Faut-il dans une société qui nous impose chaque jour davantage l’influence des religions se poser la question sur le poids de la justice de dieu face à celle des hommes? En effet chez les musulmans la charia repose sur les préceptes imposés par l’islam. On voit aux USA des pasteurs revendiquer des sanctions impitoyables contre des personnes (et même des livres) qui offensent leur vision de leur morale. Autrefois l’église catholique appliquait l’excommunication pour les impies ne respectant pas par exemple le rite du vendredi saint (faites gaffe c’est aujourd’hui). Mais depuis des années, voire des décennies l’actualité quotidienne nous permet de découvrir que que dans des centaines de situations des hommes ont échappé à la justice réservée à tout un chacun pour transférer leurs crimes vers une échéance divine.
Le livre qui sort sur le « Saint » abbé Pierre révèle que tout la hiérarchie de la religion à laquelle il appartenait connaissait par exemple ses méfaits, ses délits, ses crimes mais que sa notoriété favorable à l’image du catholicisme, avait empêché tout signalement. Probablement que le cardinal qui a couvert ses agissements pensait que la justice des Hommes n’était pas adaptée à son cas. Il relevait de dieu. Et ce ne sont pas des événements ponctuels mais une permanence dans une action personnelle déviante étalée sur des décennies. Des dizaines de personnes savaient mais se retranchaient derrière des considérations échappant au code de procédure pénale pour rester muets. Seules les victimes osent courageusement briser le silence. Le silence est pire que tout.
La justice des Hommes a été bafouée depuis très longtemps à Bétharam. Là encore les mal venus, les accusés ont été celles et ceux qui ont simplement dénoncé des actes ignobles pas ceux qui les ont commis vite oubliés et parfois sanctifiés. Les victimes ont eu le plus grand mal à se faire entendre et à être écoutés. La défaillance des pouvoirs publics dans ces circonstances a été dramatique. Les castes protégeant celle qui est considérée comme une institution « libre », inattaquable ont agi en sous-main. C’est indéniable. La lâcheté des services de contrôle pourtant prompts en d’autres situations à dénoncer et à sanctionner a été évidente.
Pour avoir durant des années été dans le système hiérarchique académique je me suis rendu compte combien les « intouchables » de ce qui était considérée comme une « école libre exemplaire » par l’opinion contrairement au service public tenu par des gauchos barbus, laxistes et fainéants étaient protégées. Elles bénéficiaient du fameux principe voulant qu’il ne faille par « faire de vagues » pour atteindre le paradis. Les inspecteurs à tous les niveaux se refusaient souvent à exercer leur pouvoir de contrôle sur des enseignants pourtant payés indirectement par les deniers publics.
Aucune visite, aucune inspection, aucune réaction à des signalements : le dos rond et le regard tourné vers ailleurs. Le vrai barrage cède chaque jour un peu plus et des centaines de situations illégales, dramatiques échappent à la retenue mais on se hâtera lentement pour laisser le temps aux établissements d’effectuer un peu de ménage.
La justice de dieu relève d’une croyance. Celles des Hommes repose sur les faits et des preuves. On s’arrange avec sa conscience et on ne risque pas grand-chose avec la première si on détient le pouvoir de « laver » les consciences par des rites. On a du mal à échapper aux effets de la seconde. Le débat doit avoir lieu. Il doit être conduit sans aucune gêne et sur les bases de la laïcité. En effet les théologiens de toutes les religions basent la différence entre les deux justices sur le fait que celle de Dieu est « un attribut divin, un « Nom » de Dieu que l’on peut comprendre philosophiquement comme l’impartialité du Maître de tout et théologiquement comme sa Sainteté. La justice de Dieu ne juge pas les actes, mais les cœurs. C’est pourquoi elle est inséparable de la miséricorde et du pardon. Ses moyens sont ceux de l’action divine : illumination intérieure de la conscience, correction fraternelle, et absolution des fautes ». Cette dernière a été accordée aux enseignants ou surveillants de Bétharam et probablement à tous ceux qui ont été cités dans de nombreuses autres affaires. La miséricorde pour qui ? Les fautifs ou les victimes ? Le pardon ? Au non de quoi ?
L’église française après celle du Canada, d’Irlande et de nombreux autres pays dans lesquels s’applique l’omerta hiérarchique de manière puissante en connivence avec le politique, traverse une crise de confiance. Elle tente de s’en sortir par des dédommagements financiers (signe des temps) mais elle bafouille ou tergiverse pour sortir des sables mouvants où elle s’enfonce. Aux USA, les pasteurs réactionnaires pullulent et se sentent pousser des ailes. Ils « jugent » le bien et le mal et s’allient avec « Trump le Diable » pour imposer une vision liberticide de la société. L’islam cherche à imposer sa vision du bien et du mal… dans certains lieux par la violence. L’intolérance monte entre hindouistes et autres religieux en Inde. La justice des Hommes qui ne revendique pourtant pas la perfection est par contre partout malmenée et bafouée. Dans le fond je suis heureux d’être un athée laïque… et je combats toutes les croyances qui détournent de la raison.
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« Ce ne sont pas des événements ponctuels mais une permanence dans une action personnelle déviante étalée sur des décennies. Des dizaines de personnes savaient mais se retranchaient derrière des considérations échappant au code de procédure pénale pour rester muets. »
Cette observation n’est malheureusement pas applicable seulement à l’Abbé Pierre, mais d’après les constats que j’ai pu faire, à partir de témoignages plus ou moins directs, et de documents que j’ai pu consulter, une constante dans l’histoire tumultueuse et cruelle des églises.
La « restriction mentale » n’est elle pas d’ailleurs surtout connue pour son emploi par les Jésuites(qui en auraient fait une règle, mais n’en ont pas l’exclusivité) et élevée par certains à la hauteur d’une véritable institution ?
Je souscris pleinement à ta déclaration :
« Dans le fond je suis heureux d’être un athée laïque… et je combats toutes les croyances qui détournent de la raison. » J’ajouterais « sans chercher à convaincre un auditoire perdu d’avance ».
Pour moi le constat est sans appel : la croyance en des concepts irréalistes et abracadabrants, par des personnes aux capacités intellectuelles certainement bien supérieures aux miennes est tout simplement dû à une incapacité à éradiquer des croyances devenues quasi héréditaires, c’est ce que l’on appelle en psychologie la « dissonance séculaire cognitive ».
https://psychologiescientifique.org/wp-content/uploads/2018/02/Vaidis-et-Halimi-Falkowicz-2007-La-th%C3%A9orie-de-la-dissonance-cognitive-une-th%C3%A9orie.pdf
La France a la chance d’être, peut-être, le pays le moins religieux de la planète, avec 60 % de personnes qui se disent sans religion.
C’est une opportunité qui donne toute sa place à la justice des hommes, celle de la raison, mais impose que celle-ci soit irréprochable et incontestée.
Or, notre pays a encore d’énormes progrès à faire pour la séparation des pouvoirs, afin d’avoir une justice vraiment indépendante.
Mais cela ne pourra aller qu’avec des institutions adaptées, ce que ne sont pas celles de notre Vème République moisie…
Bonjour,
comme de juste nous sommes le vendredi saint dont la date varie chaque année, puisque la fête de Pâques est célébrée le dimanche suivant la première pleine lune après l’équinoxe du printemps, qui a lieu le 21 mars. Pâques peut ainsi avoir lieu entre le 22 mars et le 25 avril. Le vendredi Saint est la commémoration religieuse célébrée par les chrétiens le vendredi précédant le dimanche de Pâques. Il marque le jour de la crucifixion et de la mort de Jésus-Christ. Comme de juste, je m’interroge victime de mon Pyrrhonisme en matière de religion .(Avoir tendance à douter de tout, être pyrrhonien… Complotiste un jour, complotiste toujours.), mais pourquoi diable la date de naissance du Christ est elle immuablement fixée au 25 décembre et sa mort est fluctuante suivant le cycle lunaire. Le mystère s’épaissit encore quand on sait qu’en raison de la réforme du calendrier grégorien, il n’est pas célébré aux mêmes dates par toutes les Églises. Par exemple les chrétiens orthodoxes ayant pour la plupart conservé le calendrier julien comme base de leur calendrier liturgique ont une date différente. la confusion augmente avec ce que l’on appelle injustement la Pâque Juive, en réalité il s’agit de Pessa’h ou Pessah selon les orthographes. Cette célébration majeure du judaïsme commémore la sortie des Hébreux d’Égypte, marquant la fin de leur esclavage et le début d’une liberté retrouvée. Le mot hébreu « Pessa’h » signifie « passer au-dessus », en référence à l’épisode biblique où l’ange de Dieu épargne les maisons juives lors de la dernière plaie d’Égypte.
Fixée au 14 nissan, cette fête qui dure du 15 au 22 nissan, suit le calendrier hébraïque et dure sept ou huit jours selon les traditions. Elle coïncide avec le début du printemps et du cycle agricole.Pendant cette période, il est interdit de consommer des aliments levés. La pression de l’église sur les juifs déicides, selon les chrétiens, a perduré pendant des millénaires. Durant des siècles, les Juifs ont été tenus d’assister à un sermon spécial le Vendredi saint (dont l’exorde « Oremus et pro perfidis Judaeis »), occasion de nombreuses émeutes populaires contre eux. L’antisémitisme a des racines profondes nourries par les croyances religieuses.
Je vous en remet une petite pour la route, pendant que j’y suis. Selon le Malleus Maleficarum, tirer à l’arc sur un crucifix le Vendredi Saint permettrait de tuer quelqu’un à distance. Le diable transporterait les flèches tirées vers la victime, même si celle-ci se cache. Ceci est considéré comme un acte de sorcellerie. Pour être complet le Malleus Maleficarum (littéralement « le Marteau des sorcières », c’est-à-dire le marteau contre les sorcières), est un traité de démonologie des dominicains et inquisiteurs Henri Institoris et Jacques Sprenger, publié en Latin à Strasbourg en 1486 ou 1487. la chasse aux sorcières ce mouvement influencé par les pratiques de persécution des juifs et des lépreux et les méthodes de l’Inquisition pour éradiquer les hérésies, débute dans les années 1430 dans l’arc alpin par les procès de sorcellerie du Valais et connaît son apogée des années 1560-1580 aux années 1620-1630 jusqu’à sa remise en cause progressive. On estime entre 40 000 et 70 000 le nombre de sorcières exécutées.
Dieu est amour !
bonne journée et mangez maigre.
Etant agnostique traditionnaliste pratiquant , j’ avoue ne pas y comprendre grand choses aux religions .
Je ne peux dire qu’ un dieu existe , ni qu’il n’ existe pas , j’ attends des preuves qui ne viennent pas .
Je suis assurément un mécréant , sans doute aussi des fois un mec réac …
Que dieu me pardonne , j’ irais à confesse , elle est lourde celle la ….
Cordialement.