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Sur le toboggan de la rigueur pour les plus fragiles

Le premier des ministres qui sont censés gouverner, a décidé que rien n’allait plus dans le royaume du maître de rien du tout… Il a profité que ce dernier soit parti décorer un chef amazonien méritant dans un décor du livre de la jungle, pour s’octroyer le titre de fils « la rigueur ». Toutes les tentatives faites pour masquer la catastrophique gestion libérale du pays ont été vaines. Le maire de Bercy a été on ne peut plus lamentable dans ses explications contradictoires, partielles et tellement idiotes que personne ne leur a accordé le moindre crédit, ce qui par les temps qui courent risque de manquer au budget.

Nous ne sommes qu’au tout début de la descente du toboggan conduisant à la noyade générale. Un député très dépité de la majorité minoritaire me confiait il y a peu qu’il ne repartirait pas pour un nouveau mandat. « Je n’en peux plus me disait-il à voix basse. Nous apprenons par les médias ce qu’il en est de la réalité. Il y a un fort décalage entre ce que nous savons ou ressentons et ce que la tête de l’État préconise… Dès qu’on tente une proposition on se fait laminer : eux, savent tout et nous on ne comprend rien ! » Le pire c’est que les affirmations des gens qui comptent ou croient être capables de compter, enfoncent davantage ceux qui les soutiennent. Ils sont au bout du rouleau des tables de la Loi. 

Les arguments s’entrechoquent les un, les autres. Ils relèvent de tout et son contraire. Comment justifier que les responsables des comptes publics découvrent un déficit de plusieurs dizaines de milliards d’euros qui se creuse depuis des mois? Tous les jours Bercy a sur ses ordinateurs les rentrées fiscales et il est aisé de les suivre. Le premier citoyen venu aurait effectué le constat. La ficelle est un peu grosse.  Durant la décennie où je gérais au nom de mes collègues du conseil départemental j’avais un œil sur le graphique des versements de droits de mutation avec une actualisation comparée par rapport aux années antérieures. Croire que le ministre des comptes publics n’a pas le même repère relève de la plus grande naïveté. Le 49-3 a en effet escamoté un débat parlementaire qui risquait de mettre à jour une loi des Finances était fausse et insincère. Tout le monde le savait  mais tout le monde a détourné le regard avec l’espoir de jours meilleurs. 

L’INSEE a officialisé ce que tous les observateurs de la vie sociale savaient. Muselés pour ne pas effrayer l’électeur moyen déjà fragilisé par l’inflation, les médias ont été orientés vers les faits divers, l’islamisme ou l’immigration, les dégâts climatiques ou la géopolitique conduite par un Bonaparte d’opérette. Pendant que tous les voyants du tableau de bord national passaient au rouge cramoisi. Bien évidemment toutes les déclarations qui ne dépareilleraient pas la chanson « Tout va très bien Monsieur le Marquis » ont été oubliées pour être remplacées par le fameux « je vous l’avais bien dit… » reposant sur le fait que plus personne ne se souvient des déclarations démagogiques d’un pouvoir qui a accumulé les absurdités stratégiques. Par exemple fin 2023 Le Maire de Bercy clamait les vertus d’une croissance salvatrice alors qu’elle était artificielle et limitée. Il ne renonce pas à reprendre son dogme mais en ajoutant que c’est de votre faute car vous ne consommez pas assez ou comme le souligne le patron de Super U vous « déconsommez» en masse. 

Pour justifier l’échec de sa stralégie Le Maire de Bercy a mis en avant « des circonstances exceptionnelles (sic) qu’il faut bien analyser (sic)» : « La croissance a été au rendez-vous (sic), mais pas les recettes fiscales ». Par rapport aux dernières estimations réalisées fin décembre – il y a seulement trois mois – les rentrées d’argent dans les caisses publiques ont été inférieures de 21 milliards d’euros. Une découverte brutale. Si on comprend bien, les dépenses exagérées en faveur des plus nantis ont été tenues mais les recettes venant des taxes dont on sait qu’elles sont très injustes pour les plus faibles ne sont pas à la hauteur des espoirs de ceux qui les ont inventées.

Le couillon moyen pense « c’est donc les recettes qu’il faut améliorer » mais il n’est pas à la hauteur des enjeux… puisque le je sais-tout de Matignon a expliqué que c’était les dépenses de solidarité qu’il fallait baisser. Les Rmistes ont déjà trinqué, les chômeurs suivent, les malades longue durée arriveront avant les malades ordinaires, les retraités vivront un mauvais été, les propriétaires passeront à la moulinette de la fiscalité locale (+ 10 % d’augmentation des baes de TFB en deux ans) et les communes verront le garrot financier se resserrer d’un cran supplémentaire. Bref seuls les plus aisés seont épargnés. 

Le « travailleur » sera érigé désormais en modèle afin de l’opposer aux retraités qui lui coûterait cher, aux feignasses ou aux « cassos’ » qui pillent l’État, aux non-productifs qui ralentissent tout, aux fonctionnaires qui emmerdent le peuple et surtout aux immigrés qui lui piquent le boulot qu’ils ne souhaitent pas effectuer. Alors autant atper su ces improductifs qui pénalisent notre économie ! On les mettra à contribution pour quelques subsides sans rapport avec le trou aux allures de gouffre. Mais ça sonne bien pour l’opinion dominante. 

En fait, lectrices, lecteurs je connais la musique : que des mesures « poudre aux yeux » pour tenter d’éviter la catastrophe que sont les appréciations à venir des agences de notation… Elles adorent que l’on coupe dans les dépenses de solidarité car pour eles rien ne remplace le chacun pour soi des privatisations qui elles, rapportent des taxes…et des recettes. Et je vous garantis que ça balise à Bercy ! Vous n’avez donc rien vu encore !

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Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

     » …les malades longue durée arriveront avant les malades ordinaires, les retraités vivront un mauvais été, les propriétaires passeront à la moulinette de la fiscalité locale (+ 10 % d’augmentation des bases de TFB en deux ans)… »

    Ta « prognostication », comme aurait écrit Alcofribas Nasier, nous décrit un bel et hélas réaliste avenir. Dans cette énumération , je coche 3 cases.

    Une solution drastique et on ne peut plus logique et égalitaire à proposer : Yakapiquerl’fricousqu’ilest !

  2. facon jf

    Bonjour,
    Choupinet Fattal le mignon premier Sinistre préféré du Méprisant déclarait il y a peu  » Quand le marché du travail se porte bien il est normal de durcir les règles de l’assurance chômage ». Et maintenant c’est  » Quand le marché rencontre des difficultés, il devient impératif de durcir les règles de l’assurance chômage ». La pierre philosophale cette substance hypothétique dont l’élaboration constitue le but de l’alchimie, permettant d’acquérir la conscience absolue,de donner la vie éternelle, ou de transmuter des métaux est enfin découverte par Choupinet Fattal. La recette pour supprimer tous les maux le sirop typhon miraculeux de l’économie mise au point par notre sémillant et si brillant premier sinistre. Le saint Graal enfin à notre portée, j’ai nommé le chômeur senior ce malfaisant qui se complet dans une oisiveté coupable. Enfin par les sacrifices que notre état providence va lui prescrire pour son bien, notre économie redeviendra florissante génératrice de bienfaits innombrables. Ainsi tout sera résolu, la dette, la drogue dans nos villes, la désindustrialisation, les déserts médicaux, le terrorisme qui menace nos JO que le monde entier nous envie …
    Mais pourquoi ont ils tant tardé pour mettre en œuvre cette solution miracle? Simplement parce que nous n’étions pas encore prêts pour recevoir l’onction divine, que voulez vous ça se mérite des solutions comme celle-là!
    Bonne journée

  3. Alain.e

    Le Mozart de la finance et son complice Salieri ont composé en sept ans le plus beau requiem pour les finances publiques , alors bravo à eux , et Bercy beaucoup.
    En revanche , la musique classique est indigeste à nombre de nos concitoyens, à qui , il sera demandé un effort de compréhension et une contribution financière pour sauver ce qui peut encore l’ être .
    Quand on dit tout et son contraire , on a forcement raison , c’ est la force du politique , et puis les sans dents qui s’ en soucie vraiment .
    Cordialement.

  4. Christian C

    « Les agences de notation… Elles adorent que l’on coupe dans les dépenses de solidarité car pour elles rien ne remplace le chacun pour soi des privatisations qui elles, rapportent des taxes…et des recettes. »
    Sans oublier les niches et exonérations fiscales, sans oublier les milliards de subventions distribués sans contrepartie aux grands groupes…

    Et quant on voit Macron, grand incompétent écologiste remettre la Légion d’Honneur au cacique Raoni Metuktire, « icône planétaire de la défense de l’Amazonie et de la culture des peuples premiers », lors d’une cérémonie nocturne en pleine forêt au Brésil; on se moque de qui ?

    Fort heureusement l’affaire de ce proviseur de la cité scolaire Maurice-Ravel à Paris qui a quitté ses fonctions, focalise l’attention de la semaine…

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