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Santé, éducation, sécurité : l’Etat central a échoué !

Quel est le « service public » géré par l’État qui fonctionne correctement ? Il n’y en a aucun vraiment en pleine forme. Les replâtrages, les rafistolages, les déconnections entre nécessités financières et efficacité correspondant aux valeurs républicaines et les erreurs commises par un ultra-libéralisme ont conduit la France à saborder sa spécificité de pays de la solidarité active. On fonce vers la dislocation des responsabilités régaliennes sur les écueils de la financiarisation de la vie collective.

La Santé ? Il est aisé de constater que les hôpitaux publics ont des finances dans le rouge vif. L’accès aux soins est très difficile sur certains territoires ou n’est possible qu’avec des délais de plus en plus longs La privatisation aggrave chaque jour un peu plus la discrimination par les moyens financiers de celles et ceux qui ont recours aux médecins libéraux appliquant des dépassements d’honoraires de plus en plus élevés. Les services associatifs ou publics destinés aux personnes dépendantes agonisent financièrement. Les EHPAD cumulent les déficits. Le système affiche des signes globaux de fin de vie.

Le Parlement se penche sur la liberté individuelle de choisir en cas de maladie irrémédiable avec des interventions religieuses, avec des avis moraux et des considérations diverses mais oublie que cette situation est provoquée par des défaillances dans la prévention sous toutes ses formes. La dégradation inévitable de la santé a parfois un fort lien avec le niveau de vie, l’alimentation, le travail, la pollution et des activités humaines destructrices.

Dans le même temps pour satisfaire des électorats divers le Parlement rétablit des produits de traitement des productions agricoles que l’on sait dangereux, abandonne les réglements protecteurs sous prétexte au nom de la concurrence faussée. Le nombre des cancers galope. Les maladies neuro-dégénératives progressent. La mortalité enfantine bat des records. Chaque ministère conduit sa propre politique surtout destinée à éviter des contestations de ceux qui bénéficient de ses largesses. Plus de fonctionnaires pour mener des contrôles effectifs… Le Parlement se contente de légiférer en réponse à des événements ponctuels sans direction politique puisqu’il n’est là que pour gérer le linge sale et les affaires courantes.

L’Éducation ? Les défaillances s’égrainent chaque jour. Le rapport de la Cour des Comptes dézinguent l’école primaire. Par exemple elle tape dur sur… la semaine de quatre jours catastrophique à tous points de vue. Selon la Cour et l’académie de Médecine, la semaine de quatre jours serait contraire aux intérêts de l’enfant et « néfaste », en raison de « la désynchronisation liées aux week-ends prolongés ». La réforme Peillon que j’ai soutenue et mise en place de manière expérimentale à Créon a été combattue pour des raisons purement corporatistes et pour le confort des… parents. L’ex-ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer avait évidemment donné en 2017 aux communes la possibilité de repasser à quatre jours, liberté dont s’était déjà emparée 85% des communes à la rentrée 2018. Une décision qui lui permettait d’acheter la paix syndicale.

La semaine de quatre jours et demi, « très hétérogène dans sa mise en œuvre », a été abandonnée sans avoir « été évaluée, ni stabilisée dans le temps », regrette la Cour des comptes. Elle souligne aussi que le « modèle dominant » dans l’OCDE est « celui d’une semaine scolaire de cinq jours pleins », et la semaine de quatre jours n’est « en vigueur que dans l’enseignement primaire français ». Une catastrophe que ces quatre jours qui renforcent les inégalités sociales, culturelles et éducatives.

Au total, près d’un élève sur trois est en difficulté en français, et un élève sur quatre en mathématiques en classe de sixième, selon le rapport. Pire les inégalités s’aggravent en dépit du dédoublement au primaire qui devait atténuer les écarts en CP. Chaque année, l’écart de réussite entre enfants de cadres et enfants d’ouvriers s’accentue et s’élève désormais à d’environ 30%. Dans le « privé » les affaires se multiplient avec des abus de tous ordres, des dérives inconcevables, des manquements caractérisés et des preuves de protections illicites. Avez-vous entendu parler de remise à plat de ce qui s’effondre ?

La sécurité publique ? Elle est une compétence essentielle de l’État qui se révèle incapable de l’assumer. Face à cette situation les villes ou communes ayant des moyens financiers conséquents tentent de pallier une défaillance en constituant des polices municipales pléthoriques donnant aux élus locaux des pouvoirs dans un secteur sensible. Les caméras, la reconnaissance faciale, l’utilisation de drones, l’armement et maintenant l’habilitation de police judiciaire : que restera-t-il du rôle essentiel de l’État avec les gendarmes et les policiers ? Que deviendra le monde rural dans lequel on sait que désormais s’installent les trafics divers ? La sécurité à l’américaine débarque avec des garants de la sécurité publique à la discrétion des élus locaux. C’est déjà le cas dans quelques villes et ce sera la règle générale.

La justice est attaquée. Les prisons sont submergées. La CAF dilapident les contributions solidaires. La monnaie n’a plus de sens puisque les cryptomonnaies s’imposent. Les collectivités locales se délitent. Le démantèlement se poursuit. Les valeurs républicaines disparaissent. Ainsi va la France.

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Cet article a 8 commentaires

  1. J.J.

    « Elle souligne aussi que le « modèle dominant » dans l’OCDE est « celui d’une semaine scolaire de cinq jours pleins ».
    Et combien d’heures par jour ? « That is the question ». En Allemagne, par exemple, les cours se terminent selon les lieux à midi ou 13 heures environ.
    Cinq jours, c’était la règle jusqu’en 1968 : lundi matin à samedi après midi, par exemple 9 h-midi, /13 heures 30-16 heures trente, et la coupure du sacro saint jeudi. Horaires variables, sauf en durée.
    À l’origine, le jeudi était destiné à « l’éducation religieuse », cela nous a valu un recours de l’évêque au tribunal administratif pour entrave à la liberté des cultes, quand un referendum (consultation ouverte aux enseignants, personnel de service, parents et élèves), organisé dans toutes les écoles publiques primaires de la ville a décidé le report des classes du samedi matin au jeudi matin. Condamnés sur la forme et non le fond, nous avons rectifié en organisant un nouveau referendum dans les règles, une nouvelle occasion de faire une leçon d’instruction civique avec travaux pratiques pour les enfants.
    C’est vrai que la semaine était un peu « lourde », surtout pour ceux en poste à la campagne : le jeudi une journée bien occupée avec de temps à autre un passage à l’Inspection Académique, parfois en librairie pour l’achat de matériel ou de livres, souvent le ravitaillement pour la cantine. C’était aussi l’occasion agréable de rencontrer les copines et les copains.
    Je pense, à mon humble avis que c’est surtout la répartition quotidienne des heures qui est à réformer.
    Mais quand je vois de mon perchoir des parents amener des élèves à la garderie le matin à 7 heures, et pour certains ne revenir les chercher qu’à la fermeture à 18 heures, voir 18heures 30, je me demande dans quel état se retrouvent ces pauvres enfants.

  2. pontoizeau-puyo martine

    BONJOUR JEAN MARIE
    ET l’on s’étonne que le niveau baisse. Moi, toi et toute notre génération avions classe du lundi matin au samedi après midi.
    A Bordeaux où ma famille résidait les horaires étaient _8h30 à 11h30 et reprise 14 h à 17 h.
    il va s’en dire que nous allions à l’école A/R à pieds. L’école n’était pas forcément à proximité de la maison. IL faut dire que beaucoup de mamans ne travaillaient pas. Pas de cantine. j’étais scolarisée au groupe scolaire Montgolfier, comprenant trois écoles séparées mais mitoyennes : maternelle (mixte) filles et garçons. Ces deux dernières comprenaient également un collège. De plus nos apprentissages portaient sur les indispensables à savoir ; lire – écrire – comprendre – compter – histoire – géographie.
    Les enfants ayant un très gros retard ( une douzaine) étaient regroupés dans une classe spéciale avec une institutrice dévouée). Et bien sûr pas de garderie. Nous avions des devoirs, des leçons à apprendre, et parfois des punitions à faire.
    Maintenant les enfants doivent découvrir plein de nouvelles applications mais sont incapables de calculer sans erreur, la division c’est d’un compliqué qu’il faut une page de cahier pour en réaliser une, demande leur de calculer une surface, un coût, une vitesse, un poids …………………ils ont une calculette, un portable, et ne savent rien faire par eux mêmes.
    C’est le passé tout n’était pas mauvais, loin sans faut.

    1. J.J

      « il va s’en dire que nous allions à l’école A/R à pieds. » ….et que personne ne nous attendait à la porte de l’école pour nous ramener à la maison sous bonne garde. Il est vrai qu’avec les agressions et mauvaises rencontres dont les enfants peuvent être victimes, il règne une sorte de paranoïa chez les parents.

  3. faconjf

    Bonjour,
    le chapeau de billet du jour de JMD c’est » Santé, éducation, sécurité : l’État central a échoué ! » . Le constat d’échec est devenu indiscutable commençons si vous le voulez bien par le dernier élément la sécurité qui est normalement une fonction régalienne de l’État. Les fonctions régaliennes sont au nombre de 5 à savoir :
    – assurer la sécurité extérieure par la diplomatie et la défense du territoire ;
    – assurer la sécurité intérieure et le maintien de l’ordre public avec, notamment, des forces de police ;
    – définir le droit et rendre la justice ;
    – détenir la souveraineté monétaire en émettant de la monnaie, notamment par le biais d’une banque centrale ;
    – détenir la souveraineté budgétaire en votant le budget de l’État, en levant l’impôt et en assurant la gestion des finances publiques.
    On constate que les deux dernières fonctions sous la pression des courants du libéralisme considèrent que la quatrième fonction (en particulier l’émission de la monnaie) n’est pas régalienne. Ainsi, Friedrich Hayek défend la concurrence monétaire et refuse à l’État le monopole sur la monnaie fiduciaire (les billets et la monnaie). Cette fonction est maintenant déléguée à la BCE bras armé de l’UE(rss). Et la 5ème est dictée par la même UE(rss). Restent les trois premières fonctions qui sont actuellement malmenées par les pressions liées à la conjoncture internationale des guerres impactant notre Pays ( conflits Russie/Ukraine, Palestine/Israël). La première fonction, diplomatie et défense du territoire, est à la ramasse, après avoir été le larbin des U$A ceux-ci nous ch.ent dans les doigts comme à l’accoutumée, l’UE fait pression sur nous pour nous maintenir dans un conflit qui n’est pas le notre ce qui détruit notre économie ( c’est mon point de vue!) au plus grand bénéfice des U$A. Notre croisade en Afrique se solde par une cuisante fessée déculottée.
    La seconde fonction , assurer la sécurité intérieure et le maintien de l’ordre public, est en pleine décrépitude avec les exactions des narcos trafiquants. L’image dégradée des forces de maintien de l’ordre contribue à leur non respect partout sur le territoire. La haine de tous les uniformes est maintenant un symptôme commun chez les exclus de la réussite sociale. A l’autre bout de l’éventail les nantis du pouvoir se moquent ouvertement de l’État en refusant de se plier aux règles démocratiques encouragés en cela par le locataire de l’Enlysée ( perrier/kholer,Benala etc…).
    Pour la dernière, définir le droit et rendre la justice, on assiste médusé à la surenchère des groupes de pression religieux sur les textes de loi, ainsi que par l’action permanente des lobbyistes de tout poil agissant en toute impunité pour l’intérêt privé au détriment du bien collectif. Rendre la justice en France devient mission impossible du fait des mêmes groupes de pression et de la faiblesse des moyens alloués.
    On peut poursuivre par les fonctions non régaliennes où le vent du désastre souffle par rafales.
    Pour la santé on constate la dégradation à allure vertigineuse du système hérité du CNR. Là encore ce sont les groupes de pression qui ont œuvré au vu et au su de tous pour paupériser un système honnis par les libéraux. Une dérive permanente qui conduit une grande partie de nos concitoyens à se passer de soins. De l’autre coté du spectre on voit les consortiums de soins s’emparer des morceaux juteux tout en laissant la misère aux système public. Résultat la souffrance est immense aux urgences tant pour les soignés que pour les soignants.
    Venons en au dernier point l’éducation. La Cour des comptes déclare en préambule « Le renforcement du capital humain constitue l’une des principales priorités en matière de politique structurelle, selon les recommandations de l’OCDE. L’expérience montre que l’éducation des enfants joue un rôle essentiel dans le développement des compétences nécessaires à un monde en constante évolution. Pourtant, malgré un investissement public conséquent (55,1 Md€ en 2023), les résultats des élèves français en CM1 restent préoccupants, notamment en mathématiques, domaine dans lequel la France se classe dernière parmi les pays de l’Union européenne et avant-dernière au sein de l’OCDE. »
    Mais en fait c’est TOUT le système éducatif qui est dans la tourmente et c’est le brillant résultat de 40 années de renoncements de tous ordres. Une fois de plus les groupes de pression ont poursuivi leurs efforts pour miner par tous les bouts un système qui faisait ses preuves depuis des décennies.
    Je ne développe pas plus mon raisonnement pour ne pas lasser.
    Oui notre pays est en plein naufrage et nos Zélites se masturbent les neurones sur des problématiques de seconde zone pour occuper le terrain merdiatique… aveugles et sourds aux réalités du terrain ils se gobergent aux frais des contribuables. L’important pour le président Larcher c’est d’avoir le fauteuil qui convient à son auguste et imposant postérieur … Quoi qu’il en coûte.
    Ainsi va la France.

    bonne journée

  4. faconjf

    Désolé je vais en remettre une couche
    https://www.facebook.com/photo?fbid=1117054340456726&set=a.598145425680956
    La réalité des entrepreneurs c’est Loose France et Choose America
    Le méprisant monte sur ses ergots pour dire « pour la sixième année consécutive, la France vient d’être classée premier pays européen pour les investissements étrangers ». En réalité nous sommes premiers d’une classe de cancres, car l’Europe se vide de ses usines. La part de l’industrie dans l’économie de la zone euro est passée de 16 % à 14,7 % en trois ans.
    À la racine de cet exode, la hausse du prix de l’énergie depuis l’invasion de l’Ukraine. L’Amérique est en train de siphonner la croissance mondiale grâce à une énergie peu chère et à la déréglementation, sans compter les droits de douane de Trump et le dollar faible, qui incitent nos entreprises à produire là-bas.
    C’est ça la réalité que l’on nous cache.
    Et encore un petit dernier pour la route en provenance du site escrologiste Reporterre où l’on trouve aussi des vrais journalistes.
    https://reporterre.net/Devoir-de-vigilance-Emmanuel-Macron-donne-carte-blanche-aux-multinationales

  5. Philippe Labansat

    Pour ma part, j’ai été le témoin privilégié du démantèlement du service public des finances.
    Comme je me plais à le raconter, j’ai débuté ma carrière à la la fin des années 70, dans un Trésor Public aux allures de 19e siècle dont les trésoreries (autrefois perceptions) ont à peu près toutes fermé.
    Perso, j’ai très longtemps travaillé main dans la main avec les collègues des services comptables de la Mairie de Libourne, un boulot passionnant (et efficace : je m’enorgueillit d’avoir décelé une erreur qui a fait économiser 3 millions d’euros à la ville de Libourne, soit plus que tous mes salaires et toutes mes pensions de retraites ).
    J’ai fini ma carrière à la Direction Générale des Finances Publiques, (le Trésor Public avait disparu) service résolument ancrée dans le 21e siècle, avec tous les outils modernes, mais aussi avec toutes ses tares, dont la disparition de l’accueil physique des administrés.
    De part mes responsabilités syndicales jusqu’au niveau national (à mi-temps, par souci de garder le contact du terrain), j:ai été le témoin du démantèlement constant et méthodique de toutes les Directions des Finances :
    – DGI (impôts) ;
    – Trésor ;
    – Douanes ;
    – INSEE ;
    – Caisse des Dépôts ;
    – DREAL (auparavant DRIRE, Industrie) ;
    – Monnaie (Pessac en Gironde)
    Je ne peux m’empêcher d’éprouver de la tristesse en regardant en arrière, et j’ai la ferme conviction que tous les français ont été perdants du fait de ces démantèlements…

  6. Alain.e

    Le constat est implacable , rien ne va plus , faites vos jeux ….
    Pour l’ école , ça ne colle plus , une solution , la glue arborécole , ça empêche aux nuisibles de prendre de la hauteur .
    Pour la santé , je conseille Ouvrard , et son célèbre  » je ne suis pas bien portant »
    Pour la sécurité , c’ est compliqué , pour l’ insécurité , pas de problèmes tout va très bien madame la banquise , ah , non même pas , elle fond à vue d’ œil .
    Je vais donc au spectacle de trois comiques à l’ Aréna , j’ espère qu’ils vont me dérider les zygomatiques .
    Je suis d’ accord avec tout les écrits ci-dessus et me désole de la bien mauvaise situation de ce pauvre pays.
    Cordialement.

    1. J.J.

      « Je suis d’ accord avec tous les écrits ci-dessus, et me désole de la bien mauvaise situation de ce pauvre pays. »
      On se plaignait, du temps des prétendues « Trente Glorieuses »( pas pour tout le monde, mais ce fut pourtant en partie vrai, avec une amélioration du confort: chauffage, hygiène, moyens de transport, disparition de la cabane au fond du jardin etc.) et on espérait des lendemains que l’on pensait entendre chanter mélodieusement.
      Maintenant je me demande non pas ce qui pourrait aller mieux, je n’y compte plus, mais ce qui va nous arriver de pire.
      Bien sûr, c’est quand même toujours mieux que d’être à Gaza.
      Salut à tous.

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