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Le vrai grand basculement européen

L’Europe ouvre les yeux pour s’apercevoir que depuis la fin de la dernière guerre mondiale elle s’est enfoncée dans la facilité consistant à accepter la tutelle des grandes nations qui s’étaient partagées la planète directement ou indirectement. Orgueilleuse car se considérant comme le berceau de ce que l’on pensait être la « bonne » civilisation elle a oublié de construire son propre modèle économique et social. Les pays comme la France qui en avait un l’on abandonné pour se fondre dans le modèle américain voulant que la logique de la force l’emporte sur toutes autres considérations.

L’Europe après la chute du mur de Berlin s’est vautrée dans le libéralisme donnant tout pouvoir au monde de la finance profitable. Acheté en pièces détachées par des capitaux venus d’ailleurs et surtout soucieux d’exploiter au maximum les atouts dont il disposait le « Vieux Continent » est désormais affaibli, exsangue, désuni et à la merci du « grand basculement » décidé à Washington par une facho surpuissant et son pantin velléitaire.

L’Europe s’aperçoit un peu tard qu’elle n’a aucun poids sur la scène internationale. La France n’a plus aucune crédibilité, l’Allemagne voit son poids économique s’éroder, la Grande-Bretagne a perdu tout espoir de s’appuyer sur un Commonwealth appartenant au passé, les nations de l’ex-bloc soviétique ne trouvent pas de régime démocratique fiable, l’Italie a retrouvé l‘ère pré-Mussolinienne sans honte alors que l’Autriche s’apprête à entrer dans celle des années 1930… Ce n’est plus qu’un puzzle impossible à assembler et encore plus à rassembler.

L’UE n’a plus du tout les moyens de ses ambitions. Elle ne les a jamais eus mais elle bombait le torse avec d’autant plus de facilité qu’elle avait derrière elle les dollars d’Outre-Atlantique. Ayant dans les faits perdu toute indépendance réelle car colonisée par des capitaux américains, chinois, moyen-orientaux instables ; tributaire de ressources énergétiques externes ; incapable de se défendre seule, l’Europe dédaigneuse de la volonté de ses peuples se retrouve dans la position du ballon de baudruche qui fuit ! Trump a simplement mis en évidence cette faiblesse et il se moque pas mal des « menaces » du type « retenez-nous où nous allons faire un malheur ! » lancée par la présidente d’une Commission européenne gérante de la faillite.

Les États-Unis et la Russie désormais dirigés par des nationalistes invétérés se mettront vite d’accord pour sacrifier un continent donneur de leçons. Sans opposition leurs dirigeants cyniques s’entendront pour une « trêve » leur permettant à l’un et à l’autre de satisfaire leur opinion publique et plongeur leurs « affidés » dans des difficultés insurmontables. La mise en place de taxes à l’exportation affaiblira économiquement et socialement l’Europe. Le retrait de la couverture militaire antérieure fragilisera encore plus l’unité branlante de l’OTAN dont on oublie que quelques hommes politiques lucides souhaitaient se retirer il ya quelques années.

Qui se souvient du 7 mars 1966, quand le général de Gaulle, président de la République, informe son homologue américain, le président Lyndon Johnson, que la France avait décidé de se retirer du commandement intégré de l’OTAN et de demander, en conséquence, le départ des forces armées américaines et canadiennes installées sur le territoire français. Quarante ans plus tard Sarkozy prononce, le 17 août 2007, son premier discours de politique étrangère à la Conférence des ambassadeurs. Il y envisage de « faire avancer la relation avec l’OTAN » puis annonce, le 7 novembre, le projet de réintégration de la France dans ses instances de commandement.

Le retour de la France dans deux des structures de commandement intégré, à l’exclusion du groupe des plans nucléaires, est officialisé le 17 juin 2008 à l’occasion de la présentation d’un nouveau « Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale ». La défense française s’étiolera dans les vingt ans qui suivent pour à l’ heure actuelle hors dissuasion nucléaire permettre de tenir quelques semaines face à un envahisseur venu de l’Est ! L’Europe a d’autres chats à fouetter et s’en remet au bouclier US… qui risque bien de disparaître ! Nous le paierons cher !

Trump a mis le doigt sur le point le plus douloureux : la faiblesse croissante de tous les régimes démocratiques européens et leur incapacité à se sortir des filets des formes actuelles du capitalisme oppressif représenté par Musk. Continuons à entretenir le mythe du grand basculement lié à l’immigration, continuons à laisser accroire que la croissance sauvera l’Humanité, poursuivons cette course folle à la répression, abandonnons les valeurs humanistes essentielles et attendons que Musk envoie sur X le message du triomphe de son fascisme décomplexé.

Le 4 janvier 1963, de Gaulle déclarait lors d’une conférence de presse : « L’Europe occidentale, s’en même s’en apercevoir, un protectorat des Américains. Il s’agit maintenant de se débarrasser de leur domination. Mais la difficulté, dans ce cas, c’est que les colonisés ne cherchent pas vraiment à s’ émanciper. Les vues du Pentagone sur la stratégie planétaire, les vues du business américain sur l’économie mondiale nous sont imposées. Bien des Européens y sont favorables. » Nous y sommes ! A poil ! Sans fric et sans ressources! 

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Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

     » La défense française s’étiolera dans les vingt ans qui suivent pour…permettre de tenir quelques semaines face à un envahisseur venu de l’Est !  »
    Bien sûr, bien sûr; mais on en fait des tonnes avec ce croquemitaine ! Vu la vitesse à laquelle progressent actuellement les troupes russes en Ukraine, il ne semble pas qu’elles soient sur le point de défiler sur la place des Quinquonces.

    « L’Europe occidentale, sans même s’en apercevoir, est devenue un protectorat des Américains(au départ avec les teutons qu’ils ont caressés dans le sens du poil).. Les vues du Pentagone sur la stratégie planétaire, les vues du business américain sur l’économie mondiale nous sont imposées. »

    Digne retour du bâton : à chacun son tour d’être colonisé et nous, (du moins les générations futures) prendrons sans doute conscience de la frustration et du désir de révolte que connaissent les « indigènes » de nos anciennes colonies traités souvent comme des sous hommes.

  2. Gilles Jeanneau

    Comme tu as raison Jean-Marie mais ce qui m’attriste le plus, c’est que , en France comme aux Etats-Unis, des gens soi-disant civilisés et éduqués ont voté par 2 fois pour ces monstres (Donald Trompe et Mac ronds) qui sont tout sauf des marionnettes …
    Nous ne récoltons que ce que nous avons semé et, comme pour le dérèglement climatique, il est déjà trop tard; on a fait dans le falzar!!!
    Allez bonne journée quand même.

  3. faconjf

    Bonjour,
    « Une personne intelligente résout un problème. Une personne sage l’évite ». citation attribuée à A.Einstein. Les grands mamamouchis de l’UE (rss) bouffis de leur ego se prennent pour les lumières du Palais. Et patatras les voici relégués à des serviteurs zélés congédiés par l’héritier de l’Empire. Gros-Jean comme devant * (ne pas être plus avancé ; avoir eu un espoir important et être déçu) ils se retrouvent comme des serviteurs sans maître, sans salaire et devant payer les ardoises de leur ancien patron. Voila la situation qui résulte des fourberies Ukrainiennes entièrement maquillées sous la forme des accords de Minsk. “Les accords de Minsk de 2014 ont servi à donner du temps à l’Ukraine […] Un temps qu’elle a utilisé pour se renforcer, comme on peut le constater aujourd’hui. L’Ukraine de 2014-2015 n’était pas l’Ukraine d’aujourd’hui. Comme nous avons pu l’observer début 2015 lors des combats autour de Debaltsevo [ville du Donbass, dans l’oblast de Donetsk], Poutine aurait pu alors facilement gagner. Et je doute fortement qu’à l’époque l’Otan aurait été en capacité d’aider l’Ukraine comme elle le fait aujourd’hui… Il était évident pour nous tous que le conflit allait être gelé, que le problème n’était pas réglé, mais cela a justement donné un temps précieux à l’Ukraine.” A. Merkel 7/12/2022.
    Oncle Donald vient de dire directement et indirectement aux valets Européens congédiés : « vous avez servilement soutenu Biden, eh bien démerdez-vous, nous on se barre ».
    Depuis deux longues années je dénonce les morts pour rien. Le parfait cynisme des Mollande et Merkel nous pète à la gueule, des centaines de milliers de victimes inutiles. un pays détruit, une jeunesse assassinée, les ressources pillées TOUT CA POUR CA !! Résultat le sort des Ukrainiens se règle sans eux, ce sont les deux empires qui se partagent les dépouilles sur le dos des victimes. Çà à un arrière goût de Yalta cette affaire. Et ce ne sont pas les jérémiades des Raphaël Glucksmann ou BHL,et autres Quatremer, toujours prêts à se battre jusqu’au dernier Ukrainien, qui vont faire pleurer l’Oncle Donald ni infléchir sa politique. En fait Emmanuel Todd avait pointé que « Le job de Trump allait être de gérer la défaite américaine face aux Russes ». Une défaite indolore pour l’Empire US mais chère, très chère aux Eurolatres béats. Les Macron, Starmer, Scholz, VD La hyène, Rutte, Kalas, etc. etc. vont hurler comme des chiens avant de se coucher aux pieds d’Oncle Donald qui leur donnera en finale leur pâtée payée avec NOTRE pognon. Tout cela n’est pas grave notre Bruno col roulé Le Maire est maintenant à l’abri en Suisse, pourvu que le Tsar de l’ex KGB ne vienne pas l’empoisonner au Polonium pour se venger. Rappelons nous que l’inconséquent laquais avait prétendu mettre à genoux l’économie Russe, les occasions de rigoler ne sont pas si fréquentes.
    Bonne journée
    * Autrefois, un Gros-Jean était un rustre ou un niais. Et devant était compris comme avant.
    Un Gros-Jean qui n’arrivait pas à comprendre quelque chose, même après qu’on lui eut donné des informations susceptibles de l’aider, était donc aussi stupide après qu’avant.
    C’est Jean de la Fontaine qui a popularisé cette expression dans La Laitière et le Pot au lait

  4. faconjf

    Le secrétaire américain à la Défense Hegseth déclare :

    – Le bain de sang doit cesser

    – Le retour de l’Ukraine aux frontières d’avant 2014 est un objectif irréaliste et la poursuite de ce faux objectif ne fera qu’accroître les souffrances

    – Les États-Unis ne croient pas que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN soit une issue réaliste aux négociations à venir

    – S’il y a des forces de maintien de la paix en Ukraine, ce ne sera pas sous les auspices de l’OTAN et pas en conformité avec l’article 5 de la Charte

    – Les troupes américaines n’iront pas en Ukraine, la présence militaire américaine ne peut pas faire partie des garanties de sécurité

    – C’est l’Europe qui devrait fournir à l’Ukraine plus d’aide militaire

    – 2% ne suffisent pas, Trump appelle l’Europe à augmenter ses dépenses militaires à 5% du PIB

    – Les États-Unis sont confrontés à des menaces sur leurs propres frontières et se concentreront sur leur protection

    – La Chine communiste est une menace pour les frontières des États-Unis et les États-Unis accordent la priorité à ces menaces

    – Les États-Unis ne toléreront plus les politiques de défense inégales de l’OTAN qui créent une dépendance.

    Le nouveau chef du Pentagone a également mis la pression sur les Européens pour qu’ils partagent davantage le « fardeau » des dépenses militaires au sein de l’Alliance atlantique (5% du PIB selon Oncle Donald).

    Donald Trump a fixé la barre très haut en réclamant des Alliés européens qu’ils doublent, au minimum, leurs dépenses militaires.
    nota :
    Accusation d’agression sexuelle, consommation excessive d’alcool, manque d’expérience : malgré les critiques, le choix de Donald Trump comme chef du Pentagone, Pete Hegseth, a été approuvé de justesse par le Sénat américain.

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