Il est certain que le monde résonnera et raisonnera de toute autre manière en fin de semaine prochaine. Et la au milieu la France à la dérive ressemblera à une barque se dirigeant vers les chutes là-bas où coule la rivière… dont le courant s’accélère. L’installation de Trump le 20 janvier dans le bureau ovale de la Maison-Blanche constituera une date référence dans l’histoire de la planète. Tout le système libéral avec ses repères déjà défaillants va imploser en raison de décisions prises par des dirigeants inclassables. Les félicitations fleuriront dans les communiqués officiels alors que la plupart de leurs rédacteurs auront le trouillomètre très en dessous de zéro.
Une nouvelle forme de fascisme porté par la violence des mots et le mépris absolu des valeurs démocratiques va germer dans des esprits de plus en plus nombreux. L’incendie qui a ravagé Los Angeles en annonce bien d’autres et toujours plus graves. Dans notre beau pays des Droits de l’Homme, l’opinion dominante se révulse sur l’expulsion « manquée » d’un personnage au moins aussi « touché » que bien des gérants de la planète. Ailleurs le choc de la semaine prochaine et ses premiers effets affolent les milieux lucides et motivés. Chez nous on attend la sortie de la nouvelle « sauce béarnaise ».
A Matignon, une « plume » (c’est ainsi que l’on nomme ceux qui écrivent les discours pour les gens qui n’ont pas le temps de le faire) sue sang et eau pour trouver les mots qui permettraient de tout dire sans rien dire. Le discours de « politique générale » d’Henri Bayrou IV va en effet relever de la traversée des chutes du Niagara sur un câble tendu sur l’arc réputé républicain. Le plus cocasse c’est qu’au moment où le Palois entamera son parcours il reviendra à Élisabeth Borne, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de faire de même au Sénat.
Une situation cocasse puisqu’elle pourrait annoncer devant les sénateurs très majoritairement de Droite et bien calés dans leur fauteuil sur mesure… la suspension de la réforme des retraites qu’elle a défendue bec et ongles comme indispensable au redressement de la France. Elle devra lire au mot près le texte préparé à Matignon… ce qui ne manquera pas de sel. Elle a refusé les négociations, elle a refusé d’entendre les voix de millions de personnes hostiles, elle a utilisé le 49-3 pour arriver à ses fins pour quelques mois plus tard prôner le contraire. Un poste de ministre d’État vaut bien une grand messe au Palais du Luxembourg. Un grand moment de sincérité politique.
Dans le fond ce n’est pas très grave au point où nous en sommes. D’autant qu’une motion de censure automatique sera examiné le jour où Trump et Musck paraderont à Washington. Le parallèle entre les deux journées vaudra son pesant de « beurre de cacahuètes » comme aurait dit Carter. Qui peut penser que l’arrivée à la tête des États-Unis d’un tel duo et le résultat du score d’un vote pagaille au palais Bourbon auront le même impact sur le quotidien des Français ou même des Européens. Le 21 au moyen que le gouvernement ait résisté ou se soit planté, le pouvoir se situera ailleurs. Le sort de chacune et chacun d’entre nous sera lié aux décisions des marchés financiers dopés par les déclarations du clan Trump. Ce n’est pas la déclaration « bayrouesque » qui changera le cours des événements.
2025 sera une année qui entrera dans l’Histoire car elle détruira bien d’illusions idéologiques et bouleversera les équilibres géopolitiques dans lesquels la France a perdu pied depuis déjà pas mal de temps. Les organisations internationales impuissantes, les repères dans le fond rassurants de la guerre « froide » effacés, les principes du capitalisme et de l’anti-capitalisme effacés, l’instauration des critères du « fait accompli » et de « la force » conduiront le monde dans une autre direction. Il n’y a plus depuis belle lurette « communisme », « capitalisme », « universalisme » ou « humanisme ». Nous entrerons dans quelques jours dans le concept du « brutalisme ».
Le fameux « grand basculement » tant redouté interviendra dans une semaine. Nous entrons en terre inconnue. Ce n’est pas « Henri Bayrou IV » qui en sera la cause. Il a acheté un boulier pour compter les voix gagnées ou perdues par les mots choisis qu’il prononcera. Comme dans le dialogue des Tontons Flingueurs après la dégustation de l’alcool mexicain quand Bernard Blier lâche … « c’est du brutal ! », la surprise sera totale. Le Béarnais présentera dans un tel contexte un Jurançon doux pour rendez-vous « gâteaux secs » d’un club du Troisième âge. Il n’a aucune marge de manœuvre réelle si ce n’est celle de mettre plus ou moins de poussières de promesses sous le tapis. Sa seule préoccupation c’est de tenir quelques mois pour obtenir l’auréole du Sauveur du mari de la dame des champs aux pièces jaunes. Mais je peux me Trumper !
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
« Mais je peux me Trumper ! »
Nous en sommes tous au même point, mais une chose dont peut être sûr, c’est que ça ne va certainement pas aller mieux !
Et dans les circonstances actuelles, l’on peut même se demander avec inquiétude vers quel genre de « pire » nous voguons.
Bonjour Jean-Marie
Je crois que tu es d’une rare lucidité dans ce monde de brutes et d’idiots (au mieux).
Je ne peux que souscrire et me dire que je ne suis qu’un indécrottable pessimiste!
Allez, bonne journée quand même…
bonjour,
ça va secouer c’est plus que sûr. Déjà les retraités vont se voir taxé des 10% de frais professionnels ce qui va faire faire plaisir au Medef. Pas grave au fond, les retraités vont déduire les 4.5 milliards d’impôts de leur consommation, ce qui réduira le gain escompté par réduction de la TVA soit 4 milliards d’impact direct sur le PIB. Sachant que chaque milliard non dépensé représente de l’ordre de 12 000 emplois ( part de PIB/ emploi plein temps annuel= 87402 € valeur INSEE de 2022 arrondi à 90 000 dans mon calcul) donc 4.5 milliards moins 0.5 de TVA = 4 milliards de PIB non dépensés c’est donc 48 000 emplois perdus. je vous laisse tailler à la hache comme je viens de le faire les « économies » envisagées et vous pourrez imaginer l’impact sur les chiffres du chômage. En raisonnant ainsi on capte tout de suite le pourquoi du comment des 3 300 milliards de dettes. On comprend très bien que les aides aux entreprises ne sont qu’un habillage des chiffres du chômage … Une des grrrrrandes victoires de Mac-ronds dont il se flatte à toutes les occasions. France Travail va pouvoir recruter des conseillers. Dommage on aurait créé beaucoup plus d’emplois en encadrant mieux les crédits emplois – recherche.En contrôlant que les milliards distribués au Medef allaient bien à la recherche et développement des industries et pas directement dans les poches des actionnaires… Mais ça ! contrarier le Medef faut pas déconner non plus.
Je ne vous parle pas de l’impact de la politique protectionniste que perruque d’écureuil va produire sur les exportations Françaises. Selon une étude de la direction générale du Trésor, les échanges de biens de la France avec les États-Unis se sont élevés à 97 milliards d’euros en 2023, dont 51,8 milliards d’euros d’importations et 45,2 milliards d’euros d’exportations.
La France a principalement importé depuis les États-Unis des hydrocarbures (12,2 milliards d’euros, 23,6 % du total) Merci à l’embargo sur les produits pétroliers Russes, des produits de la construction aéronautique (9,4 milliards d’euros, 18,2 %) ben oui les airbus utilisent des composants Boeing et des produits pharmaceutiques (4,8 milliards d’euros, 9,2 %) Pfizer est notre sauveur . Pas grave si on est encore plus dans le rouge, les banksters yankees nous prêterons des dollars, bon! pour le taux tout dépendra de notre degré de vassalisation à l’Oncle Sam.
Pas grave, on réduira la voilure des dépenses en aides sociales et médicales, l’emploi sera impacté en suivant la baisse du PIB. Les rentrées fiscales vont se réduire et il faudra un nouveau train de mesures pour limiter la vitesse d’impact dans le mur des dettes.
Ce qu’il y a de pire, ce n’est pas la médiocrité proprement dite : c’est la médiocrité satisfaite d’elle-même ; c’est la médiocrité qui prend pour le but le point où elle s’arrête à mi-chemin et quelquefois même au premier pas. Écrivait en 1867
Emile de Girardin dans pensées et maximes. Théoricien du double marché, il est le fondateur de La Presse, quotidien parisien (1836) dont il réduit de moitié le prix de l’abonnement pour multiplier les souscripteurs et, par voie de conséquence, augmenter le nombre d’insertions publicitaires. Il a transformé la presse de son époque qui se finançait par les abonnements en introduisant la publicité comme financier. il n’imaginait pas les conséquences négatives sur la liberté de la presse. Girardin écrit ainsi, en 1838 :
« En France, l’industrie du journalisme repose sur une base essentiellement fausse, c’est-à-dire plus sur les abonnements que sur les annonces. Il serait désirable que ce fût le contraire. Les rédacteurs d’un journal ont d’autant moins de liberté de s’exprimer que son existence est plus directement soumise au despotisme étroit de l’abonné, qui permet rarement qu’on s’écarte de ce qu’il s’est habitué à considérer comme des articles de foi. »
Comme quoi, l’objectif d’une décision politique ou économique produit souvent des effets contraires à ce qui est attendu.
Bonne soirée
Bonjour Jean-Marie
« UNE NOUVELLE FORME DE FASCISME VA GERMER DANS DES ESPRITS DE PLUS EN PLUS NOMBREUX ».quelle satisfaction de lire sous ta plume cette vérité (à une nuance près:je pense que tu pouvais écrire « qui germe » et non q »qui va germer » » .Cela fait des mois que je rabache à mes amis que le prochain fascisme sera américain et que notre « référence » européenne, malgré ses millions de victimes, n’a été que l’avant goût de ce qui nous attend: une effrayante destruction de tout ce qui fait l’HUMANISME.Je crois fermement en ce pronostic, hélas!