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Les médias ne savent pas par quel bout prendre Trump

Un incident s’est déroulé en direct sur France Infos, service public très suivi par les auditeurs avides d’information saine et fiable. C’était tellement énorme et risible que l’o aurait pu croire en une e parodie des fameux plateaux où l’on déblatère sur tout et n’importe quoi avec la suffisance des gens qui savent et donnent la leçon. Pour disserter sur la débile proposition de Trump d’annexer la bande de Gaza pour la transformer en « Côte d’Azur » le journaliste de service avait invité Franck Delvau, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie d’Île-de-France (Umih). Un exemple malheureux de ce que réservent les médias lorsqu’il leur faut meubler l’antenne.

Le décalage entre la déclaration à l’emporte-pièce de l’agité du bocal occupant la Maison-Blanche et les réponses que pouvait y apporter un hôtelier restaurateur parisien. C’est un peu comme si pour commenter le conflit en Ukraine on conviait un employé des Pompes funèbres pour donner son avis. Trump sous le regard interloqué et gêné de Benyamin Nétanyahou avait annoncé un projet de long terme, qualifiant à la fois Gaza de « chantier de démolition » et de « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Encore une énormité !

L’idée de cette invitation a germé dans l’esprit d’un journaliste voulant de « pas faire de politique » autour de ce sujet. Il a alors choisi un angle d’attaque débile quand on connaît la situation en Palestine et plus particulièrement à Gaza. La méthode de communication de Trump méritait un autre traitement. «On va laisser la politique de côté pour l’instant», annonce le présentateur. «On vous a invité ce soir parce qu’on a envie de voir si cette proposition de Trump, elle a vocation à exister sur le plan économique. On a beaucoup dit que Trump est aussi un promoteur immobilier, c’est comme ça qu’il négocie : la bande de Gaza en Riviera, est-ce que ça a du sens pour le professionnel du tourisme que vous êtes ? La bande de Gaza a des atouts, on l’a déjà dit.» Chapeau pour la présentation ! Et une discussion surréaliste s’est engagée.

C’est le second dérapage de France Infos en quelques jours. Le premier avait porté sur le qualificatif d’otages utilisés sur un bandeau à propos des prisonniers palestiniens détenus par Israël. Des faits qui dénotent avant tout un manque de rigueur mais aussi la tentation de suivre la mode voulant que tout fasse ventre pour augmenter l’audimat. Faire le buzz constitue, même avec des erreurs grossières, une manière d’exister. Jugée sur le plan de l’information comme une radio inspirant la confiance, France Infos a pris deux coups au foie. On parle de sanctions contre les personnels concernés ce qui ne résoudra pas la difficulté de se tailler une place dans le monde des télés devant absolument illustrer leurs choix politiques par les avis de débatteurs choisis à bon escient.

Et pendant ce temps Trump malmène tous les médias de la planète par une stratégie de communication outrancière qui chaque jour jusqu’à présent occupe le devant de la scène internationale. Il revient toujours en arrière mais ils sait que l’important c’est que l’on en vienne à discuter de ses propositions déjantées. Hier par exemple il a remis le couvert sur son plan Gaza. Il a refusé de préciser la manière dont il comptait  « prendre possession » de Gaza, Le président US a évoqué prudemment un projet « à long terme ». Il a aussi affirmé que les États-Unis allaient « aplanir la zone et se débarrasser des bâtiments détruits », afin de développer économiquement le territoire palestinien, renouvelant son appel à virer les palestiniens du territoire qu’il convoite. « Ce n’est pas une décision prise à la légère« , a-t-il dit, répétant son vœu de faire de Gaza la « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». France Infos a traité de manière beaucoup moins caricaturale cette nouvelle provocation largement condamnée.

Alors il a vite trouvé un autre sujet pour reprendre sa propagande déstructurante. Le partisan du principe voulant que la force fasse le droit, il a signé un décret prévoyant des sanctions contre la Cour Pénale Internationale accusée d’avoir «engagé des actions illégales et sans fondement contre l’Amérique et notre proche allié Israël». Le texte, diffusé par la Maison Blanche, interdit l’entrée aux Etats-Unis aux dirigeants, employés et agents de la Cour pénale internationale ainsi qu’aux plus proches membres de leurs familles et à quiconque considéré comme ayant apporté son aide aux travaux d’enquête de la CPI. Cette prise de position constitue un drame car elle exonère bien des criminels de la menace de sanctions pour des crimes odieux et massifs.

Dans une société où certaines consciences journalistiques sont muselées par des amis directs ou indirects de Trump, où les réseaux sociaux n’ont plus de limites de crédibilité, le service public devrait être irréprochable. Souhaitons que les erreurs citées n’obscurcissent pas l’horizon !

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Cet article a 6 commentaires

  1. J.J.

    Je suis absolument atterré par toutes ces sinistres pantalonnades et ces non moins dramatiques événements.
    Je pensais, dans ma grande naïveté que je ne reverrai jamais les calamiteux pantins de mon enfance.
    Hélas, il sont de retour.

  2. faconjf

    Bonjour,
    les journalopes asservis aux merdias enchaînés aux sévices du grand capital s’en donnent à cœur joie. Personne ne peut être surpris par leurs revirements permanents. Ce qui était une vérité évidente hier car ayant reçu l’onction divine du JT, s’avère être une joyeuse galéjade quelques jours plus tard. Ce qui était complotiste hier sera peut être une évidence demain, autrement dit le temps qui transforme un propos complotiste en vérité se raccourci de plus en plus. Personne aujourd’hui ne songe à poursuivre les jounalopes qui bidonnent totalement les infos et pourtant l’histoire témoigne de toutes leurs manipulations. je me limiterais simplement à citer l’affaire Salengro. Lorsque vous faites une recherche sur les bidonnages commis par les merdias, les moteurs de recherche vous orientent directement sur les innombrables forfaits commis par… les réseaux sociaux.
    Je voudrais dire ici que les Trump, Sarkozi, Bolsonaro, Milei ou autres Orban et Meloni ou notre « cher » méprisant sont les héritiers directs de Berlusconi inventeur de l’homme politique construit par le marketing merdiatique. Sans la période dite « Manu Pulite » (Mains Propres), voulue par des juges intègres acharnés à poursuivre la mafia pas de Berlusconneries . C’est cette action qui a vu tout le corps politique Italien s’effondrer en quelques mois pour être remplacé par le Berlusconisme. Berlusconi qui en 1961 débute sa carrière par entrepreneur en bâtiment pour construire en se diversifiant vers la télé une fortune colossale- ça vous rappelle rien-. Sa holding Fininvest, qui deviendra le deuxième groupe privé italien après Fiat en contrôlant trois chaînes de télévision (groupe privé Mediaset), le plus grand éditeur italien (Mondadori), un groupe de services financiers (banque de détail, assurances) et la plus importante régie publicitaire italienne, présente dans le cinéma (Medusa) et la vidéo. De son accession en 1994 à sa mort il a surfé sur la vague du populisme en manipulant l’opinion avec ses merdias. Même si les juges l’ont souvent épinglé pour corruption, à chaque fois il a réussi à rebondir et revenir en haut de l’affiche. Il a été 4 fois président du conseil ( 1er ministre). Sa recette est la même que ceux que j’ai cité plus haut qui l’ont adaptée à leur pays respectif.
    – le populisme : « il a été le leader symbole de « l’antipolitique » face aux vieux partis issus de la Résistance .
    – l’incarnation d’une certaine italianité « droguée à la télé paillettes, avide de fric, portée sur l’illégalité, indulgente à l’égard de la corruption et viscéralement hostile à l’Etat », les Italiens s’identifiant à ce self-made man qui représente « une autobiographie de la nation ».
    Toute comparaison avec perruque d’écureuil ne peut être fortuite. Une action qui aurait dut être salvatrice comme « Manu Pulite » (Mains Propres), voulue par des juges intègres a enfanté un monstre! Chez nous c’est le PNF qui a déboulonné Fillon pour le remplacer par le méprisant, on peut constater le résultat.
    Désolé d’avoir été aussi long pour finir par vous dire que toutes les turpitudes des héritiers de Berlusconi seront TOUTES pardonnées par les bons peuples qui les ont portés au pouvoir. Même la déportation des Gazaouis, même le retour de la peine de mort, même la corruption au sommet des États… Tous après leur mort auront droit à des funérailles nationales avec autour de leur cercueil le gratin mondial tout comme il cavaliere ( le chevalier surnom de Berlusconi).« l’un des hommes les plus influents de l’histoire de l’Italie » déclara Georgia Meloni lors des obsèques nationales du lifté, botoxé et capilo-teinté cavaliere.
    Bon repos de fin de semaine

  3. faconjf

    la question du jour : Bayrou le Béarniais est-il un menteur protégeant un curé pédophile dans une institution privée où étaient scolarisés un de ses 6 enfantsau moment des faits?
    Ou peut être est il atteint d’Alzheimer profond?
    Aurait-il profité d’avantages indus en sa qualité de ministre de l’Éducation à l’époque des faits, en frais de scolarité ou autres pour sa progéniture ou pour son soutien ?
    Dans un article publié ce 5 février 2025, Mediapart révèle que François Bayrou avait connaissance des accusations visant l’institution. Et avait même publiquement défendu l’établissement, en 1996 : « nombreux sont les Béarnais qui ont ressenti ces attaques [contre Bétharram] avec un sentiment douloureux et un sentiment d’injustice », déclarait-il à l’époque. Des propos retrouvés dans les archives du quotidien régional « Sud Ouest. »
    Ben alors! si c’est dans le journal Sud ouest et relayé par FR3 on peut douter, si en plus c’est Médiapart qui lève le lièvre, le PM de Pau est assurément innocent. Le service de comm de Matignon est sur le coup.
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/pyrenees-atlantiques/pau/agressions-sexuelles-a-betharram-la-position-de-francois-bayrou-est-intenable-entre-deni-et-silence-l-attitude-du-premier-ministre-interroge-3103615.html

  4. christian grené

    Bonjour M’sieur. Y’aurait pas quelqu’un à la rédaction du journal de Mickey pour écrire les discours de Donald?
    C’est Pif le chien qui se marre.

  5. Philippe Labansat

    J’ai abandonné toutes les chaînes télévisuelles et les radios « d’infos ». Je n’écoute plus ni ne lis aucune déclaration de Trump, Netanyahou, Macron, etc. Bref, je me suis mis en retrait, à l’abri de tout cela.
    Je lis : littérature, philosophie, sociologie… J’essaye de combler mes lacunes à la compréhension du monde, de la vie, avant de la quitter (salut Michel Eyquem), avec, oserais-je le dire, le rien de lâche soulagement que j’avais déjà décelé, avec peine, chez mon père…

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