On avance doucement mais inexorablement vers la fin des équipes nationales de football. La mutation a eu lieu il y a 53 ans sur le Tour de France. Plus aucun retour en arrière depuis 1968 et la victoire du Néerlandais Jan Jansens sous le maillot de son pays. Les intérêts économiques ont pris le pas sur toutes les autres considérations patriotiques. Les formations même financées par des marques hexagonales peuvent faire appel massivement à des coureurs étrangers pour des considérations de divers ordres. Les financeurs recherchent surtout une mise en avant dans certaines contrées afin que par des victoires de professionnels locaux ils assurent leur développement. Ils se moquent pas mal de la valeur nationale de leurs résultats. L’essentiel repose sur la collecte des points UCI premettant de rester chaque saison dans le giron des équipes World Tour et assurer des heures de retransmission télé.
La période que vit actuellement l’équipe de France de foot a tout lieu d’interroger. Personne dans la presse dite spécialisée n’ose se pencher sur certains forfaits ou non-sélection. On a récemment bien vu lors de la constitution du onze olympique que les clubs avaient en réalité le pouvoir de plomber une équipe nationale. Des joueurs susceptibles d’effectuer le déplacement vers le Japon ont été retenus dans l’intérêt du championnat. C’est une première ! Dans le passé des cas similaires avaient été lourdement sanctionnés (1). Quand on voit la disparition d’un certain M’Bappé après un match quelconque face à la Bosnie on peut s’interroger sur la nature de sa blssure.
« Je vais être clair : Kylian a ressenti quelque chose en fin de match contre la Bosnie. On a fait des examens, où le terme rassurant a été utilisé. Mais rassurant où ça écarte une rupture de fibre, où il serait parti sur plusieurs semaines et plus d’un mois d’absence. Au-delà de ça, il avait quelque chose. C’est une blessure qu’il a déjà eue avec son club, au mois de mai. Plus ou moins la même sensation (…). En écartant une blessure importante, il a un problème qui est musculaire. Ce n’est pas articulaire, où on peut malgré tout. Là, il y a la douleur…», a expliqué Didier Deschamps. En fait il ne saurait être question de mettre en cause la présence se M’Bappé au PSG dans les semaines à venir et notamment le 15 septembre.
Très sollicité psychiquement et physiquement le joueur clé de la formation qatarie a en effet besoin de souffler. Le PSG va communiquer pour indirectement mettre en cause le verdict des médecins des Bleus. Forfait pour les matches de l’équipe de France en Ukraine et face à la Finlande Kylian Mbappé poursuit sa « convalescence ». a indiqué son club hier, l’attaquant est « en soins à la suite d’une lésion bas grade (sic) du soléaire. Un nouveau point sera fait dans 48h après reprise de la course». La participation du champion du monde au match contre Clermont, samedi au Parc des Princes, est très incertaine. Pas très grave. Il reprendra après avoir soufflé sur le banc à Bruges. Ses blessures d’amour-propre (cinq matches sans buts sou le maillot bleu, transfert manqué au Real, perte du leadership au PSG, querelle avec Giroud) seront partiellement guéries.
L’engagement de l’équipe bleue dans ses derniers matchs laisse planer un doute sur la volonté de quelques-uns de ses piliers. Qu’est-ce qui est le plus important pour eux ? La Champion’s League en terme de « rentabilité » et de « notoriété » est infiniment supérieure mais personne ose le formuler. En fait Deschamps a bien du mal à « motiver » ces seigneurs de la campagne des clubs qui s’ouvre dans quelques jours. Jusqu’à maintenant il devait compter sur des joueurs désireux d’acquérir une valeur « marchande » par leur parcours en équipe nationale. Une partie de la génération de 2018 a désormais les rognons couverts ce qui la gêne pour courir !
Le sélectionneur doit passer lentement mais inexorablement de « gavés du foot » à des « affamés du foot ». Or c’est quasiment impossible quand on constate le comportement des espoirs lundi soir aux Îles Féroé. Suffisants, maladroits, manquant d’esprit collectif ils ont donné une aussi piètre image de la France que leurs collègues des jeux olympiques. La Coupe du monde au Qatar compte tenu des conditions dans lesquelles elle va se dérouler risque bien de constituer une étape sur le déclin des équipes nationales. Qui voudra y aller? On en reparle… malgré la victoire contre la Finlande qui a eu l’avantage de faire réfléchir car obtenue sans M’Bappé !
Ce n’est pas pour rien que douze grands clubs, qui pesaient quarante succès en Ligue des champions à eux tous, avaient annoncé la création de leur propre compétition. Une « Super Ligue » fermée qui serait venue concurrencer la plus prestigieuse des Coupes européennes que l’UEFA a promis de sanctionner. Rien n’est terminé et on reviendra sur ce sujet avec une éventuelle compétition planétaire des clubs qui récupéreraient ainsi directement les dividendes gigantesques des droits télé.
(1) 1963 : après une altercation avec son sélectionneur Georges Verriest et son refus de jouer pour ceux que l’on n’appelle pas encore les Bleus, Raymond Kopa est privé d’équipe de France pendant deux mois et demi.
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Voilà ce qui arrive lorsque l’équipe de France s’appuie sur un « colosse aux pieds d’argile »…
Business only Business …
Je ne comprends pas le pseudo chauvinisme de ces gens qui s’enthousiasment pour une équipe (foot ou rugby) qui représente leur ville ou leur pays mais qui ne compte que des joueurs « étrangers », des mercenaires en somme , prêts à servir le plus offrant.
Quand j’emploie le terme d’étrangers, soyons clair, je parle de personnes qui n’ont aucune activité sociale dans l’entité pour laquelle ils jouent. Du temps ou les équipes étaient composées d’amateurs, ils représentaient vraiment leur ville et c’était là un moyen d’intégration sociale, une chance aussi pour les « étrangers », émigrés ou réfugiés, justement don on reconnaissait les talents et le savoir faire.
Le « surgé » qui avait travaillé avec Monleau quand il dirigeait le Lycée professionnel avec l’EN , jouait dans l’équipe de rugby d’Angoulême, et je pense que notre « patron, féru de rugby, avait du tâter lui aussi du ballon ovale dans sa jeunesse.
Le recrutement était parfois difficile, c’est vrai et les sponsors éventuels désintéressés. C’était avant l’intrusion et l’avènement du dieu fric dans le sport.
Laure @ À propos des punitions et autre brimades subies dans notre jeunesse, ça m’a appelé les punitions dont nous étions victimes à l’école : en huitième et neuvième (CE2 et CM1), nous avions droit à une calotte par faute d’orthographe dans la dictée.
En septième (CM2), c’était un coup de pied dans les fesses pour l’élève au tableau qui faisait une erreur en corrigeant les problèmes .
Et il était hors de question de raconter ça à la maison si nous ne voulions pas recevoir un complément ou une « scène » et des reproches qui n’en finissaient pas.
Tellement d’accord avec toi, Jean-Marie, que je n’éprouve pas le besoin d’apporter un commentaire. D’autant que j’avais un peu trop occupé le terrain hier.