Le résultat des élections à la direction des Chambres d’Agriculture constitue une indication forte de la situation réelle du monde rural. La Coordination rurale a réalisé des percées spectaculaires notamment dans le Sud-Ouest, s’imposant même de justesse 6 voix) mais s’imposant tout de même en Gironde où de mémoire d’agriculteur la FDSEA et la FDJA régnaient depuis que les élections existent. Il y aura probablement des contestations des résultats car il est toujours possible de chercher des anomalies administratives dans un tel scrutin. Des alliances restent aussi toujours possibles au sein du Conseil d’administration entre les collèges représentés mais dans le fond peu importe puisque le résultat ne sera pas effacé.
Le premier constat est à nouveau désolant. La participation à ce type de scrutin est toujours faible comme si les enjeux n’intéressaient pas les chefs d’exploitation. La FDSEA avait senti venir la chute puisque lors de ses réunions publiques, le syndicat « institutionnel » avait remarqué de très faibles affluences. Les électrices et les électeurs potentiels se détournent chaque jour un peu plus des structures officielles auxquelles pour la durée d’un mandat on délègue son pouvoir et qui découvrent en période difficile. La défiance progresse comme une tache d’huile sur une mer calme. Le désyndicalisation s’installe comme un phénomène inéluctable avec justement la création de structures éphémères dans les période de crise. La Coordination rurale pro-active, contestataire, s’attaquant aux structures empesées et inefficaces a capté une grande part de ce refus de l’ordre établi.
Par ailleurs le résultat reflète le sentiment d’abandon qui traversent les espaces ruraux. Il s’est déjà traduit dans les votes aux législatives avec une percée généralisée incontestable du RN. Quelles mesures ont été annoncées depuis ? Aucune. Quelles mesures ont été effectivement mises en œuvre. Zéro. Les élites largement issues des zones urbaines ne s’intéressent pas à un ensemble de situations qui contribuent à la radicalisation des positions. La FNSEA dirige de fait depuis des décennies le Ministère de l’Agriculture et elle paye sa préoccupation essentielle de satisfaire les grands céréaliers ou les adeptes de la culture extensive. A quelques jours de l’ouverture du salon de la vie paysanne il va y avoir des visites délicates… Porte de Versailles.
Les crises s’empilent dans les campagnes et touchent surtout les producteurs les plus fragiles. Pieds et poings liés par le monde bancaire qui a sans cesse poussé à l’emprunt ; maintenus la tête hors de l’eau par des «échéances repoussées » ou par des « prêts bonifiés » ou « d’opportunité » ; contraints de se défaire de leur « outil de travail » ; lésés par la perte du capital que représentaient des exploitations devenues non-rentables ; étranglés par les acheteurs pratiquant la sacro-sainte politique de l’offre au prix le plus bas, les agriculteurs se retrouvent sans aucune perspective. Un bulletin de vote leur a permis, comme à bien d’autres Françaises ou Français de témoigner de leur exaspération.
Le coup de canon à chasser les nuisibles risquent bien d’annoncer des salves plus larges. Le mal s’ancre sur les territoires au plus près d’un monde en plein doute. La conquête par la Coordination rurale d’une douzaine de départements reflète une situation très tendue. La Nouvelle Aquitaine bascule avec la Gironde, la Dordogne, la Charente, la Charente Maritime qui rejoignent La Haute-Vienne, la Vienne et le Lot-et-Garonne formant un bloc inédit qui pesera dans le prochains mois. Avec les départements du Tarn, de la Lozère et de la Haute-Garonne le phénomène est devenu caractéristique d’un profond ras-le-bol.
La Coordination rurale se défend nationalement d’être proche du RN. « Il n’y a pas un seul dirigeant de la CR qui appartient au RN, à LR ou à un autre parti politique », martèle Véronique Le Floc’h, la présidente de la Coordination rurale mais diverses enquêtes mettent en évidence des connexions à la base qui laissent un doute. Le Président avant de chercher des aiguilles dans des meules de foin s’était fendu d’une accusation globale qui avait irrité bon nombre de manifestants. Peu importe. Le système de la cogestion « FNSEA-gouvernement » a du plomb dans l’aile et c’est encore le signe d’une mutation des esprits.
Il ne s’agit que d’une percée de la CR et pas d’une victoire globale. Comme le veut la tradition il n’y aura pas de battus et on maltraitera les résultats à la FNSEA pour expliquer que 80 % des chambres restent sous son contrôle. On se console comme on peut ! Le signe est pourtant fort !
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les braillards du RN agricole prennent le pouvoir en attendant de gagner départements et assemblée nationale. Le RN noyaute minutieusement et discrètement tous les milieux en difficulté, entreprises, agriculture, mais aussi associations de chasse, clubs du troisième âge etc…, en gros tout ce qui a une raison, justifiée ou pas, de se plaindre.
L’agriculture et en particulier la viticulture girondine ne sont victimes que d’elles-mêmes et des bonimenteurs médiatiques qui ont transformé quelques grands crus en mines d’or et complètement détruit l’image traditionnelle des vins de bordeaux (entre autres).
Malheureusement la suite est prévisible et peut-être faudra-t-il en passer par là pour être débarrassé de tous les extrémistes.
Dans l’air du temps : »Virage à tribord ! Toute ! » comme disent les marins.
Les seuls représentants des paysans (catégorie en voie de très grave extinction) qu’il ne faut pas confondre avec les exploitants agricoles, qui portent bien leur nom, sont représentés par un parti évanescent qui a le grand tort, dans la conjoncture actuelle de pencher à gauche.
Ils aggravent leur cas en proposant de promouvoir une l’agriculture « raisonnée » et adaptée aux évolutions du climat ! Horreur !
Complétement déphasés les pauvres !
D’ailleurs en cas de manifestation (sans tracteurs et dépôts d’immondices) ce sont les seuls qui s’attirent le courroux et éventuellement l’intervention des forces de l’ordre.
Bonjour,
je pourrais en écrire des pages sur les méfaits de la FNSEA qui n’est en fait que le faux-nez de l’agrobusiness, toutes les enquêtes sérieuses et tous les rapports de la cour des comptes pointent ses innombrables malversations.
Ce à quoi nous assistons c’est la lutte entre droite extrême et extrême droite pour la conquête de l’espace rural, je rejoins en cela le commentaire de PC ci-dessus. On peut constater le fiasco complet de la confédération paysanne, dont la caricature portée par la CR est » un syndicat de gauchos manipulé par des bobos urbains ».
Le rouleau compresseur de la droitisation des esprits est en marche écrabouillant les idées progressistes et les petits paysans. Les escrologistes ne sont pas en reste pour servir de repoussoir, leurs excès contribuent pleinement à obtenir le contraire de ce qu’ils veulent obtenir.
L’ Écologie (avec un E majuscule) mérite mieux que ces idiots utiles d’escrologistes qui se jettent sur tous les pièges que leurs ennemis tendent devant eux.
Pour la FNSEA et surtout pour les intérets de ses dirigeants, rien n’est perdu leurs prodigieux émoluments seront préservés. Au fond c’est cela qui compte, le gouvernement peut compter sur eux pour monter dans les trains de contestation paysanne pour les arrêter. Les gouvernements présents et futurs feront tout pour préserver la FNSEA à commencer par fermer les yeux pudiquement sur cette mafia…
Tout cela reste risible, à l’heure où les mafias de la drogue tirent à la kalach dans nos rues, les communautés de communes se dotent d’une police des poubelles. De la même manière que les communes ont du goudron pour faire des ralentisseurs et laissent à l’abandon les nids d’autruches sur leurs routes … Y A PLUS DE POGNON qu’ils nous disent, Faut augmenter les taxes, amendes, impôts ( sur les pauvres je précise car faut pas déconner avec les riches).
Réveillons nous! les grands mamamouchis qui croient nous gouverner nous chantent des berceuses alors que tout s’effondre.
Ils mettent des moyens pour faire suer les braves gens sur la qualité du tri de leur poubelle et contrôlent avec zèle nos poubelles en laissant nos rues aux narco-trafiquants.Ils laissent nos rues aux violeurs. Ils laissent nos maisons aux squatteurs. Ils laissent nos appartements aux cambrioleurs. Ils nous laissent à la merci des voleurs. Puis, ils viennent nous faire la leçon.
Nous dire comment nous devons faire l’éducation sexuelle de nos enfants, comment nous devons trier nos poubelles, laver notre linge le tout avec notre pognon alors qu’ils ne nous assurent pas le service de base, celui qui justifie la réalité même d’un État… la sécurité.
La Marine l’a bien compris en surfant sur la vague de l’insécurité, en dénonçant tous ces manquements qui hérissent les PCdF ( Pauvres C.ns de Français), toutes ces aberrations … Ces mamamouchis devraient eux aussi comprendre qu’ils sont les idiots utiles du R haine et qu’a continuer de faire Ch.er les Français ils vont obtenir l’inverse de ce qu’ils prétendent souhaiter . Endiguer l’extrême droite et tout faire pour la propulser, cherchez l’erreur … Si il y en a une.
Rien ne peut plus arrêter l’ascension vers l’extrême droite, le réveil sera difficile.
bonne journée
« L’ Écologie (avec un E majuscule) mérite mieux que ces idiots utiles d’escrologistes… »
Il faudrait d’abord se débarrasser de ce terme abusif et impropre d’écologie, qui ne veut rien dire : l’écologie est une science : « l’étude des milieux », qui n’a rien à voir avec leur protection.
Protection de l’environnement, c’est trop compliqué ?
Bonne journée.
@JJ les mots ont un sens ( mais on s’en fout!) vous avez raison. L’écologie, ou préférablement l’écologie politique pour ne pas prêter à confusion avec la discipline scientifique, est un ensemble de courants, largement diffusé depuis les années 1970, qui insiste sur la prise en compte des enjeux écologiques dans l’action politique et dans l’organisation sociale. Mouvement culturel nourri d’influences de divers mouvements (tels que le féminisme, le tiers-mondisme, le pacifisme, la non-violence, l’anarchisme, l’autogestion, etc.), l’écologie devient politique lorsqu’elle appelle à une profonde transformation du modèle économique et social actuel ainsi qu’à une remise à plat des relations entre l’être humain et son environnement.
Sauf erreur de ma part c’est dans le sens écologie politique qu’il faut interpréter la phrase de mon commentaire. « Si vous avez compris ce que je viens de vous dire, c’est que je me suis probablement mal exprimé » Alan Greenspan, ancien gouverneur de la Fed.
@faconjf J’avais bien compris, j’ai pris cette phrase au hasard pour exprimer mon opinion sur le mot écologie, devenue avec l’arrivée d’arrivistes une façon de se faire une place dans un milieu déjà encombré. C’est moi qui me suis mal exprimé.
La CR OFFRE un vote de rejet à cet agriculture abandonnée et ignorée de l industrie agro-alimentaire. Les représentants de la cr auront ils capacité à assurer le contrôle d une exception agriculturelle pour cette agriculture condamne en Europe depuis la PAC