

    Les élections départementales seraient elles vraiment une inconnue pour les électeurs ? Et comment faire en sorte que cette institutions essentielle dans la proximité des électeurs puisse être connue et reconnue ?
    Et si chaque élu (e) faisait un compte rendu de mandat et d’activité REGULIEREMENT dans son canton ? Parler de ces élections tous les 6 ans ( ou 3 ans) , se  » rappeler » aux électeurs seulement au moment de l’élection est une erreur. Le mandat de conseiller départemental est un mandat de proximité qui a des actes au quotidien et tout a fait perceptible par les électeurs……à condition de les informer, et d’expliquer tout au long du mandat .
    Allez partout des comptes rendus de mandat et d’activité et l’élection est gagnable !
    Cordialement

    1. Laure Garralaga Lataste

      J’en connais quelques uns qui appliquent cette règle démocratique !
      Mais il y en a, suivez mon regard…

  6. Bernie

    @ jean marie Darmian,
    Il aurait été opportun de faire ce compte-rendu d’activité par le biais de chaque commune. C’est mieux que par les nouvelles technologies de communication (NTIC). Facebook ou pas n’est qu’un outil dont tous les électeurs n’ont pas.
    L’outil n’est pas une démocratie

    1. Bernie

      Quelle tristesse ce trombinoscope par commission. Enfin la gestion est notée AA.
      Je vais rester à la maison parce que le vide est trop présent

    2. Laure Garralaga Lataste

      Ce sont les sans ressource et les clubs du 3e et 4e âge qui sont abandonnés sur le chemin !

  7. GRENE CHRISTIAN

    Cher Jean-Marie, n’entendant rien aux binômes, je me contenterai de changer votre titre ainsi: « Les départementales s’annoncent comme un galop d’essai général… en retraite ».

  8. GRENE CHRISTIAN

    Je précise ma pensée. Au lycée, je préférais aux binômes le monôme de fin d’année.

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