Jusqu’à présent on a vu sur le devant de la scène politique que les têtes de liste ou les tout premiers des listes aux élections européennes. Les sondages portent en effet sur les leaders ayant un statut médiatique avantageux. Or il s’agit de longues suites de noms qu’il faut agencer en sachant que la grande majorité d’entre eux n’ont aucune chance d’être élus. La tache n’est pas simple car avant même le scrutin les sondages permettent une estimation qui avive la lutte pour figurer comme l’ont dit dans le jargon politique « en position éligible ». Et la bagarre est parfois sévère.
les prochaines élections européennes auront lieu dans l’UE entre le 6 et le 9 juin dans les 27 pays membres de l’Union européenne. Sur les 720 sièges à pourvoir, la France disposera de 81 sièges, soit deux de plus que lors des dernières élections en 2019. Chaque parti souhaitant participer au scrutin devra donc présenter 81 candidats sur sa liste. Ces candidats seront classés de la 1re à la 81e place, en alternant hommes et femmes. Rappelons qu’il y avait un record de …34 listes en 2019. À l’heure actuelle par moins de 24 partis ou coalitions sociétales ont d’ores et déjà annoncé leur tête de liste et tout ou partie de leurs candidats. Pour les uns il s’agit de trouver les citoyens volontaires et pour les autres d’en éliminer des dizaines.
Il n’y a aucune compétence, aucun mérite, aucune reconnaissance réelle du travail accompli dans la constitution de ce qui deviendra le bulletin de vote. Les sortants doivent s’accrocher ferme pour ne pas être renvoyé chez eux. Si cette élimination reposait par exemple sur un critère objectif comme un durée maximum du mandat dans le temps elle serait plus possible. Alors que l’on a limité le cumul on a oublié totalement de se pencher sur le nombre d’années passées en tant qu’élu dans une même fonction. Les sortis sont annoncés nombreux lors de ce renouvellement ; Beaucoup abandonneront leur place avec une certaine amertume.
Les chapelles, les cabales, les indices de notoriété déjà acquise, les « courants » divers et souvent très artificiels car créés à bon escient entrent dans la danse. Ils exigent, se vendent, s’achètent, s’échangent pour obtenir un rang qu’ils jugent conforme à leur mentor. Entre la partition hommes-femmes et les critères cités antérieurement les négociations qui se déroulent actuellement durent durant des heures et parfois toute la nuit précédant le dépôt de la liste. La tête de liste a bien du mal souvent à mener une campagne correcte alors qu’il ne connaît pas la composition de la liste. De toutes les manières son élaboration fait plus d’ennemis que de satisfaits.
La proportionnelle est souvent présentée comme LA solution idéale pour représenter l’électorat réel qui vote. C’est peut-être pour paraphraser une phrase célèbre de Churchill sur la démocratie c’est « un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes”. La démocratie représentative a besoin cependant d’une élection qui prenne en compte la valeur personnelle et l’engagement sincère. Les partis, quels qu’ils soient sont devenus à cet égard des « écuries de courses » dans laquelle l’obsession du poste garanti par justement son adhésion prend le pas sur l’engagement.
En ne époque où l’image, la présence médiatique, les apparences, la célébrité sectorielle l’emportent sur tout le reste, n’importe quel artiste, animateur de télé ou sportif de renom réaliserait un tabac aux élections européennes puisqu’il n’y a pas de vrai débat sur le fond. D’ailleurs certaines « vedettes » se laissent tenter par cette aventure électorale et constituent des « prises de guerre » avantageuses pour un camp ou un autre. Elles seront exhibées sur quelques estrades puis disparaîtront du paysage dans lequel elles n’ont rien à faire. Une défenseuse ou un défenseur des chats a un impact plus positif qu’un militant ayant passé sa vie à défendre la fraternité ou l’humanisme.
La déconnexion avec un territoire du mandat électif pénalise de plus en plus les territoires ruraux car ils ne représentent plus un enjeu majeur en nombre d’électeurs. Le maillage du pays aura c’est certain de vastes espaces non représentés mais qui s’en soucie. D’ailleurs il est assez révélateur de mesurer le degré de notoriété des élus à la proportionnelle dans l’opinion dominante. Si l’on demandait par exemple à des personnes « ordinaires » quels sont les députés européens qui représentent la Nouvelle-Aquitaine au parlement européen on serait étonné de leurs réponses ? A méditer sur l’abstention… qui fausse totalement l’efficacité d’un système apparemment juste.
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Je ne sais pas vraiment encore pour qui je vais voter(bien que j’aie quand même une petite idée), mais je sais depuis longtemps pour qui je ne voterai pas.
Pour moi, la tête de liste n’a qu’une importance relative, c’est le programme et l’esprit du parti qui emportera ma décision.
J’ai assisté sur Arte, ces deux derniers soirs à un bel exemple de la négation de la liberté d’expression par la présentatrice d’Arte journal , Vanessa Abba : jeudi , c’était un représentant de l’extrême droite et hier une députée béni ouioui tendance macroniste : sourires niais, lieux communs et larges onctions de pommade européennes droitière.
La veille nous avions assisté à une agression indécente du candidat. Je ne partage absolument pas les idées extrémistes de droite, mais il faut reconnaître que le personnage avait parfois des arguments de bon sens , et théoriquement le droit de les exposer. Il n’en a guère eu la possibilité, bien qu’il ait toujours gardé son sang froid et même sa bonne humeur, la présentatrice, lui coupant la parole et l’agressant sans cesse verbalement, à la limite de la bienséance.
Je regarde souvent ARTE journal, où l’on a davantage que sur les chaînes publiques française des nouvelles au niveau international, mais je ne sais si je continuerai longtemps, étant donné le parti pris systématique et souvent agressif pour toute idée non reconnue « fréquentable » par la doxa.