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La tutelle des réseaux sociaux devient préoccupante

Les réseaux sociaux font débat. Ils ont leurs fans et leurs détracteurs. Chaque jour ou presque un événement rappelle le rôle de plus en plus prééminent qu’ils jouent dans des sociétés qui, si elles ne se tournent pas toutes vers le numérique, ont unanimement adopté le téléphone comme outil de liaison avec ces systèmes de lien présumé entre les personnes. Toutes les nouveautés suscitent des excès, des utilisations malsaines ou constituent des dangers pour les individus.

Élection après élection on s’aperçoit par exemple combien ces « distributeurs massifs » de bonne parole ou de fausses informations bénéficient à des idées et par conséquent à des candidats ayant la possibilité de les manipuler. Il n’y a plus aucun doute sur le sujet : ces outils qui deviennent de « propagande » gérés depuis l’étranger ont une influence décisive sur les résultats. Bien des personnalités au pouvoir dans leur pays doivent leur élection au savoir-faire des animateurs de Tik Tok ou X.

J’ai reçu une information fiable sur les présidentielles stupéfiantes en Roumanie. Un Russe très spécial « dormant » c’est à dire installé dans un pays étranger et intervenant à la demande du FSB a reçu une somme de 1 million de dollars pour créer 50 comptes fictifs et alimenter le soutien au candidat roumain pro-russe. L’avantage c’est que ces publications même détectées par les services spéciaux occidentaux ne venaient pas du camp identifiable comme russe. Des dizaines « d’usines ou de fermes à trolls » ont été installés partout sur la planète par les uns ou par les autres. Elles inondent les réseaux 24 heures sur 24 pour orienter l’opinion dominante en profondeur.

Si les parlementaires français avaient un peu de temps à consacrer à de sujets importants pour l’avenir ils auraient consacré leurs fameuses  « niches » à l’indispensable régulation de l’utilisation de ces réseaux. Par exemple il paraît indispensable qu’il n’existe aucun anonymat pour éviter les dérives. L’obligation de déclarer son identité afin d’assumer les propos publiés ne constituerait pas par exemple une hérésie. La connaissance parfaite des algorithmes appliquées aux comptes changerait peut-être les choix des abonnés. L’utilisation des données individuelles mériterait d’être vraiment réglementée. Il y a bien d’autres mesures à mettre en œuvre sans altérer la liberté individuelle.

Le Parlement australien a adopté cette semaine une loi imposant une interdiction stricte d’accès aux réseaux sociaux pour les moins de 16 ans. Ce texte, soutenu par les principaux partis et approuvé par les deux chambres, vise à obliger les plateformes comme X, Tik Tok, Instagram, ou Facebook à prendre des mesures pour empêcher les jeunes enfants et adolescents de créer des comptes. En cas de non-conformité, des sanctions financières pouvant dépasser 30 millions d’euros seront appliquées.

Le Premier ministre a justifié cette initiative en critiquant ce qui selon lui est « une plateforme favorisant la pression sociale, une source d’anxiété, un canal pour les escrocs et, pire que tout, un outil pour les prédateurs en ligne ». Il a encouragé les jeunes Australiens à délaisser leurs téléphones au profit d’activités sportives. « Que les enfants se retrouvent sur les terrains de foot, de cricket, de tennis ou à la piscine ». J’aurais ajouté « devant un livre. »

Un jeune garçon français âgé de 11 ans a été gravement blessé après avoir fait une chute d’environ 5 mètres du haut d’un escalator. Il aurait voulu reproduire une scène vue sur le réseau social Tik Tok. Ce fait divers est le plus récent. Il concerne un gamin. Pour les adultes l’emprise conduit justement au mêmes effets psychologiques d’une imitation de « l’extraordinaire » diffusé sciemment par des manipulateurs. S’érige en vérité les pires absurdités ou les trucages plus ou moins sophistiqués. C’est une réalité.

Sur le plan technique, de nombreux experts doutent de la faisabilité de cette interdiction australienne. Le texte reste en effet très flou sur ses modalités d’application et pourrait n’avoir qu’une portée symbolique. La mise en œuvre complète de la loi nécessitera au moins un an, le temps pour les régulateurs d’en définir les détails. Des amendements ont par ailleurs exclu l’obligation pour les utilisateurs de fournir une pièce d’identité pour attester de leur âge. Les principaux propriétaires de réseaux dont l’incontournable Elon Musk s’allieront pour combattre l’embryon d’une réglementation. Ils sauront durant les mois qui viennent dresser l’opinion publique contre cette atteinte à… la liberté ou plutôt à leur liberté de dominer le monde.

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Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    « Des dizaines « d’usines ou de fermes à trolls » ont été installés partout sur la planète par les uns ou par les autres. Elles inondent les réseaux 24 heures sur 24 pour orienter l’opinion dominante en profondeur. »
    Et nos « chers amis » d’Outre Atlantique et leurs « âmes damnées » ne sont pas en reste pour employer ce genre de procédé, dont ils ont été vraisemblablement été les initiateurs.

  2. faconjf

    Bonjour,
    encore un sujet pas simple auquel les réponses types Yaka ne peuvent apporter une solution conciliant les règles d’une bonne démocratie. Autant il est facile de poursuivre un merdia sur une publication papier ou numérique, autant il est difficile de poursuivre un quidam lambda planqué anonymement derrière son écran en utilisant des proxy situés dans des pays n’appliquant aucune règle.
    Radicalisation terroriste, attaque du Capitole, polarisation de la société, violence interpersonnelle, déchaînement de haine, élections manipulées… Les réseaux sociaux se révèlent à la fois des instruments de la liberté d’expression, mais aussi un danger pour nos démocraties. Réguler les Facebook, Twitter, Tik Tok et autres Instagram devient urgent. Non pas en contrôlant les contenus, que même les plus importants réseaux comme Facebook n’arrivent pas à réaliser efficacement. Mais en obligeant les réseaux sociaux à la transparence sur les algorithmes de contrôle. Les réseaux sociaux se sont constitués non pas dans le but de créer de la liberté mais dans l’objectif de transformer les communications gratuites des participants en pognon qui les alimentent grassement. Les algorithmes de contrôle n’ont pas été créés pour réguler l’expression des participants mais uniquement pour créer des bases de données améliorant leurs performances financières. Ainsi le classement dans les moteurs de recherche, en fait l’ordre d’apparition suite à une recherche, est géré par des algorithmes qui sont basés sur votre historique de navigation, les mots clés enregistrés dans votre profil, les données démographiques qui vous caractérisent (telles que l’âge, le sexe ou la situation géographique…) et le type de terminal que vous utilisez ( Smartphone, i phone, ordinateur avec l’OS qu’il utilise Windaube, Apple ou logiciel libre). L’objectif je le répète c’est faire du pognon en ciblant le consommateur derrière l’internaute. En conséquence le législateur ne peut pas compter sur les réseaux sociaux pour réguler spontanément les contenus. Revenant sur les causes et les raisons des émeutes du mois de juin 2023, le méprisant de la Ripoublique Mac-Ronds avait évoqué la possibilité de suspendre l’usage des réseaux sociaux pour une durée déterminée, en cas d’émeute. Cette prise de position est un aveu d’impuissance face à la machine infernale que sont les réseaux sociaux qui, tels qu’ils sont réglementés, échappent au gouvernement et pas seulement Français.
    Une étude menée par Doctissimo rend compte de ce phénomène : en France, 45 % des sondés – de 16 à 25 ans – passent entre trois et quatre heures par jour sur leur smartphone. 18 % avouent y consacrer plus de cinq heures par jour. Les parents se rendent compte du désastre qu’impliquent les réseaux sociaux sur la capacité de l’enfant à se concentrer, à réfléchir, à juger. Outre cela, les pensées suicidaires et les troubles de l’alimentation sont le lot, sinon commun, au moins fréquent, de ces enfants laissés face à eux-mêmes dans le cercle vicieux d’une utilisation non contrôlée.
    Et oui ! la solution concernant les mineurs passe en premier par une régulation IMPOSÉE par les parents.
    Pour les adultes, personne ne peut empêcher quiconque de publier des contenus haineux « à priori », la seule solution « légale » ne peut s’appliquer qu’une fois que l’infraction est commise et dûment constatée, donc après un délai … certains propos sont incontestablement frauduleux, la difficulté se situe dans la zone grise des propos « interprétables ». c’est là ou le diable se cache dans les détails.
    Pour les éditeurs la difficulté est d’intervenir au plus près et au plus vite pour réduire les sanctions financières ( le pognon toujours le pognon) tout en évitant de trop censurer au risque de réduire le trafic internet qui alimente leur source financière.
    Pour l’état légiférer n’est pas simple non plus. Le Conseil constitutionnel a censuré, jeudi 18 juin 2020, la proposition de loi contre la haine en ligne, portée par la députée La République en marche (LRM) de Paris, Laetitia Avia, et soutenue activement par le gouvernement. Adoptée le 13 mai, le texte controversé devait entrer en application au 1er juillet, mais il est privé de l’essentiel de sa substance.
    Le juge constitutionnel a censuré sa disposition-phare, l’obligation faite aux réseaux sociaux de supprimer, dans les vingt-quatre heures, sous peine de lourdes amendes, les contenus « haineux » qui leur sont signalés sur Facebook, Twitter, Snapchat, YouTube… Pour le Conseil constitutionnel, ce mécanisme risquait de porter « une atteinte à l’exercice de la liberté d’expression et de communication qui n’est pas nécessaire, adaptée et proportionnée ». Or, c’était « le cœur du texte », comme l’affirmait Mme Avia, en mai 2019.
    Le problème est donc trèèès difficile à endiguer ! La formation des jeunes et des moins jeunes est une possibilité mais sans doute pas la panacée…
    Bon dimanche

  3. christian grené

    Bonsoir Jean-Marie.
    Pour moi, il n’existe pas d’autre réseau social que celui auquel je me confie présentement. Tu m’épates mon pote!

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