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Le « quoi qu’il en coûte » mérite bien son nom

Pas à pas les ministres en charge de la préparation du budget tentent de concilier l’inconciliable : faire oublier les énormes erreurs des pouvoirs en place depuis une vingtaine d’années ayant été aggravées par les divagations des cinq dernières. Le boulot ressemble à celui qui tenterait de faire une corde solide avec des bouts de ficelles attachées les uns avec les autres. L’espoir de trouver des volontaires pour emprunter cette réalisation reste encore lointain. Mais quand il y a le feu à la maison, le pays devra bien se contenter de cette solution pour survivre. Il faudra de nombreux autres exercices budgétaires pour retrouver une situation moins catastrophique.

Parmi les nombreux dossiers foireux laissés par les éminents conseillers présidentiels on trouve celui des prêts garantis par l’État (PGE) mis en place pour aider les entreprises particulièrement touchées par les conséquences de l’épidémie du Covid-19. Il a pris fin le 30 juin 2022. Il doit être évidemment remboursé. Les entreprises qui rencontrent des difficultés dans le remboursement de leurs échéances peuvent saisir le médiateur du crédit ou s’adresser à un conseiller départemental aux entreprises en difficulté (appelé précédemment conseiller départemental de sortie de crise).

Il y a eu aussi le  PGE Résilience a ensuite été mis en place pour soutenir les entreprises ayant eu un besoin significatif de trésorerie en raison du conflit en Ukraine, par exemple dans les cas suivants : hausse du prix de certaines matières premières (céréales, métaux,énergies) ; rupture de chaînes d’approvisionnement ; suspension de paiements en provenance de Russie ou d’Ukraine, perte de débouchés commerciaux en raison de sanctions internationales.

Ces deux dispositifs n’existent plus et dans le budget le Ministre doit inscrire normalement les sommes n’ont encore revenues dans les caisses du trésor public. le déblocage de fonds a été à à hauteur d’environ 300 milliards d’euros.Les entreprises ont ainsi réussi à maintenir leurs trésoreries et à traverser un contexte économique difficile, mais le revers de la médaille s’est fait aussitôt ressentir : l’alourdissement de leur endettement. Ils ont eu pour certaines d’entre elles un effet néfaste, les privant de l’accès à d’autres crédits ou à d’autres avances de trésorerie. Les sommes non revenues au préteur institutionnel restent significatives puisque fin 2024 ce sont près de 4,7 milliards d’euros qui on été appelés en caution par les banques ! L’État mettra un mouchoirs dessus !

A l’heure actuelle c’est autour de 35 % des sommes prêtées qui n’ont pas été récupérées. On est donc à environ 100 milliards qui traînent dans des entreprises qui ne sont pas toutes en difficulté. En effet, comme il n’y a eu aucun contrôle effectif sur les sommes demandées et leur utilisation, il n’est pas certain qu’elles aient servi à protéger les emplois et à aider au maintien de l’activité. Quel a été la part de ces soutiens dans le versement des dividendes qui s’annoncent ou ont été versés ? On ne le saura jamais. Il est question d’étaler jusqu’en 2026 les remboursements.

En 2024 selon un bilan de l’Observatoire Banque Populaire-Caisse d’Épargne, publié hier, plus de 66 000 entreprises ont fait défaut en 2024. Un niveau jamais atteint depuis quinze ans. Les entreprises de plus de dix salariés sont les plus touchées, et les perspectives sont inquiétantes pour 2025, où un nouveau record pourrait être battu. Dans le détail l’étude indique que les défaillances l’an dernier, 66 422 entreprises ont déposé le bilan, soit 17 % de plus qu’en 2023 et 28 % de plus qu’en 2019. Avec, à la clé, 260 000 emplois menacés. Nombreuses sont celles qui ont vécu artificiellement durant la période du PGE. Désormais il faut payer les loyers, faire face aux annuités des dettes antérieures et se battre pour décrocher des marchés.

La crise du BTP commence par ailleurs à s’accélérer puisque les constructions de logement baissent et de nombreuses collectivités territoriales revoient pour la dernière année du mandat leurs investissements à la baisse. Dans toutes les cérémonies des vœux institutionnels les projets sont remis à plus tard quand ils ne sont pas purement et simplement annulés. Il ne s’agit pas d’une vision pessimiste de l’avenir mais d’un constat réel d’annonces que personne ne cumule.

Incontestablement l’arrosage à l’aveugle du quoi qu’il en coûte risque de se payer au prix fort. Il deviendra de plus en plus difficile de récupérer les avances consenties au fur et à mesure que le temps passera. Les derniers redevables s’ils existent encore sur le plan entrepreneurial tenteront d’échapper à la règle des contrats qu’ils ont signés et les banquiers sauront vite faire jouer la caution. L’ardoise est donc pour le moment reportée à 2027 quand te temps sera venu de solder l’opération. Après moi le déluge…

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Cet article a 4 commentaires

  1. J.J.

    Encore une fois reprenons en chœur le célèbre « tube « (qui en son temps ne s’appelait pas un tube) de « Ray Ventura et ses Collégiens » : Mais à part ça, madame la marquise, tout va très bien, tout va très bien.

  2. faconjf

    Bonjour,
    habituellement les histoires belges sont censées nous faire rire. Celle-ci nous fait rire jaune ( expression populaire fréquemment employée pour désigner quelqu’un qui rit de manière quelque peu forcée, souvent pour cacher un mécontentement ou un désagrément.)
    « Un rapport présenté à la Chambre des représentants montre que le gouvernement fédéral belge a perdu la trace de 66 milliards d’euros de subventions, octroyées durant l’année 2023. Personne n’est en mesure de dire où et quand l’argent a été distribué. »
    Pas la peine de passer « outre Quiévrain », comme l’écrit plus haut JMD ici en France c’est des centaines de milliards dont nous avons perdu toute chance de retrouver la trace.
    Autre occasion de rire Jaune, le sinistre étranger aux affaires Jean-Noël Barrot ( c’est pas de ma faute chef j’ai glissé dans l’échelle ) vient solennellement de menacer perruque d’écureuil si il osait toucher au Groenland … Mais oui, mais oui il lui a dit (sans le nommer le courage à des limites) sur France inter « le Groenland est un territoire de l’Union européenne. Il n’est pas question que l’UE laisse d’autres nations du monde quelles qu’elles soient s’en prendre à ses frontières souveraines».
    Franchement si ce n’était pas aussi grave on serait PTDR comme disent les d’jeunes. On dirait un roquet qui montre ses quenottes à un pitbull derrière le portail de la propriété. Si trump fait ce qu’il a dit et on peut le craindre, que va-t-il se passer ? Le Groenland c’est 60 000 âmes perdues sur plus de 2 millions de Km2 au large de l’Amérique du nord devenues colonie Danoises en 1814 après l’effondrement de l’alliance Norvège Danemark. Alors mon cher Jean Noël le Groenland c’est l’UE ? Pas tout à fait en 1973, le Groenland rejoint la Communauté économique européenne (CEE) avec le Danemark. Cependant, lors d’un référendum en 1982, une majorité de la population vote en faveur d’un retrait du Groenland de la CEE, retrait qui sera par la suite étendu à l’Union européenne. En 1984, le Danemark signe un traité modificatif avec la Communauté européenne pour préciser la situation du Groenland. Ce territoire est retiré des accords sur la Communauté européenne du charbon et de l’acier et des accords de la Communauté européenne de l’énergie atomique. Des dispositions particulières sont convenues pour protéger la pêche. En 1979, le Danemark accorde une autonomie interne au Groenland, et le 25 novembre 2008, les Groenlandais se prononcent par référendum consultatif sur la perspective d’une autonomie renforcée, la proposition étant approuvée par 75 % des suffrages exprimés.
    Bon vous me direz les référendums en Europe ça vaut rien voir 2005. Reste tout de même que si il le souhaite perruque d’écureuils s’emparera de force du Groenland et les Charlots Français avaleront la pilule car il est impossible de déployer une force Européenne sur un territoire aussi grand et si prés des USA. La France a 3300milliards de dette et si trump le demande les agences de notations nous mettrons à genoux en 24h ( coucou Bruno col roulé dilaté comme jamais). En fait nos guignols Barrot et Macron menacent Trump, les États-Unis d’Amérique et Elon Musk et sa plateforme Twitter devenue X, en déployant à Mayotte le réseau Starlink… de Musk ! comprend qui peut et surtout qui veut.
    Je constate qu’une fois de plus les effets de manche sont légions de ce coté de l’atlantique et de l’autre coté on se marre.
    En réalité le Groenland c’est un territoire idéalement placé sur la route du nord qui va se dégager à la faveur du réchauffement climatique. Une nouvelle autoroute maritime stratégique au point de vue militaire et économique. C’est aussi un immense territoire qui regorge de ressources inexploitées avec une population microscopique, de quoi faire des trous partout et tout pourrir sans contestation importante. Voila les futurs enjeux dont nous seront écarté, sauf pour payer à prix d’or les ressources volées. comme le gaz de schiste US qui remplace le gaz Russe bon marché…
    La grandeur de l’UE est une calembredaine destinée à nous faire avaler des couleuvres énormes.
    De Gaulle nous a laissé un pays sans dette, avec une industrie, des grands projets technologiques d’Ariane espace, aux centrales nucléaires en passant par Airbus et le TGV. Notre méprisant loue l’inventivité des Français qui ont inventé les bouchons attachés aux bouteilles plastiques. La France pays des mougeons (animal moitié mouton et moitié pigeon gavé de mensonges ) mené par des ânes ( sortants de l’ENA anagramme d’âne).
    Bonne journée

  3. faconjf

     » nous serons écartés  » et pas « nous seront écarté » saint Bescherelle priez pour moi … qui ne me relis pas assez avant de cliquer.

    1. J.J.

      On ne se relit JAMAIS (ou mal) avant de cliquer !

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