Nous vivons dans la société des paradoxes ou des contradictions absolues. Sous l’influence médiatique qui monte en épingle les besoins sans mettre en évidence les conséquences de leur satisfaction nous sommes en sommes arrivés à une paralysie de l’initiative d’intérêt général. D’ailleurs cette notion ne veut plus rien dire puisque chacun l’adapte à ses propres intérêts en prétendant être victime de mesures destructrices de la satisfaction de celui des autres. Plus rien n’est possible. Le village de Perrnes dans le pas de Calais offre une illustration parfaite du décalage qui se creuse chaque jour davantage sous l’influence d’un égoïsme exacerbé.
La désertification de certains territoires en matière de métiers de la santé agite le pouvoir central. Les mesures du plan de celui qui n’a rien vu, rien lu, rien entendu à propos de Bétharam provoque l’ire des médecins généralistes ou spécialistes. La révolte contre l’altération de leur liberté d’installation gronde. Le volontariat ne donne rien ou presque rien. Les mesures incitatives piétinent. Dans cette bourgade il n’y a plus de chirurgien-dentiste malgré les 1600 habitants offrant une certitude de rentabilité de l’installation. Il existe une maison de santé pluridisciplinaire forte de trois médecins, une pharmacienne, trois kinésithérapeutes, une orthophoniste et quatorze infirmières libérales. Ils ont été rejoints récemment par une infirmière en pratique avancée mais pour se faire soigner les dents il faut aller sur Béthune.
C’est donc avec grand plaisir que la population a appris l’arrivée d’un chirurgien-dentiste volontaire pour rejoindre la commune. Il repère un lieu qui lui convient et annonce son arrivée. La nouvelle se répand. Et illico quelques riverains de la rue dans laquelle il a effectué son choix unissent leurs efforts pour mettre à mal son projet. Comme le veut les pratiques françaises, ils signent une pétition virulente sur les nuisances de cette arrivée. Ce n’ est ni le bruit de la roulette, ni celui les plaintes éventuelles des patients que ces courageux citoyens dénoncent. Ils ont une dent contre l’augmentation du trafic dans leur environnement et ils demandent à la puissance publique d’empêcher un tel fléau pour leur tranquillité. Le praticien leur a donné raison et est allé chercher des couronnes et des caries ailleurs.
Croire que ce fait est exceptionnel relève de la plus élémentaire des naïvetés. Partout sous tous les horizons, les oppositions à tout projet se font jour. Les élus locaux qui tentent de construire un document d’occupation de sols cohérent et prospectif se heurtent à des critiques acerbes. S’ils densifient l’existant ils se font tailler en pièces par les tenant de la trilogie « maison, gazon, télévision » trouvant que c’est scandaleux de respecter la loi soucieuse d’éviter le mitage de l’espace crural et l’étalement urbain. S’ils restreignent les droits à construire ils ont droit à des remontrances de toutes celles et tous ceux qui sont alléchés par la vente en terrain à bâtir de leurs terrains. Les pétitions fleurissent.
Le pire ce sont les zones attribuées à des logements sociaux. Les récriminations violentes argumentées sur la dangerosité des futurs occupants, la dévalorisation de leurs propres biens, l’accueil de populations urbaines considérées comme inadaptées surtout si elles sont immigrées fleurissent. En vue des élections municipales des spécialistes de la récupération des comportements populistes accentuent ce mécontentement et l’exploitent à leur profit. Des « partis » politiques ne survivent que sur le refus de tout ce qui perturbe tant soit peu une situation dont on se croit propriétaire. Tous les projets industriels ou simplement d’intérêt collectif (collège, lycée, stade, installations diverses déchaînent des oppositions d’autant plus farouches qu’elles sont électoralement rentables.
Nous sommes dans un pays où pour exister il est indispensable d’être contre tout. Construire en respectant absolument tous les textes, règlements, normes devient mission utopique. Les arguments les plus fallacieux ou les plus faibles suffisent à étouffer les initiatives répondant à des manques avérés dans le tissu social. Il faut des années et des années pour convertir en réalité ce qui parfois est parfois attendu depuis belle lurette.
A j’ai oublié une précision. A Pernes en 2022 la Marine nationaliste a réalisé un superbe 62,63 %. Aux législatives Mme Christine Engrand a été placée en tête (54%) pour être élue de la circonscription. Cet ex-députée du RN a un sens aigu de l’intérêt général. ; Elle aurait puisé dans son enveloppe parlementaire pour régler la pension de ses deux chiens, s’abonner à un site de rencontres pour seniors et pour payer les frais d’obsèques de sa mère. Des transactions litigieuses qui auraient dépassé les 10 000 euros selon nos confrères et consœurs. Plus récemment, Christine Engrand a été également soupçonnée d’avoir embauché un proche, avec qui elle entretiendrait une liaison depuis leur rencontre sur le site « Disons Demain », comme collaborateur parlementaire. Elle vient d’être sanctionné lourdement (15 jours d’exclusion de l’assemblée). D’ici à ce que les habitants de la rue du dentiste monte une pétition pour la défendre…
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Hélas, pour illustrer ton texte, les exemples fourmillent. La résidence ou je réside est située sur un plateau calcaire, sec, jadis couvert de vignes qui y prospéraient avant le phylloxéra. Une fois cette crise passée, les rendements étaient sans doute insuffisants pour que reprenne la viticulture : ces grands espaces ont été livrés la pâture, et peu à peu, chèvres et moutons ont disparu du paysage.
Y ont subsisté quelques rares cultures dans les parties où la couche de terre est assez importante.
Ce plateau est devenu vraiment sauvage, avec une végétation abondante mais assez peu expansive : des ronces, des buissons, des arbustes peu développés, mais un milieu intéressant au point de vue botanique et faunistique, avec des plantes méditerranéennes assez nombreuses(certaines zones sont classées ZNIEF). Parmi les arbres plantés, ceux qui s’adaptent le mieux sont le chêne vert et le cèdre de l’Atlas.
Puis cette zone, jadis occupée par une population locale peu nombreuse s’est urbanisée, « intelligemment » dirions nous : 2 lycées techniques, un collège, des écoles primaires et maternelles, des commerces et services de proximité(avec deux pharmacies, un laboratoire, un vétérinaire, mais plus de médecins ni de dentistes atteints par la limite d’âge) pour la population logées dans les nombreux immeubles ou lotissements. Mais on a laissé subsister de grands espaces « sauvages »: une ville à la campagne, une végétation naturelle importante : de mon balcon, je vois, après les immeubles voisins, un véritable océan de verdure, le mot n’est pas trop fort. Seul un bois assez important subsiste, avec de vieux et vénérables arbres qui font le plaisir des habitants voisins et des promeneurs.
Vous avez sans doute deviné : parmi tous les terrains incultes et sauvages, c’est ce bois qu’une société immobilière a décidé de raser pour construire un immeuble.
Il y a de l’opposition !