La question devient d’une désarmante banalité. Et ce n’est rien car elle va se démultiplier dans les prochains jours et devenir obsédante après les fêtes. Au café, en réunion d’élus, dans la rue à Créon, sur les réseaux sociaux, dans la bouche des rares journalistes que je croise : « alors qui allez-vous soutenir aux primaires ? » C’est parti depuis l’abandon surprise de François Hollande, la candidature « spontanément » préparée de longue date de Manuel Valls, les annonces multiples des redresseurs des torts idéologiques ! Il faut absolument livrer un nom et accessoirement un prénom pour devenir gourou à penser ou traître putatif ! La simplification outrancière voire démentielle de la vie politique (c’est à dire la vie de la cité) conduirait à résumer une position personnelle dans un patronyme aussi prestigieux soit-il ! On n’est plus « socialiste », »communiste », « gaulliste », « écologiste »… mais fan d’une personne en recherche de notoriété ou qui est en marche vers le pouvoir. Inutile de rappeler que vous vous moquez bien de l’étiquette mais que vous préférez le contenu, on ne vous croira jamais ! Alors êtes vous « Montebourien », « Hamoniste », « Vallseur », « Macroniste », « jadoïste »ou « Mélenchoniste » ? En attendant d’autres figures de proue qui attendent de rassembler suffisamment de fans pour tenter leur chance ! Je refuse opiniâtrement ces classifications !
Pour ma part chaque fois qu’il y a eu un choix préalable à effectuer pour une élection nationale, régionale, départementale ou locale… je me suis trompé ! Je n’ai jamais fait le « bon » choix, c’est à dire celui qui recueille la majorité des suffrages depuis ma première participation à ce type d’exercice en 1976 date de mon adhésion au PS ! J’ai même été exclu ou menacé d’exclusion à 4 reprises pour avoir soutenu des gens hors parti puisque je ne fie jamais à un individu mais aux idées qu’il porte ! J’ai toujours été minoritaire avec notamment… Roger Caumont (Conseil général en 80) ; Alain Anziani (régionales en 86) ; Henri Souque (législatives 68) ; Michel Rocard (88) et Martine Aubry (2012)… et dans bien d’autres cas moins significatifs. Mais j’ai pour moi la certitude de n’avoir choisi que des idées et tant pis si je n’ai pas réussi à persuader autour de moi de leur bien-fondé. Et plus on avance et moins ont fait de politique !
Je ne suis pas « socialiste » par mimétisme ou par fanatisme et je ne l’ai jamais été. Je le suis par philosophie et par utopie ! Oui je sais c’est désuet et sans intérêt ! Pur produit de la pédagogie Freinet puis de l’Ecole Normale d’Instituteurs je suis marqué à vie (et elle commence à être bien entamée) par le besoin de faire confiance dans l’Homme, dans sa capacité à prendre en mais son devenir, dans sa volonté de progresser, en son opiniâtreté à se libérer des oppressions du profit, des croyances, des poncifs médiatiques… Je pense qu’une autre société est possible et qu’un jour le combat pour les idée vaincra l’indifférence et l’oppression de l’économie sur le politique. Je ne renoncerai pas à changer un monde qui va écologiquement à sa perte. Je n’appartiendrai plus à un parti mais je me réclamerai désormais « des partis de gauche », je me considère comme un citoyen des gauches !
J’écouterai pour les primaires les idées, les propositions, les innovations sur cinq thèmes concrets : comment lutter contre la loi du marché sous toutes ses formes ? Comment développer la citoyenneté solidaire, active et positive dans tous les domaines de la vie sociale ? Comment reconstruire une Europe sociale des peuples ? Comment diminuer les inégalités matérielles, culturelles, éducatives, sanitaires ? Comment relever l’enjeu fondamental de la nouvelle France multiculturelle ? Depuis que je vote ma grille d’analyse n’a guère varié et me permet de me tromper dans mes appréciations sur les personnes ! C’est ainsi et je l’assume !
Alors c’est vrai j’ai donné ma signature de conseiller départemental à Benoît Hamon afin qu’il puisse présenter ses propositions dans les débats sur l’économie sociale et solidaire, l’abolition des privilèges fiscaux (réponse à la loi du marché) ; la refonte des traités européens (volet social détruit par le Traité pourtant refusé par le peuple français) ; les inégalités (refonder la fiscalité, accentuer la solidarité et la proximité) ; la citoyenneté (développer l’autogestion associative citoyenne et refonder les institutions et les services publics) ; la France multiculturelle (soutien massif à l’éducation populaire et à la culture)… Autant de changements fondateurs d’une autre approche sociale qui, je le sais lucidement, seront minoritaires, dans un contexte où on parlera surtout intérêts politiciens collectifs, autorité, identité, efficacité et sécurité ! S’il s’avérait qu’après les primaires, plus personne ne porte mes espoirs au PS j’ai une seule certitude : je ne ferai pas confiance à ceux qui ont pris antérieurement d’autres directions et je chercherai une autre voie… pour les présidentielles.
Je suis déphasé, dépassé, absurde, inutile et pire utopique, mais dans le fond c’est ce qui me permet depuis 50 ans d’agir ! Or je n’ai jamais perdu une seule bataille sur mon nom et mes idées au suffrage universel… en 40 ans ! « Ce sont presque toujours des combats qui sauvent les républiques (…) » a écrit le jardinier-poète Vernier… je vais donc combattre à ma façon en ayant tout à perdre et plus rien à espérer !
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Bonjour,
Les primaires, ce chamboule-tout qui ne vient pas des jeux originels du moyen-âge mais des US, est une corruption des institutions de la Véme république . Mélenchon et Macron ont justement analysé le mécanisme des primaires comme un mécanisme d’élimination des candidats qui ne plaisent pas à la fraction de l’électorat qui se mobilise à ce moment. On voit très bien la grande crainte des socialistes d’être non seulement exclus du deuxième tour, mais en plus de terminer quatrième ou cinquième, devancés par Jean-Luc Mélenchon ou peut-être Emmanuel Macron. C’est d’ailleurs précisément cette crainte qui a le plus probablement fait renoncer François Hollande à se représenter.
Si l’on fait un peu de cuisine préélectorale on peut analyser comme J Sapir « En réalité, si l’on veut se qualifier pour le deuxième tour, il faudra faire plus de 22-24%, puisque c’est le niveau auquel on place désormais Marine Le Pen et le Front national. On peut d’ailleurs penser que cela sous-estime probablement le score Marine le Pen. Actuellement, que ce soit Emmanuel Macron, qui est donné par les instituts de sondage entre 14 et 16%, ou que ce soit Manuel Valls, lui même donné autour de 12%, on est loin du compte. Bien entendu, nous sommes encore loin de l’élection et bien des choses peuvent changer. Mais, le vote global de gauche se situe autour de 33-35%. Comme on assiste à une percée de Jean-Luc Mélenchon, qui est assuré de faire au moins 10% et certainement plus, on voit que l’espace tend à se réduire dramatiquement pour les deux autres candidats issus du gouvernement. »
Je laisse la cuisine électorale aux prétendus spécialistes, qui n’en finissent pas de se tromper… D’autant que la crise Italienne aura des retentissements probables sur l’€zone et sur l’économie de notre pays.
Je reste sur ma conviction que le scrutin n’est qu’un continuum des luttes sociales, ne JAMAIS attendre la solution d’une femme ou d’un homme providentiels. La solution ne peut venir que des luttes sociales au service d’un but clairement défini.
Je fais mienne l’approche humaniste d’Albert Camus fondée sur la prise de conscience de l’absurde de la condition humaine mais aussi sur la révolte comme réponse à l’absurde, révolte qui conduit à l’action et donne un sens au monde et à l’existence, et « alors naît la joie étrange qui aide à vivre et mourir ».
Salutations républicaines
Bonjour faconjf,
Jacques Sapir avait expliqué dans un message déroulant que l’Euro avait ete introduit pour faire face au dollar. Ceci etant les pays asiatiques mondialises change la donne et bien sur l’eurozone. Les marchandises qui partent de Hong Kong ou du Vietnam ou autres sont Mises sur le marches a des prix plus hauts. La difference est encaissee par les grands groupes a l’import/export.
Ce que je trouve assez navrant est que la Cgt est acceptee de negocier pour cette loi travail sans prendre l’avis des salaries. Je suis favorable au dialogue sociale avec l’ensemble des salaries.
Bonne fin de journee
Et @ bientot faconjf
après les grand espoirs des premières primaires du PS c’est la douche froide et catastrophe?les actuels PS députés compris n’ont aucun niveau de conscience des couches populaires et salariés.*je voterai Mélanchon
Je trouve bien la retraites a 60 ans et pour les femmes a 55 ans.
Dans la politique, il faut demander beaucoup pour avoir peu
Divisée pour laisser régner, la gauche l’aura dans le Fion.
Et moi, à 65 ans, c’est bien la première fois que je me demande pour qui je vais voter… et ce sera aussi la première fois que je ne voterai pas au deuxième tour alors que je n’ai manqué aucun scrutin depuis 1972…..
Ma vie fut un combat permanent pour la justice et la liberté
moi , je vote « corporate »!
Les politiques élus depuis le conseiller départemental aux ministres sont déconnectés du peuple, de la misère et du chômage. Dès lors se pose la question; doit-on encore voter à gauche, sinon pour qui ?
Valls reprend le flambeau en guenille de la gauche, lui ce « démocrate » fils d’immigré espagnol qui a fait passer d’une façon maladroite et honteuse le 49-3, puis a soutenu l’action de F Hollande pour les 11 milliards cédés au patronat qui n’a pas soutenu l’investissement dans les entreprises… Comment peut-il se présenter alors qu’il vient de gouverner dans des conditions « droitières » et opportunistes ?
Non plus pour ce pauvre Peillon – qui s’ennuie à Bruxelles et brille aussi par son absence sur les bans-ce ministre qui n’a jamais enseigné et qui a installé une réforme scélérate dont on connait les conséquences sur l’organisation sur l’emploi du temps des écoliers et la fatigue des jeunes. Il n’y a que les élus et les théoriciens de l’éducation pour s’en féliciter: coût pour le contribuable mais désorganisation des clubs de sports en Blayais et en Médoc: les enfants désertent les clubs, il n’y a plus assez de gosses le mercredi après-midi, ce qui entraîne l’abandon des moniteurs qui parfois viennent de loin et ne font plus les heures contractuelles. On donne aussi en STEP, faute de personnes compétentes la responsabilité à des employés municipaux sous couvert d’un seul diplômé d’État. Avec toute la discipline envers ces gens qui sont dépassés. Dès lors c’est la garderie pour des communes qui manquent de moyens financiers adéquats.
Peillon est un imposteur qui ne mérite pas l’intérêt que les journalistes lui accorde, muni d’une forte résilience comme Coppé il apparaît tout neuf en se déclarant le rassembleur de la gauche….Comme Valls qui va essayer de rassembler tous les gens de gauche y compris Mélanchon qui n’est que le miroir populiste de Le Pen .
Macron est semblable à Valls car ils sont issus du même moule dit socialiste, avec un penchant droitier pour Macron qui aime bien être félicité par le patronat. Un socialisme Libéral ???
Je n’ai pas encore choisi.
Peillon semble s’accrocher alors qu’il a soutenu F Hollande et représente la même politique que Valls qui est lui aussi comptable de la gouvernance de Hollande. Ainsi, le jeu subtil consiste à contrer le FN (ce qui est juste) tout en se réclamant du Rassemblement, et en étant « téléguidé » par F Hollande et Martine Aubry afin d’isoler Valls. Et par la même contrer le candidat dangereux: Macron.
Rude bataille….
Peillon en se montrant en première ligne annonce qu’il existe et sans doute se place-t-il pour être ministre si le Rassemblement s’opère. Ce n’est pas en effet en restant à Bruxelles (peu de fois à vrai dire) que l’on puisse participer à un gouvernement hypothétique de gauche .