Un parti réputé écologiste est-il vraiment utile ?

Quand je lis le déchaînement des commentaires soutenant les prises de position en faveur des opposants à l’aéroport de Notre Dame des Landes, je m’interroge sur ce que signifie l’écologie politique ? Puis-je espérer un jour être admis dans le giron des personnes estampillées comme tant de cette mouvance « verte » ? Une forme d’introspection me conduit à imaginer les questions que me poseraient une commission d’admission parmi les défenseurs zélés et patentés de la nature et de l’Homme. L’exercice est salutaire car il rend modeste par rapport à la multiplicité des revendications globales formulées par les nombreux porte-parole écolos… sur des sujets essentiels pour l’avenir de la planète. En ce qui me concerne, avec les mains dans le cambouis du quotidien je n’ai pas forcément l’impression de mériter un label officiel… car les efforts sont sans rapport avec ceux qui devraient être portés dans le monde entier. Le local n’offre en effet guère d’opportunité de démontrer que l’on peut être « écologiste » puisque ce ne sont pas des actions spectaculaires ou médiatisables ! On ne conquiert le grade de « vert émérite » que dans le combat, l’opposition, la dénonciation, l’affrontement mais pas vraiment dans la construction patiente d’une autre politique. Alors prenons un bilan de 20 ans de gouvernance communale et tentons un inventaire.

Dans le domaine environnemental les équipes municipales créonnaises ont discrètement travaillé sur les sujets clés que sont l’énergie, l’eau potable, les déchets, la citoyenneté, les déplacements, l’urbanisme, l’économie-emploi, social mais c’est vrai elles n’ont jamais revendiqué une appartenance à un mouvement « vert ». Mieux elles étaient socialistes et de gauche ce qui les a conduits à se montrer discretes sur leur programme les grandes déclarations et modestes face à des prises de position dépassant largement leurs compétences.

Environnement : constitution de réserves foncières pour laisser des espaces protégés naturels, classement de toutes les forêts en espaces boisés classés, achat de jardins dans le centre ville pour en faire un espace d’apprentissage à la culture bio, classement de Créon en territoire anti-OGM avec le premier arrêté girondin d’interdiction des cultures en 2001, suppression de la totalité du désherbant dans les espaces verts, suppression de la totalité des produits chimiques de nettoyage des locaux communaux..

Énergie :  Changement de l’ensemble des appareillages électriques de l’éclairage public ; installation de chauffage solaire sur les nouveaux équipements collectifs ; arrêt d’un lampadaire sur 2 sur les axes routiers dès 22 h 30 ; mise en place de lampadaires solaires ; mise en place de détecteurs de présence dans les espaces publics pour l’allumage des lumières et leur extinction ; constitution d’un fichier de surveillance des consommations…

Eau : Première commune de Gironde à avoir stoppé totalement le puisage de ses besoins en eau potable dans la nappe de l’éocène ;  arrosage des installations sportives par de l’eau de récupération de l’arrosage lui-même-cycle vertueux et par les eaux de ruissellement; installation d’un forage de substitution dans les nappes superficielles; installation de la collecte de l’eau pluviale sur les bâtiments communaux pour arrosage des massifs et le balayage; robinets avec limiteur de débit dans les locaux communaux; programme de mise en conformité de tous les « eaux pluviales eaux usées » de la commune; couverture à 95 % du territoire communal par le système collectif d’assainissement; reconstruction d’une station dépuration avec système de membrane pour garantir un rejet parfait; campagne sur l’économie d’eau avec des tarifs progressifs liés à la consommation et avec un tarif social…

Déchets : Mise en place du tri sélectif bimensuel en porte à porte…

Citoyenneté : Vie locale reposant entièrement sur l’autogestion associative citoyenne avec 32 structures gestionnaires (cinéma, bibliothèque, ludothèque, école de musique, école de danse, centre de loisirs, maisons de l’enfance, centre culturel télévision citoyenne, centre social…)   regroupant plus de 240 personnes dirigeantes domiciliées à Créon ; création de comités consultatifs locaux sur la culture, l’éducation , le patrimoine, l’environnement et tous les sujets d’intérêt général ; rencontres citoyennes thématiques régulières ; édition d’un hebdomadaire municipal d’information gratuit ; création d’un « livret jeune et citoyen créonnais ; opération « Quartiers de Fêtes »

Déplacements : Création de la première station de vélo de France ; création du Véloscolib’ (vélo en libre service dans les écoles) ; organisation de manifestations dédiées à la mobilité active chaque mois ; lancement du Pédibus en 1996 ; création d’une zone de rencontre sur tout le centre ville ; interdiction d’accès en automobile à la rentrée et à la sortie de l’école élémentaire ; mis en place d’une zone de covoiturage, doublement du nombre des navettes TansGironde le matin et le soir ; desserte de tous les équipements publics par une piste cyclable…

Urbanisme : Mise en place d’un PLU contre l’étalement urbain avec recentrage et densification sur un rayon de 800 m à partir du centre ville afin de répéter le système urbanistique de la ville bastide ; construction de 127 logements sociaux et mis en place de l’accession sociale à la propriété ; OPAH (2 tranches); obligation d’aménagement dans les permis collectif d’espaces de mobilité active…

Economie-emploi : Développement d’absolument tous les services de proximité sur Créon (médicaux, sociaux, commerces, prestataires, administrations, culture, sport….) accessibles à moins de 800 m par 80 % de la commune ; création de plus de 400 emplois en 20 ans ; développement de l’activité touristique liée au vélo ; soutien constant au commerce de proximité via les opérations LEADER ou CREAGIR ; accueil d’entreprises environnementales (solaire, eau, énergie…); mise en place d’une monnaie d’intérêt local

Social : Mise en place d’une service de la Banque alimentaire ; service communal de suivi des personnes âgées via le CCAS ; service autonome de repas à domicile ; construction de logements pour les handicapés et très sociaux…

Sommes nous écologistes ? Faisons nous de l’écologie sans le savoir ? Je ne le crois pas ! L’obtention à 2 reprises du ruban national du développement durable et la certification internationale « Cittaslow » attestent qu’il s’agit d’une volonté politique forte, construite, patiente mais bien réelle puisque vérifiée.

Je refuse donc le fait qu’il soit nécessaire de se revendiquer des Verts pour être un élu responsable et respectueux de l’avenir des femmes et des hommes dans une collectivité territoriale ! Ils ne sont pas plus respectables que ceux qui bossent sans clamer leur indignation sélective et parfois méprisante !

Ce champ est nécessaire.

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Cette publication a un commentaire

  1. J.J.

    Sans se recommander d’une adhésion à un parti dit « Ecologiste », il faut reconnaître quand même que toutes ces louables et salutaires initiatives que l’on peut qualifier de citoyennes, sont quand même le résultat d’une prise de conscience, disons « écologique ».

    Elles doivent quelque chose à René Dumont au moins, candidat à la présidence de la République en 1974.

    On s’est bien gaussé de lui et de ses partisans à l’époque où il faisait sa campagne en vélo (la voiture, ça salit, ça pollue, ça rend con….).

    A l’époque ce fut une prise de conscience absolument révolutionnaire.

    Je suis heureux et fier de constater qu’il y a des responsables politiques( de gauche comme de droite, si, si ça existe…) qui mettent en pratique les comportements qu’il préconisait.

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