L’économie libéral adepte inconsidérée de l’offre qu’il faut imposer par tous les moyens afin d’accroître les profits des producteurs et donc d’alimenter une croissance artificielle, a conquis la planète et même les états réputés hostiles à cette réalité se tournent vers des versions hypocrites. La mondialisation devait apporter la richesse universelle en ouvrant les portes de tous les marchés aux grands « trusts » internationaux. L’idée sous-jacente c’est d’exploiter deux fois les vrais producteurs que sont les ingénieurs, les techniciens, les salariés.
D’abord en compressant au maximum les rémunération pour baisser les coûts et être « compétitifs » comme ils disent, les libéraux ont été au bout de leur logique : irrespect du travail, délocalisations vers des pays où la misère impose d’accepter ce qui est inacceptable ailleurs. Ensuite en détruisant toutes le conquêtes sociales (solidarité, santé) suspectées de plomber les prix de revient. Enfin en tapant sans arrêt sur la notion de participation équitable de chacun à la vie collective pour la remplacer par le plus injuste des systèmes, celui de la taxation de tous les secteurs de la consommation.
La taxe est devenue une arme politique de régulation du marché. En France il y en a plus de 200 différentes qui sont payées à des taux identiques par des consommateurs ayant des besoins, des moyens, des contraintes différentes. N’empêche que le système fonctionne partout à plein régime. Alors il n’y a rien d’étonnant que le Trmpisme ait parmi ses premières mesures coercitives, décidé de relever le niveau des droits d’entrée de certains produits venant de Chine, du Canada et du Mexique sur le territoire des USA. C’était l’une des ses principales déclamations populistes comme l’était celle de l’arrêt des financement fédéraux ou l’expulsion massive des migrants illégaux.
Sur le premier point il effectue du rétropédalage ! Le bureau du budget de la Maison-Blanche a annulé, mercredi un décret gelant les subventions fédérales, après que la décision de l’administration d’arrêter les dépenses plus tôt a provoqué une réaction violente. L’Office du budget rattaché à l’exécutif américain a envoyé à tous les ministères et à toutes les agences fédérales un message indiquant que cette mesure était abandonnée, Son électorat avale son chapeau texan !
Sur la seconde mesure spectaculaire elle patine. Pour appliquer son plan, l’administration Trump se heurte non seulement à des difficultés logistiques, mais aussi à des coûts financiers considérables : selon des estimations, la déportation d’un million de migrants en situation irrégulière par an coûterait 88 milliards de dollars, soit presque quatre fois le budget de la NASA. Or il a annoncé des économies drastiques.
Il lui restait les taxes. Le plus facile. Du moins en apparence. Avec 25 % de plus pour les deux nations voisines il souhaite régler pêle-mêle des comptes sur le trafic de drogue (le Fantanyl) et l’immigration. En fait nul ne sait vraiment si cette augmentation des taxes sera profitable aux électrices et aux électeurs de Trump… En effet il a été élu car son prédécesseur a été accusé d’avoir provoqué une inflation néfaste au pouvoir d’achat. Aux USA, les produits canadiens ou mexicains. Or il n’est absolument pas certain que les consommateurs abandonnent leurs achats. Les transformateurs ou les revendeurs proposeront toujours ce qui vient de Mexico ou Montréal avec un amortissement de la surtaxe. Il y aura deux effets : baisse de la consommation et dans le système libéral, une augmentation du… prix équivalents des mêmes produits fabriqués aux USA !
Le Canada a réagi en Les droits de douane vont concerner « des produits de consommation courante tels que la bière, le vin et le bourbon américain, les fruits et les jus de fruits », a précisé le Premier ministre. Mais aussi « les légumes, les parfums, les vêtements et les chaussures, les produits de consommation courante tels que les appareils ménagers, les meubles et les équipements sportifs, les matériaux tels que le bois de construction et les plastiques… » Le montant récupéré sera de 102 milliards de dollars permettant de financer des mesures de dumping dans certains secteurs de l’économie canadienne surtaxée ! En plus l’équivalent de la TVA perçue au Canada progressera puisque les prix de vente seront supérieurs. Il y aura cependant des répercussions en terme d’emplois non négligeables.
Trump qui a engagé une guerre commerciale avec toute la planète a prévenu les Américains des conséquences potentielles, tout en assumant cette décision. « Est-ce que cela va faire souffrir ? Oui, peut-être. Et peut-être pas. Mais nous allons rendre sa grandeur à l’Amérique et cela vaudra le prix qu’il faudra payer », a écrit celui qui accumule les mesures dangereuses car ce sont des « bombes » à retardement potentielles.
NB : je vois le bout du tunnel. Première sortie depuis douze jours…
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Bonjour,
je commence par un hors sujet, 2 élections partielles successives et 2 « branlées » pour LFI. Le conducator plutôt que de se réfugier dans le déni ferait bien de revoir sa stratégie.
Ceci dit, pour revenir au sujet du jour on peut s’interroger sur la stratégie de « perruque d’écureuil » concernant les tarifs douaniers . Les « Tariffs » vont-ils endiguer le flot de drogues illégales et d’immigrants ou créer un chaos économique ?
C’est du moins la raison principale invoquée pour la mise en place des mesures protectionnistes. Comme on s’y attendait, M. Donald a déclaré samedi une urgence nationale en vertu de l’IEEPA, citant la « menace extraordinaire » que représentent le fentanyl et l’immigration clandestine. Cette loi donne au président de larges pouvoirs pour imposer des sanctions économiques et financières en temps utile, y compris contre la Russie à propos de sa guerre en Ukraine. Cela rappelle l’utilisation par le président Richard Nixon de la loi qui a précédé l’IEEPA, la loi de 1917 sur le commerce avec l’ennemi, pour imposer des droits de douane généralisés de 10 % en 1971 afin d’endiguer la hausse des importations dans un contexte de crise de la balance des paiements après avoir retiré le dollar de l’étalon-or. La liaison de causalité était claire du temps de Nixon, elle est très floue sous Donald.
Les tarifs douaniers imposés par Donald n’auront pas d’effet significatif sur le prix de la cocaïne et du fentanyl introduits en contrebande aux États-Unis. Les cartels mexicains ne remplissent pas de documents d’importation et ne paient pas de droits de douane sur leurs produits.
Quel est donc l’objectif de Trump ? Essaye-t-il simplement de faire une déclaration sur le flux de stupéfiants et d’immigrants illégaux ? Ou s’agit-il d’une action plus vaste visant à obtenir un certain effet de levier sur la Chine ? L’accent mis par Trump sur le canal de Panama est également un problème chinois, au moins indirectement, en raison des entreprises basées à Hong Kong qui gèrent les ports à conteneurs aux extrémités nord et sud du canal.
Donald est un businessman, son objectif est donc transactionnel il lui faut un levier puissant entre les mains pour entrer en négociation. Voici les données commerciales pour les importations et les exportations de ces trois pays avec les USA pour 2023 :
Mexique : près de 798 milliards de dollars d’échanges commerciaux au total, devenant le premier partenaire commercial en 2023
Canada : 773 milliards de dollars d’échanges commerciaux au total, historiquement un partenaire commercial clé
Chine : 575 milliards de dollars d’échanges commerciaux au total
Ces trois pays ont représenté 42 % de l’ensemble du commerce américain en 2023. Personne ne peut croire que l’augmentation des taxes ne se répercuterons pas sur les consommateurs, même pas Donald.
L’impact économique prévu des tarifs douaniers de Donald Trump sur le Mexique, le Canada et la Chine n’est pas une simple équation gagnant-perdant. Divers facteurs détermineront si une augmentation du prix d’un produit entraînera une baisse de la demande et/ou une hausse de l’inflation. Essayons d’analyser les interdépendances économiques :
-Chine : les États-Unis ont un déficit commercial important avec la Chine. Les tarifs douaniers précédents sur les produits chinois, qui étaient destinés à réduire ce déficit et à encourager la production nationale, ont également entraîné une augmentation des coûts pour les consommateurs et les entreprises américaines qui dépendaient des importations chinoises.
-Mexique et Canada : les États-Unis ont une chaîne d’approvisionnement hautement intégrée avec les deux pays, en particulier dans les secteurs de l’automobile et de l’agriculture. Les tarifs douaniers sur ces pays pourraient perturber ces chaînes d’approvisionnement, entraînant une augmentation des coûts de production et des pertes d’emplois potentielles dans ces pays et par ricochet au USA. Diverses études économiques ont tenté de quantifier l’impact des droits de douane de Trump. Par exemple, une étude de la Tax Foundation a estimé que les droits de douane pourraient réduire le PIB à long terme de 0,21 % et entraîner une perte de plus de 160 000 emplois.
Cette expérience grandeur nature sera certainement riche en enseignements, notamment en UE(rss) qui a démonté portes et fenêtres pour se conformer au dogmes du libéralisme. Comment faire pour prendre des mesures de rétorsion face au Donald, sachant que des états membres y seront hostiles?
L’année 2025 est bien longue ! Et nous entrons juste dans le deuxième mois.
Bonne journée
PS: L’International Emergency Economic Powers Act (IEEPA), promulgué le 28 octobre 1977, est une loi fédérale américaine autorisant le Président à réglementer le commerce après avoir déclaré une situation d’urgence nationale en réponse à une menace inhabituelle et extraordinaire pour les États-Unis et de source étrangère.
Bonjour M »sieur, je vous envoie un petit mot pour mes absences répétées – le petit mot d’excuse c’est maman qui l’enverra – mais je vous ai lu attentivement chaque jour et, aujourd’hui, votre chronique me rappelle vos leçons d’histoire. Louis XIV disait l’Etat c’est moi. Le bourricot de Donald, même si c’est un canard, il dit: « Les taxes c’est moi ».
Bien le bonjour aussi à mes camarades de grande classe. J.J., F.J.F, Philippe, Gilou, etc.
J’ ai vu le film » The Apprentice » sur Donald Trump , film qu’ il a voulu interdire , et qui le décrit comme un opportuniste sans foi , ni loi .
Que la première puissance mondiale ait élu ce personnage comme président , ça fait peur , et n’ augure rien de bon pour
l’ avenir.
1. Attaquer. Attaquer. Attaquer. 2. Ne rien admettre. Nier en bloc. 3. Revendiquer la victoire et ne jamais concéder la défaite.” C’est le mantra martelé par un jeune Donald Trump appliquant consciencieusement les principes cyniques de son mentor, l’avocat Roy Cohn.
Je préférais de loin le Donald de Picsou que ce Picsou de Donald…
Cordialement.