C’est parti ! Il faut bien détourner l’attention sur la faillite des finances publiques de la France et de l’énorme responsabilité qui incombe au clan présidentiel. Pour connaître le sens du vent des ballons d’essai sont expédiées chaque jour pour tenter d’identifier les moins mauvais choix à effectuer. Chaque fois le résultat est le même avec une réaction plus ou moins brutale du secteur concerné. Dans le marécage politique actuel, il n’y a aucune chance de déboucher sur un accord global sur le budget. Il y aura des heures et des heures de nuit à régler à l’Assemblée nationale avec des amendements à la pelle qui n’auront aucune majorité pour les soutenir. Il y en aurait déjà près de 2 000 qui ont été déposés.
De plus comme la France est déjà en campagne pour les législatives programmées dans un peu moins d’un an (après l’été 2025 selon mon pronostic) les prises de position s’exacerberont au fil des débats. Le spectacle risque d’être encore et encore plus catastrophique pour la démocratie représentative. Il n’y a qu’une polémique sur un sujet hautement symbolique mais éloigné du sujet essentiel qui sauvera durant quelques mois un gouvernement qui ressemble à un moustique pris dans une toile de l’araignée RN planqué dans son repaire. Impossible de se détacher de ce piège sauf à lui donner à becter une proie plus attirante pour ses intérêts. C’est ainsi que le ramoneur en chef du pouvoir d’achat va laisser la bride sur le cou au sonneur « Taïaut et Re.. taïaut » de la chasse à courre aux immigrés.
Le rideau de fumée brune d’une énième loi sur l’immigration a donc été déployé. Pendant que l’on va débattre, s’invectiver, se déchirer sur un texte que personne ne connaît on ne parlera pas de la possibilité de la hausse des taxes puisque personne n’admettra la nécessité d’une participation équitable au fonctionnement des services collectifs d’intérêt général. L’électricité ? Le gaz ? Le carburant ? Une TVA ciblée ? Attaque des retraités ? Déremboursements des soins ? Retour de la taxe d’habitation rebaptisée autrement ? Mise sous tutelle supplémentaire des collectivités ? Ça part dans de multiples directions de telle manière que l’on puisse ensuite ne retenir que celles qui coûteront politiquement le moins. Et pendant ce temps la victime expiatoire sera l’immigré.
En quoi l’allongement de la rétention des étrangers en situation irrégulière changera le poids de la dette qui conduira à l’écroulement de notre système de financement des compétences régaliennes ? En quoi l’augmentation des OQTF ou les restrictions sur le droit du sol changeront-elles la donne sur l’augmentation de la précarité en France ou sur les défaillances de plus en plus angoissantes du système de santé ? En quoi ces mesures que nous n’aurons pas les moyens humains et matériels de faire exécuter changeront le niveau des élèves ? En quoi une nouvelle loi immigration aidera à combler les désert médicaux, les carences en main d’œuvre dans le BTP ou l’agriculture ? Dès que les législatives de 2025 seront passées, nous aurons droit à la 35° loi sur le sujet !
Dans moins d’un mois les élections américaines auront livré leur verdict. La loi « Re… Taïaut » sera d’un ridicule absolu puisqu’il suffirait simplement mettre en œuvre les textes précédents dont les décrets d’application risquent d’être non-publiés avant d’être déclarés obsolètes. Il est certainement plus facile de ressasser ce qui plaît à une opinion dominante flouée et surtout victime de bien d’autres fléaux plus graves que celui qui doit être maîtriser avec d’autres moyens qu’une loi. C’est le mal de la démocratie représentative que celui d’empiler des textes sans jamais évaluer les précédents, sans étude d’impact indépendante, sans véritable réflexion autre que celle de satisfaire l’égo d’un ministre.
Le discrédit sur la classe politique a atteint un tel niveau que les prochaines échéances électorales mettront en péril le système républicain. Le RN est enlisé dans son affaire des attachés parlementaires européens et tente de se victimiser en s’attaquant à la justice. Le NFP ne tient pas par une communauté de valeurs et d’idées mais par simple intérêt électoral. LFI se fissure en silence puisque ramener sa gueule conduirait à la mise à l’écart. La minorité macroniste se pensant toujours majoritaire a des aigreurs et des rancœurs qui ressortiront tôt ou tard. Ils auront bien du mal à tenir dans la tourmente qui s’annonce. Le groupuscule qui devrait soutenir le budget « barnieresque » se disloquera à la moindre menace du RN. Il ne restera rien dans neuf mois de ce débat et l’immigration restera le problème d’un monde qui continue à penser que l’essentiel reste de construire des murs, des camps de concentration et des barbelés pour effacer les erreurs commises depuis des décennies. Alors une loi ?
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Tandis que le rideau de fumée brune nous menace de marcher demain au pas de l’oie, le citoyen est invité à participer au jeu de lois. Tout ça ne me semble pas de bon aloi.
Nous avons hérité de pseudo dirigeants dont certains malheureusement semblent atteints d’un grave trouble de la pensée, que l’on nomme en psychiatrie « persévération mentale ».
Je pourrais faire une citation à ce propos mais elle risque d’être très mal interprétée.
Bonjour J.J.
Il m’arrive, moi aussi, d’avoir des scrupules. A propos du sujet d’hier, je brûlais de l’envie d’envoyer à J.M. cette mauvaise blague de potache: « Quand on entre à l’Ecole Normale, on risque sortir du corps en saignant ». Tant pis, j’lai dit!
Il est vrai que le spectacle de la politique française d’aujourd’hui porte la marque d’un désarroi profond et d’une perte de sens désespérante. Nulle trace d’initiative marquante relevant de l’éthique de la conviction:le recours obsessionnel au bouc émissaire que constitue l’immigré fantasmé ne saurait en tenir lieu. Nulle trace ,non plus,d’un sursaut venant s’inscrire en référence à l’éthique de la responsabilité,dans une séquence marquée par L’OUBLI délibéré du front républicain ,tout autant que des fabricants d’un déficit historique;c’est qu’en effet,les pessimistes d’humeur et de volonté restent collés à la roue du errène comme s’il était en tête du peloton des parlementaires,tout en s’en servant comme alibi pour justifier leur attitude figée. J’y vois là l’expression de l’angoisse et du vertige inspiré par les prochaines élections présidentielles,auquel s’ajoute la question budgètaire ,révélatrice de la dislocation du débat démocratique sur les priorités.
ET POURTANT,ce sont bien 2/3 des Français ayant voté aux élections législatives,qui ont fait gagner un front républicain,exprimant très nettement leur refus de voir le errène accèder au pouvoir. Nos convictions ont été malmenées dans certains cas,mais nous avons pris nos responsabilités ;en cela,nous demandions à nos élus de prendre soin de ce front républicain,car rien n’est moins sûr que nous soyons aussi fermes dans la prise de responsabilité la prochaine fois. Mais il est vrai que nombre de députés semblent avoir déjà oublié comment ils ont été élus. D’ailleurs ,ma « lettre ouverte à ma député « n’a reçu aucune réponse de sa part.
Je continue de penser que l’organisation et le lancement d’une » campagne de lettres à mon dé puté »,mobilisant autour de nous les citoyens à l’échelle locale,pourrait constituer un rappel UTILE ET PERSONNALISÉ de l’urgente nécessité de prolonger le front républicain en prenant des initiatives de convergence et de rassemblement sur des chantiers prioritaires au regard des besoins et des ambitions de notre société. Et ces priorités sont connues et reconnues,qui ne se confondent pas avec l’évocation obsessionnelle du bouc émissaire. Le modèle de lettre proposé pourrait être:
– d’abord rappeler l’élection grâce au front républicain
. Demander expressément que le parlementaire prenne des initiatives concrètes prolongeant ce front républicain
. Proposer quelques chantiers prioritaires d’intérêt général susceptibles de répondre aux attentes de nos compatriotes,et exprimant les ambitions de notre communauté nationale.
. Exprimer clairement notre attente d’une réponse marquant le respect du front républicain qui a barré la route du pouvoir à l’extrême droite d’aujourd’hui.
J’y ajouterai UNE ALERTE MAJEURE: celle du lent NAUFRAGE de la PROTECTION ET DE L’AIDE SOCIALE À L’ENFANCE;les professionnels n’en peuvent plus et désespèrent d’être entendus,leurs employeurs désespèrent devant la crise de recrutement des professionnels ,et NOS JEUNES LES PLUS VULNÉRABLES n’en peuvent plus de crier leur misère,et le sentiment d’abandon qu’inspire notre société. Et pendant ce temps là,le dialogue constructif n’est toujours pas établi entre l’Etat et les Départements,pour remettre sur ses rails une PROTECTION DE L’ENFANCE digne de ce nom. J’ai déjà proposé l’élaboration et la signature d’une charte d’engagements réciproques entre l’Etat,les Départements et les associations compétentes permettant d’actualiser la gouvernance et la gestion de la protection et de l’aide sociale à l’enfance.
ÉCRIRE DES LETTRES:c’est ainsi que nous avons sorti de l’oubli ,les prisonniers d’opinion des quatre coins du monde,que nous avons réussi à sauver de la mort les victimes de la torture et à lutter contre les exécutions extra judiciaires;c’est ainsi que j’ai oeuvré,à mon niveau,au sein d’Amnesty International,y compris en rendant publics les rapports de cette organisation.
La méthode a fait ses preuves;IL FAUT ÉCRIRE À VOTRE PARLEMENTAIRE,et faire écrire,vos voisins,vos amis,vos frères et vos camarades. Le pire n’est jamais sûr,certes,mais il est grand temps de porter ensemble quelques grandes priorités,à tous les niveaux de notre société.
@Michel , désolé de devoir vous contredire, mais un barrage en papier, pas plus que le tigre du même métal, ne saurait arrêter le train de la droitisation de l’opinion. Le barrage électoral des castors n’a conduit qu’à des désillusions pour des millions d’électeurs, les ténors de la gôche ont une nouvelle fois sauvé le pire de la droite pour sauver SES meubles. Mais oui j’ose affirmer que les responsables de gôche ont trahi leurs électeurs pour sauver quelques sièges de-ci de-là et osent crier on a gagné.
De trahison en trahison la gôche perd son âme et sa boussole, comment comptez-vous expliquer aux salariés dont les entreprises ferment que le barrage républicain est un succès? En écrivant à leur député sauvé par le barrage de castors que c’est pas juste ? Mais mon bon monsieur les élus sauvés par les castors s’en foutent car ils sont élus, les mal élus sont élus et seul pour eux compte le résultat du scrutin. A la prochaine élection la marine Lepen va engranger les voix et votre barrage en papier n’empêchera rien. La gôche n’aura gagné qu »un médiocre sursis au prix de la trahison de ses propres électeurs, rien n’empêchera la montée du R haine, l’expérience devra se produire tôt ou tard malheureusement… Et croyez bien que je le déplore.
Cordialement