Les banques centrales affichent leur puissance et règnent sur les politiques. Supposées indépendantes elles servent avec un zèle particulier le libéralisme depuis des décennies, plongeant des pays dans le marasme le plus complet. Ce sont elles qui battent monnaie ou creusent le puits sans fond des dettes et mieux elles orientent les fameuses « réformes » subies par les peuples. Avec le concours du Fonds monétaire international (FMI) ces institutions administratives sont devenues les vraies « maîtresses » du monde.
Ainsi la Banque Centrale Européenne décide pour les États en jouant sur les taux d’intérêts. Elle vient de décider de les relever de 0,25 %; Sa Présidente a en effet annoncé une nouvelle hausse, à 3,50 % pour le taux de dépôt, ainsi qu’une hausse « très probable » lors de sa prochaine réunion en juillet. C’est une décision qui n’a rien abstrait pour les habitants de l’Union européenne va accentuer les frais financiers des emprunteurs et donc tenter de ralentir les achats à crédit. L’objectif avoué est la lutte contre l’inflation !
La BCE ne croit donc pas à une baisse spontanée de l’inflation sur le territoire européen. Bien entendu elle en attribue en instrument du libéralisme la responsabilité à la hausse des salaires dont on sait qu’elle ne couvre vraiment pas l’augmentation des prix. Selon les spécialistes les taux d’intérêt pourraient atteindre 4,5 % à la rentrée. Les emprunts à la consommation approcheraient le double en France et ceux liés à l’immobilier ou à la construction deviendraient inatteignables pour les primo-accédants à la propriété. Ce serait le plus sévère tour de vis depuis plus de 20 ans !
La BCE a annoncé une autre approche de son aide aux États. Elle n’achètera plus d’obligations et se contentera de laisser mourir celles de son portefeuille. Il est vrai que pour atténuer la crise financière elle a atteint un niveau d’achat astronomique de 9 000 milliards ! Un total qui n’a plus aucun sens. Elle avait aussi attribué des prêts avantageux à long terme aux banques « ordinaires » qu’il va falloir que ces dernières remboursent avant le 30 juin prochain. La pilule est estimée à 500 milliards ! Elle risque de ne pas passer dans quelques établissements qui n’ont pas assez de dépôts pour honorer cette dette !
Tout va très bien à Bercy. Du moins c’est ce que l’on affirme. Le Ministre clame selon les principes de la méthode Coué que les 3 000 milliards de la dette française ne pose aucun problème de remboursement et que les taux d’intérêt restent accessibles. En fait le pays est sur le fil du rasoir. Près de 80 % de cette charge relève de la responsabilité de l’État qui ne cesse d’emprunter pour son fonctionnement ! Seulement 9 % appartient aux dépenses d’investissements des collectivités territoriales. Il y a fort à parier que ces 9 % vont être montré du doigt et qu’en 2024 on va encore taper sur les communes, les intercommunalités, les départements ou les régions qui passent leur budget à compenser ce que l’État ne fait plus ou fait très mal !
L’INSEE annonce de son coté que l’inflation alimentaire pourrait être divisée par deux d’ici la fin de l’année à un niveau élevé, entre 7 et 8 %. Il annonce une « croissance annuelle modeste », de l’ordre de 0,6%. le reflux serait engagé. Après avoir atteint un plateau pendant onze mois, autour des 6% sur un an l’inflation sur les produits du quotidien est descendue en mai à 5,1 % et se retrouverait à 4,4% en décembre. Si bien que sur l’ensemble de l’année 2023, l’inflation s’établirait à 5%, après 5,2% l’an passé… bref une inflation sur l’inflation serait une bonne nouvelle ! Sur tout le reste on n’en parle plus ! La BCE prévoit un petit 10 % !
Dans ce micmac le consommateur moyen a bien du mal à s’y trouver. Il constate la réalité : changements dans la qualité des produits, diminution discrète des quantités, pénurie dont on peut douter de la spontanéité ! Des baisses spectaculaires dans l’achat de logements neufs, une baisse des pris de l’immobilier (-5 à – 10%). La remontée des taux d’intérêt ne va pas arranger le marché ! Leur fameuse croissance risque bien d’en pâtir et stagner aux alentours de 0,5 % ce qui constituerait hors période de la crise sanitaire un niveau minable.
La fin de 2023 s’annonce problématique. D’ici là le remaniement aura eu lieu et tout ce qui a été annoncé sera remis en question puisque le Ministres ne seront plus les mêmes. Actuellement la haute administration a pris le pouvoir en silence et se prépare à imposer sa loi car le personnel politique a été tellement discrédité qu’il n’a plus aucune prise sur le déroulement des événements. La BCE en est l’illustration.
En savoir plus sur Roue Libre - Le blog de Jean-Marie Darmian
Subscribe to get the latest posts sent to your email.
Avec ces taux d’intérêt qui furent un temps anormalement bas, on arrive à l’inéluctable : payer l’impéritie organisée de ceux qui se considèrent comme des élites.
Les temps n’ont jamais été très tendres, mais ils sont en train de devenir particulièrement durs .
Un grand bond en arrière à tous les niveaux, matériel, intellectuel, spirituel, social….
Quand je vois ce que les médias proposent parfois sous le titre pompeux d’ « événement culturel », et les billevesées qui passent comme expression de la « spiritualité », je me demande quelle définition ils ont de la culture et si je suis bien encore « de mon temps »…
Une tendance accentuée à faire passer des vessies pour des lanternes et les enfants du bon dieu pour des canards sauvages.
Le temps des vérités économiques commence à sortir du bois voir ici :
https://insolentiae.com/pour-labanque-dangleterre-les-anglais-doivent-accepter-detre-plus-pauvres/
Bientôt nous allons entendre raisonner cette musique dans notre Europe qui nous protège de l’inflation à moins que …
Pour André Maurois en 1965 : « L’inflation est l’œuvre du diable, parce qu’elle respecte les apparences et détruit les réalités. » Selon lui, l’inflation est ambivalente car elle peut avoir de nombreux effets positifs (réduction du poids de la dette publique…) mais elle a également des effets négatifs (baisse du pouvoir d’achat des ménages quand le salaire n’est pas indexé sur l’inflation, risque d’hyperinflation).
Au fond, une bonne crise inflationniste pour réduire la dette c’est pas si mal !! Surtout que les pauvres on s’en fout si on est pas dans cette catégorie …
Cordialement
@ à mo, ami L.L.…
À nos âges, nous sommes du temps… de la raison.
Es-tu d’accord avec moi…?
Et comme aurait dit Goete… » Qui n’avance pas… Recule… ! »
Et moi, j’ajoute… » adelante, sin jamás retroceder… ».
LA B C… Euh! J’sais pas ce que C, m’sieur.
@ à mon cher ami Christian…
Attention cher ami…
À nos âges, … quand tu commences à bégayer…
C’est que « tout fout le camp ! »
Bonjour,
le répertoire d’absurdités débitées par la présidente de la BCE Christine Lagarde, née Lallouette est infini. Christine Lagaffe est une virtuose de la coquecigrue c’est elle qui déclarait le 20 août 2007, juste avant le début de la crise des subprimes et un an avant la faillite de Lehman Brothers, elle déclare penser « que le gros de la crise est derrière nous ». Je ne mentionne pas sa condamnation pour négligence dans l’arbitrage « Tapie » en 2016. Ni sa sortie incongrue en 2015 à la suite de la mort du roi Abdallah d’Arabie saoudite, pays qui applique une version stricte de la charia et est l’un des pires en matière de droits des femmes, Christine Lagarde déclenche une polémique en déclarant à propos du dirigeant qu’il était, « de manière discrète, un grand défenseur des femmes ».
On peut compter sur la très grande honnêteté de la présidente de la BCE pour juguler l’inflation !!
Sans surprise, la Banque centrale européenne a pour sa part relevé son principal taux directeur, le taux de refinancement de 25 points de base à 4 %. L’inflation ralentit, mais devrait rester trop forte pendant une trop longue période « , a-t-elle expliqué.
Personnellement, j’ajoute qu’il ne faut pas rêver!! La transition énergétique est très inflationniste, structurellement, et que la tendance sur 10 ans est plus à une inflation à 5 % en moyenne qu’à 2 %.
Normal il faut faire payer les pauvres suivant le principe énoncé par François Mitterrand « L’inflation, impôt pour les pauvres, prime pour les riches, est l’oxygène du système. Regardez-le qui s’époumone. »
Bonne journée
@ à mon ami facon jf…
Quand tu parles de Lagarde… veux-tu attirer notre attention sur… « sa tête d’alouette »… ?
Lagarde? Et Michard alors?