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Tirera-t-on les conséquences des incendies californiens ?

Dans toutes les situations de déchaînement des éléments sur un territoire on trouve se profile un problème lié aux choix urbanistiques. Les incendies qui ravagent Los Angeles, outre le fait qu’ils ont vu leur violence décuplée par des phénomènes climatiques exceptionnels (vents) ou le cyclone qui a détruit Mayotte ont provoqué des dégâts considérables, pour des raisons diamétralement opposées. Dans le premier cas l’étalement urbain considérable jusqu’aux confins des espaces naturels explique la multiplication des maisons brûlées. Alors que dans l’île de l’Océan Indien ce sont la précarité des concentrations d’habitats précaires qui expliquent le désarroi des population. Ces deux constats démontrent qu’il existe partout une non maîtrise des conséquences toujours surestimées si l’on en croît la population des risques naturels.

Lors des étés où j’assumais le remplacement du Président du Conseil général de la Gironde, j’ai été confronté à des incendies bine moins gaves que ceux de 2022 (30 000 hectares partis en fumée sans une victime) ou ceux qui sévissent en Californie. Le feu s’était déclaré le vendredi 24 juillet 2015 en début de soirée aux portes de la métropole bordelaise sur la commune de Saint Jean d’Illac et à quelques centaines de mètres d’un quartier résidentiel de Pessac.

J’ai encore en mémoire un départ précipité d’un repas festif à Mios pour rallier le PC opérationnel installé dans l’aire de stationnement d’une PME locale. Il y régna très vite une pesante angoisse sur le devenir des flammes qui avalaient une forêt mal entretenue et parfois impénétrable. Une mobilisation générale des forces disponibles fut décrétée pour protéger les habitations situées aux alentours du Golf pessacais. La tournée préventive effectuée avec le Préfet sur les zones menacées fut édifiante.

Le vent expédiait dans les airs des flammèches incontrôlables provoquant une extension rapide de l’incendie. Des occupants d’habitations susceptibles d’être menacées refusèrent les conseils d’évacuation et il fallut des injonctions des forces de l’ordre pour parvenir à les faire céder. Des habitations construites au plus près de la forêt sans zones tampons, sans entretien réel des abords et une perception du danger inexistante : la puissance publique avait oublié de les prendre en compte. L’étalement de l’urbanisation vers ou dans la forêt aggravait le contexte de ce feu soumis à des variations de sens des vents dominants. D’ailleurs la nuit du 25 ou 26 juillet fut encore plus préoccupante, nécessitant un appel à des renforts venus de la France entière et le déploiement des Canadairs en état de marche.

Los Angeles avec son culte de l’argent roi constitue une mégalopole de près de 4 millions d’habitants étalés sur plus de 1 300 km² soit une densité de plus de 3 000 habitants au kilomètre carré. Elle s’étire sur une distance nord-sud de 71 km et est-ouest de 47 km. Son périmètre total est de 550 km. Il faut imaginer ce que peut représenter la défense incendie sur une telle surface et sur de telles distances. Les frontières avec les espaces boisés asséchés par une très faible pluviométrie en période vents violents sont impossibles à défendre sauf à désertifier les parties limitrophes. Le problème se posera de plus en plus dans certaines régions de notre pays.

Sur les incendies actuellement des équipes de Californie et de neuf autres Etats font partie de l’intervention en cours qui comprend près de 1 500 véhicules de pompiers, 84 avions et plus de 14 000 personnes, y compris des pompiers nouvellement arrivés du Mexique (Trump doit s’étrangler) tentent de juguler des feux qui reprennent sous l’influence de vents qui redeviennent violents. Il n’y a plus d’eau disponible et il est envisagé d’aller puiser dans l’Océan pacifique. Bref la Californie constitue une démonstration grandeur nature des fléaux provoqués par le réchauffement climatique. Il serait vain et d’un optimisme inoxydable que de prétendre que nous ne serons pas affectés à ces réalités désastreuses.

Par exemple un nouveau phénomène se développe aux États-Unis et… en France : le refus des assurances de prendre en compte les risques qu’elles devraient couvrir. Ainsi il y a quelques mois la Compagnie State Farm, l’un des principaux assureurs américains, avait annoncé qu’elle résiliait l’assurance-habitation de quelque 30 000 propriétaires de maison, dont, selon la presse, un millier dans le quartier chic de Palissades de Los Angeles, qui vient d’être anéanti par les flammes. Dans des secteurs entiers de Los Angeles les habitants n’ont plus aucune opportunité de se prémunir contre des catastrophes de ce type.

Dans notre pays ce sont déjà 1 600 communes qui ne trouvent plus d’assureurs. Celles qui ont été victimes de catastrophes (inondations surtout) sont dans l’incapacité de payer des primes exorbitantes ou ont été radiées des compagnies qui couvraient leurs risques. Le phénomène s’amplifie. Quant aux particuliers ils sont les prochaines victimes de ce phénomène… surtout après de tels incendies.

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Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    Et la plus grande nuisance sur notre planète [qui a besoin que l’on soit bon pour elle (« sic »)] ne serait-ce pas cet hommo devenu, paraît il, sapiens ?

  2. J.J.

    Aucun rapport avec le sujet, mais pourquoi parle t-on toujours d’hommo faber, erectus, sapiens etc. mais jamais de mulier opifex, erecta, sapientia ?

  3. faconjf

    Bonjour,
    L’incendie d’Eaton est un feu de forêt actif qui brûle dans la région d’Altadena, dans le comté de Los Angeles, en Californie du Sud. Elle a commencé dans la soirée du 7 janvier 2025, à Eaton Canyon dans les montagnes de San Gabriel. Depuis longtemps les espaces du domaine public à côté de somptueuses demeures, à l’extérieur des murs d’enceinte fortifiés surmontées de caméras pivotantes , croissaient ces herbes folles, sèches et balayées par le vent. Le domaine public n’est plus entretenu en raison des coupes budgétaires. Les pénuries d’eau sont récurrentes en Californie, l’eau des montagnes et le pompage des nappes au profit des cultures intensives par la compagnie Wonderfull products en sont une des raisons. Ce pillage d’une ressource essentielle est « tolérée » par le gouverneur de l’État. On ne parlera pas de corruption, ce terme est réservé aux états ne faisant pas partie des USA, Au pays de l’Oncle Sam le profit des capitalistes est la loi qui gouverne tout, pour le meilleur des riches et le pire des pauvres puisqu’en définitive, c’est eux dont les primes d’assurance sur leur misérable demeure vont exploser à la hausse pour dédommager les milliardaires dont les maisons sont parties en fumée et reviendront sous forme de plantureuses indemnités d’assurance.
    Mais alors que la destruction des villas de célébrités a attiré l’attention du monde entier, le ravage des maisons des plus pauvres, notamment des communautés noires et latinos par l’Eaton fire, n’a pas tant ému. Certains de ces résidents confient s’être sentis abandonnés par les pouvoirs publics lorsque leur quartier s’enflammait.
    Les pauvres demeurent dans l’angle mort des merdias. Sayanti Mukherjee, chercheuse en génie industriel à l’université de New York à Buffalo, qui a analysé avec son équipe plus de 500 incendies de forêt en Californie de 2015 à 2022. Dans leur étude présentée en décembre, les conclusions sont claires : les populations à faibles revenus, âgées et handicapées sont souvent les plus touchées par ces événements. Elle ajoute Les flammes ne font pas de différence entre les riches et les pauvres mais, contrairement à leurs riches voisins, les populations précaires n’ont pas d’assurance contre le risque d’incendie — car trop coûteuse —, reçoivent moins d’aides financières après les incendies et ne font pas partie des priorités au moment de la reconstruction. Leur voix n’est pas entendue. Nous ne voyons pas comment ils sont affectés alors que les populations précaires sont celles qui souffrent le plus de ces événements.
    Les ménages fortunés sont plus résilients grâce à leur réputation sociale, leur capital et leurs privilèges. Posséder une assurance contre les incendies vous donne la possibilité de rebâtir votre maison avec des matériaux résistants au feu. Ils bénéficient également d’une large couverture médiatique. Ceux qui n’en ont pas les moyens ne pourront peut-être rien reconstruire. Certaines personnes en dessous du seuil de pauvreté ne possèdent pas de véhicule, d’autres ont des problèmes de santé ou sont âgés, ce qui rend difficile leur évacuation. Mais le plus gros problème reste la barrière de la langue. À Los Angeles, la population hispanique et une partie de la communauté afro-américaine ne parlent pas et ne lisent pas l’anglais. Ils n’ont donc pas accès aux informations cruciales.
    Comme c’est étrange! En écoutant ma radio ce matin, j’apprends que les autorités Françaises ont interdit la vente des tôles ondulées aux particuliers à Mayotte, la vente étant réservée aux professionnels. Et oui pas grave si les pauvres et surtout les irréguliers ne peuvent pas se mettre à l’abri de la mousson. Ces salauds d’ultra-pauvres vont voler les tôles sur les chantiers, vite, vite, plus de police de matraques et gaz lacrymogènes, il faut que l’ordre ripoublicain règne.
    bonne journée

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