« Aller plus loin, plus fort, plus radicalement…». Les propos de Benjamin Griveaux le porte-parole du gouvernement actuel sont loin d’être innocents. Selon lui, si les Français n’ont pas ressenti de changements notables dans leur quotidien, « c’est que le gouvernement a peut-être trop composé avec certains conservatismes » (sic). Demain donc, l’exécutif va être plus radical dans les méthodes, et transformer plus vite le pays. Les réformes promises vont donc être mises en œuvre avec détermination sur la base d’un slogan sportif : toujours plus vite, toujours plus loin et toujours plus fort. Des objectifs sur la méthode qui ont fait leurs preuves sur tous les stades mais pas en politique. Cette affirmation péremptoire promet de grands moments. Encore une fois, cette annonce n’aborde absolument pas le problème de fond : quelle est la finalité d’une réforme ? Il existera toujours des oppositions au changement car c’est une constante de la vie collective mais il y a aussi des majorités décidées à accepter des évolutions pour peu qu’elles en voient l’intérêt et le sens. Depuis toujours toute nouvelle majorité, toute nouvelle personnalité, tout nouveau Président ou Ministre, toute nouvelle administration ne cherchent qu’à détruire ce qui a été fait antérieurement en clamant sa volonté d’améliorer le sort de ceux qui lui font confiance. Or depuis des années, les réformes proposées en dehors de celles sociétales (ayant causé bien des soucis au quinquennat Hollande) ne le sont qu’avec un seul but sous-jacent : réduire les dépenses publiques au détriment du système républicain de solidarité tissé depuis des décennies. Depuis maintenant 15 ans le paramètre financier l’a emporté de manière indiscutable sur le volet humain ! Cette imprégnation permanente du fait que tous les apports du collectif vers l’individu coûtait trop cher, a fait des ravages dans les esprits citoyens.
Derrière chaque texte voté au Parlement, derrière chaque mot d’un décret ou d’une circulaire se dissimule une directive de Bercy. Peu importe les dégâts commis sur le plan social il faut récupérer des crédits ou des dépenses et si par malheur une réforme coûte au budget il est crucial de récupérer les fonds ailleurs ! Ce qui était plus ou moins dissimulé politiquement est devenu désormais tellement visible que des électrices et des électeurs s’en sont émus et se sont révoltés. Quel est en dehors de son aspect financier l’objectif d’un réforme du système des retraites depuis quatre décennies ? Quel est, hormis son impact financier supposé, l’objectif de la modification des périmètres des régions ? Que trouve-t-on derrière les modifications attendues de l’allocation chômage ? Quels buts met-on dans les multiples ajustements du budget de la sécurité sociale ? Qu’apporte à la jeunesse la énième réforme du baccalauréat en terme d’insertion ou de réussite professionnelle ? Qui évalue le profit pour le citoyen et pas exclusivement pour les seules finaces?
Durant plus d’un siècle les Françaises et les Français avaient le sentiment que les réformes étaient porteuses de progrès et d’améliorations de leur situation (1). Elles furent la résultante par un projet politique global de société et non pas du seul paradigme financier. Le vrai moment de la vie publique française durant laquelle un système collectif basé sur le partage, la solidarité, l’équité a été discuté et proposé, se situe dans les préconisations du Conseil National de la Résistance. Depuis le citoyen a disparu des radars politiques pour céder la place à la technocratie occultant en permanence la justice, l’équité, l’humanisme. La « privatisation » des pensées a largement contribué à renforcer son pouvoir et à gommer le rôle politique porté par les élu(e)s.
A chaque réforme vise, si l’on en croît les affirmations officielles à rationaliser, à économiser, à responsabiliser l’individu réputé inconscient, dépenseir, désocialisé et chaque fois on fait reculer d’un cran les principes républicains de fraternité, d’égalité, de solidarité. C’est un cercle pernicieux car invisible. Il renforce les égoïsmes. Il augmente les corporatismes. Il accentue les fractures sociales et territoriales. Pas une seule réforme n’a comme objectif depuis des décennies de créer, d’améliorer, de faire progresser la situation de l’Homme dans son environnement ! Au contraire il devient au fil des réformes davantage une consommatrice (teur) de services qu’il utilise d’autant plus avidemment qu’il le voit se réduire. Les dispositifs qui lui permettaient de se considérer comme autre chose qu’un pion sur un échiquier mondialisé qui le dépasse s’amenuise chaque jour davantage.
Sauf un véritable changement dans les orientations, les pratiques, les évaluations objectives il sera impossible de maintenir longtemps de le cap actuel des réformes qui ne visent qu’à réduire le collectif au profit du chacun pour soi. Trop éloigné des réalités du quotidien actuel le gouvernement affiche toujours plus d’arrogance face à celles et ceux qui réclament un soupçon de reconnaissance supplémentaire. « Nous devons être plus radicaux dans nos approches » affirme son porte-parole. On en reparlera au printemps sauf si l’arrière-pensée consiste à pratiquer la politique du pire pour apparaître comme le seul recours démocratique à prendre ou à laisser face au vide sidéral des autres partis.
(1) ce n’est pas pour rien que les avancées du début du mandat Mitterrand ont été effacées ou détournées.
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« Tout ce qui est humain est nôtre » c’est la devise du Secours Populaire mais pas celle de l’oligarchie au pouvoir. Les gains, c’est pour les riches, voire les très riches, la précarité, les souffrances, c’est pour les plus démunis mais pour avoir élu Jupiter, il a fallu que les autres aient failli, renoncé, renié les valeurs qui étaient censées être les leurs. Ils veulent aller plus vite, plus fort, plus radicalement, mauvais calcul car il ne faut jamais humilier les fainéants, ceux qui ne sont rien, les illettrés, ceux qui n’ont rien à perdre. Mais que fait la gauche ? Au lieu de multiplier les chapelles, il serait temps de s’unir et faire face…
Maria @Mais que fait la gauche ?
Quelle gauche ? Ceux qui prétendaient représenter la gauche et qui ont institué la loi El Komri, et qui ont fait réprimer avec la violence que l’on sait les opposants ?
Comme ce ministre se prétendant « de gauche », à la botte des lobbys de l’agro alimentaire, et militant avec des arguments puérils contre l’adoption du label Nutrinet, car trop facile à interpréter par les consommateurs ?
Comme ces parlementaires soi disant « de gauche », approuvant un projet de déchéance de la nationalité ?
Quant à ceux qui représentent une gauche populaire (pas populiste, n’en déplaise aux « bien pensants », bien que ce ce mot ait été détourné de son sens de façon péjorative), ils sont l’objet d’attaques incessantes, d’un dénigrement systématique, de comparaisons négatives et orientées, voir d’actions en judiciaires, avec une violence approuvée par une justice à l’objectivité contestable.
Ceux qui détiennent momentanément le pouvoir, provisoirement, nous l’espérons, sont effrayés par cette possibilité d’apparition d’une vraie gauche, qui marquerait la fin de leurs petits arrangements entre nantis.
Aux ordres de la phynance et du patronat, ils feront tout pour l’empêcher d’émerger.
Il est à craindre qu’ils ne reculent devant aucune scélératesse et aucune forfaiture.
Bonjour,
Quand la violence du discours politique exacerbe la violence de la rue, B.Grivaux ( ou Pathé-Marconi la voix de son maître ) vient d’en essuyer le revers. Des images de boxeurs des deux cotés des affrontements, à visages découverts, un dans l’impunité certaine, l’autre pourchassé par toute la maréchaussée. A Toulon rue Vauban une vidéo montre un commandant de police frapper un noir dos au mur encadré de policiers. A Paris sur la passerelle Léopold Ségar-Senghor ( ironie du sort ) un boxeur catégorie lourd fait reculer seul les robots-cops.
« La violence engendre la violence. C’est pourquoi la plupart des révolutions se sont perverties en dictatures. ( Vaclav Havel) ».
Devant le constat des manifestations réprimées avec une violence croissante, sur ordre de GAZ-TANNER, où l’utilisation des armes réputées non létales causent des blessures très graves à des manifestants. Il faut se poser la question suivante: sommes nous aux prémices d’une « normalisation » (point final au Printemps de Prague en 1968) néo conservatrice sauce méprisant ?
La voix de son maître Grivaux, est un homme au parcours curieux qu’il convient de décrire un peu. Fils de notaire, sciences po, HEC échoue à l’ENA, militant PS collaborateur de Dominique Strauss-Kahn,conseiller municipal de Chalon-sur-Saône en 2008, et vice-président de l’agglomération de Chalon-sur-Saône. Il est également vice-président du conseil général de Saône-et-Loire sous la présidence d’Arnaud Montebourg : il indique avoir « toujours été son opposant dans sa majorité ». Il fait partie de l’équipe de campagne de François Hollande pour la primaire citoyenne de 2011, au sein de laquelle il est délégué à l’économie sociale et solidaire. En novembre 2012, il entre au bureau national du Parti socialiste.Il intègre en 2012 le cabinet de la ministre de la Santé Marisol Touraine. À cette occasion, il est repéré pour sa défense des territoires ruraux face à la capitale, n’hésitant pas à déclarer : « Paris n’est pas la France, on souffre trop du monde médiatique qui se nourrit de députés franciliens ». Toujours en 2012 il écrit dans son livre « Salauds de pauvres » . « Non, les bénéficiaires de minima sociaux ne gagnent pas plus en restant chez eux qu’en allant travailler. Non, la France n’est pas, et de loin, le pays européen le plus généreux avec les personnes défavorisées. Non, les étrangers ne débarquent pas par milliers pour bénéficier de notre système d’aides sociales. »
Mais ça c’était avant ! de 2014 à octobre 2016, il abandonne ses mandats pour devenir directeur de la communication et des affaires publiques d’Unibail-Rodamco. Sa mission consiste, selon le journaliste Vincent Jauvert, pour un revenu de 17 000 € mensuels, à « contrôler que personne au ministère des Finances ou au Parlement ne propose d’abolir » une niche fiscale favorable à l’entreprise. Wouaou !!! belle transition de défenseur des pauvres à lobbyiste pour une société internationale d’immobilier pesant 43.1 milliards d’€ d’actifs en fin 2017. Une mue parfaitement achevée avec son élection à la REM député de Paris et sa nomination à Bercy puis son poste de Pathé-Marconi. Dans le rôle de provocateur, ses saillies sont dirigées vers les opposants politiques puis vers les gueux en gilet fluo.
Il mentionne en novembre 2018, sur France Inter, les notions de « pays légal » et « pays réel », et les attribue à l’historien et résistant Marc Bloch, alors que ces termes proviennent des écrits du nationaliste Charles Maurras.
« Audaciter calomniare semper aliquid haeret » (Calomniez audacieusement, il en restera toujours quelque chose.) Proverbe latin médiéval.
Le caméléon Grivaux est l’instrument du méprisant qui pousse à la haine et provoque les opposant au président « Juste à terre » pour les pousser à la faute qui justifiera la « normalisation » en projet.
Il devient URGENT de pacifier les propos et les actes si nous voulons éviter de vivre la perversion de notre démocratie en dictature, telle que Vaclav Havel l’a connue.
Salutations républicaines
Pour lire cette magistrale mise à l’heure des pendules, je vous conseille, en fond sonore, « L’opportuniste » de Jacques Dutronc.
A quand le retournement de pantalon ?
L’emploi des gaz lacrymogènes est interdit par la Convention de Genève SAUF…..pour les opérations de maintien de l’ordre : conclusion, les manifestants sont considérés comme plus dangereux que les soldats d’une puissance étrangère ennemie.
Bonsoir à toutes et tous,
Quelle que soit la couleur politique, les habitants des communes dortoirs existent bien et sont selon moi des laissés pour compte d’un système que je trouve antidémocratique. L’habitant de ces communes dortoirs n’est jamais consulté.
A l’instar de ce fameux débat national dont on nous rebat les oreilles pourquoi n’y aurait il pas une consultation de chaque habitant à ce sujet. Est ce possible ?
Bonne soirée
Un simple questionnaire papier suffit en noir et blanc. Le numérique coûte cher à chaque habitant.
Le papier relancerait l’imprimerie.