You are currently viewing Une bataille gagnée n’efface pas la perspective d’une retraite

Une bataille gagnée n’efface pas la perspective d’une retraite

L’âge auquel une personne peut demander à faire valoir ses droits à pension a toujours constitué un élément médiatique essentiel de la vie politique. Il n’y a pas eu une campagne présidentielle sans que des effets d’annonce dans un sens comme dans l’autre aient été au cœur des débats. Cette notion d’âge butoir est pourtant une éternelle supercherie puisque pour pouvoir partir avec un taux plein il faut posséder un nombre suffisant d’annuités. Le déplacement du curseur de la limite d’âge s’accompagne toujours d’une augmentation ou d’une diminution du total de trimestres de cotisations au système de répartition solidaire mis en place dans le programme du Conseil National de la Résistance. Toutes les réformes sont pourtant présentées comme uniquement destinées à fixer un couperet lié à seulement au nombre d’années de celui qui réclame son droit à pension.

Dans une semaine à l’initiative du groupe NFP de l’assemblée nationale sera discuté au palais Bourbon l’abolition des textes ayant modifié la référence à 60 ans puis à 62 ans. La proposition de loi approuvée en commission des affaires sociales touche non seulement à l’âge légal de départ, mais également à la durée de cotisation. Cette dernière est ramenée de 43 à 42 annuités, ce qui revient à abroger également la réforme portée en 2013 par la ministre socialiste Marisol Touraine pendant le quinquennat de François Hollande. C’est considéré par les promoteurs de cette abrogation comme « une première victoire » sur le score sans appel de 35 voix (Gauche plus RN) contre 16 venues du Centre et de la Droite (la commission compte 71 membres). Ensuite il faudra de longs mois pour que le texte puisse avancer dans le processus parlementaire.

La loi présentée en plénière dans le cadre de l’utilisation du droit d’inscription d’un sujet à l’ordre du jour par LFI sera probablement adopté puisque le RN devrait le voter alors qu’il s’était opposé à une telle mesure dans le cadre de la discussion du budget. Changement de cap. La dédiabolisation passe par le soutien à l’initiative du camp adverse afin de se donner une image tolérante lorsqu’il s’agit, selon les affirmations lepéniste, de l’intérêt des Français. Ce sera un premier coup de semonce pour le gouvernement car il permettra de vérifier la solidité de la coalition électorale du NFP. On comptera les voix car le résultat préfigurera le résultat d’une motion de censure avant Noël.

Il faudra alors attendre le 23 janvier pour cette fois dans le cadre du droit à évocation d’un sujet choisi cette fois par le groupe communiste, le Sénat se saisisse du texte de l4Assemblée. D’ici là quel gouvernement sera en place ? Qui occupera Matignon ? Où en sera le budget ? Bien malin celle ou celui qui a les réponses. De toutes les manières l’abolition des lois antérieures par un nouveau texte passera devant la fameuse commission mixte paritaire dans laquelle les partisans de lé référence au 64 ans reste majoritaire. Le texte du Sénat risque donc d’être contraire à celui voulu par le NFP.

Il faudra alors le présenter en seconde lecture à l’Assemblée le 6 février cette fois dans le cadre de la « niche » du groupe écologistes. Où en sera le RN qui saura si la Présidente de son groupe peut continuer ou non à siéger au Palais Bourbon ? Aura-t-on un gouvernement ? Quel sera réellement l’état des finances publiques ? Quel contexte géopolitique international puisque Trump sera installé à la Maison Blanche ? Désormais la France vit en effet au jour le jour et il paraît bien difficile de lire son avenir à trois mois ! Si l’on suppose que tout aille le moins mal possible dans un monde en déliquescence il faudra ensuite franchir l’obstacle de la constitutionnalité de la loi votée.

Un gouvernement défavorable à la modification ne manquera pas d’invoquer l’article 40 de la Constitution qui dit : « Les propositions et amendements formulés par les membres du Parlement ne sont pas recevables lorsque leur adoption aurait pour conséquence soit une diminution des ressources publiques, soit la création ou l’aggravation d’une charge publique. » Or les sommes nécessaires même si dans la proposition LFI il y a la création de diverses taxes nouvelles pour financer le régime des pensions ne seront que théoriques. Le Conseil constitutionnel dans le contexte probablement encore plus tendu des finances de la Sécurité sociale aura du mal à valider une dépense de plusieurs milliards.

Un autre danger concernera la situation que provoquerait fin 2025 un départ massif de personnes pouvant faire valoir leur droit à pension. A-t-on chiffré le nombre de postes libérés dans la police, la justice, la sécurité, l’enseignement et plus encore la santé ou les secteurs en tension en matière de recrutement. Qui palliera ces milliers de retraits de la vie active ? Les décrets d’application risquent bel et bien de traîner et on aura alors franchi le cap de la seconde dissolution avec là encore la reprise du débat sur l’âge à faire valoir ses droits à des pensions dont le montant deviendra encore plus incertain… Souvenez vous de 1983…

Ce champ est nécessaire.

En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian

Subscribe to get the latest posts sent to your email.

Cet article a 3 commentaires

  1. J.J.

    « Quel sera réellement l’état des finances publiques ?  » Sans être prophète on peut assurer, n’en doutons pas, qu’elles seront en très mauvais état.
    Il est une question que naïvement je me pose : Les pensions et retraites et la « Sécu » coûtent cher à l’état(?), soit mais qu’a t-on fait des cotisations sociales payées par les employeurs (ce qui pour certains leur arrache le cœur) et les employés (salaire différé) ? Ça représente quand même des sommes considérables théoriquement épargnées.
    Qu’a -t-on fait de nos sous et de ceux qui cotisent actuellement, comme nous mêmes encore d’ailleurs, qui en principe payent nos retraites, comme nous avons payé celles de nos aînés ?
    Peut être n’est il pas politiquement correct de poser la question.

  2. Gilles Jeanneau

    Si, si la question mérite d’être posée mais il faut avoir à l’esprit que le budget de la Sécurité Sociale (Maladie + Vieillesse + Allocations familiales) est supérieur au budget de l’Etat. C’est bien là le problème car c’est la Vieillesse et la Maladie qui creusent chaque année le fameux Trou de la Sécu, lequel, malgré les fameuses lois annuelles de financement de la Sécurité Sociale, ne sont jamais en équilibre … et les recettes sont toujours en déficit.
    Et pourtant il fut un temps où les recettes étaient excédentaires et l’excédent reversé comme toujours à la Caisse des dépots.
    Si ces excédents avaient été placés en Bourse et non thésaurisés, il n’y aurait pas de problème de financement aujourd’hui!
    Mais la prévision n’a jamais été le point fort de nos gouvernants.
    Allez, bonne journée quand même.

  3. facon jf

    Bonjour,
    « La baisse des naissances en France s’est accélérée en 2023, atteignant son rythme le plus rapide depuis 50 ans, une indication supplémentaire que la population française continuera de vieillir, augmentant le fardeau des finances publiques du pays. Le nombre de nouveau-nés a chuté de 6,6%, atteignant 677.800 en 2023, la plus forte baisse depuis la fin du baby-boom des années 1970, et le niveau le plus bas jamais enregistré depuis la Seconde Guerre mondiale, a indiqué jeudi l’Insee ». Nous disait Bloomerg le 14 novembre dernier.
    Mais qu’est-ce que cela à voir avec le billet du jour de JMD ? La raison pour laquelle Bloomberg en parle est simple: ces chiffres sont une projection précise à 20 – 25 ans en termes de rentrées d’impôts, de TVA, d’emplois, cotisation retraite, sécurité sociale, etc., etc.
    Le fond du problème c’est « Le système est particulièrement vulnérable aux déficits, car les paiements aux retraités, de plus en plus nombreux, dépendent directement des cotisations des travailleurs » poursuit Bloomberg.
    Ben oui! ce sont les cotisants actifs d’AUJOURD’HUI qui payent les retraites d’AUJOURD’HUI. Il n’y a pas de trésor caché au fond des tiroirs de Bercy, l’avenir c’est les enfants de France qui produisent et produiront demain des biens commercialisables à l’échelle de la planète. C’est la logique libérale dans laquelle nous sommes enfermés. Une logique qui consiste à réduire les coûts de production pour avoir des produits compétitifs à l’international. La variable d’ajustement c’est le coût du travail donc on réduit drastiquement ce coût en réduisant les salaires directs (salaire net) et différé ( les cotisations sociales injustement nommées charges). Baisser le salaire se fait en mettant en concurrence les salariés locaux avec les salariés Européens et de la planète toute entière c’est la délocalisation. La délocalisation est facilitée par l’abolition des droits de douane par la signature d’accords commerciaux. Pour les productions ne pouvant pas être délocalisées on utilise la concurrence de la main d’œuvre immigrée, c’ est un des effets de la smicardisation des salariés Français. Le chantage permanent à la fermeture des usines sert a ouvrir le robinet aux subventions et réductions du salaire différé. Loin de profiter aux salariés consommateurs, cette politique enrichit l’oligarchie et appauvrit les salariés.
    Le régime de retraite par répartition en vigueur en France depuis 1946 résulte d’un vote, le 26 avril 1946 , de la première assemblée législative élue après la Libération, adoptant un projet conçu et mis en place, dans le cadre de la Sécurité sociale, par Pierre Laroque, Alexandre Parodi et Ambroise Croizat. Nous étions dans la reconstruction de notre pays, le travail était abondant et les retraités avaient la politesse de mourir jeunes. Les comptes étaient équilibrés, jusqu’au moment où le travail s’est réduit et l’espérance de vie a augmenté.
    La construction Européenne a infligé la disparition des droits de douane en Europe puis par des traités internationaux avec le monde entier. L’objectif est de mettre ainsi à l’amende les pays les plus socialement avancés. En s’inscrivant dans la monnaie unique les pays ont détruit la dernière arme compétitive la dévaluation de leur propre monnaie*. Pour acheter la paix sociale notre pays a choisi de s’endetter rajoutant de fait un boulet supplémentaire à nos pieds.
    La solution libérale au problème des dépenses sociales, retraite santé et dépendance c’est la réponse du marché à savoir capitalisation pour les retraites et gestion du risque pour santé et dépendance ( vous êtes jeune et bien portant c’est pas cher et inversement si vous êtes vieux et malade).
    La solution pour sortir de cette logique ce serait un droit de douane, modulé en fonction du niveau social du pays producteur des biens importés. Ces fonds seraient destiné à abonder les comptes sociaux du pays importateur. De cette manière le dumping social intra-européen serait économiquement limité et l’exploitation inhumaine des travailleurs dans certains pays serait pénalisée.
    Oui je sais, complotiste un jour complotiste toujours! Mais pour revenir à mon propos de départ, la baisse de la natalité dans notre pays; pour moi cette baisse a deux origines la première est le battage escrologique qui consiste à dire que nous sommes trop nombreux et la deuxième c’est le coût économique et social d’une naissance.
    Pas de problème pour les mondialistes libéraux si il n’y a pas assez de naissances ont fait appel à la main d’œuvre étrangère légale ou pas. Ce qui fait baisser les salaires (encore plus si les personnes sont dans l’illégalité), rendant les enfants encore moins « envisageables » pour les couples en âge de procréer.
    Jamais, au grand jamais, les ploutocrates ne laisseront qui que ce soit remettre en cause les sacro-saintes loi du marché ce catéchisme répété chaque seconde par les merdias.
    Mon plus grand espoir est de quitter ce monde sans laisser à mes héritiers une montagne de dettes… Mais ça !!

    Bonne journée

    La dévaluation est la diminution du cours officiel d’une monnaie. Elle peut être subie ou décidée pour améliorer la situation économique.
    C’est aussi un instrument de politique économique, car elle renchérit les importations et augmente la compétitivité à l’exportation, ce qui tend à améliorer la balance commerciale sans avoir besoin d’améliorer la productivité.

Laisser un commentaire