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Trump-Poutine : ça gaze pour deux larrons en foire

Le revirement de Trump provoque la panique dans les sphères des pouvoirs européens tant elle sonne la glas de tous les « roulages de mécaniques » qui ont eu lieu à l’Élysée. Les Européens totalement dépassés par l’alliance objective qui s’installe entre Moscou et Washington errent comme le Maréchal de Soubise, une lanterne à la main, à la recherche d’une armée qui n’existe pas. L’ingérence de Trump dans les affaires intérieures ukrainiennes laissent augurer une stratégie interventionniste dans tous les États qu’il estime dépendre de son bon vouloir. Si la Russie est intervenue avec ses chars, ses drones et ses missiles, les USA le font de manière plus pernicieuse mais tout aussi destructrice. Pire ils constituent des atteintes graves à la démocratie telle que quelques pays du monde la conçoivent encore. Dans quelques mois ils auront destitué Zelensky sans que quiconque puisse s’y opposer.

Pour le moment personne n’évoque le devenir des sanctions prises contre Poutine si un cessez-le-feu était imposé par les maîtres des horloges… Maintiendrons-nous les restrictions sur les relations commerciales avec la Russie alors que les Étasuniens dressent des barrières douanières pour nous pénaliser de vouloir vendre chez eux? Il est à craindre que très vite les échanges reprennent entre les deux comparses de manière normale sur le dos de ceux qui ne sont plus désormais leurs alliés. Il est vrai que croire que les mesures prises ont eu un effet profond sur l’économie des oligarques, relève un peu de la Coué. Comme le veut la tradition les effets d’annonce ont été plus tonitruants que les effets réels.

Le 1er janvier 2025, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, se félicitait par exemple d’avoir infligé “l’une des plus grandes défaites à Moscou” en décidant de ne pas renouveler l’accord avec l’entreprise russe Gazprom, autorisant le transit de gaz sur son territoire. Toute l’Europe (ou presque) a applaudi car cette décision montrait aux opinions publiques le cran du Président ukrainien alors que les hypocrites patentés du monde du profit continuait à s’approvisionner en gaz liquéfié. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Europe a certes réduit massivement ses importations de gaz russe par gazoduc, mais achète de plus en plus de gaz naturel liquéfié à plusieurs pays, dont la Russie, qui est devenue son troisième plus gros fournisseur après…les États-Unis,

Les USA nous fournissent 25 % des quantités achetées devant la Norvège (22%)… la Russie (15 %) et dans les circonstances présentes… l’Algérie (8%). La France est donc tributaire pour près de la moitié de son approvisionnement (48%) de trois pays avec lesquels elle entretient désormais des relations difficiles ! Il lui reste le…Qatar (4%) et les Pays-Bas (3%) Les importations françaises de gaz naturel liquéfié se sont lourdement amplifiées ces dernières années. Elles ont régulièrement progressé entre 2015 et 2019 (6,4 milliards de m3 en 2015, 9,1 milliards m3 en 2016, 10,9 en 2017, 12,7 en 2018, 23,2 en 2019) avant de doubler entre 2021 (17,6) et 2022 (35,5), dans le contexte de la chute des livraisons par gazoduc venus de chez les Russes.

La facture liée aux importations de gaz naturel de la France a atteint 26,1 milliards d’euros en 2023 (près de la moitié du montant de 2022), ce qui en fait le 2e principal poste de la facture énergétique de la France, derrière le pétrole (27,1 milliards d’euros pour le pétrole brut en 2023, montant auquel s’ajoute une facture de 9,5 milliards d’euros d’importations nettes de produits raffinés et de biocarburants cette année-là). La fameuse diversification des sources d’approvisionnement n’a aucun effet réel. L’Algérie rigole car elle sait que nous avons besoin d’elle. Le Qatar a ses limites. Les USA nous attendent au virage. Les Pays-Bas ravitaillent leurs foyers et l’Allemagne. Poutine encaisse donc des milliards qui lui servent à financer son effort de guerre mais on ne sait rien et on ne dit rien. La seule loi qui compte c’est celle du marché ! 

Les oligarques dont on a gelé les avoirs ont repris tranquillement le chemin des affaires hors des pays qui les ont rejetés. Aucun n’a fait faillite. Ils ont applaudi (discrètement) à l’arrivée de Trump pour qui seule la force du fric compte. Ils savent que tôt ou tard après avoir réglé ses comptes à l’Ukraine, avoir récupéré avec un dirigeant compréhensif les terres rares et laissé quelques mines ou usines aux agresseurs russes, il leur ouvrira ses banques. Plus de raison de ne pas redonner sa place aux goinfres de la finance internationale. Tout gazera au mieux pour eux en 2026. Il leur suffit d’être patients.

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Cet article a 6 commentaires

  1. J.J.

    Voilà ce qui arrive quand on joue au … Non respect des accords négociés en 1991 à la chute de l’URSS, non respect (programmé !) du traité de Minsk. Les premières victimes : l’Allemagne dont l’industrie était semble-il basée sur l’utilisation d’un combustible relativement bon marché. Qui a saboté Nord Stream ? Et qui pensait avoir intérêt à le faire ?
    Et la chute des dominos continue. Les Européens avaient l’illusion (méthode Coué) d’êtres forts avec une union Européenne qui n’est en fait qu’un marché de dupes, d’ententes plus ou moins douteuses, et de petits arrangements entre copains, en réalité ne devant servir à enrichir que les plus riches.
    Il se révèle que la dite union, apparaît n’être qu’ un tigre de papier, même pas de papier kraft, mais de papier à cigarette…
    Les USA poursuivent leur rêve d’hégémonie mondiale, que De Gaulle avait un peu freiné en empêchant nos amis (sic) étasuniens de nous coloniser, et pour cela ils sont prêts à tous les compromis.
    J’avais subodoré, et je ne dois pas être le seul, (et je ne me prends pas pour un grand spécialiste de la politique ou de l’économie ni pour madame Soleil) que l’acharnement des USA contre la mise en service des « Nord Stream » approuvés par madame Merkel aurait de fâcheuses conséquences. Il était évident que tonton Sam voulait absolument placer sa camelote pétrolière et contrôler le marché, quel que soit le prix à payer par les européens.

    1. faconjf

      @JJ
      L’économie, c’est aussi de l’hypocrisie. Ou, pour citer le général de Gaulle, « les états n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ».

  2. faconjf

    Bonjour,
    2025 sera-t-elle l’année des vérités difficiles à entendre?
    « Les dirigeants traditionnels de l’Europe – c’est-à-dire le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne – sont sous le choc après le discours de Pete Hegseth aux ministres de la Défense de l’OTAN et celui de JD Vance à la Conférence de Munich sur la sécurité. Ils réagissent comme un conjoint abandonné qui vient d’apprendre par sa moitié que le mariage est fini… les pleurs et les grincements de dents sont monnaie courante.
    Dans une tentative désespérée de se remettre des sermons de Vance contre les autoritaires européens, le méprisant dans son costume de général Trouposol a convoqué à la hâte un sommet à Paris avec un groupe restreint de dirigeants européens afin d’élaborer un plan coordonné pour continuer la guerre en Ukraine sans les États-Unis :
    Un groupe de dirigeants européens s’est réuni à Paris pour une réunion d’urgence lundi, encore sous le choc d’un week-end au cours duquel leur capacité de longue date à compter sur le soutien des États-Unis a été remise en question et à l’approche d’une réunion entre les représentants américains et russes en Arabie saoudite à laquelle ils ont été exclus.
    La réunion d’urgence de lundi, convoquée par le méprisant, a réuni les dirigeants du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la Pologne, de l’Italie, des Pays-Bas, de l’Espagne et du Danemark, ainsi que la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte.
    La réunion a été un fiasco. Malgré leurs tentatives de remplir la conférence avec des membres apparemment enclins à maintenir les lumières allumées à Kiev, ils n’ont pas réussi à parvenir à un consensus et sont sortis de la session en se lançant des saillies verbales les uns contre les autres :
    Mac-Ronds, qui a fait l’impasse sur la Conférence de Munich sur la sécurité, a tenté de jouer les interlocuteurs, parlant à Trump avant et après la réunion d’urgence de lundi, alors qu’il s’est également entretenu avec Zelensky. « Nous allons travailler sur ce sujet avec tous les Européens, les Américains et les Ukrainiens », a-t-il écrit dans un message sur X. « C’est la clé. »
    Le Premier ministre britannique Keir Starmer a écrit dans un éditorial du Telegraph dimanche qu’il serait prêt à envoyer des troupes de maintien de la paix britanniques en Ukraine si un accord de paix était conclu. Le Premier ministre polonais Donald Tusk, de son côté, a déclaré catégoriquement aux journalistes lundi que la Pologne n’enverrait pas de troupes en Ukraine, tandis que le chancelier allemand Olaf Scholz – qui doit organiser des élections anticipées la semaine prochaine – a déclaré qu’il était « inapproprié » de discuter de troupes de maintien de la paix avant qu’un accord de paix ne soit conclu.

    Pendant ce temps, à Riyad, en Arabie saoudite, les délégations américaine et russe ont eu une réunion productive. Mais, plutôt que de se concentrer sur la fin de la guerre en Ukraine, la réunion s’est concentrée sur l’élaboration d’un plan de normalisation des relations entre Washington et Moscou et sur la préparation d’une rencontre pour la fin février entre Donald Trump et Vladimir Poutine.
    Les Européens, ainsi que le comédien raté qui dirige l’Ukraine, persistent à se faire des illusions en pensant que l’effort de relancer des relations normales entre les États-Unis et la Russie repose sur la fin de la guerre en Ukraine, avec leur présence à la table des négociations. Mais Donald Trump a clairement fait savoir qu’ils n’étaient pas invités. Trump a deux objectifs : mettre fin à la relation parasitaire de l’Europe avec les États-Unis et relancer des relations normales avec la Russie. Les discours de Hegseth et de Vance ont signalé que les États-Unis ne paieront plus pour une guerre inutile et stupide en Ukraine. Si l’Europe veut continuer la guerre, elle peut la payer. Idem pour l’Ukraine. Le portefeuille de l’Oncle Sam est fermé. Plus d’infusions d’argent pour les bandits de Kiev.

    Et c’est là que le bât blesse. La France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont économiquement fragiles et n’ont pas la capacité industrielle nécessaire pour assumer le fardeau coûteux que représente l’injection d’argent et d’armes en Ukraine. Les dernières enquêtes économiques montrent l’état lamentable de la production industrielle des cinq plus grandes économies d’Europe. L’Allemagne est en tête du peloton. L’effondrement de l’économie allemande jouera certainement un rôle dans les élections qui auront lieu dimanche 23 février.

    Nous sommes témoins de l’histoire. L’ordre établi après la Seconde Guerre mondiale, avec les États-Unis comme maîtres du jeu, est en train de s’effondrer. Je pense que c’est le début de la fin pour l’OTAN et pour l’Union européenne. Mais l’effondrement n’est pas imminent. Le chaos politique et économique risque de secouer les principaux pays européens et de créer des pressions internes au cours des deux prochaines années qui conduiront les différentes nations à chercher leur propre voie pour assurer leur sécurité en dehors des limites de l’OTAN ou de l’UE. Nous entendons déjà dire que certains États souhaitent relancer leurs relations économiques avec la Russie, dans l’espoir d’avoir accès à du pétrole et du gaz bon marché. »
    (extraits et traduction perso de l’article de Larry C Johnson intitulé The European Union’s Collective Suicide paru sur le site US Sonar 21).
    Les grands mamamouchis qui croient diriger l’UE(rss) en sont pour NOS (hélas!) frais, car oui ce sont bien les habitants de l’union qui vont payer cash la politique ultra libérale voulue par les mafieux téléguidés par les requins apatrides des Blackrocks and co … Le méprisant va bientôt apparaître (dans son survêtement offert par l’acteur Zélinsky) en général Trouposol prêt à déverser le sang des militaires Français en Ukraine. Il pourra compter sur l’abstention du R haine à l’assemblée pour épauler le régime désavoué de Kiev.
    Nous roulons à tombeau(x) ouvert(s) vers l’abîme. Pilotés par des incapables aux egos stratosphériques totalement déconnectés des réalités. L’ingérence des autorités de l’Union lors des élections en Roumanie en est un exemple flagrant. Bafouer les principes de la démocratie en criant « célesrusses, célesrusses! » ne peut escamoter leur forfait.
    Un peu de patience encore deux longues années d’agonie pour l’UE(rss) et l’OTAN (déjà en état de mort cérébrale) et peut être nos enfants pourront reconstruire une association économiques composée d’états du vieux continent SOUVERAINS…
    bonne journée

    1. J.J.

      focon jf @ »Je pense que c’est le début de la fin pour l’OTAN et pour l’Union européenne ».
      Ça, ce serait une bonne nouvelle !
      « … et peut être nos enfants pourront reconstruire une association économiques composée d’états du vieux continent SOUVERAINS… »
      Je crains hélas que ce ne soit qu’un vœux pieux, échaudés par les grands espoirs non réalisés que nous partagions, en particulier avec la création d’une Europe unie au nom de la paix, et non pour permettre de remplir le portefeuille de certains privilégiés ou permettre à certaines marionnettes de parader futilement..
      Curieux comme on ressort régulièrement pour illustrer nos propos(que certains considèrent peut être comme subversifs) des citations du Général !

  3. Christian C.

    @Jean-Marie, un sujet à venir (?) dont plus personne ne parle; l’O.N.U., son Conseil dit de sécurité, ses droits de veto, ses agences vilipendées, ses casques bleus de peur, son incompétence à se moderniser, etc.
    Une future association sociale, écologique et et économique composée d’états responsables, où les peuples, tous issus des mêmes poussières d’étoiles, ne seraient plus mis dos à dos, au profit de quelques (dictateurs) nantis ?

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